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Les aliments bons pour la flore intestinale

Comment prendre soin de son microbiote intestinal? En mangeant quelques-uns de ces aliments.

La flore intestinale, ou microbiote intestinal, joue un rôle important dans la santé en général, pour la digestion, l’immunité, la prévention des allergies, mais aussi dans la santé mentale ou l’inflammation. Malheureusement, ce microbiote est souvent malmené par l'abus d'antibiotiques, mais aussi les pesticides, les additifs et même les édulcorants. Alors quels aliments inclure à votre régime alimentaire pour favoriser les "bonnes bactéries" qui vont améliorer notre santé?

Les aliments fermentés

Les aliments fermentés comprennent des boissons alcoolisées (vin, bière…), le vinaigre, le thé, les fromages et yaourts, le soja, le pain, la choucroute, et de nombreuses préparations traditionnelles à travers le monde. La fermentation est une réaction catalysée par des micro-organismes. Certains d’entre eux sont qualifiés de probiotiques car ils semblent favoriser un bon état de santé général, y compris mentale. Dans une revue de littérature sur les relations entre aliments fermentés et santé mentale, les auteurs soulignent que 35 % des bactéries lactiques survivent à l’acidité de l’estomac. Toutes ces bactéries ne sont pas forcément bénéfiques, mais la consommation d’aliments traditionnels fermentés favorise la diversité microbienne intestinale.

Le topinambour

Particulièrement riche en fibres non assimilables (plus de 30% de son poids), le topinambour est prisé par la flore intestinale qui utilise ces fibres comme substrat pour se développer. Ces fibres sont appelées prébiotiques. Parmi les autres aliments riches en prébiotiques bons pour le microbiote, il y a aussi le pissenlit, la chicorée amère, l'ail, le poireau, l'oignon, l'asperge... Le problème de ces aliments, c'est qu'une partie de la population, souvent celle qui souffre du syndrome de côlon irritable, est indisposée quand elle en mange. Donc prudence en cas de troubles digestifs chroniques.

Le soja

Les protéines de soja, comparées aux protéines du lait, augmentent la diversité du microbiote intestinal, en tous cas... chez des hamsters. Dans une étude parue en mars 2016, 32 hamsters de 6 à 8 semaines ont été nourris avec un régime occidental contenant 22 % d’isolat de protéines totales de lait (MPI ou Milk Protein Isolate) comme seule source de protéines pendant 3 semaines. Ensuite, au cours des 6 semaines suivantes, ils ont eu un régime contenant soit l’isolat MPI, soit un concentré de protéines de soja (SPC), soit un isolat de protéine de soja partiellement hydrolysé (SPIl), soit un isolat intact de soja.

Grâce au séquençage de l’ARN ribosomal 16S, les chercheurs ont observé une plus grande diversité microbienne dans chaque groupe nourri au soja, par rapport au groupe MPI. Les sources de protéines alimentaires affectent donc le microbiote intestinal.

En modifiant le microbiote intestinal, les protéines de soja semblent réduire la lipogenèse: les concentrations en cholestérol-LDL (un marqueur très contesté du risque cardiovasculaire) étaient plus faibles dans le groupe SPC que dans le groupe MPI et les concentrations en triglycérides étaient plus basses dans le groupe SPIl que dans le groupe MPI.

Le cacao et le chocolat noir

La consommation de polyphénols dérivés du cacao a été associée à différents bénéfices pour la santé, notamment pour la circulation sanguine. Mais des études ont montré l’action du chocolat noir sur la flore intestinale.

Pour connaître les effets de la consommation de poudre de cacao sur la composition de la flore intestinale, des chercheurs ont étudié des cochons mâles de 5 mois, pesant en moyenne 28 kg. Ils ont été complémentés avec 0 ; 2,5 ; 10 ou 20 g de poudre de cacao enrichie en flavanols pendant 27 jours.

Par rapport aux cochons non-complémentés, chez ceux qui avaient eu du cacao, l’abondance des espèces Lactobacillus et Bifidobacterium était plus importante. La consommation de poudre de cacao peut donc contribuer à la santé de l’intestin en favorisant les espèces de Lactobacillus et de Bifidobacterium, mais aussi en modulant des marqueurs de l’immunité intestinale.

Manger, jusqu’à 2 carrés de chocolat noir (15-20 g) par jour, si possible avec une teneur en cacao supérieure à 80%. Vous pouvez aussi consommer du cacao.

Poisson et huiles de poisson

Comment les oméga-3 et les huiles de poisson exercent-ils une action bénéfique sur la santé? Peut-être grâce à la flore intestinale. Dans un article paru dans Cell metabolism, des chercheurs suédois et danois montrent que les bactéries intestinales sont en partie responsables des bénéfices de l'huile de poisson. Une alimentation riche en acides gras polyinsaturés, comme ceux que l'on trouve dans les huiles de poisson, peuvent contrebalancer l'inflammation et favoriser la santé.

Ici, les chercheurs ont nourri des souris avec de la graisse de porc (saindoux) ou de l'huile de poisson pendant 11 semaines et ont suivi leur évolution métabolique. Résultats: le régime riche en huiles de poisson a augmenté la présence de la bactérie Akkemansia muciniphila, qui est connue pour réduire la prise de poids et améliorer le métabolisme du glucose chez la souris.

Dans la deuxième partie de l'étude, les chercheurs ont procédé à des transferts de microbiote pour savoir si les micro-organismes du régime à l'huile de poisson pouvaient améliorer la santé des souris nourries au saindoux et vice-versa. Le transfert de microbiote de souris nourries aux huiles de poisson a calmé l'inflammation induite par la graisse de porc. Les résultats semblent donc confirmer des recherches précédentes indiquant que les bactéries Akkermansia muciniphila favorisent la santé. Akkermansia muciniphila réduit l'infiltration des macrophages du tissu adipeux blanc et améliore la fonction de barrière de l'intestin, ainsi que le métabolisme du glucose quand on l'administre à des souris obèses.

Sources

Butteiger DN, Hibberd AA, McGraw NJ, Napawan N, Hall-Porter JM, Krul ES. Soy Protein Compared with Milk Protein in a Western Diet Increases Gut Microbial Diversity and Reduces Serum Lipids in Golden Syrian Hamsters. J Nutr. 2016 Mar 2. pii: jn224196.

Jang S, Sun J, Chen P, Lakshman S, Molokin A, Harnly JM, Vinyard BT, Urban JF Jr, Davis CD, Solano-Aguilar G5. Flavanol-Enriched Cocoa Powder Alters the Intestinal Microbiota, Tissue and Fluid Metabolite Profiles, and Intestinal Gene Expression in Pigs. J Nutr. 2016 Mar 2. pii: jn222968.

Robert Caesar, Valentina Tremaroli, Petia Kovatcheva-Datchary, Patrice D. Cani, Fredrik Bäckhed, Crosstalk between Gut Microbiota and Dietary Lipids Aggravates WAT Inflammation through TLR Signaling, Cell Metabolism, 27 août 2015, ISSN 1550-4131. DOI: 10.1016/j.cmet.2015.07.026

Eva M Selhub1, Alan C Logan2 and Alison C Bested. Fermented foods, microbiota, and mental health: ancient practice meets nutritional psychiatry. Journal of Physiological Anthropology 2014, 33:2. doi:10.1186/1880-6805-33-2

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