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Livre

  • Une imprimerie en braille à Toulouse

    J'ai travaillé plus de 20 ans en imprimerie, donc, cette info me fait plaisir!

    C'est une bonne nouvelle pour les personnes non voyantes. Le Centre de transcription et d'édition en braille (CTEB), principale imprimerie en braille de France, créée en 1989 et située à Toulouse, a décidé d'appliquer à son catalogue de plus de 2 000 livres " le prix unique du livre (loi Lang de 1981) dont l'édition classique bénéficiait ". " C'est un pas décisif ", s'est félicité Jean Frontin, vice-président du CTEB, lors d'une cérémonie marquant l'événement. " Cela va permettre aux lecteurs de l'écriture braille de lire tous les livres au prix où Monsieur et Madame tout le monde les achètent en librairie. "

     

    tous les livres du catalogue CTEB sont désormais accessibles à des prix compris entre 11 et 30 euros alors qu'il fallait auparavant débourser entre 60 et 122 euros.

    Défi économique

    Le coût de fabrication d'un livre en braille - environ 700 euros, selon le CTEB - est beaucoup plus élevé que celui des livres classiques car il nécessite un travail de transcription fait par des spécialistes, des machines particulières et un papier spécifique, plus épais. L'association entend pour l'instant financer sa nouvelle politique tarifaire sur ses "fonds propres", en utilisant ses réserves ainsi que les revenus de ses autres activités : création de magazines en braille pour les collectivités, guides touristiques, menus pour les restaurants, etc. Les bénéfices qu'elle tire de la production de relevés de comptes en braille effectuée pour 90% des établissements bancaires en France afin qu'ils puissent les fournir à leurs clients malvoyants, seront également mis à contribution.

    Entre 255 000 et 300 000 lecteurs de braille en France

    Selon les chiffres fournis par la fédération des aveugles de France, entre 1,7 et 2 millions de personnes sont déficientes visuelles en France métropolitaine. Parmi elles, environ 15%, soit entre 255 000 et 300 000 personnes, lisent le braille.

  • MDR

    A bac + 5, Il ne sait pas écrire "Mauriac" et n’en a jamais entendu parler!

    J’ai quelques innocentes petites manies, dont celle d’avoir toujours dans mes livres les quelques classiques incontournables que j’ai lus et aimés dans ma jeunesse: Maupassant, Zola, Dumas, Hugo, Montaigne, et puis Jules Verne et d’autres. François Mauriac par exemple.

    (félicitations: moi aussi. NdlaR)

    Ayant perdu "Le Nœud de vipères" dans un déménagement, je suis entrée hier dans une FNAC pour l’acheter en livre de poche.

    Ne l’ayant pas trouvé j’ai demandé à un jeune vendeur de m’aider. Sa première question a été: "comment vous écrivez Mauriac, Madame"?…

    J’ai sursauté, j’ai cru que les yeux me tombaient de la tête, et je lui ai dit du tac au tac: "comment ça, vous ne savez pas comment on écrit Mauriac?".

    Ce jeune, qui n’était même pas d’une inculte diversité, avec ses grands yeux bien bleus, m’a répondu, très calme: – Non, Madame. C’est la première fois que j’entends parler de ce monsieur!

    – La première fois? (J’en bégayais presque)…Et au lycée, au collège, jamais entendu parler?

    – Non! Jamais.

    – Mais c’est un grand auteur classique du XXe siècle! Écrivain engagé, prix Nobel de littérature…Vous pourriez au moins le connaître de nom.

    – Mais moi, Madame, je suis du XXIe siècle !…dit-il fièrement, balayant d’un beau geste plein de panache tout ce qui avait été écrit avant.

    – D’accord vous êtes du XXIe siècle, mais cela ne doit pas vous empêcher d’avoir lu quelques auteurs précédents! Sinon comment comprendre notre époque?

    (Pas possible: un vendeur de livres? NdlaR)

    – Oh moi, je lis surtout des mangas. Quelques rares polars, aussi. Très rarement. Vous avez déjà lu des mangas?

    – Euh non mais j’en connais de nom…

    – Ah vous voyez, ça vous manque! Vous devriez les lire, dit-il, d’un ton judicieux, comme si finalement c’était à lui de m’apprendre quelque chose.

    Je promis d’essayer les mangas, mais je n’en pensais pas moins.

    – Bon alors Mauriac ça s’écrit m, a, u, r, i, a, c.

    C’était, pour moi, surréaliste. Mauriac est décédé en 1970, ce n’est pas si ancien que cela! Cela ne remonte pas à Néanderthal! Le jeune vendeur a pris note très sérieusement. Il l’a commandé. J’étais étonnée qu’une grande Fnac n’ait que deux livres de Mauriac, "Thérèse Desqueyroux" et "Le livre de raison de Malagar".

    Je suis allée faire un tour dans la librairie (car on était, quand même, dans une librairie, avec c’est vrai pas mal de mangas et de BD). Puis je suis revenue vers lui et m’excusant, je lui ai demandé son niveau d’études. Je m’attendais un peu à un CAP de manutentionnaire…métier d’ailleurs très utile dans une librairie.

    Il m’a répondu qu’il avait un bac + 5, c’est à dire qu’il avait fait après le bac un DUT d’études commerciales, suivi de deux années d’études de création et gestion d’entreprise. Ce n’était pas la Sorbonne, mais quand même…

    Mais il m’affirma que jamais, au grand jamais, il n’avait entendu parler de Mauriac, nulle part, ni au lycée ni ailleurs. Bon, il reconnaissait qu’il ne s’était jamais intéressé à la littérature, que ça l’ennuyait profondément. Mais finalement il était plein de bonne volonté.

    Je concédai que Mauriac, ce n’est pas toujours très facile, ni très engageant, mais qu’il pouvait commencer par Maupassant, Zola. Il promit qu’il essaierait, un jour. Et je ne partis pas sans un petit couplet sur sa sortie "je suis du XXIème siècle", plaidant que quand même, les siècles qui nous ont précédés, ce n’est pas totalement inintéressant…Il était d’accord.

    Bref finalement il avait manqué à ce jeune une Education Nationale digne de ce nom. Une instruction qui se tienne, qui tente au moins de lui faire savoir que nous avons en France un patrimoine littéraire qui ne doit pas devenir un archipel totalement perdu à l’est de l'illettrisme, ou de l’ignorance, superbe (c’était son cas) ou honteuse.

    Une instruction qui, à défaut de l’avoir baigné dans la littérature, ou de lui en avoir au moins laissé une teinture, aurait donné à ce jeune au minimum la connaissance que la littérature existe, et le moyen de s’y intéresser un jour, si l’envie lui en prenait. Et davantage, si affinités.

    Si la littérature française ennuie à ce point un jeune, c’est qu’il n’a eu que de très mauvais profs, selon moi. Sans même oser parler de littérature étrangère.

    Comment ne pas s’inquiéter pour l’avenir de notre culture, si un jeune bac +5 de nos jours n’a jamais entendu parler de Mauriac? Ou alors convenons tout de suite que notre culture est morte. De profundis.

    Ne sachant même pas qui était Mauriac, c’est tout un pan de culture qui lui échappe.

    Comment alors goûter ce bon mot d’André Frossard, (dont il ne doit même pas soupçonner l’existence), essayiste, journaliste, académicien, qui rentre un jour de Rome et croise Mauriac dans le hall du Figaro. Mauriac demande à Frossard: "alors, Rome?".

    Réponse de Frossard: "un nœud de vicaires, mon cher, un nœud de vicaires!".

    Sophie Durand

     

    Source:

  • L’arnaque du guide Michelin qui note des restaurants fermés!

    Dans une France où tous ceux qui ont une “parcelle de pouvoir” prennent les français moyens pour des cons, les inspecteurs du Guide Michelin se sont vraiment foutus de “notre gueule”!

    La sortie ce 18 janvier 2021 du Guide Michelin France s’apparente à une énorme escroquerie. En effet, le Guide rouge a décerné 57 nouvelles étoiles cette année, amenant le nombre de restaurants étoilés en France à 638, et a en outre rétrogradé 45 tables dans son édition 2021. Et, alors que ses inspecteurs étaient au chômage technique, il a décerné 72 “Bib Gourmand” (coïncidence, les nouveaux venus se chiffrent, comme l’an dernier, à 72) pour 524 tables référencées dans toute la France, contre 567 en 2020. Alors, avec l’hyper confinement qui perdure et la fermeture incompréhensible des restos, comment les inspecteurs du guide Michelin ont-ils fait pour évaluer les plats servis dans tous ces restaurants de France?

    Et, confinement aidant, les inspecteurs fantômes du Guide Rouge poursuivent leur chasse aux icônes.

    ‌Après le flingage sans sommation du chef créatif Marc Veyrat (Manigod – Haute Savoie), du restaurant du célèbre Paul Bocuse (région Lyonnaise), de l’établissement de Pierre Orsi (Lyon) etc, lors de l’édition 2020, les “tontons flingueurs et faiseurs de rois” ont descendu des figures emblématiques du savoir-faire culinaire français, à l’image de “L’Atelier par Joël Robuchon”, qui perd une étoile.

    Source:

     

    https://ripostelaique.com/paul-bocuse

    Ils ont préféré couvrir de gloire une inconnue, Claire Vallée, du restaurant ONA, qui devient la première chef végane étoilée, et quelques couscousseries de Paris.

    Très forts les gars du Guide Duchemin (pardon Michelin), capables de promouvoir ou de retirer des étoiles, des Bib Gourmand, alors que les restaurants sont fermés. En télétravail? Ou par courrier? En étudiant les cartes et menus papiers qui leur ont été adressés par certains restaurateurs? Ou par intuition gustative?

    Après l’édition de 2020, où plusieurs grands chefs multi-étoilés ont dénoncé le guide Michelin et le règne de l’arbitraire, Marc Veyrat allant jusqu’à assigner en justice le guide rouge.

    Source:

    Cuisine: le Michelin met la gomme et dérape

    Après avoir “mis la gomme” en 2020 pour dégommer une cuisine bien française avec beaucoup de beurre, de crème fraîche  et de lard, Michelin dérape en 2021, en terminant le massacre pour nous faire croire que, désormais, la cuisine française, c’est le végan et quelques kebabs ou couscousseries.

    La plupart des autres guides ont eu l’honnêteté de ne pas publier, car leurs inspecteurs ont été dans l’impossibilité d’évaluer les bons restaurants et les moins bons!

    Certains professionnels de la restauration ont fort bien compris l’arnaque d’un guide passé, en quelques années, d’un tirage de 300 000 exemplaires à 30 000 exemplaires vendus. Dès 2020, ils ont interdit l’accès de leur établissement aux inspecteurs du Guide Rouge.

    C’est le cas chez Saquana à Honfleur ou chez Gilles Tournadre, chef normand. Il a écrit au guide Michelin pour indiquer qu’il ne voulait plus de ses deux étoiles. Joint par téléphone, ce chef réaliste affirme: “La pression était devenue trop forte. À chaque sortie du Guide, pendant huit jours, je stressais”.

    Du coup, ce Rouennais est redevenu un homme libre, ayant instauré beaucoup plus de simplicité dans le fonctionnement de son établissement, un peu comme un bistro. “Lorsque l’on fait des amuse-bouches, des petits fours, un plat-dessert, c’est du personnel. Ce sont des frais qui ont été économisés, et je peux désormais proposer au client un prix plus juste”. ajoute Gilles Tournadre, qui n’est plus otage d’un “guide arnaqueur” souhaitant imposer une autre cuisine aux chefs français.

    Car le Michelin a aussi généré des drames. Il y a quelques années, le grand chef Bernard Loiseau (auberge de Saulieu en Bourgogne) avait préféré le suicide avec son fusil de chasse au déshonneur, après que le Guide Rouge lui ait retiré une étoile.

    Le Michelin fait des morts sur la route, lorsque les pneus sont usés ; et en cuisine lorsqu’il sanctionne sans raison.

    Francis GRUZELLE

    Carte de Presse 55411

     

     

     

  • A ne pas oublier, les idiots qui se plaignent du confinement...

    Pour comprendre combien de peu d'efforts nous sommes appelés à faire: Anne Frank est restée enfermée 25 mois, sans aucun des conforts que nous avons aujourd'hui, en faisant attention à ne pas faire de bruit pour ne pas être découverte.

    Jeune fille ado, connue pour avoir écrit un journal intime. Celui-ci est rapporté dans le livre “Le Journal d'Anne Frank“, écrit pendant les deux années où elle se cachait avec sa famille à Amsterdam, aux Pays-Bas, alors sous occupation allemande, afin d'éviter la Shoah.

    Arrêtée le 4 août 1944 puis déportée le 2 septembre 1944 vers le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Sept mois après son arrestation, Anne meurt du typhus dans le camp de Bergen-Belsen, quelques jours après sa sœur Margot Frank.

    Le camp est libéré par des troupes britanniques le 15 avril 1945, Amsterdam est libérée le 5 mai 1945.

    Juste pour se rappeler que ce que nous faisons, aujourd'hui, n'est pas grand chose.

     

  • Le vent de chez moi

    Photo: canal du Midi

    Le vent d'autan est un vent soufflant dans le sud/sud-ouest de la France, en provenance du sud-est/sud-sud-est, affectant la partie orientale du bassin aquitain et le sud-ouest du Massif central. On dit de lui, dans les régions où il sévit — c'est-à-dire principalement le Languedoc en région Occitanie et la Guyenne en région Nouvelle-Aquitaine —, "qu'il peut rendre fou". L'autan est le maître du Lauragais par sa violence, sa vitesse et ses effets dévastateurs. Son importance dans la vie des populations lauragaises est si significative, que toute une littérature lui est consacrée avec une foule d'observations précises et de proverbes.

    Les dégâts qu'il entraîne dans les récoltes, dans les maisons (il ne faut jamais ouvrir les fenêtres par vent d'autan), sur les arbres fruitiers, le font appeler le "vent du diable", comme si c'était le Malin qui l'envoyait sur Revel ou sur Castelnaudary pour punir les hommes de leurs péchés ...

    À Bram (où est née ma mère) ou à Castelnaudary, on l'appelle le marin, c'est à dire le vent qui vient de la mer Méditerranée. L'Autan provenant de l'occitan autan [auta], issu du latin altanus qui signifie "vent de la haute mer". Mais son domaine ne se limite pas au Lauragais puisque son souffle se fait sentir jusqu'à Rodez, Cahors, Agen ou Auch. Sa vitesse et sa violence sont maximales vers Castres et en Lauragais où les vitesses records sont observées à Dourgne, Revel, Saint Félix de Lauragais (où j'ai vécu pendant 6 ans), Les Cassès (lieu du bûcher de 1211 où périrent des dizaines de cathares)… il peut atteindre les 100 km/h ou plus en rafales (122 km/h mesurés à Toulouse le 14 avril 2003 ainsi que le 19 octobre 2012). Il fut notamment responsable du basculement du train Toulouse-Revel le 4 mai 1916. Il est le plus violent dans le sud du Tarn autour de Castres où il dépasse fréquemment les 100 km/h et atteignit 130 km/h à Dourgne le 14 avril 2003.

    Les directions de l'Autan sont variables. Il peut venir du Nord Est (l'autan de Sibérie ou manja fanga), plus généralement du Sud Est, parfois du Sud alors appelé vent d'Espagne, vent de Pamiers, de Mazères où même de Lybie. Plusieurs jours avant qu'il ne souffle, signe annonciateur, on peut voir très nettement les Pyrénées: "l'autan bol bufa" (l'autan va souffler) observent alors nos paysans. (bufa: dire boufa).

    Il se lève, lentement d'abord, furieusement ensuite. Il couche la végétation, dépouille les arbres de leurs feuilles ou de leurs fleurs, brise les branches chargées de fruits (une des raisons, sans doute, pour laquelle il n'y a que très peu de cultures fruitières en Lauragais), abîme les vignes. En juin, il peut "moissonner le blé" avant les hommes. Il abat les cheminées et les antennes de télévision ou fait faire la culbute aux anciennes "2 chevaux". En mai 1916, il y eut même mort d'homme lorsqu'il renversa sur la voie, à un kilomètre de Revel, plusieurs wagons du petit train du Lauragais (aujourd'hui disparu). Au lycée de Revel, une classe préfabriquée a été complètement retournée.

    L'autan est bien sûr entré dans l'histoire. "La Chanson de la Croisade contre les cathares 1209-1229" dépeint avec réalisme la tempête d'autan qui accompagnera l'ultime attaque lancée par les Croisés lors du siège de Toulouse, le dimanche 1er juillet 1218. Les historiens de Toulouse évoquent immanquablement l'incendie de la ville sous Louis XI, le 7 mai 1463, qui fut attisé par l'autan et détruisit sept mille maisons, soit les deux tiers de la cité.

    Le vent du diable est détesté par les populations paysannes. L'autan est interprété comme une lutte manichéenne entre le bon vent ou "vent de Dieu" (représenté par le vent d'Ouest ou Cers) et le mauvais vent ou "envoyé du Diable", celui de l'Est). Il ravage les récoltes, casse, brise les champs de maïs et de tournesol. Dans les barriques, le vin "tourne" et se transforme en vinaigre. Il était jadis le vent des moulins à vent dans le sud du Périgord, le Haut-Agenais et le Lauragais.

    Les anciennes habitations étaient quant à elles adaptées à l'autan. L'axe principal de la métairie était ainsi parallèle à la direction du vent qui se heurte toujours à un mur sans ouverture. La cuisine était placée au midi et souvent protégée par un auvent appelée "la capelada". Aujourd'hui ces impératifs sont complètement oubliés et l'on s'étonne que, par vent d'autan, portes et fenêtres claquent brutalement avec souvent des bris de vitres ...

    L'autan est un vent tourbillonnant. Il peut souffler en rafales à 90 km/h, passer à 10 km/h pendant une vingtaine de secondes, et repartir brusquement; ce qui le rend d'ailleurs si pénible à ceux qui ne le supportent pas. Les gens supportent très mal ce vent fou qui provoque des migraines, une fatigue anormale, et une excitation que les enseignants retrouvent chez leurs élèves. On dit qu'il peut déclencher des accouchements... (explication scientifique au phénomène selon un obstétricien de la maternité du centre hospitalier d'Albi. "La diminution de la pression atmosphérique libère les électrolytes contenues dans le liquide amniotique, ce qui favorise la rupture de la poche des eaux et donc le déclenchement du travail“. Les gens qui sont irritables ou spasmophiles vont réagir beaucoup plus facilement. Pas au point d'être internés, mais ils seront beaucoup plus excités.

    On a aussi observé une corrélation entre le vent d'autan et une ionisation accrue de l'atmosphère. C'est donc cette électricité dans l'air qui serait le phénomène déclenchant des crises d'angoisse ou d'irritabilité de certains quand souffle le vent d'autan? D'autres médecins préfèrent une explication beaucoup plus rationnelle basée simplement sur le bruit généré par le vent. Le Dr Dominique Rey a pu établir une corrélation statistique significative entre l'autan blanc et les cas d'angine de poitrine (23% des cas), d'infarctus (23,5 % des cas) et de troubles du rythme cardiaque (36,5% des cas). De la même façon, il a établi une corrélation entre l'autan noir et l'infarctus du myocarde (26,5% des cas)... mais pas entre l'autan noir et les troubles du rythme cardiaque.

    Un dicton est bien connu: "quand l'auta bufa, los fats d'Albi dansan" (quand l'autan souffle, les fous d'Albi dansent). Le vent agit également sur les animaux: les bœufs donnent des coup de cornes, les chevaux des coups de pied, les chiens mordent, les vipères attaquent. Même les poissons n'ont pas faim suivant le dicton "l'auta es pas cassaire, es pas pescaire, es pa femnejaire", soit "l'autan n'est pas chasseur, n'est pas pêcheur, n'est pas favorable aux coureurs de jupons", (dans femnejaire, il y a le mot femna, la femme).

    Il existe plusieurs formes:

    Tout d'abord la plus usuelle dite l'autan blanc dont la durée de souffle peut aller jusqu'à une semaine; c'est un vent associé au beau temps; frais en hiver, chaud en été, il provient de l'association entre une situation anticyclonique sur l'Europe de la Baltique et un front dépressionnaire situé sur le Portugal;

    L'autre forme, moins fréquente, est l'autan noir, qui opère dans le prolongement d'un vent marin dont le taux d'humidité est très élevé, et le flux très marqué, permettant aux entrées maritimes méditerranéennes de s'affranchir des obstacles orographiques et de pénétrer dans la zone d'influence de l'autan: c'est un vent doux qui peut amener des précipitations. Sa durée de souffle n'excède généralement pas les deux jours; il est lié à un régime dépressionnaire situé dans le golfe de Gascogne et se déplaçant vers le nord-est.

    Le vent d'autan s'inscrit dans le paysage. Sur la route, entre Castelnaudary et Revel, on peut voir des platanes qui sont déformés par le vent et -donc- l'on voit concrètement la direction d'où il vient. Regardez toutes les anciennes métairies, toutes parallèles à la direction du vent. A Soréze ou Revel, on aperçoit encore de grosses pierres sur certains toits. Toutes les métairies étaient entourées de haies brise vent, avec beaucoup d'ormeaux. Aujourd'hui, ceux-ci sont morts, beaucoup de haies ont disparu, mais regardez les haies modernes que l'on replante un peu partout, pour se protéger ou mettre à l'abri les parcelles portant blé, tournesol, ou pastel (vers le Mas Saintes Puelles par exemple): contre quoi? mais l'autan, bien sûr!

    Toutes les croyances populaires indiquées ici, ne seraient donc pas que du vent!

    Bibliographie:

    Jean Odol : "Le Lauragais, pays des cathares et du pastel" Editions Privat. 1995

    et wikipédia

  • Comment Cloclo s'est accaparé Podium...

    Dans le courant de la fin de l'année 1971, mon patron vint me voir et me dit: “Josyane, tu va avoir beaucoup de travail sur la photocomposeuse

    “????

    “Nous allons réaliser un magazine qui sortira tous les mois.. un magazine sur la musique; Il y aura beaucoup de travail, on va devoir donner un sacré coup de collier“.

    J'ai 21 ans, je suis maman célibataire, le travail ne m'a jamais fais peur… aujourd'hui encore.

    J'ai été embauchée pour être “opératrice en photocomposeuse“… Je suis très rapide pour écrire à la machine à écrire (en ce temps-là, c'est tout ce qui existe en matière d'écriture). La photocoposeuse est un sorte de machine à écrire qui justifie le texte. C'est IBM qui tente de s'emparer le marché des imprimeries avec cet appareil qui se veut révolutionnaire. Afin de remplacer les linotypie (machine qui sort le texte en plomb, à l'envers… avatar de l'invention de l'imprimerie de Gutemberg en 1435 environ).

    Le seul problème, ces machines ultra-moderne pour l'époque ne sont pas fiable du tout: jugez-en. Il faut taper le texte deux fois. Une première fois, on aperçoit un curseur qui se déplace sur une ligne gradué et il faut relever le code. Ex; vert 9. Le seconde fois, avant de retaper le texte, il faut tourner un gros bouton et le positionner sur la couleur verte et le grade 9… cela permet de voir le texter se justifier et de réaliser une colonne bien droite. Sauf que, ces machines ne sont pas fiables et le texte est rarement justifié. Le patron s'en arrache les cheveux, la machine a coûté très cher… et ne sert à rien. Il préfère les bonnes vieilles lignes de plomb.

    Mais comme il est un patron qui réalise toutes les impressions du parti communiste de la région Midi-Pyrénées, il n'allait tout de même pas licencier une jeune maman célibataire! de plus, il était secrètement amoureux de moi (il m'avait proposé de m'installer dans un appartement et de payer le loyer, à condition que je le reçoive deux fois par semaine… comme si j'étais une cocotte de la Belle Epoque!). Ce que j'avais, bien sûr refusé… Non mais!

    L'imprimerie possédait deux machines offset et deux linotypes. Elle comptait une quinze d'ouvriers et d'ouvrières, car, en plus de sortir les feuilles imprimées, il fallait souvent ce que l'on surnomme le “travail de table“: réaliser des carnets, de petits livrets, des blocs-notes… bref tout ce qui se faisait en matière de petits supports d'écrits. Comme le travail de photocompo ne pouvait se réaliser avec la fameuse machine, je devais me trouver du travail dans les autres départements de l'imprimerie: la photogravure, la retouche de négatif, le travail de table, le montage du papier en machine, la surveillance des machines typos….

    J'avais aperçu très souvent les trois protagonistes du magazine que nous allions fabriquer. Il y avait le patron d'un orchestre (très connu et très suivi dans les baloches et fêtes des environs de Toulouse, du nom de Sentimental Trumpet); il y avait un journaliste de radio, Sud Radio pour la nommer. Je pense qu'il faisait dans les rencontres sportives du Téfécé et du Stade Toulousain… et enfin, un caméramen de FR3 Midi-Pyrénées qui, par la suite est devenu un grand éditeur parisien, spécialiste des livres écrits par des célébrités… comme mon amie Pierrette Brès.

    Le magazine s'intitula Podium. Il était vendu dans tous les kiosques de France. Cela m'impressionnait. Le premier numéro, en couverture, parlait d'un étonnant nouveau chanteur dont la chanson “The fool“ était sur toutes les lèvres cette fin d'année-là; les trois co-directeurs en parlaient entre eux: incroyable, il était aveugle! La seconde une fut réservée à Johnny et informait sur sa nouvelle tournée, qualifiée de “caravane“. Les trois co-directeurs qui avaient un emploi ailleurs nous avait délégué un drôle de personnage, barbu et chevelu, genre artiste engagé, étudiant éternel aux Beaux-Arts de Toulouse, qui faisait la liaison avec les “patrons“ et les autres quidams extérieurs. Il faisait la mise en page; coordonnait les divers articles, les emplacements publicitaires, faisaient des dessins amusants et… les mots croisés.

    En, le voyant réaliser la grille (c'était très long et il le faisait en deux autres taches) j'étais fortement curieuse. Cela me plaisait et je lui posais des tas de questions. Il me dit que sur une grille 10 par 10, il ne fallait pas plus de 11 cases noires; “et s'il y en a plus? demandais-je…

    Cela veut dire que le réalisateur de la grille n'est pas bon… 12 est un grand maximum“.

    Je m'attelais à la tache, moi qui adorais les chiffres et les lettres (les lettres surtout). Et j'ai réalisé un grille après beaucoup de travail. Je lui ai fièrement montré et il l'a tellement approuvé qu'elle est passée dans le magazine: le roi n'était pas mon cousin!

    Nous recevions tous les 15 jours, deux 30 tonnes de ramettes de papier. Et, j'aidais les gars à les ranger dans l'atelier; ça pèse le papier, vous le savez mais une ramette, outre son poids avait une surface de 1,20 ou 1,30 m de surface sur au moins 90 cm… (je dis au pif, je ne me souvient plus de la surface exacte, c'était dur à manipuler)… les hommes en prenaient deux à la fois, moi, une seule… mais, que c'était lourd! J'étais hyper-costaude… pour rire, on faisait le “bras d'acier“ souvent, entre nous et… j'étais la 2e.. je battais toutes les femmes et même des hommes et même, un jour, le massicottier… il était pourtant hyper-costaud!

    L'imprimerie, je l'ai dis avait deux machines offset.. le seul souci était qu'elle était une seule couleur… pour réaliser le magazine qui était quadri, nous devions passer chaque feuille, 4 fois en machine… c'était très, très long. Surtout, le lavage des encriers entre les passages. Une machine était réservée au noir, qui était la couleur la plus utilisée, la seconde était pour les trois autres couleurs. Chaque fois, reprendre la pile de papier, l'aérer à plusieurs reprises avant de re-monter une pile qui “prendrait“ la nouvelle couleur. Quand c'était imprimé, il fallait massicoter puis passer à la plieuse, rassembler et piquer les agrafes au milieu.

    On était toujours en retard…. on travaillait 6 jours sur 7; de 6 heures le matin à deux ou trois heures la nuit suivante…. j'en ai fais, des heures supplémentaires! mais, j'en avais besoin pour payer la nourrice de ma fille, hop', la moitié de la paye en l'air… (pas d'alloc de frais de garde, en ce temps-là!

    Au bout de huit mois, ce n'était plus possible de travailler ainsi… le Vieux Loubet a commandé une autre offset, à deux planétaires… ainsi, on pouvait, d'un coup, passer deux couleurs… Podium marchait très bien… il était considéré comme un magazine de très haut niveau de réalisation dans la cohorte des magazines pour les jeunes. Le papier était de 110 grammes et la couv' de 130, glacée, genre kromecott.. Les textes étaient fort bien écrits et “se tenaient“ pour un magazine de la jeunesse. Les ventes augmentaient de mois en mois…. de 50 000 exemplaires mensuels, on était passé à 55, 60, 70.. La pub rentrait à flots….

    Cependant, malgré le 2e planétaire, le magazine était réalisé avec beaucoup trop de lenteur… on en était arrivé à devoir planifier chaque numéro un mois et demi à l'avance.

    Un jour, il fallu se rendre à l'évidence, ce n'était plus possible; malgré l'amitié des fils Loubet, de leur père et des créateurs de Podium, une décision s'imposait: trouver une autre imprimerie et, tant que faire, un associé car le magazine s'était bien trop développé. Les trois co-directeurs se sont mis à rechercher l'une et l'autre.

    Et puis, c'est le fils cadet du patron qui m'a expliqué que n'ayant pas trouvé d'investisseurs suffisamment intéressés, Lafon qui, depuis six mois travaillait pour sa chaîne à Paris, réussi à obtenir un rendez-vous de Claude François, qu'il avait rencontré lors de passages sur la chaîne.

    Lafon, Bernadini et Capdevielle, les trois acolytes se rendirent au rendez-vous avec la super vedette de ce temps-là (après Johnny que je dis!), étalèrent quelques magazines devant lui et expliquèrent leur souhait de trouver un investisseur. Cloco les a écouté sans trop les interrompre puis il dit: “je ne m'associe pas, j'achète!". Il savait déjà ce qu'il allait en faire: laisser tomber le luxe et la sobriété du magazine pour en faire le nouveau journal de la jeunesse, criard et m'a-tu-vu que l'on sait. Qui, plus tard, à été marié à un autre magazine et dont on modifia le nom… on ne donne pas ce qu'elle veut à la jeunesse, on la met dans une case “débile sous culturée“.. elle devient ce qu'on lui donne à “manger“.

    Lafon est resté à Paris, Bernardini a acheté le plus vieux hebdomadaire de France, un journal sur les courses de chevaux qui, je crois, date de 1775 environ, Capdevielle est resté chef d'orchestre un certain temps… il devait se battre contre la montée en puissance d'un autre orchestre, de Montauban, appelé Goldfinger… nous, les jeunes, on n'allait plus que dans les fêtes animées par l'un ou l'autre de ces sacrés bons orchestres qui jouaient “notre“ musique… Un jour, Goldfinger est devenu “Gold“… Mais, ça, c'est une autre histoire….

    Je pense avoir les deux ou trois premiers numéros de Podium qui traînent, quelque part, chez moi…

     

  • 25 ans pour réaliser le dictionnaire Occitan!

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    Rencontre avec Arve Cassignac

    - Paraulas (mots) -> Plus de 91 500 mots dans le sens Français - Occitan, Conjugaison détaillée de 38 verbes occitans, Plus de 105 000 mots dans le sens Occitan - Français"

    Pour le journal du Gers Jérôme Piques a rencontré  Arve Cassignac à Toulouse, pour la réalisation de son dictionnaire.

    Combien de temps pour cette réalisation?

    "25 ans à 5 heures par jour (sauf dimanche enfin en général!)

    Quelle méthode pour ce travail?

    Les verbes basés sur le présent vesi, veses etc. -> véser et pas veire

    Les verbes classés dans l'ordre "logique" le premier groupe (c'est le 3e des français) le "rasigal" (irrégulier parce que les plus courants) le 2e les verbes en -ir (dormir, sortir etc.) inchoatif, et le plus récent (et ...) régularisé en -ar (français en -er (cantar, passar, manjar  etc.)

    Les "paraulas" (mots) ex-  -> eiss- (exemple: exemple -> eissemple (orthographie du moyen-âge et jusqu'en 1945 (Mistral, Piat et E. Levy entre-autres...)

    Les "paraulas" (mots) ex-  -> es- (exemple: expliquer -> esplicar (orthographie du moyen-âge et jusqu'en 1945 (Mistral, Piat et E. Levy entre-autres ..)

    Chaque dialecte a une partie  de la "koiné" d'origine je l'ai reconstituée à peu près

    Chaque dialecte Restitué géographiquement et temporellement, et recentrée (sinon Gascons et Provençaux et Gavòt !!!!) convivéncia -> convivença (fr: coexistence, convivialité -> oc: convivença -> esp: convivéncia et italien: convivenza et Portugais: coexistência"

    La langue est basée sur la créativité

    "La créativité (endo-créativité) préfixe + racines + suffixe et les verbes (plus explicite qu'en français) préfixe + racines + suffixe (eux aussi) et sur les évolution internes de la langue (considerar -> consirar, extravagança -> estragança, etc.)

    La  prononciation c'est autre chose mais il y en a une (recommandée) pour ceux qui en ont besoin franchimand et néo-locuteurs."

    Où est t-il diffusé, quels sont les moyens de production?

    "On peut le trouver à la  FNAC, ombres blanches et sur internet (http://www.dictionnaire-occitan.com/index.php)

     Il est  auto-édité car pas d'aides publiques (nous n'en voulons pas!)

     Comment est-il diffusé? Comme on peut essentiellement internet"

    Poursuivrez-vous ce travail pour la langue Occitane?

    "Le dictionnaire sera réédité en 2018 et tous les 3 ans si c'est possible (???)".