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histoire

  • Cloches, lapins, œufs… D’où viennent les symboles de Pâques?

    Le temps de Pâques est commun aux religions juives et chrétiennes, et s’accompagne de rites et de traditions festives, dont subsistent aujourd’hui des versions religieuses et païennes, émaillées de nombreux symboles.

    PAQUES, LA FETE DES FETES POUR LES CHRETIENS

    Le Christ Jésus est mort à Jérusalem, lors de la Pâque juive, le 14 Nissan (premier mois du printemps du calendrier juif – ce qui correspond au 7 avril de l’an 30 dans nos calendriers). Si le calendrier chrétien de Pâques s’est édifié sur la liturgie juive, à partir du IVe siècle, il s’est constitué de façon autonome.

    Le temps de Carnaval-carême, qui dure 40 jours, s’achève par le temps de Pâques, une fête de printemps, dont le nom s’écrit au pluriel car elle correspond à plusieurs temps. Elle est célébrée du dimanche des Rameaux (ou « Pâques fleuries » – une semaine avant Pâques) à celui de la Quasimodo (une semaine après Pâques – le sonneur de cloches de "Notre-Dame de Paris", de Victor Hugo doit son nom au fait qu’il fut recueilli un dimanche de Quasimodo).

    Au cours du triduum pascal (les trois jours Saints), les chrétiens célèbrent la Cène (le jeudi), la crucifixion (le vendredi) et la résurrection du Christ (dans la nuit du samedi au dimanche). Au cours des siècles, différentes fêtes populaires ont étoffé ce temps rituel.

    Juché devant la croisée de la fenêtre haute, un personnage semblable à un mannequin de paille au visage blanchi observe la scène du point de vue le plus élevé de cette place. Claude Gaignebet voit en lui le Christ, le "Fou de Pâques" selon l’apôtre Paul, pour qui "la croix est une folie", car il semble impensable pour les chrétiens que le salut puisse venir d’un messie crucifié comme un esclave. A gauche de cette maison, un enfant tend un pain (du temps de Pâques) à un lépreux.

    En des cercles successifs, Brueghel nous conte les rites et festivités qui, en cette fin du XVIe siècle occupaient les villes et les campagnes tout au long de l’année. Il dépeint un christianisme populaire qui s’est folklorisé, selon les mots de l’historien Robert Muchembled, mais qui conservera jusqu’aux premières décennies du XXe siècle son substrat médiéval.

    Au centre, en-dessous de la maison, des femmes préparent des poissons, petits et grands.

    AU COMMENCEMENT… LE POISSON

    Le "poisson d’eau vive" est le premier être vivant béni par Dieu. Cette "nourriture délicieuse", figure sur la table du Chabbat (ou Shabbat) ce temps de retrait et de repos qui clôt la semaine en monde juif.

    La tradition remontant à l’époque paléochrétienne désigne le poisson comme symbole christique et eucharistique. Tertullien, dans son Traité sur le Baptême (De Baptismo 1, 3), parle des chrétiens comme des petits poissons, pisciculi, parce que "à l’exemple de l’ἰχθύς, notre Seigneur Jésus Christ, ils sont nés dans l’eau".

    D’après saint Augustin, citant un acrostiche des Oracles sybilins, les lettres composant en grec le mot poisson, ἰχθύς (ichthus), pouvaient être un acronyme pour Ἰησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱός, Σωτήρ/Iēsoûs Khristòs Theoû Uiós Sōtḗr (Jésus le Christ (ou l’oint) de Dieu le fils, sauveur). Ce résumé de la foi chrétienne est un signe omniprésent dans l’art funéraire paléochrétien (IVe siècle).

    Mais il était également présent dans la vie de tous les jours, Clément d’Alexandrie (vers 150-220), cite dans Le Pédagogue les bagues à intaille servant de sceaux qui portent l’image d’un poisson ou les lettres ἰχθύς – Ichthus ou Ichtys, du grec ancien ichthús, « poisson », l’un des symboles majeurs qu’utilisaient les premiers chrétiens.

    Célébrer l’Eucharistie pour les chrétiens, c’est faire mémoire des paroles du Christ: "Mon corps est une vraie nourriture, mon sang une vraie boisson" (Évangile selon Jean 6, 51-58). Selon Dominique Rigaux le poisson « qualifie le repas du Seigneur, dans les images de la Cène ou de repas monastiques » (A la table du Seigneur, Cerf, 1989). Nourriture "maigre" il est consommé par tous le vendredi et les mercredi et vendredi saints.

    BESTIAIRE DE PAQUES

    Le Nouveau Testament nomme le Christ « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » et considère qu’il est immolé comme l’agneau de la Pâque juive.

    Pâques met fin au carême. C’est le temps de tout un bestiaire sucré. En Alsace, on mange au matin de Pâques, l’osterlämmele ou Lamala de Pâques, un gâteau cuit dans un moule en forme d’agneau et recouvert de sucre glace. Parmi les douceurs sucrées des traditions festives de Pâques, la poule et les œufs ont une place de choix.

    Ce groupe en argent doré, composé d’une poule et de ses sept poussins, reprend une riche tradition iconographique, remontant aux premières images chrétiennes. Cette « poule signifie l’Eglise » un lieu de protection, d’après l’historien de l’art Nouredine Mezoughi.

    La même symbolique est présente dans une enluminure d’une Bible hébraïque du XIVe siècle. La poule nourrissant ses poussins représentant alors la Synagogue.

    DE LA POULE A L’ŒUF…

    Le judaïsme considère l’œuf comme un symbole du cycle de la mort et de la vie et l’œuf dur fait partie du repas de deuil, ainsi que du Séder.

    En monde chrétien, durant le Moyen Âge et jusqu’au XVIIe siècle, la consommation d’œufs, comme celle de la viande, était proscrite pendant les quarante jours du carême. Les œufs non consommés durant ce temps étaient décorés et offerts le dimanche de Pâques. Chez les chrétiens orthodoxes, le premier œuf décoré est peint en rouge, il doit avoir été pondu le Jeudi Saint. A Pâques, on brise la coquille de son œuf (dur) contre l’œuf de son voisin de table en échangeant ces paroles: "Christ est ressuscité ! En vérité Il est ressuscité !".

    Dans les cours d’Europe à la Renaissance, les fragiles œufs de poule ont été remplacés par des œufs en or, décorés de pierres précieuses. Chacun connaît les œufs qu’à la fin du XIXe siècle le joaillier Fabergé conçut pour le tsar Alexandre III, offrait chaque année pour Pâques à son épouse et à sa mère. Comme une poupée russe, L’œuf à la poule, le premier créé en 1885 par Fabergé, s’ouvre pour révéler un jaune d’or mat qui contient une petite poule.

    QUAND LES CLOCHES ET LES LAPINS PONDENT DES ŒUFS

    En signe de deuil, l’Église catholique interdit que les cloches sonnent les jeudi et vendredi saints. On raconte parfois encore aux enfants, que les cloches, parties en pèlerinage à Rome, reviennent le dimanche de Pâques pour célébrer la Résurrection du Christ, en rapportant toutes sortes de friandises. C’est le moment de la chasse aux œufs !

    En Allemagne et en Alsace, ce sont des lapins nommés « lièvres de Pâques » (Osterhase), qui viennent déposer dans les jardins les friandises en forme d’œufs pour les enfants sages.

    Le lapin blanc, symbole ambivalent qui nous vient du Moyen Âge, peut tour à tour être associé à la pureté virginale qu’à la sexualité débridée qui s’exprime dans le règne animal à la belle saison.

    Quant au chocolat, apparu à la cour de Louis XIV, il fut longtemps un mets de luxe. Au XVIIe siècle, on commença par couler du chocolat dans une coquille d’œuf vide. Puis au XIXe siècle, se développèrent des moules en fer de différentes formes. Nos modernes friandises (le plus souvent industrielles) de Pâques étaient nées !

    Auteur; Sylvie Bethmont, Enseignante en iconographie biblique, Collège des Bernardins

    The Conversation - CC BY ND

  • Toutes les façons de cuisiner les pois chiches

    Les pois chiches poussent dans la terre depuis une plante et nous proviennent probablement de la Méditerranée orientale. Ces légumineuses font partis des pois secs et ont été ramenés en Europe par les croisés, au temps du Moyen-Âge. On parlait alors de "pois cornu". On dit que Charlemagne demandait à en cultiver dans ses jardins royaux. Ces petits aliments à cuire sont plutôt de la saison de juillet à octobre.

    Les pois chiches sont une grande source de protéines et contiennent beaucoup de fer, ce qui en font un se très bons alliés des régimes sans viande. Ils remplacent parfaitement les aliments carnés. Tout comme la plupart des végétaux comestibles, on retrouve dans ces petites graines des vitamines et des fibres.

    Parmi leur vertu, les pois chiches diminuent le taux de mauvais cholestérol dans le sang, ainsi que la pression artérielle. Bien sûr, ils aident aussi au transit intestinal et sert comme coupe-faim, fini le grignotage. Ces petites graines appétissantes luttent contre différentes formes de cancer et apportent à votre corps toutes sortes de végétaux. Pour faire le plein d’énergie et être en bonne santé, il faut varier son alimentation et le pois chiche se révèle une bonne option. Tous ses bienfaits se dévoilent dans des recettes savoureuses et complètes. Bref le pois chiche a tout bon… en plus d’être bon !

    La gastronomie méditerranéenne est riche du pois chiche et nous offre de délicieuses suggestions: houmous, couscous, soupe, salade, falafels… et même de la mousse au chocolat! On joue de son imagination, on revient aux classiques et de quelques coups de cuillères, on se retrouve à préparer de bons petits plats aux pois chiches. Si vous avez besoin d’un repas léger mais nourrissant, comptez sur ces légumineuses arrondies.

    LE TREMPAGE DES POIS CHICHES

    Avant de cuire les pois chiches, il est important de s’occuper du trempage. Ces aliments secs ont besoin d’être ramollis et d’être plus faciles à manipuler en cuisiner. Laissez de côté les boites de conserves, les pois chiches secs sont moins onéreux et tout autant pratiques. Faites-les tremper toute une nuit dans une casserole d’eau afin de les hydrater et de faciliter la cuisson. Cette pratique permettra de diluer certains glucides et rendra vos pois chiches plus digestes. Passé ce délai, ils devraient avoir gonflé de volume.

    Rincez-les. Vous pouvez alors les égoutter et choisir la méthode de cuisson qui vous convient le mieux. Revisitez vos recettes maison pour en faire une bonne purée et peut-être avec quelques ingrédients bien épicés. Ajoutez une pointe de sel dans votre préparation et le tour est joué!

    LES POIS CHICHES CUITS A L’EAU

    Revenez à une technique un peu classique mais tout aussi efficace pour la préparation de votre repas. Une fois le trempage effectué, videz la casserole d’eau et remplissez-la à nouveau de trois fois le volume des légumineuses, portez le tout à ébullition. La cuisson des pois chiches dure autour d’une heure. Remuez de temps en temps et couvrez avec un couvercle pour faire suer les ingrédients. Puis, une fois cuits, égouttez-les dans une passoire et rincez-les dans l’eau froide directement. Egouttez-les ensuite de nouveau avant de penser à les cuisiner dans un bon petit plat parfumé.

    On conseille d’ajouter une cuillère de bicarbonate dans la casserole d’eau pour aider les pois chiches à gonfler de volume.

    UNE CUISSON AU FOUR POUR LES POIS CHICHES

    Utilisez votre four pour lancer votre cuisine. Les pois chiches peuvent aussi être rôtis, ce qui donne lieu à des recettes originales et fumées. Nous avons retenu votre attention ? Voici comment vous devez procéder pour la cuisson au four : Ajoutez un assaisonnement à vos pois chiches dans un bol, comme une huile d’olive ou des épices pour relever le goût et bien les imprégner pendant la cuisson. Répartissez ensuite les pois chiches imbibés sur une plaque à cuisson couverte de papier sulfurisé. Faites cuire au four le tout à 200°C pendant 3 minutes. Ajoutez-les au reste du menu avec d’autres ingrédients bien goûteux. Pour cette méthode, vous pouvez sélectionner des pois chiches déjà cuits pour juste ajouter une touche de finition.

    LES POIS CHICHES SAUTES A LA POELE

    Voici une autre manière de cuire vos pois chiches: saisissez votre poêle favorite, direct sur le feu et balancez vos pois chiches pour leur apporter un côté croustillant et fumé. Badigeonnez de votre huile d’olive fétiche et secouez le tout. 3 minutes à feu moyen devraient suffire pour que vos pois chiches soient cuits.

    Ajoutez quelques tranches de fruits dans la poêle comme accompagnement. On pense par exemple à une poire bien tendre ou des pêches. Le jus imprègnera les pois chiches. N’hésitez pas à les rendre plus épicés avec une poêlée de légumes.

    UNE CUISSON VAPEUR POUR LES POIS CHICHES

    Gardez toute la valeur nutritionnelle du pois chiche en favorisant la cuisson à la vapeur. Celle-ci, plus saine et diététique, conservera tous les nutriments de cette légumineuse si savoureuse, notamment sa part de protéines. Cette méthode de cuisson à la vapeur va faire en sorte que les pois secs absorbent l’eau et fondent par ce procédé. Evitez de mettre du sel. Ajoutez les pois chiches dans votre panier et faites-les tremper dans l’eau. Ils devraient suer par la chaleur et se ramollir. Rincez-les à leur sortie du cuiseur vapeur.

    Par cette technique, ils devraient garder toute leurs saveurs. Une fois la cuisson des pois chiches réussis, passez-les directement sous l’eau froide et commencez votre cuisine. Les pois chiches peuvent embellir vos salades, comme vos soupes. Cuisinez des légumes cuits à la vapeur pour les associer à vos légumineuses. Ailleurs comme en France, on apprécie leur goût entre la farine et le beurre !

    LES ASSAISONNEMENTS DES POIS CHICHES

    Même si les pois chiches ont un parfum bien à eux et une texture qui reste en bouche, on peut les agrémenter d’autres ingrédients raffinés pour les relever. Pensez par exemple à une huile d’olive légère, au jus d’un citron frais ou une crème au yaourt pour les arroser dans une salade, ainsi qu’à de fines herbes avec une pointe de fromage. Les épices sont utiles pour les recettes de plats chauds, tout comme un bouillon de poulet qui apporte sa touche de sel.

    On peut mêler les pois chiches à des fruits comme les graines de grenade ou des morceaux de pomme. Cette pointe de sucre tranchera avec la sobriété des pois chiches et rendront original et exotique votre assiette. Mélangez les textures pour un assaisonnement réussi.Plus surprenant, trempez vos pois chiches dans du café et étonnez vos convives. Le jus des pois chiches d’ailleurs remplace les œufs dans une recette de mousse au chocolat vegan ou au café.

    VOS POIS CHICHES SONT CUITS

    Intéressez-vous à la texture de vos petits légumes. Les pois chiches vous donneront un aspect et une matière différente en fonction du temps de cuisson et de la méthode choisie. Vous pouvez goûter avec une cuillère au fur et à mesure pour vérifier. La poêle et le four peuvent donner une texture un peu plus rôtie et croustillante. Généralement, le pois chiches peut être réduit en pâte facilement en bouche ou bien étaler avec une cuillère.

    SI VOUS POSSEDEZ UN AUTOCUISEUR CHEZ VOUS, il vous fera gagner du temps et vous aidera dans la préparation d’un plat complet. L’autocuiseur permet notamment de réaliser une cuisine familiale. La cuisine de France et du monde regorge de plat facile à reproduire avec des pois chiches.

    FAITES GERMER VOS POIS CHICHES

    Mettre vos pois chiches dans un saladier et recouvrez d'eau. Laissez sur le comptoir. Le lendemain, jettez l'eau délicatement puis recouvrir d'eau à nouveau. Procédez ainsi jusqu'à ce que les germes vous paraissent suffisamment longs pour être utilisés; en salade, de préférence avec de l'huile de noix.

  • L'église St Pierre des Cuisines

    L'église Saint-Pierre-des-Cuisines, située rue de la Boule, à côté de la place Saint-Pierre à Toulouse, est la plus vieille église du sud-ouest de la France. Elle est construite sur une ancienne nécropole gallo-romaine du IVe siècle. Elle est classée monument historique depuis 1977 et placée sous la responsabilité du musée Saint-Raymond de Toulouse.

    Comme la basilique Saint-Sernin, l'église est bâtie au Ve siècle sur une nécropole. Au Xe siècle, le comte Guillaume IV permet aux Bénédictins de l'abbaye de Moissac d'en prendre possession.

    Ce n'est qu'un prieuré dont l'abbé de Moissac, Bernard de Montaigut, en fait un collège qui est confié cinq siècles plus tard aux Chartreux de Toulouse. Entre-temps, l'église s'est parée d'une nouvelle nef et d'un nouveau chœur.

    Le nom Saint-Pierre-des-Cuisines provient d'une version francisée de Coquinis, désignant de petits artisans. L'histoire raconte que des pêcheurs de la région avaient jadis honoré saint Pierre en lui dédiant un prieuré. Le nom de ces Coquins de l'époque gallo-romaine a donc été attribué par Guilhem IV à l'édifice lorsqu'il le confia à l'abbaye de Moissac.

    L'église renferme une crypte archéologique présentant les vestiges d'une basilique paléochrétienne du IVe siècle et d'une église pré-romane. Au XIe siècle, l'église est donnée à l'abbaye de Moissac par le comte de Toulouse. À partir du XIIe siècle, l'église est un haut lieu public. En 1189, le comte Raymond V y reconnaît les privilèges de la commune de Toulouse dirigée par des capitouls. Ce geste est renouvelé par Raymond VI en 1195, et par Raymond VII en 1222.

    C'est à cet endroit que Simon de Montfort signe la reddition toulousaine. C'est aussi dans ces murs que les comtes prennent l'habitude de rassembler le peuple toulousain.

    En 1286, les Coutumes de la ville y sont officiellement promulguées.

    En 1569, les religieux chassés de la chartreuse de Castres s'installent dans l’ancien collège dépendant de l'abbaye de Moissac et demandent aux capitouls à s’établir à Toulouse. Le 25 février 1616, l'abbaye de Moissac cède aux chartreux, le prieuré de Saint-Pierre en échange du prieuré de Villardonnel, que les chartreux possèdent dans le diocèse de Carcassonne. Cet échange est ratifié par Paul V, le 19 février 1617; le vicaire général de l'abbé de Saint-Sernin, Pierre de Villette, commissaire pontifical, fulmine la bulle pontificale, qui sanctionne l'union du prieuré de Saint-Pierre à la chartreuse de Toulouse et les chartreux s'installent à côté.

    Les chartreux se souciant peu d'entretenir l'église Saint-Pierre, leur négligence suscite de la part des curés de la paroisse des plaintes répétées, et justifiées par les événements : le 22 avril 1758, une partie du plafond s'écroule de vétusté. Saint-Pierre demeure fermé pendant le temps que durent les réparations, et les pères capucins doivent prêter leur chapelle voisine pour que la célébration des offices ne soit pas interrompue. En 1779, il faut exécuter dans le sanctuaire diverses réfections. En 1788, c'est le clocher qui aurait besoin d'une remise en état. La vieille église est délabrée quand arrive la Révolution.

    Le 13 février 1790, l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses. Le monastère et les biens des chartreux sont confisqués et vendus comme biens nationaux. L'église reste en séquestre; mais elle est enlevée au culte. Par décret de la Constituante du 29 août 1791, la paroisse Saint-Pierre est remaniée et son siège transféré dans l'église des Jacobins, qui reçoit le vocable de Saint-Thomas d'Aquin et la chapelle des chartreux pour oratoire annexe. Un autre décret, de la Législative du 12 mai 1792 érige l'annexe en église principale, sous le vocable de Saint-Pierre, et désigne celle des prêcheurs comme chapelle secondaire. L'église Saint-Pierre-des-Cuisines ainsi désaffecté, il est procédé, le 26 juillet 1792, à l'estimation, puis, le 5 septembre 1796, à l'adjudication de son cimetière3.

    En 1793, Les autorités réquisitionnent les locaux évacues par les congrégations religieuses et décident d'installer dans l'enclos des chartreux et le jardin des capucins un arsenal. L'ancienne église Saint-Pierre-des-Cuisines et l'ancienne maison des capucins se trouvent bientôt rattachées au "Grand parc des Armées des Pyrénées". La paix signée en 1795 les établissements provisoires de l'artillerie sont définitivement constitués en "direction et arsenal de construction". L'église des Cuisines, convertie en fonderie de canons pendant une partie de l'année 1794, utilisée comme salle d'armes à partir de 1816, finit par servir de magasin de dépôt jusqu'à la suppression de l'Arsenal, en 1965. La paroisse est transférée à l'église des chartreux qui prend alors le nom de Saint-Pierre-des-Chartreux.

    Sur le terrain libéré par les militaires et remis en 1966 à la faculté de droit est aménagé le campus de l'université des sciences sociales, créée le 23 décembre 1970. L'ancienne église Saint-Pierre-des-Cuisines, classée en 1977 parmi les Monuments historiques1, est depuis 1982 propriété de la ville de Toulouse.

    La proximité du lieu avec les locaux du conservatoire national de région de Toulouse en a fait un auditorium pour cet établissement (pour ce qui est de l'ancienne église), mais également, pour les locaux alentour, une école de danse rattachée au conservatoire qui abrite plusieurs salles de danse.

    Aujourd'hui, elle abrite un auditorium de 400 places pour le conservatoire à rayonnement régional de Toulouse.

     

  • Chanteurs des rues à Toulouse

    … dans les années 30…

    Eglise ST Pierre des Cuisines en photo

     

    Lorsqu'il avait 5 ans, mon père tenait la sébile, le cousin, qui avait 10-12 ans, chantait (mais je ne sais pas quoi); il jouait aussi des "cuillères" à soupe… on fait du bruit –genre castagnettes- avec deux cuillères que l'on tape dans les mains ou sur le pantalon et ceux qui s'y connaissent appelle désormais cela les "cuillères musicales". Plus tard, mon père jouait aussi quand j'étais enfant et c'était "magique et rigolo" pour mon frère et moi.

    Et mon oncle, jouait de l'accordéon… Je m'en s'en souviens car je l'ai vu jouer depuis toute petite jusqu'à l'âge de 17 ans. Il jouait très bien… parfois dans des bals musette, bien sûr disparus aujourd'hui et que personne ne doit connaître… d'ailleurs, moi non plus.

    Les 3 chantaient souvent dans les cours de Toulouse (rue du Taur), place du Capitole et du côté de St Sernin où bien, dans la rue où est né Claude Nougarro, au Minimes qui était très jeune alors, et où habitait mon oncle et ma tante avant d'habiter presque 60 ans, 4 rue Gatien Arnoult, -à quelques mètres de St Sernin- dans l'arrière-cour d'une maison dont on dirait aujourd'hui, un trou à rats tellement vous ne pouvait pas croire les conditions de vie… J'ai pourtant été voir ma tante dans cette "maison" jusqu'en 1975.

    Mon père était le dernier des 11 enfants de ma grand-mère, c'est pour cela que le cousin chanteur était bien plus âgé que nous, enfants de mon père…