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histoire - Page 4

  • Comment faire dissoudre les associations qui combattent la France

    Les associations qui défendent soi-disant la laïcité ne cessent de combattre la France et les symboles chrétiens et veulent faire supprimer du paysage tout symbole religieux chrétien.

    Par contre, chacun peut constater qu’elles ne s’opposent jamais à l’expansion de l’Islam en France, que ce soit par la création de mosquées, ou par la demande d’avantages de plus en plus nombreux (nourriture halal dans les écoles, piscines réservées, port du voile en entreprise et dans les universités, etc.).

    Il convient donc de savoir comment il serait possible d’agir contre ces associations politiques et comment demander en justice leur dissolution.

    Il y aurait en fait deux axes principaux:

        La question de leur objet social, beaucoup trop vague, alors qu’elles s’octroient un pouvoir qu’aucune loi ne leur confère ;

        La question de leur représentativité, et de la nocivité de leur action politique.

        Attaquer les association laïques par " l’atteinte aux bonnes mœurs, et l’incitation à la haine ".

    En préalable, rappelons que selon l’article 3 de la loi du 1er juillet 1901:

    "Toute association fondée sur une cause ou en vue d’un objet illicite, contraire aux lois, aux bonnes mœurs, ou qui aurait pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national et à la forme républicaine du gouvernement, est nulle et de nul effet".

    Une association peut être dissoute par décret en Conseil des ministres, dans les cas suivants:

        Provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ou propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encouragent cette discrimination, cette haine ou cette violence ;

        Agissements, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger ;

        Provocation à des manifestations armées dans la rue ;

        Association présentant, par leur forme et leur organisation militaires, le caractère de groupes de combat ou de milices privées ;

        Association ayant pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire national ou d’attenter par la force à la forme républicaine du gouvernement

    La notion d’atteinte aux bonnes mœurs serait une voie d’attaque de ces associations:

    – Elles provoquent à la discrimination, la haine et la violence envers les catholiques ;

    – Leur façon de se manifester peut les faire assimiler à des milices privées, puisqu’elles n’hésitent pas parfois à recourir à la violence, notamment en saccageant de plus en plus d’églises.

    Leur action porte gravement atteinte à de nombreux chrétiens et Français tout simplement.

    Or, le prolongement de la liberté de conscience est le droit pour chacun d’être protégé contre les atteintes à ses convictions religieuses ou philosophiques, et les musulmans ne se privent jamais d’invoquer " ce droit " à leur profit unique.

    Ce droit est consacré par les grands textes (article 10 de la Déclaration des droits de l’homme: "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes religieuses " ; l’article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 a surtout élevé le respect des croyances au rang de principe constitutionnel en énonçant: " La France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances'.). Ce droit à la protection du sentiment religieux est aussi affirmé par les textes internationaux, notamment l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme.

    Sur le fondement de ces textes, le juge a consacré le droit au respect des croyances.

    Le Conseil constitutionnel considère que, si l’État " n’a pas à reconnaître officiellement ce droit, il doit au moins le constater, et en tolérer l’usage dans la mesure où ses propres lois n’en sont pas lésées " (Cons. const., 19 nov. 2004, n° 2004-505 DC: Rec. Cons. const. année, p. 173, note Sudre F. ; RFDA 2005, p. 34, note Chelini-Pont B. et Tawil E. ; Annuaire Droit et Religions, 2005, PU Aix-Marseille, p. 473.)

    Si, selon les penseurs de gauche, le principe de laïcité postule le pluralisme des valeurs, cela vaut donc également des valeurs chrétiennes.

    En droit international

    Au plan du droit international, "pour quelque sujet que l’on ravage un pays, on doit épargner les édifices qui font honneur à l’humanité" (De Vattel E., Le Droit des Gens ou principes de la loi naturelle appliqués à la conduite et aux affaires des Nations et des Souverains, vol. II, livre III, chapitre IX, 1983, Genève, Institut Henry Dunant, p. 139).

    C’est ainsi que, posant un principe d’immunité des biens culturels, diverses conventions internationales prévoient que, même en cas de siège ou de bombardement, " toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour épargner (…) les édifices consacrés aux cultes, aux arts, aux sciences et à la bienfaisance, les monuments historiques " Convention (IV) de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre du 18 octobre 1907. Adde: convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé du 14 mai 1954 ; statut de la Cour pénale internationale, adopté à Rome le 17 juillet 1998, articles 8 (2) (b) et 8 (2) (e), qui qualifie de crime de guerre "le fait de lancer des attaques délibérées contre des bâtiments consacrés à la religion, à l’enseignement, à l’art, à la science ou à l’action caritative ou contre des monuments historiques".

    Or, pourquoi ces mesures de protection qui prévalent en cas de conflit armé ne prévaudraient pas, également en temps de paix, dès lors que l’objectif de destruction est identique?

    Les droits religieux existent. L’on ne peut pas le nier.

    Ce ne sont toutefois pas tous les édifices cultuels qui bénéficient d’une protection renforcée mais seulement ceux qui appartiennent au "patrimoine culturel ou spirituel des peuples" (Protocole additionnel I aux conventions de Genève de 1949, Genève, 8 juin 1977, art. 53), ce qui montre bien que les lieux de culte sont alors moins protégés en eux-mêmes, dans leur dimension sacrée, qu’en tant que biens culturels appartenant au patrimoine commun de l’humanité.

    Cette protection renforcée se justifie par la dimension symbolique de ces biens qui représentent la culture et la civilisation des peuples. Car à travers la destruction des lieux de culte et autres monuments historiques, c’est parfois l’identité même d’une civilisation que l’on cherche à anéantir, afin d’effacer toute trace de sa présence ou de son existence (Casier F., " Les régimes de protection en droit international humanitaire ", in La protection des biens culturels, ses aspects militaires et opérationnels et l’application aux situations hors conflits armés, Centre d’étude de droit militaire et de droit de la guerre, 22 mai 2014, www.ismllw-be.org/session/2014-05-22-CASIER%20F-Texte%20final.pdf ;Bugnion F., " La genèse de la protection juridique des biens culturels en cas de conflit armé dans le cadre du droit international humanitaire " – (www.icrc.org/fre/assets/files/other/irrc.pdf.).

    Par ailleurs, les statues de la Vierge présentent un caractère sacré, mais également un intérêt artistique et historique et la sécurisation et la protection du patrimoine est encouragée par l’UNESCO.

    Pour l’UNESCO le patrimoine immatériel religieux, du moins celui des grandes religions, apparaît comme la composante d’un ordre juridique transnational destiné à transcender les frontières étatiques nationales pour gouverner les relations internationales privées des personnes, indépendamment ou presque des souverainetés nationales.

    Le patrimoine religieux est ainsi porteur d’un ordre juridique transnational caractérisé par:

        une communauté de personnes suffisamment stable, identifiée et organisée pour asseoir le développement de normes adaptées ;

        une complétude et une autarcie assurées par l’existence d’un législateur, prenant la forme d’un pouvoir de commandement et d’une charte fondatrice et d’un juge ou, plus largement, d’une instance d’apaisement des conflits, selon les expressions employées par Rémy Libchaber dans son bel ouvrage L’ordre juridique et le discours du droit ;

        enfin, une relative autonomie par rapport aux ordres nationaux, ce qui renvoie aux règles de "relevance" étudiées notamment par Santi Romano.

    Le patrimoine immatériel religieux , dans sa dimension temporelle et transgénérationnelle, constitue un fonds commun ayant vocation à se transmettre de génération en génération et à se perpétuer en se renouvelant.

    Par ailleurs, si l’article 28 de la loi de 1905 interdit, pour l’avenir, d’élever ou d’apposer un signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions, les édifices antérieurs sont protégés.

    Afin de se prémunir contre le risque de dissipation, la loi de 1905 pose non seulement des règles d’inaliénabilité et d’imprescriptibilité des édifices cultuels du moins lorsqu’ils sont classés au titre de la législation relative à la  protection des monuments historiques mais accorde encore un droit de préemption au profit des associations cultuelles, des communes, des départements, des musées et sociétés d’art et d’archéologie et de l’État ( L. 9 déc. 1905, art. 17).

    Cette dimension symbolique du lieu de culte justifie une protection renforcée des édifices cultuels envisagés en leur qualité de lieu de rassemblement.

        Quelle est la représentativité des associations dites " Laïques "?

    Dés lors que ces associations introduisent des actions visant à toucher la vie de tous, elles se doivent d’avoir une certaine représentativité.

    En effet, à quel titre subissent-elles un préjudice? D’où leur vient la prérogative de définir ce qu’est la laïcité pour la façonner judiciairement à leur seule volonté  alors que ce droit devrait plutôt revenir au parlement?

    Force est de constater, que sans en être expressément autorisées par la loi, elle se comportent comme les associations anti-racistes, qui peuvent agir sans avoir subi de préjudice propre.

    Un objet social général de " respect de la laïcité " est beaucoup trop vague, et de plus, le respect de la laïcité ne relève pas de leur compétence. Si la laïcité est garantie par la Constitution, aucun texte ne dit que ce sont " ces associations " qui sont chargées de la faire respecter, agissant ainsi comme une police des mœurs.

    Ces associations font de la "laïcité" un enjeu politique global qui motive leur engagement, mais le sectarisme, l’intolérance et la surenchère verbale qui les caractérisent masquent difficilement la faiblesse de leurs effectifs et de leurs moyens.

    Ces associations ne sont souvent que les émanations de loges maçonniques selon lesquelles  le cléricalisme obstiné et reconquérant de la hiérarchie vaticane doit être combattu: il ne faut manquer aucune occasion de le dénoncer et de s’y opposer. L’esprit de croisade survit encore, toujours aussi malfaisant. La laïcité constitue l’antidote le plus efficace contre les entreprises de recléricalisation, en France et en Europe " [[" Humanisme " n°223, septembre 1995.]].

    Ce ne sont la que quelques pistes juridiques, qu’il faudrait approfondir et peaufiner.

    Mais il faut surtout passer à l’action et bloquer l’action de ces associations devant les tribunaux ; tant que les accusations dont elles peuvent faire l’objet n’ont pas été traitées, il faut leur dénier ce pouvoir d’agir.

    https://www.ichtus.fr/la-laicite-dans-le-droit-francais

    Albert Nollet

  • Des femmes massacrées par des SS près de Toulouse?

    Un document relance l'enquête sur le "bois maudit"

    À Castelmaurou, près de Toulouse, la découverte d’un document amène un groupe des passionnés d'histoire à relancer une enquête sordide qui n’écarte pas le massacre de femmes par les SS. Ces derniers avaient assassiné quinze résistants au même endroit.

    Et si le bois de la Reulle, au nord de Toulouse, avait été plus que le théâtre de l’assassinat par les nazis de quinze résistants? La division Das Reich, sentant la défaite se rapprocher et multipliant à la hâte les exécutions arbitraires, aurait-elle, dans ce même bois, commis des actes plus barbares encore?

    Autant de questions, si elles trouvent réponses, pourraient peut-être révéler une autre tragédie, elle aussi particulièrement sordide…

    Cette nouvelle enquête, c’est le Groupe de Recherches des fusillés du Bois de La Reulle qui a décidé de l’ouvrir. Ou plus exactement, de la relancer. Ces femmes et ces hommes passionnés d’histoire ont déjà réussi l’exploit de révéler les identités de quatre résistants inconnus, lâchement tués par les hommes du lieutenant Anton Philipp, le 27 juin 1944, dans ce bois à cheval sur les communes de Castelmaurou et Gragnague.

    Ce travail a duré près de vingt ans. Il se poursuit avec l’espoir de donner un nom au cinquième et dernier mystérieux résistant dont les ossements sont toujours dans le caveau municipal.

    Mais en déroulant cette pelote emmêlée, une autre histoire a refait surface que le groupe, sous la direction de son président René Durand, espère dénouer. Selon eux, " un ou plusieurs corps de femmes auraient également été enterrés dans ce bois ".

    Un article relance l'enquête

    Occulté par la première enquête, cet affreux scénario est de nouveau étudié depuis la découverte récente d’un vieil article de presse faisant état d’un corps féminin. " Cela nous invite à reprendre ces recherches commencées il y a très longtemps, puis mises entre parenthèses ", explique Louis Gibert. Ce membre du groupe s’intéresse à ce sujet depuis des années. Il espère reconstituer le puzzle, quel qu’en soit le résultat: "le premier indice est la présence d’une chaussure de femme sur le site, peu après l’exécution. Il a été renforcé par le récit de Jaime Soldevila, compagnon de captivité des résistants fusillés.

    Lui a réussi à s’échapper. Son témoignage fait état d’un deuxième camion, arrivé en fin de journée, dans lequel il y avait des femmes. Ce véhicule aurait attiré l’attention des Allemands lui permettant de s’enfuir", explique Louis Gibert avant de poursuivre: "Dans le village, plusieurs témoignages évoquent également le lieutenant SS et ses soldats se vantant d’avoir tué vingt-quatre personnes. Il y a de fortes chances qu’il y ait plus de corps dans ce bois, dont des femmes… ", assure-t-il.

    Un appel pour enrichir le dossier

    Fouiller à l’aveuglette les quatorze hectares privés où la nature a poussé reste cependant complexe. Une opération militaire, menée il y a neuf ans sous les yeux du procureur Michel Valet, n’avait rien donné. De son côté, Louis Gibert a déjà fait appel à des radiesthésistes, des médiums et une voyante. Presque tous ont relevé des " présences " aux mêmes endroits du bois. Ces points épars ont été placés sur une carte laissant perplexe le groupe de recherche qui n’écarte aucune hypothèse, même les plus terribles : "Les SS auraient peut-être fait venir ces femmes pour en abuser… "

    Si tel est le cas, ont-elles ensuite été tuées? Ont-elles pu repartir? Le groupe de ces limiers de L’Histoire veut aujourd’hui des réponses. Mais il ne pourra les obtenir que si de nouveaux éléments, de nouveaux témoignages, des écrits et des photos inédits enrichissent le dossier. Le bois maudit n’a peut-être pas encore révélé tous ses mystères.

    Un kit de recherche d'ADN

    Le Groupe de Recherche continue à enquêter sur l’identité du 5e résistant inconnu. Il compte pour cela sur l’achat d’un kit fabriqué aux USA, permettant à la fois de prélever l’ADN et d’ouvrir de nouvelles portes. Des aides ont déjà permis de recueillir des fonds, mais elles restent insuffisantes.

    Pour aider à l’achat du kit : 06 17 59 84 38 ou

    www.les-fusilles-du-bois-de-la-reulle.fr

  • Pendant des siècles,

    Toulouse a été la ville des crânes allongés...

    Je l'avais lu quelques part, il y a fort longtemps mais je n'avais plus les détails en mémoire

    C'est une coutume insolite et obscure pour nos regards contemporains. Jusqu'en 1914, il était fréquent à Toulouse de déformer volontairement le crâne des nouveau-nés. Explications.

    Jusqu’en 1914, cette coutume était courante pour les enfants nés dans la Ville rose

    Un front fuyant. Un crâne étiré. Et le sentiment diffus qu’on pourrait le coiffer d’un plateau garni de verres remplis à ras bord, sans que jamais, ce dernier ne chancelle. Durant plusieurs siècles, la physionomie des habitants de la Ville rose a frappé de curiosité le visiteur de passage. Au premier coup d’œil, aucun doute possible : on est à Toulouse !

    Un héritage des Tectosages?

    En 1871, un savant dépeint les caractéristiques et les conséquences de cette "déformation toulousaine" qui resurgit à la faveur d’un livre récemment publié*. Une coutume ancestrale voulait en effet que l’on modèle le crâne des nouveau-nés pour leur donner cet aspect si caractéristique. La plus emblématique tradition du genre en France a perduré à Toulouse jusqu’à la Première Guerre mondiale.

    Fin XIXe donc, Paul Broca offre à la société d’anthropologie de Paris un moulage de la tête et du cerveau d’une femme morte à l’âge de 74 ans, à l’hôpital de la Pitié.

    Il décrit à ses confrères ce qu’un œil non averti aurait catalogué comme une difformité. "La déformation toulousaine, dont je vous présente un exemple des mieux caractérisés, a été introduite dans le pays de Toulouse (…) trois ou quatre siècles avant notre ère, par les Volques Tectosages", analyse-t-il. Paternité discutée de nos jours.

    DES BEBES AUX CRANES COMPRIMES

    Les trois pièces de la coiffe – "béguin, serre-tête, bandeau" – dont on affuble les nourrissons à la naissance modèlent leur physionomie future. "Cette déformation est en général moins prononcée chez les hommes que chez les femmes".

    Soumises aux lois de leur sexe, ces dernières portaient la coiffe toute leur vie, contre "trois-quatre ans maximum pour les garçons". Il poursuit sa description :

    "Le front monte verticalement jusqu'à environ 4 ou 5 centimètres au-dessus des sourcils ; puis s'incline brusquement, en formant une surface plate qui remonte obliquement jusqu'au sommet de la tête (...). Toute la loge frontale du crâne se trouve ainsi considérablement réduite, tandis que la moitié postérieure de la tête s'allonge plus ou moins"

    Lui aussi membre de la société d’anthropologie – et régional de l’étape pour avoir poussé son premier cri dans le Gers -, Fernand Delisle décrit à son tour, fin XIXe, une flânerie dans les rues de Toulouse. 

    "On y voit hommes et femmes aller pour ainsi dire nez au vent, le menton projeté en avant et abaissant la région postérieure de la tête dont le poids paraît l'emporter sur celui de la face".

    Fernand DelisleAnthropologue

    Sous la plume du Gascon, le Toulousain de l’époque apparaît comme un être prognathe que son crâne lesté à l’arrière menace de faire chuter en mode culbuto. On est loin des proportions parfaites de L’homme de Vitruve, le célèbre dessin de Léonard de Vinci !

    Le sarcophage en plomb livre un étonnant secret

    Plus près de nous, deux sarcophages ont été extraits des entrailles de Notre-Dame de Paris pour être analysés par les spécialistes de l’IML de Rangueil (Institut médico-légal), en novembre 2022. L’un d’eux a révélé des signes analogues sur le sujet anonyme qu’il recelait.

    Façonné dans le plomb, le cercueil anthropomorphe a été exhumé de couches archéologiques comprises entre le XIVe et le XVIIe siècle. Le chevalier d’une trentaine d’années qui y reposait – croyait-il – pour l’éternité possède la fameuse " déformation du crâne toulousaine ", comme Éric Crubézy, expert scientifique à l’université Paul-Sabatier, l’a récemment dévoilé à Actu Toulouse.

    En novembre 2022, dans ce sarcophage extrait des entrailles de Notre-Dame de Paris, les chercheurs ont identifié le crâne d’un cavalier symptomatique de la déformation toulousaine (©Quentin Marais/Actu Toulouse)

    Souci esthétique ? Héritage culturel ?

    Mais pourquoi les habitants de la Ville rose – du petit peuple, aux Capitouls – déformaient-ils volontairement la tête des nourrissons ? Par souci esthétique ? Phénomène de mode ? Héritage culturel ? 

    "Toujours fréquentes dans les campagnes"

    En août 1871, Paul Broca prédisait la déliquescence programmée de la déformation toulousaine. "Les efforts des médecins qui ont combattu la routine populaire ont déjà produit d'excellents effets. Dans la ville de Toulouse, les déformations du crâne sont devenues aujourd'hui assez rares chez les individus âgés de moins de quarante ans ; mais elles sont toujours fréquentes dans les campagnes, et il s'écoulera sans doute encore plusieurs générations avant que ce dernier vestige des mœurs des anciens Tectosages ait entièrement disparu". Un siècle et demi plus tard, la prophétie s'est réalisée.

    Pourquoi cette pratique était-elle si ancrée à Toulouse ? Quelles conséquences pour le cerveau des bébés ? Que reste-t-il de nos jours de cette coutume partagée par de nombreuses sociétés humaines à travers le globe?

    UN SPECIALISTE REPOND A NOS QUESTIONS

    Chirurgien maxillo-facial à l’hôpital Necker-Enfants malades (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et auteur du récent ouvrage sur le sujet, le professeur Roman Hossein Khonsari explore pour nous cette pratique oubliée depuis un siècle.

    Parution. Le Crâne toulousain, histoire de la déformation intentionnelle des têtes de nouveau-nés en France (Editions Hermann), par Roman Hossein Khonsari, 190 pages, 25 euros. 

     

    Mon actu

     

  • Notre magnifique basilique Saint-Sernin

    Les sarcophages des comtes de Toulouse de la basilique Saint Sernin se dévoilent

    Un des sarcophages de la basilique Saint Sernin, actuellement en restauration, a été ouvert.

    Le jeudi 16 avril dernier, un des mystérieux sarcophages de la basilique toulousaine a été ouvert par archéologues et restaurateurs, en présence du maire.

    Selon France 3 Régions, ils contiendraient les restes de la famille des comtes de Toulouse. Un autre avait déjà été ouvert la semaine passée. Il renfermait les restes de deux personnes d’un âge avancé selon les spécialistes. Au nombre de trois, les tombes sont installées à l’extérieur de l’édifice et n’ont pas fini de révéler leurs secrets.

    Des mystères bientôt résolus

    Au sein d’une niche aménagée au XIIIe siècle, les trois sarcophages siègent à Saint Sernin, une des plus grandes églises romanes d’Europe, depuis des centaines d’années. Les experts ne s’accordent pas à dire qu’ils y ont été placés à la même époque, mais les recherches concernant ces mystérieux tombeaux avancent sensiblement. Les anthropologues ont révélé que ce deuxième sarcophage contiendrait également deux personnes. La basilique est également connue pour abriter les restes de Saint Saturnin, le premier évêque de Toulouse et quelques 200 autres reliques.

    Si leur travail ne fait que débuter, le dirigeant des opérations, conservateur de l’architecture régionale, prévoit d’ici deux ans " une étude complète sur les ossements et leur interprétation". A la toute fin des années 90, un des tombeaux avait révélé que les restes y étant entreposés appartenaient à un individu âgé d’une quarantaine d’années. Pensant en premier lieu et à tort au comte de Taillefer, l’homme, de grande taille et richement vêtu, avait par la suite été baptisé "comte de l’an mil".

    Un dernier sarcophage, de petite taille et sûrement destinée à un enfant, est encore visible dans l’enfeu de la basilique. Après restauration, les tombes retrouveront leurs places originales avec leurs ossements.

    A midi, les cloches de Saint-Sernin sonnent un Avé Maria qui, chaque fois, me font entrer dans une émotion incroyable et embuent mes yeux… En effet, j'allais chez ma marraine (qui habitait tout près de l'église- au moins une fois par mois en espérant ce chant incroyable, réalisé avec la supérieure maîtrise de nos fondeurs français de cloches: une réalisation fantastique, une Avé Maria qui vous donne -instantanément- envie de devenir catholique!

  • Résultat des élections

    Vous voulez savoir le résultat des élections dans votre commune? Cliquez sur le lien ci après et choisissez votre département et la commune

     

    https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/presidentielle-2022

  • Le pain, une longue histoire d’innovations techniques et sociales

    Je ne sais si vous l'avez vu faire, mais, chez moi, mon père qui tallait le gros pain de campagne de  2,5 kg, dessinait -toujours- une croix sur le pain (alors qu'il ne croyait pas en Dieu depuis qu'il avait survécu à Auswicth)… Sa maman, ma grand-mère espagnole le faisait aussi et également ma mère, l'autre partie de la famille (de l'Aude) et ses parents. Un jour, très étonnée, j'ai osé demander à mon père, j'avais 7  ans (il fut content que je demande): “pourquoi, il faut faire une croix avant de l'entamer?

    Il m'a répondu: “le pain est la nourriture du pauvre ouvrier; tant que l'on pourra en avoir, il n'y aura pas de famine… c'est en signe de grand respect et pour remercier mon père, mon grand-père, mon arrière-grand-père et tous ceux de la famille qui nous ont précédés; en souvenir de leur amour pour la vie et pour leurs enfants“…

    Je fais la croix moi aussi, en hommage à mes ancêtres. Je l'ai montré à ma fille, qui le fait devant. Il m'est impossible d'entamer un pain sans avoir fait la croix!

     

    Aliment emblématique de la culture française, empreint de dimensions identitaires et symboliques, le pain est aussi un miroir de l’évolution de nos modes de vie. De moins en moins consommé au petit déjeuner ou en accompagnement des plats, il l’est de plus en plus sous forme de sandwichs ou de hamburgers, notamment par les jeunes. Si d’un point de vue nutritif il reste le premier contributeur en glucides et fibres dans le régime alimentaire des adultes, sa consommation globale est très nettement en baisse depuis un siècle, puisqu’elle est passée de 900 grammes par jour en moyenne en 1900 à une centaine de grammes aujourd’hui.

    En même temps, les Français privilégient encore aujourd’hui les établissements artisanaux pour acheter leur pain, avec des produits jugés plus qualitatifs. Ces comportements sont notamment renforcés par la tendance sociétale vers une nourriture plus saine et consciente, ainsi que par la succession des crises sanitaires: les consommateurs se soucient de plus en plus des aliments qu’ils ingèrent et sont ainsi d’autant plus demandeurs de produits artisanaux, auxquels ils associent qualités gustatives et nutritionnelles.

    Historiquement, c’est au hasard qu’est le plus souvent attribué l’invention du pain par les Égyptiens: de la pâte sans levain (eau, lait et farine d’orge et de millet) aurait été oubliée, se serait "gâtée" mais aurait été cuite malgré tout. Ainsi aurait eu lieu la découverte du pain avec levain. Depuis, l’histoire du pain est intimement mêlée aux innovations techniques, tant dans le processus de fabrication que dans l’évolution des outils.

    Mais à celles-ci s’ajoutent un certain nombre d’innovations sociales, organisationnelles ou réglementaires, tout aussi fondamentales – par exemple le développement d’alternatives autour de filières territorialisées ou de chaînes locales. C’est cette intrication que nous avons pu mettre en évidence dans le cadre d’une recherche dédiée à l’innovation de ce produit du quotidien.

    Le pain fait partie de la nourriture de base de l’homme depuis que ce dernier a compris l’intérêt de la culture et de la sédentarisation. La domestication d’espèces végétales à intérêt alimentaire, dont font partie les céréales panifiables, marque une double rupture démographique importante: la densification et la sédentarisation. Le pain est le symbole de ces évolutions majeures, en particulier en France.

    Selon l’historien espagnol Benigno Cacérès, toute l’histoire de l’humanité est comme "rythmée par la production des céréales panifiables: des révoltes, des guerres, des conquêtes se sont déclenchées à cause du pain. Objet de pouvoir, il sera vite réglementé: son poids, son prix, ses ingrédients et bien sûr l’organisation de la profession de boulanger. Mais avant le boulanger, il y a le meunier et les paysans: c’est toute une architecture sociale qui repose sur la protection et la commercialisation du pain".

    Pour obtenir du pain, il faut trois composants dont l’action est complémentaire et indissociable: l’amidon qui fournit les sucres; le gluten qui assure la cohésion de l’ensemble; et enfin la levure qui produit la levée et l’allègement de la pâte. Cette association se fait à partir de trois ingrédients: la farine (issue de céréales panifiables – blé tendre (froment), épeautre ou seigle), l’eau, et en général, le sel, ajouté pour ses propriétés gustatives.

    DE LA CUEILLETTE A LA CULTURE

    Avant le pain, il y eut le blé. Des recherches récentes des restes d’un foyer en Jordanie montrent cependant que du pain avait en réalité déjà été produit il y a 14 000 ans, quatre millénaires avant le début de l’agriculture. Si l’exploitation des céréales n’est pas courante à cette époque, il semble que la préparation et la consommation de produits semblables au pain (aliments à base de racines par exemple) précédent d’au moins 4000 ans l’émergence de l’agriculture.

    Cependant, les repas à base de céréales comme le pain ne deviennent des aliments de base que lorsque, semble-t-il, s’établit l’agriculture fondée sur la culture des céréales, d’abord dans le "Croissant fertile", au Moyen-Orient, puis dans d’autres régions dont l’Europe. C’est au cours de cette période appelée "Révolution néolithique", il y a de cela 100000 à 5000 ans, que l’homme commence à gérer la production de son environnement et qu’il passe de prédateur/cueilleur à cultivateur.

    La première série d’innovations en lien avec le pain concerne donc d’abord ce passage de la cueillette vers la culture: l’innovation est autant sociétale – puisqu’il s’agit de passer d’un mode de vie itinérant en fonction des stocks de nourriture à un mode de vie sédentaire autour d’une culture – que technique (domestiquer des variétés, préparer le sol, semer, récolter, et conserver les grains).

    Cette première série se poursuit par une seconde série d’innovations technologiques déterminantes, qui conduit l’humanité à savoir extraire la farine et à la transformer en pain. Les techniques de transformation du blé permettent progressivement d’améliorer le produit. Les céréales sauvages, ancêtres du blé domestiqué (orge, millet et seigle d’abord, puis épeautre et blé) sont brisées, décortiquées, écrasées, moulues à la main, pierre par pierre, tamisées puis mélangées à de l’eau et cuites sur des braises ou des pierres chaudes.

    À ROME, L’ALIMENT DE BASE

    L’invention du pain au levain est attribuée aux Égyptiens, qui avaient découvert les effets "magiques" de la fermentation. Pour réaliser ce pain, ils prennent soin d’ajouter un morceau de pâte restant de la veille au mélange de grains moulus et d’eau. Ces "pâtes mères" sont d’ailleurs considérées comme des objets sacrés d’origine presque surnaturelle dans les maisons égyptiennes.

    Ces savoir-faire sont ensuite transmis aux Grecs, qui associent au pain des significations religieuses importantes. À l’époque, il existe plus de 70 variétés de pain et on utilise, pour faire lever la pâte, des levures issues du vin et conservées dans des amphores. Vers le début du Ve siècle av. J.-C., les Grecs inventent le moulin à trémie d’Olynthe, allégeant ainsi le travail des meuniers. Surtout, ils développent le métier de boulanger, qui bénéficie alors d’un grand prestige: chaque ville a un four public et l’espace est organisé autour de la cuisson de la pâte.

    À l’époque de l’Empire romain, l’empereur doit garantir l’accès au pain pour la population, qui est l’aliment de base d’une grande partie de celle-ci. Plusieurs innovations techniques et organisationnelles ont lieu durant cette période: les Romains reprennent le mode de fabrication grec à base de levure provenant du moût de vendange, et perfectionnent le pétrissage. Ils améliorent le système des moulins en 100 av. J.-C. en utilisant la force de l’eau: de grosses roues plongées dans le courant actionnent les meules et viennent remplacer les esclaves. Un collège de meuniers-boulangers ainsi que de grandes meuneries-boulangeries voient le jour dans la cité.

    Les plus riches mangent des pains de farine blanche, les pauvres un pain de farine et de son, les esclaves du pain d’orge. Le gradilis est un pain distribué aux gens pendant les jeux dans les amphithéâtres, pour honorer la promesse de distribuer le pain et le plaisir aux gens. Il arrive qu’il soit distribué gratuitement à la population pauvre de Rome pour éviter les émeutes.

    AU MOYEN ÂGE, UN SUJET ROYAL

    Au Moyen Âge, la place du pain prend encore plus d’importance dans l’alimentation. Vers 630, on trouve les premiers écrits concernant la réglementation de la vente et pesage du pain, qui est attribuée à Dagobert. Les boulangeries se situaient dans les cours royales, les villes fortifiées et les abbayes. Annonçant ce qui deviendra la filière, le boulanger ou "talmelier" s’occupe de l’ensemble des opérations, de l’approvisionnement, depuis l’achat des céréales, jusqu’à la vente à l’ouvroir (fenêtre-comptoir de la boutique).

    Au fur et à mesure que le pouvoir royal renforce son pouvoir, la qualité, le prix et le contrôle du pain, aliment de base de la population, sont soumis à de nombreuses règles édictées par l’État. En 1217, le boulanger doit obtenir une autorisation du roi pour exercer. Au XIIIe siècle, à Paris, Étienne Boileau rédige, à la demande de Saint-Louis, le livre des Métiers, qui indique que l’apprentissage du métier de "talmelier" dure cinq ans à partir de l’âge de quatorze ans; au moment de devenir patron, il doit être en mesure d’acheter un fonds de commerce et de payer régulièrement les taxes en usage. En 1260, la corporation des boulangers voit le jour à Paris, qui poursuit la réglementation.

    Le pain et les céréales nécessaires à son élaboration sont l’objet de très nombreuses innovations entraînées par sa place centrale dans l’alimentation et l’impact commercial de cette position: améliorer la production du pain et son goût, et accroître les rendements pour obtenir un excédent commercialisable. Les stocks et les produits transformés à partir de céréales (pain et bière) servent en effet également comme moyens de paiement.

    ACCELERATIONS TECHNIQUES

    Dès la Renaissance, le développement des sciences se traduit par à des avancées en matière de technologie meunière et boulangère. Apparus en France en 400 ap. J.-C., les moulins à eau se comptent par centaines de milliers au XIIIe siècle. Ces innovations vont affecter la production de la farine, jusqu’à leur remplacement à la fin du XIXe siècle par des minoteries industrielles.

    Le premier pétrin est inventé en 1751 et se perfectionne surtout au XIXe siècle, devenant mécanique en même temps que les machines à mouture se peaufinent. Parmentier ouvre la première école de boulangerie en 1780. Durant la Révolution française, le décret du 17 mars 1791 supprime les corporations et donne le droit aux boulangers d’exercer librement leur métier.

    L’invention du microscope au XVIIe siècle bénéficie aux premiers travaux scientifiques applicables à la levure, et la fermentation par la levure de bière se développe. La production de pain se diversifie et on ne consomme plus de pains de pois, de fèves ou de glands sauf en période de disette. C’est en 1860, que Louis Pasteur identifie la levure comme le micro-organisme responsable de la fermentation alcoolique, et très rapidement ensuite à partir de 1867, la fabrication industrielle de la levure se développe.

    L’invention du microscope au XVIIᵉ siècle bénéficie aux premiers travaux scientifiques applicables à la levure. Wikimedia, CC BY-SA

    Heudebert développe en 1903 en France un pain dont la recette sera utilisée durant la Première Guerre mondiale pour fabriquer les pains de longue conservation. La période d’après-guerre accélère l’utilisation de nouvelles techniques: le pétrin mécanique, puis le pétrin à deux vitesses, la panification directe à la levure, le façonnage mécanique, les premières diviseuses. Ces évolutions vont progressivement se traduire par une concentration de la production de farines autour de grands moulins même si la fabrication et la distribution de pain restent dominées par l’artisanat. Le système industriel est en place.

    FAIRE SON PAIN SOI-MEME

    Du point de vue du processus d’innovation, l’industrie agroalimentaire est paradoxale à plusieurs titres. Elle est considérée comme d’un faible niveau technologique, et les entreprises du secteur innovent pourtant au même titre que les entreprises des autres secteurs industriels. Si on lui demande de fournir une alimentation parfaitement sûre sur le plan sanitaire, variée et bon marché, les consommateurs réclament des produits qui soient le plus proche possible d’aliments naturels.

    Alors que quelques dizaines de groupes internationaux représentent la grande majorité des emplois et dominent le marché, le secteur se compose en France à 98 % de TPE et PME qui élaborent une très grande variété de produits et innovent en permanence. On y trouve ainsi à la fois des technologies de pointe et la préservation de gestes manuels fondamentaux.

    Alors que le pain conserve une place de premier choix dans l’alimentation des Français, faire son pain soi-même est une tendance en hausse, favorisée par les épisodes récents de confinement. Les hausses spectaculaires des ventes de farines (+135% du CA sur la période de confinement, par rapport à l’année précédente) ou de levure et sucre aromatisé (+148%) illustrent bien cela.

    Du fait de la succession des crises sanitaires, les consommateurs n’ont jamais été aussi inquiets vis-à-vis des aliments qu’ils ingèrent. Le consommateur est en quête de sens, facilement nostalgique d’une tradition perçue plus authentique et il plébiscite les critères éthiques comme les produits naturels, l’origine France ou régionale, l’écologie, le développement durable, la proximité. Il est prêt à payer plus cher pour des signes de rassurance sur la qualité, sur la provenance du produit et le lien social symboliquement associé au pain acheté directement au producteur ou en circuit court.

    Pour autant, certaines entreprises agroalimentaires cherchent quant à elles à capter de la valeur en innovant et en développant des produits pour des marchés de niche. Ainsi, pour des raisons de santé, des produits sont créés de manière à répondre aux besoins de populations spécifiques comme les seniors.

    Le pain, c’est toute histoire, et à l’heure post-Covid, de la quête de sens et du développement durable, il n’a donc pas fini d’évoluer!

    Auteurs; Sophie Reboud - Professeur, Chercheur en management des PME et innovation, Burgundy School of Business

    Corinne Tanguy; Professeure d'économie, AgroSup Dijon, Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC)

    The Conversation- CC BY ND

  • Histoire de la tartine et genèse d’un fantasme:

    la pâte à tartiner chocolatée…

     

    La pâte à tartiner est cette fameuse substance onctueuse que l’on peut étaler sur une base comme le pain – voire une crêpe, une biscotte… En général, le résultat est ce qu’on appelle trivialement "une tartine", dont la définition est celle d’une tranche de pain (potentiellement beurrée) recouverte de ladite pâte sucrée ou salée. Plus de la moitié des Français en consomment régulièrement et 26% n’utilisent que la pâte leader du marché.

    Si ancrée dans les habitudes qu’elle soit, cette pratique est moderne. Le mot "tartine" est lui-même assez récent, et ne date que de la fin du XVIe siècle. Il fait alors partie du jargon populaire, car, pour certain, le fait d’ajouter du beurre sur le pain est une péjoration de la brioche pour laquelle le beurre est mélangé à la pâte.

    La brioche est alors l’ordinaire à la cour, d’où la fameuse phrase (faussement ?) attribuée à Marie-Antoinette – " S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ". La question du pain est à l’époque brûlante, du fait d’une augmentation de son prix suite à une disette artificiellement créée par des spéculateurs. Quand le peuple oblige le roi Louis XVI et sa famille à quitter Versailles pour revenir à Paris, le 6 octobre 1789, il crie d’ailleurs: "Nous ne manquerons plus de pain! Nous ramenons le boulanger, la boulangère et le petit mitron!".

    DE L’HISTORIQUE DE LA TARTINE

    Une des premières images connues de tartine remonte au XVIe siècle. Il s’agit du "Repas de noces", une peinture de Pieter Brueghel l’Ancien qui représente un repas réunissant des paysans dans une salle bondée – dont, au premier plan, l’enfant à la tartine sur les genoux en train de lécher son index.

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