Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

histoire - Page 2

  • Notre camembert est menacé!

    Président, Cœur de Lion, Le Rustique…: pourquoi le camembert est menacé

    Produit en Normandie et avec du lait normand, les camemberts Président, Cœur de Lion, Le Rustique… n’ont plus le droit de faire référence à leur région de production sur les boites d’emballages. Au risque de faire chuter les ventes en France et surtout à l’export.

    Par Marie de Greef-Madelin – Valeurs Actuelles

    En Roumanie, le fromage français a un tel succès que l'on trouve des pseudos camemberts, voire des contrefaçons produits sur place.

    La justice française veut-elle la peau – ou plutôt la croûte – du camembert? La décision de la cour administrative de Nantes d’interdire toute référence à la Normandie sur les emballages de camembert pasteurisé relance le débat sur l’excès de réglementation qui menace les entreprises françaises. Désormais, seuls les camemberts au lait cru bénéficiant de l’Appellation d’Origine Protégée sont autorisés à mentionner l’origine normande du fromage dans leur publicité ou sur les boîtes d’emballage.

    En ligne de mire, le leader Lactalis avec son fromage Président (500 000 camemberts produits chaque jour dont un sur cinq pour l’export), suivi du numéro deux Savencia avec ses marques phares Cœur de Lion et Le Rustique… Ces fromages sont pourtant tous fabriqués en Normandie (Domfront pour Lactalis, Vire et Ducey pour Savencia), avec du lait normand, thermisé ou pasteurisé, contrairement aux fromages de l’AOP dont le lait cru n’est pas chauffé.

    QUATRE ANS DE BATAILLE JURIDIQUE

    Pour comprendre cette guerre du camembert, il faut remonter au 1er janvier 2021 et à la décision de la Direction Générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), suite à une directive européenne, d’exiger que la mention « fabriqué en Normandie » soit réservée aux fromages AOP "au lait cru, moulés à la louche, issu au moins de 50% de vaches normandes, d’une durée de pâturage de six mois".

    Pour l’organisme chargé de la répression des fraudes, les industriels sont accusés de "mettre en exergue des symboles de la Normandie pour induire en erreur le consommateur". Aussitôt, Lactalis et la coopérative Isigny Sainte Mère ont formé des recours en annulation, rejetés le 22 juillet 2022 par le Conseil d’Etat. Le 12 février 2024, le tribunal administratif de Rouen leur a accordé un répit.  Jusqu’à la décision de la cour administrative de Nantes.

    Dans sa bienveillance, la cour autorise les industriels à mentionner en petits caractères au dos de la boîte "camembert élaboré avec le lait de nos producteurs normands", ou encore "lait 100% normand" ou "lait d’origine: Normandie".

    Créé en 1968 par Michel Besnier, père de l’actuel président de Lactalis, le camembert pasteurisé répond à un strict cahier des charges sanitaires : la pasteurisation permet notamment de tuer les bactéries, telles que la listeria monocytogène, la salmonella, ou encore e.coli, là où l’absence de chauffage rend possible la présence de ces bactéries dans les fromages au lait cru. C’est pour cette raison qu’il est déconseillé aux femmes enceintes et enfants de moins de cinq ans de consommer les camemberts au lait cru non pasteurisé.

    Pour les industriels, la décision du tribunal de Nantes laisse craindre une forte baisse des ventes, notamment à l’export où l’identité visuelle du camembert de Normandie est connue.

    "Ça pue, toutes ces réglementations", lâche un représentant du secteur. Une crainte d’autant plus importante que le marché est en perte de vitesse depuis les années 1980.

    Dans notre beau pays aux 1000 fromages, les ventes de mozzarella ont dépassé pour la première fois en 2021 celles du camembert. Seul espoir, selon le journal les Echos, Lactalis réclame la cassation de l’arrêt et s’apprête à porter l’affaire devant le Conseil d’Etat.

  • Truffade traditionnelle

    J'adoooore!

    6 personnes

    1,2 kg de pomme de terre;  2 c. à soupe de Saindoux (ou beurre)

    sel, poivre; 600 g de tomme fraîche de Cantal ou d'Aubrac

    Lavez et peler les pommes de terre. Les couper en fines lamelles, les rincer de nouveau et les essuyer dans un linge propre.

    Dans une cocotte, faites fondre le Saindoux (ou le beurre). Ajoutez les pommes de terre et laissez cuire une dizaine de minutes à feu moyen/vif.

    Salez, poivrez et mélanger.

    Baissez le feu et couvrir la cocotte. Laissez cuire les pommes de terre jusqu'à ce qu'elles soient bien fondantes (vérifiez la cuisson en plantant un couteau dans la chair, il doit s'enfoncer facilement).

    Pendant ce temps, coupez la tomme de Cantal ou d'Aubrac en lamelles. Une fois les pommes de terre fondantes, déposez le fromage par-dessus.

    Laisser doucement fondre puis, avant de servir bien chaud, mélanger vivement

  • Noël est notre histoire

    Noël est notre histoire, Noël est un espoir,

    Et du Ciel à la Terre, il est plaisant de voir

    Cette étrange lumière descendant sur nos âmes

    Qui, dans notre foyer, brûle d’une tendre flamme.

     

    Noël nous appartient, que l’on y croie ou non,

    Nous devons en garder l’authentique tradition,

    Comme d’autres encore qui, toutes, définissent

    La Nation véridique, de nos vies fondatrice.

     

    Noël raconte ainsi les soirées d’autrefois,

    Faisant taire le présent et son rythme sans foi,

    Du sapin à la table, nous réparons le temps,

    Pourvu que ce miracle dure plus qu’un instant.

     

    Noël pour les familles et les cœurs en hiver

    C’est un cadeau sacré, une bonne prière,

    Une force soudaine réveillant le courage

    D’affirmer nos valeurs contre les noirs présages.

     

    Noël ne peut mourir ou alors nous mourrons,

    Parce qu’en le tuant nous tous, nous nous tuerons.

    Alors joyeux Noël, joueuse Nativité,

    Que vous croyez ou pas, vous êtes tous invités…

    Charles Demassieux

     

  • CRÊPE SUZETTE: pour les grands!

    La crêpe Suzette est un classique de la gastronomie française, inventée par le chef Auguste Escoffier. Les crêpes sont flambées au Grand Marnier et cuites dans du beurre à l'orange. Tellement bon que l'on en fait toute l'année

    La crêpe Suzette est l'un des desserts phares de la cuisine française et fut inventée lors d'un dîner organisé à Londres pour le prince de Galles Édouard VII. Le nom de Suzette vient de Suzanne Reichenberg, présente à ce dîner.

    La crêpe est d'abord cuite dans du beurre, du cognac et des zestes d'orange avant d'être flambée au Grand Marnier. Le flambage n'est pas obligatoire, puisque la recette originale ne prévoyait pas ce petit show culinaire, mais cette pratique est de plus en plus courante.

    Crêpe Suzette

    Pour 4 personnes

    8 crêpes, 1 orange, 4 morceaux de sucre; 10 cl de cognac

    20 cl de Grand Marnier, 20 g de beurre

    Commencez par faire chauffer une grande poêle sur feu doux. Mélangez les zestes d'orange, le sucre, le jus de l'orange, le cognac et 5 cl de grand marnier.

    Laissez l'alcool s'évaporer doucement. Passez ensuite vos crêpes dans ce mélange quelques minutes.

    Faites chauffer votre grand marnier puis flambez vos crêpes en les ajoutant dans votre poêle.

    Servez vos crêpes en ajoutant sur le dessus votre mélange de beurre et d'alcool.

  • Comment faire de la VRAIE Saucisse de Toulouse

    Les saucisses de Toulouse, c’est simple, ça n’existe pas!

    Fuyez tous ceux qui vous vendent DES saucisses de Toulouse. En effet, ils vous vendent autre chose! Puisque LA saucisse de Toulouse SE VEND AU MÈTRE, enroulée en spirale et jamais à l’unité!

    On n’arrête pas le progrès, puisque vous trouverez à certains endroit de la Saucisse de Toulouse aux herbes, au piment, au Roquefort…

    C’est sans aucun doute une saucisse parfumée mais pas une saucisse de Toulouse…

    Depuis 1992 la saucisse de Toulouse est protégée par un signe officiel de qualité, le Label Rouge. Cependant, le nom "Saucisse de Toulouse" –hélas- lui, n’est pas protégé, aussi de nombreuses contre-façons ont fleuri ça et là, malgré le label…

    Face aux ersatz, il fallait réagir… Ainsi, en 2010, sous l’impulsion d’André Audouy alias "Moustache", bien connu des toulousains, et du Maître artisan charcutier Bernard Calvet, le label "Véritable Saucisse de Toulouse de fabrication artisanale" est créé.

    Il permet de garantir aux consommateurs un produit de qualité puisque ce label est associé a une charte qualité et est défendu par la Confrérie de la véritable saucisse de Toulouse, à retrouver sur FB .

    Protéger la véritable SAUCISSE DE TOULOUSE, c’est protéger un savoir-faire… Celui de nos artisans charcutiers qui perpétuent une recette ancienne… Ainsi, une des missions de la Confrérie est de la réaliser des contrôles qualité propres à la charte!

    Préparer une Saucisse de Toulouse chez soi est un véritable retour aux sources, un moyen de renouer avec les traditions culinaires ancestrales de la région. De la sélection de la viande à la cuisson en passant par la préparation des boyaux et l’assaisonnement, chaque étape est essentielle pour obtenir une saucisse fidèle à la recette d’origine.

    COMPOSITION DE LA VÉRITABLE SAUCISSE DE TOULOUSE

    La Véritable Saucisse de Toulouse est fabriquée à partir de porc fermier du Sud-Ouest. Mais surtout, on utilise de la viande, du jambon et de l’épaule que l’on va denerver, trier. Puis, ces viandes seront hachées gros afin d’avoir de la mache. L’assaisonnement se limite au sel et au poivre! Pas de conservateurs, de colorants ou d’eau. En effet, c’est la viande qu’elle contient qui lui donne sa couleur.

    Le boyau est un boyau naturel de porc, dont le diamètre va de 28 à 32 mm.

    Caractéristiques de la véritable Saucisse de Toulouse

        Elle porte le logo "Véritable Saucisse de Toulouse"

        Elle est vendue en spirale au mètre

        Elle ne contient pas de conservateur, de colorant et d’eau

        Elle se compose uniquement de porc fermier du Sud-Ouest

        Elle est embossée dans un boyau de porc naturel

        Elle est uniquement assaisonnée de sel et de poivre

    Les ingrédients traditionnels

    Pour préparer une véritable Saucisse de Toulouse, il faut se tourner vers des ingrédients de qualité, sélectionnés avec soin pour garantir une saveur exceptionnelle et une texture parfaite.

    VIANDE

    Le principal ingrédient est la viande de porc. On utilise généralement la poitrine et l’épaule, riches en saveurs et en gras, garantissant une texture moelleuse. Il est important de choisir une viande de porc frais et de qualité, provenant de sources sûres et de préférence locale.

    Cela assurera non seulement le goût, mais aussi la fraîcheur et la sécurité alimentaire.

    ASSAISONNEMENT

    Un assaisonnement simple mais efficace: sel, poivre et une pointe d’ail. Ces éléments permettent de rehausser le goût naturel de la viande sans le masquer. Certains ajoutent aussi parfois du vin blanc pour apporter une certaine finesse, sachant que chaque famille ou artisan peut avoir sa propre touche personnelle dans l’assaisonnement.

    La qualité des ingrédients est primordiale.

    Il est donc essentiel de s’approvisionner en viande fraîche et de choisir des épices et condiments de première qualité. Prenez le temps de choisir des produits frais et authentiques, c’est là toute la différence pour un goût inégalé.

    La préparation de la viande

    CHOIX DE LA VIANDE

    Optez pour un porc moyen, avec un bon équilibre entre viande et gras. La poitrine et l’épaule sont idéales. Assurez-vous que la viande a été correctement travaillée et qu’elle ne présente pas de signe de détérioration. Le choix d’un bon fournisseur est essentiel pour cette étape.

    HACHAGE, MIXAGE ET ASSAISONNEMENT

    La viande doit être hachée grossièrement pour conserver sa texture. Mélangez ensuite avec le sel, le poivre et l’ail. Le hachage est une étape délicate ; trop fine, la viande perdrait sa texture et trop grossière, elle pourrait manquer d’onctuosité.

    Techniques pour obtenir une texture parfaite

    Ne négligez pas le mixage. Trop de hachage rendrait la viande pâteuse. Utilisez un poussoir viande horizontal pour un mélange optimal. La clé réside dans un mixage modéré et précis pour obtenir un ensemble cohérent sans briser les morceaux de viande.

    LE BOYAU

    Types de boyaux utilisés

    La Saucisse de Toulouse utilise traditionnellement un boyau naturel de porc. Il est robuste et permet une bonne cuisson. Vous pouvez trouver ce type de boyau chez votre boucher ou dans des magasins spécialisés, souvent préservés dans le sel pour une meilleure conservation.

    Préparation et nettoyage des boyaux

    Avant de les utiliser, rincez les boyaux à l’eau tiède pour enlever le sel de conservation. Laissez-les tremper quelques heures pour les assouplir. Assurez-vous de bien les rincer pour éviter toute amertume résiduelle qui pourrait altérer le goût de vos saucisses.

    Manipulez les boyaux avec précaution pour éviter de les déchirer. Ils sont fragiles et requièrent une attention spécifique. Une manipulation douce et patiente vous permettra d’obtenir une saucisse bien formée et régulière.

    LE POUSSAGE ET LE SAUCISSONAGE

    Utilisation d’un poussoir à saucisse

    Utilisez un poussoir à saucisse, de préférence en inox, pour remplir les boyaux. Les modèles de poussoir horizontal litres inox sont souvent recommandés. Cet outil vous aidera à obtenir une pression uniforme et à remplir les boyaux sans les abîmer.

    Techniques pour remplir et tourner les saucisses

    Remplissez les boyaux en veillant à bien les tasser. Tournez ensuite les saucisses tous les 15 cm environ pour former les maillons. La formation des maillons doit se faire délicatement pour éviter toute rupture des boyaux.

    Astuces pour éviter les bulles d’air

    Piquez légèrement les saucisses avec une aiguille fine pour évacuer les bulles d’air. Cela évitera que la saucisse éclate lors de la cuisson. Cette étape est cruciale pour une cuisson homogène et une belle présentation.

    Le séchage et la conservation

    Temps de séchage recommandé

    Pour une saucisse de Toulouse fraîche, un séchage de 24 heures au réfrigérateur est conseillé. Si vous préférez une saucisse sèche, laissez-la sécher plusieurs semaines dans un endroit frais et sec. Le séchage permet aux saveurs de se concentrer et la viande de se raffermir.

    Méthodes de conservation traditionnelles

    Les saucisses fraîches se conservent quelques jours au réfrigérateur. Pour une conservation plus longue, vous pouvez les congeler. Veillez à bien les emballer pour éviter les brûlures de congélation.

    Si vous optez pour un séchage naturel, veillez à maintenir un environnement contrôlé pour éviter les moisissures inutiles.

    DIFFERENCES ENTRE SAUCISSE FRAICHE ET SECHE

    La saucisse fraîche est juteuse et tendre, tandis que la saucisse sèche développe des arômes plus complexes avec le temps.

    La saucisse sèche est idéale pour les apéritifs ou comme ingrédient dans des plats mijotés alors que la saucisse fraîche se prête bien aux grillades et poêlées.

    CUISSON ET DEGUSTATION

    Méthodes traditionnelles de cuisson

    La Saucisse de Toulouse se cuit traditionnellement à la poêle, au grill ou à la rôtissoire. Laissez-les cuire lentement pour préserver leur jutosité. Une cuisson rapide à feu vif pourrait dessécher la viande, tandis qu’une cuisson lente permet aux saveurs de se développer pleinement.

    Je fais assez souvent confire la saucisse en a cuisant longuement dans de la graisse d'oie puis je la congèle ou bien, conservée dans un plat en verre, un bon mois, au réfrigérateur.

    ACCOMPAGNEMENTS

    Servez la saucisse avec des légumes de saison, des pommes de terre sautées ou encore un bon cassoulet. Elle s’associe aussi parfaitement avec une salade verte pour une touche de fraîcheur.

    Les garnitures doivent être simples pour ne pas rivaliser avec la saveur de la saucisse.

    Importance de la dégustation dans le respect de la tradition

    La dégustation de la saucisse de Toulouse est un moment de partage. Prenez le temps d’apprécier les saveurs et la texture, et n’hésitez pas à accompagner le repas d’un vin rouge de la région comme un Corbières ou un Gaillac. En fait, il y a tellement de vin du Sud-ouest que c'est péché que d'en recommander un!

  • Pain perdu aux clémentines

    Quand j'étais enfant, hélas, on ne fêtait pas Noël pour raison d'un drame familial... donc, pas de jouets pour nous... mais, on avait quand même une mandarine qui était, alors un fruit rare et cher pour une famille d'ouvriers, fauchée en permanence... cependant, nous pouvions faire -rarement- ce dessert

    nombre de personnes 4

    Pour le coulis:

    8 clémentines; 40 g de sucre

     Pour le pain perdu:

    1 baguette de pain rassise; 400 ml de lait, 2 œufs,  6 clémentines

    1 sachet de sucre vanillé, beurre

    Préparez le coulis: pressez le jus des clémentines avec la pulpe. Versez dans une casserole avec le sucre et laissez épaissir pendant une quinzaine de minutes (à feu doux pour que ça ne brûle pas).

    Épluchez les autres clémentines et récupérer les suprêmes. Réservez.

    Coupez la baguette en tranches d'environ 2 cm.

    Battre les œufs avec le lait et le sucre vanillé. Trempez les tranches de pain dans ce mélange et faire dorer dans une poêle avec du beurre pendant quelques minutes sur les deux faces.

    Servir le pain perdu immédiatement avec les suprêmes de clémentines et le coulis de clémentines.

  • Cloches, lapins, œufs… D’où viennent les symboles de Pâques?

    Le temps de Pâques est commun aux religions juives et chrétiennes, et s’accompagne de rites et de traditions festives, dont subsistent aujourd’hui des versions religieuses et païennes, émaillées de nombreux symboles.

    PAQUES, LA FETE DES FETES POUR LES CHRETIENS

    Le Christ Jésus est mort à Jérusalem, lors de la Pâque juive, le 14 Nissan (premier mois du printemps du calendrier juif – ce qui correspond au 7 avril de l’an 30 dans nos calendriers). Si le calendrier chrétien de Pâques s’est édifié sur la liturgie juive, à partir du IVe siècle, il s’est constitué de façon autonome.

    Le temps de Carnaval-carême, qui dure 40 jours, s’achève par le temps de Pâques, une fête de printemps, dont le nom s’écrit au pluriel car elle correspond à plusieurs temps. Elle est célébrée du dimanche des Rameaux (ou « Pâques fleuries » – une semaine avant Pâques) à celui de la Quasimodo (une semaine après Pâques – le sonneur de cloches de "Notre-Dame de Paris", de Victor Hugo doit son nom au fait qu’il fut recueilli un dimanche de Quasimodo).

    Au cours du triduum pascal (les trois jours Saints), les chrétiens célèbrent la Cène (le jeudi), la crucifixion (le vendredi) et la résurrection du Christ (dans la nuit du samedi au dimanche). Au cours des siècles, différentes fêtes populaires ont étoffé ce temps rituel.

    Juché devant la croisée de la fenêtre haute, un personnage semblable à un mannequin de paille au visage blanchi observe la scène du point de vue le plus élevé de cette place. Claude Gaignebet voit en lui le Christ, le "Fou de Pâques" selon l’apôtre Paul, pour qui "la croix est une folie", car il semble impensable pour les chrétiens que le salut puisse venir d’un messie crucifié comme un esclave. A gauche de cette maison, un enfant tend un pain (du temps de Pâques) à un lépreux.

    En des cercles successifs, Brueghel nous conte les rites et festivités qui, en cette fin du XVIe siècle occupaient les villes et les campagnes tout au long de l’année. Il dépeint un christianisme populaire qui s’est folklorisé, selon les mots de l’historien Robert Muchembled, mais qui conservera jusqu’aux premières décennies du XXe siècle son substrat médiéval.

    Au centre, en-dessous de la maison, des femmes préparent des poissons, petits et grands.

    AU COMMENCEMENT… LE POISSON

    Le "poisson d’eau vive" est le premier être vivant béni par Dieu. Cette "nourriture délicieuse", figure sur la table du Chabbat (ou Shabbat) ce temps de retrait et de repos qui clôt la semaine en monde juif.

    La tradition remontant à l’époque paléochrétienne désigne le poisson comme symbole christique et eucharistique. Tertullien, dans son Traité sur le Baptême (De Baptismo 1, 3), parle des chrétiens comme des petits poissons, pisciculi, parce que "à l’exemple de l’ἰχθύς, notre Seigneur Jésus Christ, ils sont nés dans l’eau".

    D’après saint Augustin, citant un acrostiche des Oracles sybilins, les lettres composant en grec le mot poisson, ἰχθύς (ichthus), pouvaient être un acronyme pour Ἰησοῦς Χριστὸς Θεοῦ Υἱός, Σωτήρ/Iēsoûs Khristòs Theoû Uiós Sōtḗr (Jésus le Christ (ou l’oint) de Dieu le fils, sauveur). Ce résumé de la foi chrétienne est un signe omniprésent dans l’art funéraire paléochrétien (IVe siècle).

    Mais il était également présent dans la vie de tous les jours, Clément d’Alexandrie (vers 150-220), cite dans Le Pédagogue les bagues à intaille servant de sceaux qui portent l’image d’un poisson ou les lettres ἰχθύς – Ichthus ou Ichtys, du grec ancien ichthús, « poisson », l’un des symboles majeurs qu’utilisaient les premiers chrétiens.

    Célébrer l’Eucharistie pour les chrétiens, c’est faire mémoire des paroles du Christ: "Mon corps est une vraie nourriture, mon sang une vraie boisson" (Évangile selon Jean 6, 51-58). Selon Dominique Rigaux le poisson « qualifie le repas du Seigneur, dans les images de la Cène ou de repas monastiques » (A la table du Seigneur, Cerf, 1989). Nourriture "maigre" il est consommé par tous le vendredi et les mercredi et vendredi saints.

    BESTIAIRE DE PAQUES

    Le Nouveau Testament nomme le Christ « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » et considère qu’il est immolé comme l’agneau de la Pâque juive.

    Pâques met fin au carême. C’est le temps de tout un bestiaire sucré. En Alsace, on mange au matin de Pâques, l’osterlämmele ou Lamala de Pâques, un gâteau cuit dans un moule en forme d’agneau et recouvert de sucre glace. Parmi les douceurs sucrées des traditions festives de Pâques, la poule et les œufs ont une place de choix.

    Ce groupe en argent doré, composé d’une poule et de ses sept poussins, reprend une riche tradition iconographique, remontant aux premières images chrétiennes. Cette « poule signifie l’Eglise » un lieu de protection, d’après l’historien de l’art Nouredine Mezoughi.

    La même symbolique est présente dans une enluminure d’une Bible hébraïque du XIVe siècle. La poule nourrissant ses poussins représentant alors la Synagogue.

    DE LA POULE A L’ŒUF…

    Le judaïsme considère l’œuf comme un symbole du cycle de la mort et de la vie et l’œuf dur fait partie du repas de deuil, ainsi que du Séder.

    En monde chrétien, durant le Moyen Âge et jusqu’au XVIIe siècle, la consommation d’œufs, comme celle de la viande, était proscrite pendant les quarante jours du carême. Les œufs non consommés durant ce temps étaient décorés et offerts le dimanche de Pâques. Chez les chrétiens orthodoxes, le premier œuf décoré est peint en rouge, il doit avoir été pondu le Jeudi Saint. A Pâques, on brise la coquille de son œuf (dur) contre l’œuf de son voisin de table en échangeant ces paroles: "Christ est ressuscité ! En vérité Il est ressuscité !".

    Dans les cours d’Europe à la Renaissance, les fragiles œufs de poule ont été remplacés par des œufs en or, décorés de pierres précieuses. Chacun connaît les œufs qu’à la fin du XIXe siècle le joaillier Fabergé conçut pour le tsar Alexandre III, offrait chaque année pour Pâques à son épouse et à sa mère. Comme une poupée russe, L’œuf à la poule, le premier créé en 1885 par Fabergé, s’ouvre pour révéler un jaune d’or mat qui contient une petite poule.

    QUAND LES CLOCHES ET LES LAPINS PONDENT DES ŒUFS

    En signe de deuil, l’Église catholique interdit que les cloches sonnent les jeudi et vendredi saints. On raconte parfois encore aux enfants, que les cloches, parties en pèlerinage à Rome, reviennent le dimanche de Pâques pour célébrer la Résurrection du Christ, en rapportant toutes sortes de friandises. C’est le moment de la chasse aux œufs !

    En Allemagne et en Alsace, ce sont des lapins nommés « lièvres de Pâques » (Osterhase), qui viennent déposer dans les jardins les friandises en forme d’œufs pour les enfants sages.

    Le lapin blanc, symbole ambivalent qui nous vient du Moyen Âge, peut tour à tour être associé à la pureté virginale qu’à la sexualité débridée qui s’exprime dans le règne animal à la belle saison.

    Quant au chocolat, apparu à la cour de Louis XIV, il fut longtemps un mets de luxe. Au XVIIe siècle, on commença par couler du chocolat dans une coquille d’œuf vide. Puis au XIXe siècle, se développèrent des moules en fer de différentes formes. Nos modernes friandises (le plus souvent industrielles) de Pâques étaient nées !

    Auteur; Sylvie Bethmont, Enseignante en iconographie biblique, Collège des Bernardins

    The Conversation - CC BY ND