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opinions

  • Aimez votre pays à haute voix, racontez-le,

    célébrez-le, servez-le, car le vent se lève…

    RL: Cher Guillaume Senet, avant d’entrer dans le vif du sujet, pourriez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs?

    Guillaume Senet: Je suis doctorant en droit, spécialisé dans les questions d’éthique publique. Ma thèse porte plus précisément sur les prises illégales d’intérêts, un sujet qui touche à la frontière entre le droit, la politique, et la responsabilité au service du bien commun. Depuis toujours, je suis passionné par l’histoire de France. Pas simplement pour la chronologie des faits, mais pour ce qu’elle dit de nous, pour la grandeur des figures qui l’ont forgée, et pour la beauté des œuvres qu’elle nous a laissées.

    Notre civilisation a porté en elle un souffle de génie: celui de Gutenberg et de l’imprimerie, de Léonard de Vinci et de l’harmonie des formes, de Vauban et de l’art militaire au service de la paix, de Colbert et du projet économique d’un État bâtisseur, mais aussi des bâtisseurs de cathédrales, des pionniers du chemin de fer, des ingénieurs de la Tour Eiffel, ou encore des esprits libres de l’Encyclopédie. Il y a dans notre histoire un trésor de savoir-faire, de foi, d’invention, d’équilibre, qu’il faut aujourd’hui redécouvrir.

    Mes études de droit m’ont permis d’approfondir cette passion à travers l’histoire des institutions, l’histoire du droit, des libertés publiques… autant de prismes qui donnent un éclairage singulier sur notre héritage. Le droit raconte l’évolution des mentalités, des rapports de force, des conceptions de la justice et de la société. Il révèle comment une nation se structure, se gouverne, et se pense elle-même.

    Ce parcours nourrit aujourd’hui un engagement plus large, culturel, intellectuel, collectif. J’essaie, à ma mesure, de participer à la transmission de cet héritage, non pas dans la nostalgie, mais avec le désir de bâtir du lien, de faire œuvre commune, de rendre visible ce qu’il y a encore de beau, de vrai et de grand dans notre pays.

    RL: Qu’est-ce qui vous a motivé à monter le spectacle historique Murmures de la Cité?

    Guillaume Senet: Ce qui m’a motivé à créer Murmures de la Cité, c’est d’abord une conviction simple: notre époque a besoin de récits partagés, de beauté vécue ensemble, et d’un enracinement joyeux. Nous avons besoin de renouer avec notre histoire, non pas de façon muséale ou figée, mais de manière vivante, incarnée, populaire. Murmures de la Cité est né de ce besoin de réconcilier les gens avec leur territoire, leur mémoire, leur culture, leur fierté aussi — au bon sens du terme.

    À travers le spectacle, j’ai voulu offrir un moment de cohésion, de souffle, de Transmission. Une fresque vivante, portée par des bénévoles de tous âges, qui montre que l’histoire n’est pas derrière nous, mais en nous.

    L’idée n’était pas simplement de faire revivre des épisodes du passé, mais de faire résonner des valeurs: le courage, la foi, la liberté, la paix, le sens du bien commun… Ces valeurs sont intemporelles, et elles parlent encore aux cœurs d’aujourd’hui. Enfin, il y a eu une envie très profonde de bâtir quelque chose ensemble, sur ce territoire, avec ses habitants, ses talents, ses ressources. Murmures de la Cité est un spectacle, oui, mais c’est aussi une aventure humaine, collective, enracinée et tournée vers l’avenir.

    Une manière, peut-être, de répondre au bruit ambiant par un murmure… mais un murmure qui touche, qui élève, et qui rassemble.

    RL: Malgré les attaques plus ignobles les unes que les autres, et injustifiées, de la part de ceux que nous n’hésiterons pas appeler les partisans de l’anti-France, le spectacle a été un franc succès et s’est joué à guichet fermé.

    Cela vous a-t-il encouragé à poursuivre l’aventure? Et si tel est le cas, pourriez-vous nous faire part d’éventuels projets ultérieurs?

    Guillaume Senet: Absolument. Le succès du spectacle Murmures de la Cité — malgré les attaques injustes, parfois ignobles, venues de ceux qui n’aiment ni notre histoire ni notre peuple — nous a profondément encouragés. Joué à guichets fermés, accueilli avec une ferveur incroyable par le public, ce spectacle a prouvé qu’il répondait à une soif réelle: celle de retrouver du sens, de la beauté, des racines communes. Il a réveillé des mémoires, redonné des couleurs au passé, et surtout, rassemblé dans une émotion partagée.

    C’est pourquoi nous ne comptons pas nous arrêter là. Dès les débuts de Murmures de la Cité, nous avons posé les bases de plusieurs projets complémentaires que nous souhaitons désormais développer pleinement.

    L’ACADÉMIE DE MURMURES DE LA CITE: TRANSMETTRE ET FAIRE GRANDIR

    Nous allons continuer à faire grandir l’Académie au service de la transmission. Elle propose des ateliers, des cycles de formation, des conférences, des moments de lien intergénérationnel. Elle vise à éveiller les intelligences, à nourrir les imaginaires, à transmettre l’histoire, la culture, les savoir-faire. Elle est ouverte à tous, sans distinction, avec cette ambition simple mais exigeante: former des esprits libres, enracinés, curieux, et tournés vers le bien commun.

    Et cette année, nous franchissons une étape décisive: plusieurs écoles, publiques et privées, nous ont sollicités pour intervenir dès septembre. Ce sera l’occasion de proposer des initiations pluridisciplinaires autour des arts du spectacle: équitation, escrime artistique, danse traditionnelle et contemporaine, théâtre, chant, mise en scène, gestuelle historique…

    C’est une chance unique pour de nombreux enfants qui n’ont pas accès à ces disciplines à la maison, ni même souvent dans leur environnement. Ce que nous voulons, c’est éveiller des vocations, révéler des talents, ouvrir des horizons. Dans un monde souvent sclérosé par l’uniformité, nous voulons redonner aux enfants le goût de l’enracinement joyeux, de l’effort noble, de l’expression belle.

    LE COMPTOIR COOPÉRATIF: VALORISER LES TALENTS LOCAUX

    Nous voulons aussi continuer à faire vivre le Comptoir coopératif, qui valorise les artisans, producteurs, éditeurs et créateurs locaux. Ce comptoir n’est pas un simple commerce: c’est un lieu de rencontre, un espace de lien, une vitrine des richesses de notre territoire. C’est un engagement au service du bien commun, une manière de soutenir l’économie locale, de faire circuler la confiance, les idées et les talents. Là encore, il ne s’agit pas de " se servir ", mais de servir ensemble, humblement et concrètement.

    LE SPECTACLE RECONDUIT ET ENRICHI

    Et bien sûr, nous reconduirons le grand spectacle historique, avec la volonté de l’enrichir encore. Le public a été bouleversé, émerveillé, ému — nous avons reçu des centaines de témoignages bouleversants. Nous voulons aller plus loin: creuser l’écriture, approfondir la mise en scène, élargir la participation. Ce spectacle est un creuset: il rassemble, il donne à chacun sa place, quelle que soit son origine, son histoire, sa croyance. Il n’est pas seulement un divertissement: c’est un acte de mémoire, de création et de fraternité.

    UNE DYNAMIQUE CONSTRUCTIVE, JAMAIS CONTRE, TOUJOURS POUR

    Nous ne sommes pas dans la réaction. Nous ne voulons pas être “contre”, mais pour. Pour le territoire. Pour la culture. Pour les gens. Pour l’avenir. Nos projets sont enracinés dans une démarche positive, constructive, patiente et fidèle. C’est cette dynamique du “murmure” qui nous guide: douce mais ferme, modeste mais déterminée, paisible mais tenace.

    Nous croyons à ce que nous faisons parce que nous le faisons avec les autres et pour les autres. Nous avons vu des enfants, des parents, des anciens, des bénévoles, des artistes, des ouvriers, des commerçants, des croyants et des non-croyants vibrer à l’unisson. Et cela, aucun slogan haineux n’y peut rien.

    Murmures de la Cité, ce n’est pas un spectacle. C’est un souffle. Une œuvre collective. Une promesse de lumière dans un monde souvent trop gris. Une main tendue à la France qui dort encore, mais qui ne demande qu’à se réveiller.

    RL: Lors de l’université d’été de SophiaPolis, dont vous êtes l’animateur, des activistes enragés de gauche ont déposé une pancarte menaçante à l’entrée de ladite université. Pouvez-vous nous en dire plus?

    Guillaume Senet: Une pancarte a été découverte à l’entrée du site ce lundi, premier jour de l’Université d’été, affichée ostensiblement, puis trois ce jeudi. Elles émanent de la section locale de la CGT et reprennent les méthodes désormais bien connues de certains militants d’extrême gauche: slogans diffamatoires, menaces voilées et amalgames haineux. Sur cette pancarte, nous étions accusés — je cite — d’être des " R-HAINE ", Racistes, Contre les droits des femmes, Menteurs, Voleurs, Amis du capitalisme.

    Nous répondons simplement, point par point:

        Racistes? Nous sommes héritiers d’une civilisation qui a toujours su accueillir, intégrer, transmettre. Une civilisation façonnée par le droit romain, l’Évangile et le travail.

        Contre les droits des femmes? Nous sommes respectueux, profondément, de la dignité propre des femmes, de leur rôle irremplaçable dans la famille, la société, la culture.

        Menteurs? Nous sommes chercheurs de vérité, toujours prêts à débattre, à nous corriger, à dialoguer avec sérieux.

        Voleurs? Nous ne vivons pas d’argent public (qui est l’argent du contribuable, qui travaille, construit, risque et fait vivre le territoire).

        Amis du capitalisme? Nous sommes amis des entrepreneurs, des artisans, des commerçants, de tous ceux qui créent, bâtissent, risquent et font vivre les territoires.

    Mais revenons au théâtre militant du jeudi. Alors qu’un membre de notre équipe observait calmement leur petite performance, il s’est vu violemment injurier par l’un des syndicalistes, qui lui a lancé un très progressiste: "Ta gueule grosse pédale"

    Ah, la tolérance! Le respect! Les valeurs de la gauche inclusive! Homophobie? Sans aucun doute. Mais venant de ceux qui s’autoproclament champions des minorités, cela glisse sur leur conscience comme une pancarte sur une palissade.

    Ajoutons que leurs affiches ont été agrafées à coups de très grosses agrafes directement sur des arbres, des végétaux. Oui, un arbre, à côté d’une haie… Une véritable agression contre la biodiversité.

    Faut-il parler ici de violence végétale, de saccage vert, de non-respect du droit des végétaux? Et pourquoi pas de violation de domicile chlorophyllien? Qui plus est, sur une propriété privée. Non seulement c’est une dégradation, mais c’est une atteinte directe à la flore locale. Viol du droit des végétaux? Agression contre un bosquet innocent? À ce stade, même le chêne du coin demande réparation.

    Mais la question n’est pas seulement celle du grotesque. Elle est aussi politique. Ce n’est pas un geste isolé de militants perdus, c’est une stratégie assumée d’intimidation. Il faut appeler les choses par leur nom: ces pancartes ne manifestent pas un simple désaccord, elles relèvent d’une tentative d’intimidation politique. Elles signifient: "Nous savons où vous êtes. Nous pouvons venir".

    Et elle s’inscrit dans un climat où certains élus, proches de ces mouvances, se sont permis de diffuser publiquement les noms, adresses et photos de domiciles particuliers, privés, sur des sites municipaux officiels. Certains élus locaux, qui devraient incarner la République, se sont faits délateurs, préférant la stigmatisation à la contradiction, la menace à l’échange. Ces méthodes relèvent d’un autre temps, celui de la surveillance idéologique, de la mise à l’index, des listes noires.

    Et ils ont l’audace de se prétendre antifascistes… quand ils en reprennent toutes les méthodes. Mais qu’ils sachent une chose: ils ne nous intimideront pas. Nous ne nous arrêterons ni de penser, ni de transmettre, ni d’aimer la France, ni d’en parler. Car s’il y a une haine dans cette histoire, elle n’est pas de notre côté. Et pendant qu’ils scandent des slogans, nous, nous créons du beau. Pendant qu’ils insultent, nous élevons. Pendant qu’ils abîment, nous bâtissons. Et cela, ils ne le supportent pas.

    RL: Cette même gauche vous a salis vous et toute l’équipe de Murmures de la Cité sans discontinuer, allant même jusqu’à vous accuser de complaisance avec le IIIe Reich, notamment les journaux L’Humanité et La Montagne. Pour avoir assisté à Murmures de la Cité le 13 juillet, en présence de monsieur le maire de Moulins, je peux affirmer que c’est un mensonge éhonté qui relève de la diffamation pure et simple. Envisagez-vous des poursuites judiciaires à ce propos?

    Guillaume Senet: Il est des calomnies qui salissent ceux qui les profèrent bien plus que ceux qu’elles visent.

    Oui, nous avons été diffamés, accusés des pires ignominies par une certaine presse militante — L’Humanité, La Montagne, La semaine de l’Allier, et d’autres relais politiques ou syndicaux proches de l’extrême gauche.

    Accusés de complaisance avec le IIIᵉ Reich, sans aucun fondement, sans aucune enquête sérieuse, sans jamais nous avoir interrogés, en mentant sur la réalité des représentations. Ce sont des accusations aussi graves qu’infamantes, qui relèvent d’une pure entreprise de démolition.

    Mais au fond, que nous reproche-t-on? De faire aimer la France? De mettre en lumière son histoire, sa grandeur, son âme? D’associer les habitants d’un territoire, de tous âges, de toutes origines sociales, dans un projet populaire et culturel? Ce spectacle, rappelons-le, a rassemblé plus de 2 000 spectateurs, affichant complet chaque soir, dans une ambiance profondément fraternelle avec plusieurs centaines de bénévoles. Il a été vu, approuvé et même chaleureusement salué par monsieur le maire de Moulins, présent le 13 juillet, et par de nombreux élus.

    Nous avons évidemment saisi un avocat, et envisageons des poursuites judiciaires pour diffamation. Il est temps de mettre fin à cette logique du mensonge et de la peur. Non pas par vengeance ou par agitation médiatique, mais par devoir de vérité et de justice. Nous devons cela non seulement à l’équipe de Murmures de la Cité, composée de bénévoles admirables, courageux, dévoués… mais aussi au public, à nos partenaires, et plus largement à tous ceux qui défendent la liberté de créer, de penser, de raconter. Nous ne céderons pas. Pas un pouce. Nous continuerons à agir, à transmettre, à bâtir. C’est notre manière à nous de répondre: non pas par la haine, mais par l’espérance. Non pas en s’abaissant au niveau de l’insulte, mais en nous élevant par l’honneur du service.

    RL: Vous êtes un catholique pratiquant. Aussi, les attaques que vous subissez, ainsi que vos collaborateurs, ne relèveraient-elles pas d’une certaine christianophobie?

    Guillaume Senet: Oui, il y a dans les attaques que nous subissons une forme évidente de christianophobie.

    Il faut avoir le courage de nommer les choses. Lorsqu’un projet culturel met en scène l’histoire de France dans sa profondeur spirituelle et catholique, qu’il évoque ses saints, ses rois bâtisseurs, ses cathédrales, ses traditions populaires, et qu’il est immédiatement taxé de “fasciste”, de “réactionnaire” ou d’“ennemi de la République”, il ne s’agit plus simplement de désaccord idéologique: il s’agit d’un rejet profond de tout ce qui touche à l’héritage chrétien de notre civilisation.

    Je suis catholique pratiquant, et je n’en fais pas mystère. Il n’est pas question ici de prosélytisme, mais d’enracinement. Le christianisme a façonné notre pays: son droit, son art, sa langue, sa vision de la dignité humaine. L’ignorer ou le mépriser revient à nier la France elle-même. Il y a aujourd’hui, dans certains milieux militants, une volonté délibérée de gommer cette mémoire, d’effacer toute trace du christianisme dans l’espace public — sauf à en faire une caricature ou un repoussoir.

    C’est une forme moderne de christianophobie culturelle. Et ce rejet ne touche pas que moi. Il s’abat sur toute une équipe bénévole, composée de croyants, d’agnostiques, de pratiquants d’autres confessions, tous unis par un même amour du patrimoine et un même désir de servir. Cela en dit long sur le sectarisme de certains de nos détracteurs.

    Mais nous ne nous laisserons pas intimider. La foi n’est pas une faiblesse. Elle est une force tranquille. Et elle nous pousse à continuer, non pas contre les autres, mais pour quelque chose de plus grand: la beauté, la vérité, la transmission.

    Nous croyons que l’art, la culture, la mémoire et la foi peuvent encore réconcilier, élever, guérir. Alors oui, il y a dans ces attaques un fond de christianophobie, mais cela ne nous arrêtera pas. Cela nous rappelle simplement pourquoi nous faisons ce que nous faisons.

     RL: Murmures de la Cité est un message d’espoir pour tous les amoureux de l’Histoire de France réelle et ils se sont sentis moins seuls grâce à ce merveilleux spectacle. Quel serait votre message à tous ces amoureux d’une France, non pas morte mais endormie, pour la réveiller précisément?

    Guillaume Senet: À vous, qui êtes venus de loin, parfois de très loin, pour assister à Murmures de la Cité. À vous, qui avez pleuré, qui avez chanté, qui avez prié, qui avez compris. À vous, qui avez vu danser devant vous la France charnelle, celle des paysans et des saints, des soldats et des bâtisseurs, des enfants et des mères. À vous, qui en sortant du spectacle, n’avez pas dit: c’était beau, mais: c’était vrai. À vous, nous voulons aujourd’hui dire merci. Et plus encore: nous vous passons le flambeau.

    Car la France n’est pas morte. Elle dort, peut-être. Elle souffre, c’est certain. Mais il suffit d’un chant, d’un flambeau, d’une veillée, d’un récit partagé, pour qu’elle se redresse. La France, ce n’est pas un territoire: c’est une âme. Et les âmes, parfois, se réveillent par une simple étincelle.

    Cette étincelle, nous avons tenté de l’offrir. À vous de l’emporter maintenant dans vos villages, vos écoles, vos familles, vos combats. À vous de rallumer les clochers, les mémoires, les feux de joie, les histoires du soir. Murmures de la Cité n’était pas une parenthèse enchantée. C’était un signal. Un acte de résistance joyeuse. Un appel au réveil des âmes.

    Alors à tous les amoureux de cette France invisible mais toujours vivante, nous disons: n’ayez pas peur. N’ayez pas honte. Aimez votre pays à haute voix. Racontez-le. Célébrez-le. Servez-le. Car le vent se lève.

    La France n’est pas une faute.

    La France n’est pas un accident.

    La France est une promesse. Et elle tient parole.

     (Propos recueillis par Charles Demassieux)

  • La vérité sur le loi Duplomb

     

    http://demaincestaujourdhui.hautetfort.com/archive/2025/07/24/un-chercheur-de-l-inserm-sur-la-loi-duplomb-6556464.html

  • La Commission européenne fait le jeu du sucre ukrainien

    100 000 tonnes de sucre ukrainien importées sans droit de douane pour la campagne en cours: pendant que Bruxelles ouvre grand ses portes au sucre ukrainien produit avec des pesticides interdits dans l'Union européenne, nos sucreries ferment et les revenus s'effondrent.

    La filière sucre française doit composer avec un nouveau contingent d'importation ukrainien pour la campagne en cours.

    Une décision qui passe sous les radars médiatiques mais qui porte encore un coup à l’agriculture française. L’Union européenne vient d’annoncer un nouvel accord de libre-échange avec l’Ukraine autorisant l’importation de 100 000 tonnes de sucre ukrainien sans droits de douane – un volume cinq fois supérieur aux quotas d’avant-guerre.

     " La pilule est amère ", réagit le syndicat des producteurs français de betteraves sucrières qui s’attendait à un quota deux fois inférieur. Ce tsunami sucrier représente " l’équivalent de la production d’une sucrerie de l’Union européenne ", s’alarme Guillaume Gandon, vice-président de la Confédération Générale des Betteraviers (CGB).

    Les chiffres sont implacables. Depuis l’ouverture du libre marché européen à l’Ukraine en 2022, vingt sucreries ont mis la clé sous la porte dans l’UE, dont six en France. Plus d’un million de tonnes de betteraves ukrainiennes ont déferlé sur le continent, provoquant une chute vertigineuse des cours et des volumes. Fin 2022, les cours ont atteint un plus haut à 950 euros la tonne contre 540 euros actuellement.

    L’Aisne, premier département producteur de betteraves français

    La France paie le prix fort de cette concurrence déloyale. Les surfaces récoltées ont chuté de 12% dès 2022 par rapport à leur moyenne 2018-2021. Humiliation suprême: après avoir longtemps dominé la production sucrière européenne, la France s’est fait ravir la première place par l’Allemagne en 2023.

    Dans l’Aisne, premier département producteur de betteraves français, le découragement atteint son paroxysme. Le territoire a déjà vu ses surfaces s’effondrer après l’interdiction des néonicotinoïdes – décidée par la France dans le sillage d’une directive européenne – qui avait conduit à des rendements catastrophiques face aux infestations de pucerons impossibles à traiter.

    Le paradoxe est saisissant. Pendant que les agriculteurs français se plient aux normes environnementales les plus strictes, leurs concurrents ukrainiens bénéficient d’un passe-droit. Les betteraves ukrainiennes sont produites avec " l’utilisation de 30 produits phytosanitaires interdits en Europe ", dénonce Guillaume Gandon. Sans compter les soupçons sur les filières parallèles ukrainiennes qui importeraient du sucre illégal depuis la Bulgarie -certains évoquent même du sucre russe- avant de le réexporter vers l’Union européenne…

    Un cadeau empoisonné qui sacrifie l’agriculture familiale française sur l’autel de la géopolitique

    Cette concurrence faussée ne profite qu’à " une dizaine d’agro-holdings, structures commerciales de plusieurs milliers d’hectares, généralement détenues par des capitaux étrangers ", fulmine le vice-président de la CGB. Les plus grosses fermes ukrainiennes sont détenues notamment par des Américains et des Britanniques.

    Les agriculteurs français paient cash cette politique du deux poids, deux mesures. Leurs revenus se sont effondrés de 18,6% en 2024 selon les comptes nationaux de l’agriculture publiés le 3 juillet. Pendant ce temps, Bruxelles continue d’ouvrir ses vannes à une production ukrainienne qui ne respecte aucune des contraintes imposées aux producteurs européens. Un accord qui révèle l’hypocrisie d’une Union européenne prête à sacrifier ses propres agriculteurs au nom d’une solidarité à géométrie variable.

    Par Marie de Greef-Madelin – Valeurs Actuelles

     

  • Comment détruire la France

    Du classique au contemporain: le nouveau visage d’une fontaine nantaise

    Révolution à Nantes. Dès le 16 juin, les statues en bronze de la fontaine de la place Royale, réalisées au milieu du XIXe siècle par les sculpteurs Daniel Ducommun de Locle et Louis Grootaërs, laisseront place à une œuvre contemporaine signée Willem de Haan, un plasticien flamand. Les nymphes de style néoclassique, qui représentent la Loire et ses quatre affluents — l’Erdre, la Sèvre, le Cher et le Loiret — seront remplacées par un kayakiste, une soudeuse chez Airbus, un vigneron, une conductrice de bus, une maraîchère, un étudiant ou un pêcheur, des figures susceptibles de "réactualiser le récit urbain", selon l’artiste contemporain.

    Certes, ces 14 sculptures en résine, habillées, emperruquées et représentant les "dynamiques sociales, économiques et culturelles du XXIe siècle", ne seront qu’éphémères, mais, dans un communiqué du 11 juin, la mairie de Nantes a déjà prévu de les laisser en place quelques mois de plus après la fin de l’événement, prévue le 31 août. Action temporaire ou permanente, l’avenir nous le dira.

    VALEURS ACTUELLES

  • URGENCE

    3 h 47 du matin. Votre téléphone vibre.
    La voix de votre mère tremble au bout du fil:

    " Mon chéri... j'ai… mal à la poitrine... je ne sais pas… quoi faire... "

    Vous vous redressez d'un coup dans vos draps. Votre cœur s'emballe.
    Elle habite à 200 kilomètres. Seule.

    – Maman, appelle ton médecin tout de suite!

    – Il n'y en a plus... Docteur Mercier a fermé… le mois dernier...

    Le vertige vous prend. Votre mère, 73 ans, au milieu de la nuit, avec cette douleur qui lui coupe le souffle. Et vous, à des centaines de kilomètres, incapable de l'aider.

    Qui appeler? Où l'envoyer? Les urgences les plus proches sont à 50 kilomètres, avec 6 heures d'attente...

    L'angoisse. Ne pas pouvoir sauver quelqu'un qu'on aime. 

    Dans le pays de Pasteur.
    Dans le pays où la Sécurité sociale est née pour que chacun puisse se soigner sans mendier.
    Dans le pays qui s’est relevé des ruines de la guerre en garantissant des soins gratuits pour tous.

    Cette menace pèse sur des millions de Français, 6 millions de Français n'ont plus même de médecin traitant. 

    Dans les déserts médicaux, il faut parcourir 250 kilomètres pour enfin voir un dentiste qui accepte de nouveaux patients… Plus de deux mois d'attente pour un cardiologue… Et même 9 mois ou un an pour un dermatologue, quand c’est encore possible… La moitié des maternités, fermées en 30 ans… Des urgences bondées… Nos anciens, abandonnés…

    Nos grands-parents trouvaient un médecin au coin de la rue.
    Nos enfants doivent traverser trois départements.

    Nos campagnes sont même contraintes de faire appel à des "médicobus" pour remplacer les médecins absents, comme en brousse africaine…

    Aujourd’hui en France, le système de santé est-il devenu celui d’un pays sous-développé?

    L’HOPITAL PUBLIC EST A L’AGONIE

    En région parisienne, l’AP-HP a perdu 627 infirmiers, rien qu’en une seule année (2022). Et l’hémorragie continue.

    De plus en plus de services doivent fermer la nuit, faute de personnel.

    " Il y a des nuits où une seule sage-femme est présente, contre quatre normalement ", témoigne l'Ordre des sages-femmes. 

    Imaginez cette soignante, seule, face à tous les accouchements de la nuit, à travailler pour 4, sans pause. On se croirait en temps de guerre.

    La quasi-totalité des soignants (96 %) souffrent de fatigue intense au travail. 57 % ont connu la dépression ou le burn-out!

    Le résultat fait froid dans le dos.

    CHAQUE JOUR, AU MOINS UN PATIENT MEURT DANS LE COULOIR DE L’HOPITAL, PARCE QU’IL NE PEUT ETRE PRIS A TEMPS!

    Et attention: ces décès concernent des patients ne présentant initialement aucun signe de gravité ou dont l’état aurait pu évoluer rapidement. 

    Oui, aujourd’hui, les services d’urgences deviennent dangereux pour les patients!

    Et quand ce n’est pas la mort, c’est l’humiliation.

    À Langres, en Haute-Marne, en octobre 2024, Gérald, 53 ans, a été hospitalisé… dans le garage de l’hôpital, dans un bruit assourdissant!

    Voilà où en est notre hôpital public. Il faut immédiatement sauver nos soignants et nos hôpitaux, c’est littéralement une question de vie ou de mort!

    Les plus faibles d’entre nous sont les premiers touchés: 

    • Les maternités ferment: les femmes enceintes doivent accoucher toujours plus loin, au péril de leur vie et de celle de leur enfant. Alors qu’en Europe la mortalité infantile baisse, en France, elle augmente depuis une quinzaine d’années!
    • Les soins palliatifs manquent partout: certains sont tentés par le choix terrible de l'euthanasie car ils ne peuvent pas être soulagés correctement.
    • Le vieillissement explose, les structures manquent. Des cas de maltraitance se multiplient. Les services gériatriques s'effondrent. Les personnes âgées finissent oubliés dans des couloirs d'hôpital.

    SOS HÔPITAL!
    Ne laissons pas mourir notre système de santé!

    Chaque jour, au moins un patient meurt dans le couloir de l’hôpital!?

    Prenons exemple sur la Suisse, l’un des systèmes de santé les plus performants du monde.
    Aux Pays-Bas, des "  maisons de santé " accueillent 24h/24 les patients non graves, désengorgeant les hôpitaux.
    Ils ont relevé leur système de santé. Pourquoi pas nous?

    SIGNEZ LA PÉTITION!

     

    Notre souveraineté sanitaire est brisée

    La France subit des ruptures de médicaments en cascade.

    En 2023, l'Agence nationale de sécurité du médicament a enregistré 4 925 signalements de ruptures ou risques de rupture de stock, soit une augmentation de 31 % en un an.

    Nous sommes donc en dépendance grave aux chaînes d'approvisionnement étrangères. Pendant le Covid, nous avons découvert avec effroi que la France ne savait même plus fabriquer des masques…

    Résultat: en 2024, 39 % des Français ont été confrontés à une pénurie de médicaments, et 35 % d'entre eux n'ont pas trouvé d'alternative thérapeutique, selon une étude.

    Il y a quelques jours, le Doliprane, médicament le plus prescrit en France, a même été vendu aux Américains…

    Un pays qui ne maîtrise plus ses médicaments essentiels n'est plus souverain.

     LA BUREAUCRATIE: LE CANCER QUI RONGE NOTRE SYSTEME DE SANTE

    Asphyxiés par la paperasse, les soignants n’ont plus le temps de soigner! Ils passent des heures à remplir des dossiers, justifier chaque acte, répondre à des normes kafkaïennes… pendant que les patients attendent. Et c’est pareil pour les médecins généralistes.

    L’hôpital est devenu une machine bureaucratique où les décisions se perdent dans la hiérarchie, où chaque innovation doit franchir une montagne de procédures, et où le temps de soin est grignoté chaque jour un peu plus. 

    Nous ne voulons pas d’un hôpital géré comme une entreprise de reporting. Nous voulons des médecins qui soignent, pas des infirmières croulant sous la paperasse.

    LES VRAIS RESPONSABLES DE CE DESASTRE 

    Pendant des décennies, l'État a volontairement bridé la formation de médecins avec le numerus clausus. Les politiques savaient mais ont tardé à réagir. Une erreur criminelle dont nous payons le prix aujourd'hui. Pendant que nos facultés de médecine refusaient des milliers d'étudiants brillants, on savait déjà que les générations de médecins partiraient massivement à la retraite.

    Résultat: nous importons aujourd'hui des médecins formés à l'étranger, exactement comme font les pays pauvres incapables de former leurs propres élites.

    Les ARS – ces Agences Régionales de Santé – ferment nos hôpitaux de proximité depuis leurs bureaux, en totale déconnexion d'avec le terrain. La grande machine administrative décide du sort de nos maternités à coups de tableaux Excel.

    Quarante ans de mauvais choix: fermetures d'hôpitaux ruraux, sous-financement chronique, bureaucratisation à outrance. L'hôpital français est étouffé par une administration pléthorique pendant que les vrais soignants craquent.

    Et pour couronner cette gestion désastreuse: 1,2 milliard d'euros donnés chaque année pour soigner les clandestins par l’Aide Médicale d’État – sans parler de la fraude à la carte Vitale qui atteint des sommets –, pendant que les Français renoncent aux soins faute d'argent!

    ILS ONT CASSE LE SYSTEME DE SANTE FRANÇAIS.

    Maintenant, ils vous demandent de payer toujours plus cher pour des soins toujours plus rares, alors que des étrangers se font soigner à vos frais!

    SIGNEZ LA PÉTITION !

     Il est temps de reconquérir notre santé 

    Cette spirale mortifère doit s'arrêter.

    Il ne s’agit pas seulement de santé. Il s’agit de justice, de dignité.

    Notre système de santé est en train de s’effondrer. 

    C’est pourquoi en signant cette pétition nous exigeons de tous les élus locaux et nationaux de se battre pour:

    1. Première urgence: mettre fin aux déserts médicaux. Recruter 1000 médecins salariés par l'État dans les déserts médicaux. Rouvrir des services hospitaliers de proximité: maternités, urgences, soins palliatifs. Que les femmes qui vont accoucher n'aient plus à faire 100 kilomètres, que nos grands-parents puissent finir leur vie dignement près de chez eux.
    2. Deuxième priorité: sauver l'hôpital public en recrutant 40 000 nouveaux personnels hospitaliers. Rendre le métier attractif en limitant l’administratif au maximum. Privilégier les soins plutôt que la rentabilité en modifiant la tarification à l’activité dans les hôpitaux. 
    3. Troisième action: reconquérir notre souveraineté sanitaire. Plus jamais dépendre de pays étrangers pour le paracétamol de nos enfants. Relocaliser la production des médicaments essentiels sur notre sol. Mettons fin aux pénuries de médicaments dans nos pharmacies.

    La France qui soigne plutôt que celle qui gère la pénurie 

    Imaginez: votre mère peut à nouveau voir un médecin dans l'heure. Votre fille accouche dans une vraie maternité, pas dans un couloir d'hôpital. Votre père âgé reçoit des soins palliatifs dignes, apaisé, entouré des siens.

    Imaginez: nos étudiants en médecine n'émigrent plus au Canada faute de places. Nos infirmières ne craquent plus, épuisées par la surcharge. Nos pharmaciens ne vous disent plus " désolé, rupture de stock ".

    Cette France-là est possible. À condition d’agir ensemble.

    Signez cette pétition, pour dire: nous ne laisserons pas notre système de santé mourir en silence.

    Signez pour vos proches. Signez pour vous. Signez pour tous ceux qu’on n’écoute plus.

    La santé des Français d'abord. Toujours.

    Signez et partagez maintenant.

  • Honteux!

    Toulouse: des voleurs arrachent la prothèse d’un ancien poilu exposée sur sa tombe depuis 1966

    Selon Le Parisien, une prothèse en aluminium posée sur la tombe d’Albert Pezet, ancien poilu blessé à Verdun, a été volée au cimetière de Terre-Cabade à Toulouse (Haute-Garonne). Le soldat, amputé de la jambe gauche en 1915, avait voulu que cette prothèse soit exposée sur sa sépulture en mémoire de ses souffrances.

    "C’est sa vie qui est sur cette tombe, donc en lui volant sa prothèse, on l’a amputé une deuxième foi ", a dénoncé Jean-Pierre Mezure, délégué du Souvenir français. L’association a appelé à surveiller les ventes en ligne et demande un renforcement de la sécurité du site funéraire.

    L’objet, sans valeur marchande, avait une forte portée symbolique.

  • Covid-19: comment l’hypothèse d’une fuite de laboratoire

    est passée de “théorie du complot” à “théorie probable”

    Longtemps dénigrée dans les médias, le scénario d'une fuite accidentelle du Covid-19 d'un laboratoire chinois est désormais considéré comme l'hypothèse la plus probable par les services de renseignements.

    Par Thomas Morel – Valeurs Actuelles

    8 février 2021. Un peu plus d’un an après qu’un virus découvert en Chine s’est transformé en une pandémie mondiale, Facebook annonce que tous les messages évoquant l’hypothèse d’une fuite de laboratoire comme origine du COVID-19 seront désormais interdits, et que leurs auteurs s’exposent à un bannissement du réseau social, au nom de la lutte contre les théories du complot. À l’époque — du moins à en croire la pensée unique relayée par nombre de médias autant que par les sources institutionnelles —, l’affaire semble entendue: d’origine naturelle, le covid aurait été transmis à l’homme par un animal (c’est d’ailleurs, encore aujourd’hui, l’hypothèse défendue sur Wikipédia).

    "Aucun scénario basé sur une origine de laboratoire n’est crédible", affirmait Nature Medicine en 2020

    L’idée d’une fuite accidentelle n’était pourtant pas incongrue: Wuhan, ville d’origine du Covid, hébergeait un laboratoire de recherche médicale de pointe sur les coronavirus, développé en collaboration avec la France mais depuis lequel très peu d’informations sortaient. Dès les premiers mois de la pandémie, en revanche, les défenseurs de la théorie d’une transmission animale s’étaient montrés nombreux et bruyants.

    Début février 2020, une lettre ouverte signée de 27 chercheurs publiée dans la revue médicale The Lancet affirme "condamner fermement les théories complotistes suggérant que le COVID-19 n’a pas d’origine naturelle". Un mois plus tard, un autre article, publié cette fois dans Nature Medicine, assure qu’"aucun scénario basé sur une origine de laboratoire n’est crédible".

    Début 2021, une équipe de l’OMS dépêchée en Chine arrive à la même conclusion. Et en août de la même année, un rapport du conseil américain du renseignement, remis au président Joe Biden, privilégie une infection d’origine naturelle.

    Quatre ans plus tard, pourtant, l’hypothèse est de moins en moins considérée comme probable. En janvier dernier, la CIA a ainsi revu sa position, privilégiant désormais la possibilité d’une origine de laboratoire, avec un niveau de confiance jugé faible tout de même. Elle n’est pas la seule : le FBI, le département américain de l’Énergie, les services de renseignements allemands sont également parvenus à la même conclusion.

    LES CURIEUSES CONFIDENCES DES CHERCHEURS

    Il faut dire que, entre-temps, les textes visant à défendre la théorie de l’origine naturelle ont montré leurs faiblesses. La lettre ouverte parue dans The Lancet, par exemple, avait été pilotée par Peter Daszak, le président de l’ONG EcoHealth Alliance. Or EcoHealth entretenait des liens étroits avec le laboratoire de recherche virologique de Wuhan et avait, deux ans avant le début de la pandémie, demandé au département américain de la Défense un financement pour… modifier le code génétique de coronavirus.

    L’an dernier, l’ONG a été interdite de tout financement public jusqu’en 2029 par le gouvernement Biden. Le deuxième article, publié dans Nature Medicine, s’est avéré tout aussi fragile: alors que ses cinq auteurs y affirment leur opposition à l’hypothèse de la fuite de laboratoire, leurs conversations privées, obtenues par la commission d’enquête du Sénat américain, font ressortir l’exact contraire:

    "Le principal problème, c’est que la fuite accidentelle est en fait très probable, ce n’est pas une théorie marginale", écrit par exemple l’un d’entre eux; "Je n’arrive pas à imaginer un scénario naturel plausible", écrit un autre; "60-40 que ça vient du laboratoire", ajoute un troisième. Quant au rapport initial des renseignements américains, une longue enquête du Wall Street Journal a montré que les défenseurs de la théorie de la fuite de laboratoire avaient été mis sur la touche au point qu’au moment de la présentation du document au président Biden, aucun d’entre eux ne se trouvait dans la salle.

    LES DIZAINES DE MILLIONS DE DOLLARS EN JEU

    Qu’est-ce qui a pu pousser des scientifiques à masquer ainsi la vérité? Pour certains, il s’agissait d’une inquiétude à propos de l’impact de ces révélations: alimenter les débats autour d’une fuite accidentelle "causerait un préjudice inutile à la science en général et à la science en Chine en particulier", peut-on lire dans un échange entre les auteurs de l’article de Nature Medicine.

    Pour d’autres chercheurs, en revanche, c’était aussi une question d’argent : au moment de la publication de ce même article, l’un des auteurs attendait la validation d’une subvention d’un montant de 8,9 millions de dollars de la part de l’institut américain de la santé. Pour EcoHealth, l’enjeu était encore plus évident : entre 2008 et 2024, les subventions versées par Washington dépassaient les 90 millions de dollars.

    Entendons-nous bien: rien de tout cela ne permet d’affirmer avec certitude que l’une ou l’autre des théories sur l’origine du coronavirus est “la bonne”. Cela nécessiterait l’accès à des données soit cachées, soit carrément détruites par les autorités chinoises. En revanche, la dissimulation d’une hypothèse que, malgré tout, nombreux considéraient comme crédible aura durablement affecté la confiance du public dans les institutions médicales.

    C’est tout le paradoxe: en voulant éviter de décrédibiliser la sciences, les scientifiques ont obtenu l’effet exactement contraire.