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Mon Podium

J'étais employée à l'imprimerie Loubet à Toulouse de fin 1970 à mars 1973. J'ai occupé plusieurs postes mais, à l'origine, secrétaire aide-comptable, j'ai été embauchée pour travailler sur la composeuse 72, l'ancêtre des claviers numériques qui n'existent plus.

Fin 1971, un trio de Toulousains se sont présentés à la direction pour imprimer un magazine intitulé Podium; S'ensuivent six autres mensuels vendus à l'époque 2,50 francs pour un tirage d'environ 60 000 exemplaires; le tout premier numéro parlait d'un chanteur, inconnu à l'époque mais qui démarrait fort avec "the fol", Gilbert Montagné

Le second numéro parlait de la tournée de Johnny. Je dois dire que le magazine de l'époque montrait en majesté la vie des stars: Sheila, Fugain, Led Zeppelin ou Polnareff... Je dis en majesté parce que le papier était du 130 g, les photos étaient vraiment artistiques, les articles bien léchés… on agrafait même au milieu un poster mais il n'était pas aussi immense que ceux que Claude François a ensuite installé dans son Podium, plus de couleurs et papier magazine (115g).

Le trio se composait de Claude Bernadini, un journaliste de Sud-Radio, Jean-Patrick Subervielle (Sentimental Trumpet) et Michel Lafon (futur éditeur) et l'illustrateur Christian Goux, (que j'ai connu sous son vrai nom). Il faisait également les mots croisés: j'en ai fait moi-même grâce à lui, et un certain mois, c'est ma grille qui est passée. J'étais fière.

C'est Bernadini qui rencontra Claude Francois dans la boîte l'Ubu: il était venu chanter pour un gala à Revel. Cloclo a racheté la moitié des parts des deux autres et faisait fifty-fifty avec Bernardini. Les ventes explosent. Mais l'aventure s'arrête 4 ans plus tard pour Claude Bernardini qui quitte Podium car le Chanteur en avait fait un magazine un peu "bling-bling" et ce n'était ce que Bernadini voulait.

Dans l'imprimerie de l'époque, il n'y avait qu'une offset un seul passage et l'impression était interminable: 60 000 tirages, vous imaginez. Dès le 3e numéro, le patron a acheté une offset deux tirages mais c'était encore beaucoup trop long: tous les ouvriers devaient mettre la main à la pâte; on travaillait de 7 h du matin à 2 ou 3 heures, 6 jours sur 7! Mais, certains travaillaient encore plus. Perso, cela m'arrangeait de faire toutes ces heures supplémentaires, j'avais ma fille à élever seule.

On était livré de plus de 60 tonnes de papier toutes les trois semaines et je participais au transvasement du camion à l'atelier.. que les rames pesaient lourd! De plus, elles étaient énormes et il fallait les porter les bras complétement écartés et le poids sur le ventre sur un longueur de 25 mètres tout de même. J'avais 21 ans, j'étais jeune, j'étais costaude, j'ai eu des muscles en béton… le bon temps, quoi.

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