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Maladie d’Alzheimer; protection, nutrition: la recherche avance

agées.jpgLes suppléments de vitamines B réduisent l'atrophie du cerveau et freinent le déclin

Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université d’Oxford et parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition rapporte que, chez des personnes âgées souffrant de déficience cognitive légère, les suppléments de vitamines du groupe B peuvent prévenir les démences ou freiner le déclin de la mémoire lié à l'âge mais seulement lorsqu'on a des niveaux sanguins élevés d’oméga-3. Ces résultats permettent de mieux comprendre le fonctionnement en synergie des nutriments.

Le vieillissement normal s’accompagne d’une diminution modérée du volume du cerveau (atrophie). « En cas de déficience cognitive légère, de maladie d’Alzheimer ou de démence, le taux d’atrophie est plus important » disent les auteurs de l’étude. La déficience cognitive légère est un état transitoire où de petits changements dans la mémoire ou d’autres capacités mentales cohabitent avec un fonctionnement normal. Ce « déclin » des fonctions cérébrales peut être un signe d’alerte de démence. « Un taux d’atrophie du cerveau accru est fréquent chez les personnes âgées atteintes de déficience cognitive particulièrement chez ceux qui vont évoluer vers la maladie d’Alzheimer ».

Il n’y a pas de traitement validé contre la maladie d’Alzheimer mais il est possible de ralentir la progression de la maladie à un stade précoce. Des interventions efficaces peuvent être détectées par un ralentissement de l’atrophie du cerveau. « Le rôle des acides gras oméga-3 dans le déclin cognitif et la démence est un sujet de débat ». Certaines études montrent un effet protecteur, d’autres non.

« Les concentrations plasmatiques en acides gras oméga-3 et en homocystéine sont associés avec le développement de l’atrophie du cerveau et la démence ». L’homocystéine est un acide aminé synthétisé à partir de la méthionine. Une augmentation plasmatique de l’homocystéine est un facteur de risque modifiable des troubles cognitifs et de la démence. « L’atrophie du cerveau progresse plus rapidement lorsque les niveaux plasmatiques de vitamines B12 sont faibles et ceux d’homocystéine sont élevés ». Les études suggèrent qu’il existe de multiples liens entre oméga-3 plasmatiques et homocystéine.

Ici, les chercheurs ont cherché à savoir si la concentration plasmatique en oméga-3 modifiait l’effet d’une supplémentation en vitamines B (qui diminuent le taux d’homocystéine) sur le taux d’atrophie du cerveau.

Dans cet essai appelé VITACOG, 168 personnes âgées de plus de 70 ans et souffrant de déficience cognitive légère ont reçu soit un placebo soit des suppléments de vitamines B à doses élevées (acide folique B9, vitamines B6 et B12) pendant 2 ans. Les niveaux plasmatiques d’oméga-3 ont été déterminés et les participants ont passé des IRM du cerveau au début de l’étude puis 2 ans plus tard.

Les données indiquent que, chez des personnes atteintes de déficience cognitive légère, la supplémentation en vitamines B ralentit d’environ 40% l’atrophie du cerveau par rapport au placebo mais seulement chez les personnes ayant les niveaux d’oméga-3 les plus élevés au début de l’étude. En effet, chez les personnes ayant de faibles concentrations sanguines d’oméga-3, des suppléments en acide folique et en vitamines B6 et B12 n’ont aucun effet bénéfique.

Le niveau d'acides gras oméga-3 est modulé par la quantité consommée de graisses riches en acide alpha-linolénique (noix, graines de lin, huiles de colza et lin...) et en acides gras EPA et DHA (poissons gras, crustacés, coquillages). Il faut aussi éviter les excès de la famille d'acides gras concurrents, les oméga-6 (huiles de tournesol, maïs, pépins de raisin).

 « Nous avons montré que l’effet de la supplémentation en vitamines B sur le niveau d’atrophie du cerveau dépend des concentrations plasmatiques pré-éxistantes en acides gras oméga-3 ; cela pourrait expliquer l’échec de certains essais portant sur les vitamines B et la fonction cérébrale» expliquent les auteurs.

Cette étude a également trouvé un lien entre les vitamines B, les oméga-3 et l’homocystéine. Les concentrations tissulaires et plasmatiques en homocystéine sont déterminées par le statut en vitamines B9, B6, B12, qui sont des cofacteurs des enzymes impliquées dans le métabolisme de l’homocystéine. « Nos résultats suggèrent également que le statut en homocystéine peut déterminer l’effet des oméga-3 dans le déclin cognitif et la démence et cela pourrait expliquer l’échec de certaines études portant sur la supplémentation en oméga-3».

Ces résultats resserrent le lien entre les acides gras oméga-3 et le métabolisme des vitamines B. « Les acides gras oméga-3 exerceraient leur effet protecteur notamment en réduisant la production d’espèces réactives de l’oxygène. Il semble qu’un statut suffisant en vitamines B et de faibles concentrations d’homocystéine sont nécessaires pour une utilisation et une distribution optimales des oméga-3 ».

Nos données améliorent nos connaissances pour identifier les personnes âgées qui pourraient bénéficier d’une supplémentation en vitamines B et/ou acides gras oméga-3. « Et cela souligne l’importance d’identifier des sous-groupes dans les essais cliniques » concluent les auteurs.

Source

Jernerén F, Elshorbagy AK, Oulhaj A, Smith SM, Refsum H, Smith AD. Brain atrophy in cognitively impaired elderly: the importance of long-chain ω-3 fatty acids and B vitamin status in a randomized controlled trial. Am J Clin Nutr. 2015 Jul;102(1):215-21. doi: 10.3945/ajcn.114.103283. Epub 2015 Apr 15.

Les vitamines qui freinent le vieillissement du cerveau et préviennent Alzheimer

La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente, sévère et invalidante de démence dans le monde. A ce jour, la thérapie envisagée est principalement axée vers le soin palliatif des symptômes plutôt que vers la prévention de la progression de la maladie. Dans une revue de la littérature scientifique parue dans le journal Nutrition, les auteurs montrent que l’utilisation de vitamines et d’oméga-3 représente une alternative efficace pour retarder le vieillissement du cerveau et pour prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées.

 « A ce jour aucune intervention pharmacologique n’a changé l’apparition ou la progression de la maladie d’Alzheimer et cette pratique s’accompagne souvent d’effets secondaires » expliquent les auteurs. « L’obstacle majeur dans la gestion de la maladie d’Alzheimer et l’établissement de stratégies thérapeutiques est la difficulté à retarder la perte neuronale dans le cerveau malade une fois que la pathologie qui conduit à la mort neuronale a commencé ».

Une stratégie alternative apparait donc prometteuse : conserver, aussi longtemps que possible, une population neuronale saine dans le cerveau vieillissant. Et un facteur important est l’apport optimal des nutriments nécessaires pour maintenir le fonctionnement normal du cerveau. A ce titre, les études scientifiques montrent les effets bénéfiques de l’acide docosahexaénoïque ou DHA (oméga-3), des vitamines du groupe B et des vitamines C, E, D sur le vieillissement du cerveau.

Les chercheurs ont réalisé une revue de la littérature et ont combiné les données sur les apports en micronutriments et les données physiologiques permettant le bon fonctionnement du cerveau, ainsi que les résultats des études épidémiologiques et des essais contrôlés randomisés afin d’examiner l’importance des vitamines et des acides gras polyinsaturés dans le vieillissement du cerveau.

Comment le manque de micronutriments peut impacter la santé mentale ?

Avec l'âge, les apports en vitamines, minéraux, acides gras polyinsaturés sont souvent insuffisants. Si les besoins énergétiques diminuent, ce qui explique qu'on mange moins, les apports en micronutriments ne le sont pas, au contraire.

 «Les études montrent que les personnes âgées ont des apports insuffisants en vitamines, notamment A, C, D, E, K et folates (B9), une situation qui peut être améliorée par la prise de suppléments vitaminiques » expliquent les auteurs. Cela est d’autant plus important que le cerveau est très actif métaboliquement, il a besoin de beaucoup d’énergie, ce qui le rend sensible à toute insuffisance métabolique causée par une pénurie de nutriments essentiels. Pour faire face aux dommages liés au stress et à l’âge, les apports en micronutriments et en antioxydants doivent être suffisants.

 

Les vitamines C et E permettent de lutter contre les dégâts du stress oxydant.

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer comment les micronutriments impactent la fonction cognitive : certains sont impliqués dans la synthèse de neurotransmetteurs, d’autres sont des constituants des membranes neuronales (acides gras oméga-3 à longue chaine) ou sont indispensables à la production d’énergie dans le cerveau. Les folates, vitamines B6 et B12 sont impliqués dans le métabolisme de l’homocystéine et lui permettent de se transformer en méthionine. Cette réaction est importante car des niveaux sanguins élevés d’homocystéine sont associés à la détérioration cognitive.

Les niveaux d’acide docosahexaénoïque (DHA) dans le cerveau diminuent avec l’âge, particulièrement chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ce qui indique qu’un niveau faible de DHA pourrait contribuer à la perte de la mémoire et la détérioration d’autres fonctions cognitives. Les auteurs mentionnent d’ailleurs des études montrant un ralentissement du déclin cognitif chez des personnes âgées traitées avec des acides gras polyinsaturés avant l’apparition des signes cliniques de la démence.

Que disent les études épidémiologiques et les essais contrôlés randomisés ?

Les études montrent que les vitamines et les minéraux apportés par les fruits, les légumes ou les suppléments sont associés à un risque plus faible de développer des troubles cognitifs. « Dans de nombreux cas, les patients atteints d’Alzheimer ont des niveaux sériques de micronutriments significativement plus faibles que les personnes du même âge qui ne sont pas malades ». Et de nombreuses études montrent que des niveaux sériques de micronutriments plus élevés sont associés à un risque plus faible de développer la maladie d’Alzheimer en vieillissant.

Certaines études montrent, par exemple, que des supplémentations en multivitamines ou en acide folique (vitamine B9 de synthèse) ont permis des améliorations au niveau de tests de la mémoire chez des sujets sains. Supplémenter des malades atteints d’Alzheimer avec des doses élevées de vitamines B6, B12 et folates permet de diminuer le niveau plasmatique d’homocystéine. Selon les auteurs, de nombreuses études permettent d’accumuler les preuves de l’importance des micronutriments dans le maintien de la performance cognitive.

 « Ces nutriments ne sont pas chers, n’ont pratiquement pas d’effets secondaires lorsqu’ils sont utilisés aux doses recommandées, sont essentiels à la vie et sont largement acceptés par le grand public » disent les auteurs. « Cette stratégie pour prévenir la démence a d’autant plus d’importance que l’espérance de vie augmente et qu’il faut donc que l’espérance de vie en bonne santé soit à la hauteur. La dernière décennie de vie est souvent marquée par l’invalidité et la maladie, notamment la perte des fonctions cognitives et la démence » expliquent les auteurs.

Source

Mohajeri MH, Troesch B, Weber P. Inadequate supply of vitamins and DHA in the elderly: Implications for brain aging and Alzheimer-type dementia. Nutrition. 2015 Feb;31(2):261-275. doi: 10.1016/j.nut.2014.06.016. Epub 2014 Jul 24.

Un manque de vitamine D et d'oméga-3 impliqué dans la maladie d'Alzheimer

•Un manque de vitamine D et d'oméga-3 pourrait contribuer à la maladie d'Alzheimer.

•Ces substances permettraient au système immunitaire de lutter contre les plaques amyloïdes.

La maladie d'Alzheimer est une maladie dégénérative affichant un tableau de démence sénile, c'est-à-dire la perte progressive et irréversible de fonctions cognitives, en particulier de la mémoire. Une étape cruciale de la maladie est caractérisée par l'accumulation de plaques de protéines dites "bêta-amyloïdes" qui sont associées à la mort des neurones.

Une équipe de chercheurs de l'école de médecine David Geffen située à Los Angeles aux Etats Unis travaille activement sur cette maladie et sur le rôle joué par la vitamine D dans son évolution. De précédents travaux avaient mis en évidence qu'un apport plus élevé en vitamine D3 diminuait le risque de développer la maladie et les chercheurs avaient pu constater que la vitamine D aidait l'organisme à se débarrasser des plaques amyloïdes. Cette fois leurs travaux ont confirmé le rôle joué par la vitamine D mais ont aussi mis en évidence celui joué par le DHA, un acide gras de la famille des oméga-3 qu'on trouve principalement dans les poissons gras.

Dans cette nouvelle expérience les scientifiques ont prélevé du sang de personnes en bonne santé et de personnes touchées par la maladie d'Alzheimer. Ils ont ensuite exposé les macrophages aux plaques amyloïdes. Les macrophages sont des cellules du système immunitaire qui attrapent et nettoient différents déchets dans notre organisme, y compris les fameuses plaques. Ils ont ensuite ajouté la forme active de la vitamine D3, le calcitriol, ou la forme active du DHA, la résolvine D1, et ont pu constater que les deux composés ont un effet sur l'inflammation et améliorent le nettoyage des plaques. De plus ils empêchent la destruction des neurones qui survient habituellement. Les chercheurs ont observé que les deux composés agissent via des récepteurs et des voies de signalement différentes, impliquant un bénéfice distinct de chacune des substances.

Même si les chercheurs ont constaté que la vitamine D et le DHA améliorent le nettoyage des plaques dans les deux groupes ils constatent des différences dans les mécanismes de l'inflammation. Selon eux ces différences seraient liées à l'importance du déficit en vitamine D ou en oméga-3 des personnes étudiées même si d'autres études seront nécessaires pour en être certain. L'équipe conclut que ces résultats éclairent sous un nouveau jour l'importance de la nutrition dans le combat contre la maladie d'Alzheimer. Leur prochain espoir est de tester l'effet d'une supplémentation en oméga-3 et en vitamine D chez des malades.

Le rôle joué par ces deux substances semble également compatible avec les recherches qui suggèrent que la maladie d'Alzheimer aurait une cause infectieuse.

Référence

Mathew T. Mizwicki, Guanghao Liu, Milan Fiala, Larry Magpantay, James Sayre, Avi Siani, Michelle Mahanian, Rachel Weitzman, Eric Hayden, Mark J. Rosenthal, Ilka Nemere, John Ringman, David B. Teplow. 1α,25-Dihydroxyvitamin D3 and Resolvin D1 Retune the Balance between Amyloid-β Phagocytosis and Inflammation in Alzheimer's Disease Patients. Journal of Alzheimer’s Disease, Volume 34, Issue 1

 

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