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  • Acheter une sauce vinaigrette toute prête.

    Bonne ou mauvaise idée ?

    Pour faire une vinaigrette maison il faut au maximum cinq ingrédients: de l’huile et du vinaigre bien sûr, et éventuellement selon les goûts de la moutarde, des épices, ou des herbes aromatiques. Mais? vous avez peut-être déjà été tenté un jour d’acheter une vinaigrette industrielle prête à l’emploi.

    Par exemple, regardons de quoi est composée la "vinaigrette aux plantes aromatiques aromatisée allégée en matières grasses" de Carre…r. Voici la liste d’ingrédients: "eau, huile de colza 25%, vinaigre de vin blanc, vinaigre d’alcool, moutarde de Dijon (eau, graines de moutarde, vinaigre d’alcool, sel, acidifiant: acide citrique), plantes aromatiques réhydratées 2,5% (estragon, cerfeuil, persil), sel, amidon modifié de pomme de terre, sucre, épaississant : gomme xanthane, jus de citron concentré, arôme naturel (dont céleri), colorant : lutéine, poivre blanc moulu, arôme naturel ail".

    (A vos souhaits!!!)

    Près de 15 ingrédients sont utilisés pour cette vinaigrette industrielle!

    Mettriez-vous du sucre, de l’amidon modifié de pomme de terre, des colorants ou des arômes dans votre vinaigrette maison?

    Pas besoin de ces ingrédients cosmétiques avec une huile et un vinaigre de qualité. D’ailleurs, une véritable huile d’olive peut se suffire à elle-même pour assaisonner un plat, tout comme un vinaigre balsamique de qualité. (Vous partez en Italie? Bon voyage!)

    En outre, cette "vinaigrette aux plantes aromatiques aromatisée allégée en matières grasses" nous promet d’être allégée en matières grasses, nous laissant supposer que cela est mieux pour notre santé.

    Ce produit est peut-être allégé en matières grasses, mais il a été enrichi en sucre et en ingrédients ultra-transformés, cela en fait donc un produit ultra-transformé à éviter.

    Une vinaigrette maison est si simple à faire que ce type de produit n’a vraiment aucun intérêt. Mais vigilance, car pour faire votre vinaigrette maison, encore faut-il utiliser de vrais condiments de qualité.

    En effet, parfois vous pensez acheter de la vraie moutarde, mais celle-ci est enrichie en dextrose et divers arômes.

    Vous pensez acheter du vinaigre balsamique, mais celui-ci est en fait coloré au caramel et composé d’eau et d’amidon modifié.

    Concernant les huiles aussi il faut être vigilant et préférer les huiles vierges ou extra-vierges première pression à froid, et éviter les huiles raffinées.

    Par ailleurs, pour votre santé, il est conseillé de varier les huiles en alternant l’huile d’olive, l’huile de colza et l’huile de noix pour notamment garantir un apport équilibré en acides gras de qualité.

    Ne vous faites pas piéger, comprenez ce que vous mangez.

  • Manger moins pourrait freiner le vieillissement

    L'analyse du sang de participants à une expérience de restriction calorique révèle qu'ils ont vieilli plus lentement.

    L'analyse récente de données issues d'une étude d'intervention sur la restriction calorique suggère que manger moins pourrait freiner le vieillissement chez l'homme. Cet essai clinique américain appelé CALERIE (Comprehensive Assessment of Long-term Effects of Reducing Intake of Energy) dont les premiers résultats ont été publiés en 2008, fut la première étude contrôlée sur la restriction calorique chez l'homme en bonne santé. Financée par les National Institutes on Aging (NIA), elle a déjà livré plusieurs enseignements, comparant dans certains cas les effets de la restriction calorique seule et ceux de la restriction calorique accompagnée d'exercice physique. Les nouveaux résultats ouvrent des perspectives intéressantes sur la logévité humaine.

    L'idée qu'en mangeant moins on pourrait allonger la durée de vie remonte aux années 1930, lorsque l'Américain Clive Mc Cay réussit à augmenter la vie de rats en restriction calorique, mais supplémentés en vitamines et minéraux pour éviter la malnutrition. Cette expérience est décrite en détail dans cet article de LaNutriton.fr (abonnés) : Calories et longévité, la fantastique découverte.

    Par la suite, les expériences chez l'animal (hors primates) se sont multipliées, donnant les mêmes résultats. Restait à étudier les effets chez nos cousins primates et chez l'homme. Le Dr Roy Walford (1924-2004), qui travaillait sur la restriction calorique et le vieillissement à l'université de Californie (Los Angeles) est à l'origine de Biosphere 2, une expérience au cours de laquelle, du 26 septembre 1991 au 26 septembre 1993, 8 personnes dont Walford ont cherché à subvenir à leurs besoins alimentaires au sein d'une communauté en auto-suffisance. Ils ont consommé au cours de l'expérience un régime alimentaire pauvres en calories mais riche en nutriments. Au cours de la première année, ils ont connu la faim. Au cours de la deuxième année, l'équipe a produit plus d'une tonne de nourriture en plus, l'apport calorique moyen a augmenté et ils ont repris le poids perdu au cours de la première année.  Les marqueurs médicaux ont indiqué que la santé de l'équipe au cours des deux années est restée excellente : baisse du cholestérol sanguin, de la pression artérielle et amélioration du système immunitaire.

     

    "La restriction calorique reste la méthode la plus robuste d'extension de la durée de vie à ce jour pour toutes les espèces, et les données chez l'homme indiquent qu'elle peut bénéficier à certaines personnes", indique Pierre Boutron, auteur de Arrêtons de vieillir.

    Ce que les chercheurs ont trouvé

    Dans l'étude CALERIE, 220 adultes non obèses dont 70% de femmes, âgés de 21 à 50 ans, ont été répartis en deux groupes ; le premier a cherché à réduire son apport calorique quotidien de 25 % sans déficit en nutriments, l'autre pouvant manger à convenance.

    Au départ, leur indice de masse corporelle (IMC) allait de 22 à 27,9. Un IMC normal va de 18,5 à 24,9.

    Le groupe "restriction calorique" n'a réussi à réduire sa consommation énergétique que de 12 % au lieu des 25% prévus. Cela a suffi pour perdre environ 10% de leur poids, et améliorer significativement plusieurs facteurs de risque cardiométabolique, notamment les taux de cholestérol, la pression artérielle, la protéine C-réactive qui rend compte de l'inflammation, et la tolérance au glucose.

    Les nouveaux résultats portent sur l'étude d'échantillons de sang des participants et notamment l'association entre la restriction calorique et les mesures de méthylation de l'ADN des globules blancs. Les prélèvements ont été faits au début de l'étude, puis un an et deux ans plus tard. Les chercheurs ont utilisé 3 horloges dites épigénétiques pour mesurer la méthylation de l'ADN. Ces horloges donnent une indication sur le degré de vieillissement d'un individu. Deux des horloges étaient similaires chez les participants qui mangeaient moins, mais la troisième, appelée DunedinPACE, présentait un ralentissement du vieillissement de 2 à 3%, ce qui, selon d'autres études, se traduit par une réduction de 10 à 15% du risque de mortalité, soit une baisse similaire à celle rencontrée lorsqu'on arrête le tabac, indique le Dr Luigi Ferrucci, directeur scientifique des NIA.

     

     

    Les auteurs de l'étude ne pensent pas que le ralentissement du vieillissement constaté ne s'explique que par le poids perdu : la restriction calorique pourrait ralentir le vieillissement par un impact cellulaire. Cependant, ces résultats bénéfiques même significatifs, sont encore modestes ce qui pourrait s'expliquer, disent les chercheurs, par la brièveté de l'expérience.

    L' étude observationnelle CALERIE Legacy récemment lancée prévoit de suivre les participants à l'essai CALERIE pendant 10 à 15 ans pour voir si l'intervention entraîne des améliorations durables des marqueurs du vieillissement. La restriction calorique peut avoir des effets indésirables. Dans CALERIE, les niveaux d'hormone ont baissé, de même que le métablisme de base et la température corporelle (par diminution des hormones thyroïdiennes). Les membres du groupe en restriction a aussi perdu un peu plus de masse musculaire que les autres, mais ils ont surtout perdu de la masse grasse.

    Une question encore sans réponse est celle de savoir si le jeûne intermittent, le fait de sauter des repas ou de passer une à deux journées sans s'alimenter, entraîne les mêmes changements bénéfiques sur la vitesse de vieillissement que la restriction calorique continue.

  • Peut-on être contaminé par un savon?

    Notamment, un savon dans un lieu public

    La probabilité de contamination d’un savon est intrinsèquement liée à sa composition, qui détermine son pH et sa teneur en eau libre. La plupart des bactéries pathogènes se développent à un pH proche de la neutralité (pH~ 7) avec une tolérance entre 6 et 9. A contrario, un milieu dont le pH est très acide ou très basique ralentit leur croissance.

    Les savons solides, basiques, présentent donc un risque de contamination faible. Ils ne peuvent héberger des microorganismes ni dans leur masse, ni en surface, tant et si bien que la législation en cours via la norme ISO 29621 a établi que l’ajout de conservateurs n’était pas nécessaire. Ainsi, il n’y a pas de risque à utiliser un savon solide qui s’éterniserait sur un évier ou un lavabo dans les conditions classiques d’utilisation.

    La teneur en eau libre (AW= activity of water), susceptible d’être utilisée par les enzymes du métabolisme microbien, a également un impact sur la prolifération microbienne. Plus l’AW d’un produit est élevée et plus ce dernier sera propice au développement de microorganismes. De pH neutre, avec une AW élevée, les gels moussants et les savons liquides sont à risque de contamination, et c’est pour cela que les fabricants industriels y ajoutent des conservateurs. Leur efficacité est évaluée grâce à un test standard normatif (challenge test, norme ISO 11930), afin de garantir que la croissance microbienne est limitée dans des conditions normales de stockage et d’utilisation pendant la durée de vie du produit.

    DISTRIBUTEUR DE SAVON LIQUIDE DANS UN ESPACE PUBLIC

    Plus riche en eau, gel moussant et savon liquide en distributeur sont plus à risque que les pains de savon. Mais cela reste très faible. Antoni Halim/Shutterstock

    Quelle que soit la forme du savon, leur fabrication industrielle requiert de respecter de bonnes pratiques de fabrication (BPF), qui comprennent des contrôles microbiologiques et des tests quand c’est nécessaire, pour évaluer les agents conservateurs. Ainsi, il n’y a pas de risque à utiliser des savons industriels.

    Que penser des ventes de savon liquide en vrac? Un vrai défi pour les points de vente qui assurent le conditionnement et se doivent de garantir le respect de la règlementation ! Ils doivent eux aussi appliquer les bonnes pratiques de fabrication (BPF), disposer de Dossiers d’Information sur les Produits (DIP), notifier les produits et mettre leur nom sur les étiquettes.

    Depuis la loi AGEC relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, les professionnels sont tenus d’accepter les contenants des consommateurs dès lors qu’ils ne sont pas sales ou inadaptés. Le Code de la consommation, article L.120-1, autorise la vente en vrac de produits de consommation courante, sauf exception justifiée par des raisons de santé publique. L’article L.120-2 prévoit quant à lui qu’un affichage en magasin informe les consommateurs sur les règles de nettoyage et d’aptitude des contenants réutilisables.

    Voilà pour la théorie, qui sous-entend des gérants au fait de la législation, et une attention particulière des autorités sanitaires.

    DES CAS DE CONTAMINATIONS TRES RARES

    De rares contaminations peuvent toutefois survenir. Elles trouvent leur origine au niveau industriel, en lien avec des dysfonctionnements des procédés de production, de conditionnement et de stockage qui favorisent le développement de souches de bactéries résistantes en milieu basique comme Cellulosimicrobium, Dietzia, Arthrobacter et Micrococcus (dont le potentiel virulent est peu étudié). L’installation d’équipements de purification d’air et de filtration de l’eau peut apporter un réel bénéfice pour éliminer ce risque.

    Quelques rares cas ont été documentés. Des contaminations de Nesterenkonia lacusekhoensis (Micrococcus) ont par exemple été observées en 2016 au Canada sur des savons de Castille, suite à un changement d’odeur. Ces bactéries aérobies vivent dans des environnements extrêmes à des températures supérieures à 30 °C, sols et eaux hypersalés alcalins, sols désertiques. Bien qu’elles soient peu pathogènes, les savons ont été retirés du marché à la demande du gouvernement canadien.

    Les savons de Castille sont spécifiques car fabriqués selon la technique de saponification à froid, lente et moins polluante en comparaison de la saponification à chaud utilisée pour les savons de Marseille et d’Alep. Ce qui en a fait un milieu de choix pour N. lacusekhoensis. Cependant, à l’heure actuelle, aucune étude ne démontre l’influence de la technique de saponification à froid ou à chaud sur le niveau de risque de contamination.

    D’autres cas de contaminations ont été observés dans des distributeurs de savons liquides et de gels moussants dans l’espace collectif (restaurants ou toilettes publiques). Ici, c’est l’étape de rechargement des distributeurs qui est critique, dans la mesure où elle favorise la pollution par des bactéries fécales dont certaines, comme Escherichia coli, peuvent être responsables de gastro-entérites. Pour éviter ce phénomène, les autorités sanitaires préconisent le nettoyage et la désinfection des distributeurs avant le rechargement.

    UN RISQUE TRES LIMITE

    En synthèse, les contaminations de tous ces produits d’hygiène des mains sont très rares, tout comme les risques de transmission de maladies infectieuses par leur biais.

    Les savons ont un rôle nettoyant et enlèvent l’ensemble des matières organiques à la surface de la peau, y compris les microorganismes. Leur rôle est donc bien différent de celui des produits hydroalcooliques, qui ne lavent pas mais désinfectent (quand la peau est débarrassée des saletés).

    Le savon reste ainsi le moyen le plus simple et le plus efficace pour prévenir la propagation des infections… À utiliser tout de même avec modération, car les lavages excessifs fragilisent le microbiote cutané et le film hydrolipidique de la peau, qui aura plus de difficulté à lutter contre les invasions microbiennes.

    Il est mieux de passer un peu d'eau savonneuse sur le robinet, d'essuyer ses mains après lavage avec un papier propre plutôt qu'un torchon ou en les frottant sous l'air chaud. Il est necessaire alors de changer le torchon au moins tous les jours ou plusieurs fois par jour si l'on est en période d'épidémie et si le torchon est utilisé par plusieurs personnes.

    Ne jetez pas le papier essuie-main: utilisez-le pour ouvrir et fermer la porte des lavabos.