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santé - Page 52

  • C'est le moment d'aller se balader en forêt… mais

    Postée sur des herbes hautes, la tique s’accroche aux chevreuils, daims, campagnols, mulots, écureuils, oiseaux, chiens, chevaux, bovins.... Elle se nourrit de leur sang pour se développer. Elle devient porteuse de la bactérie responsable de la maladie de Lyme (Borrelia burgdorferi) lors d’un repas sanguin sur un animal infecté. La tique peut ensuite piquer l’homme et lui transmettre la bactérie Borrelia, ainsi que d'autres bactéries.

    Les morsures peuvent venir des tiques larves, nymphes, et adultes femelles (les mâles ne piquent pas). On estime que 5 à 20% des tiques sont infectées.

    La meilleure prévention actuelle consiste à se protéger contre les morsures de tiques lors d'une promenade en forêt, en particulier entre avril et septembre. Plus généralement, il faut être prudent lors des ballades en pleine nature et même dans son jardin lorsqu'on tond sa pelouse.

    La maladie a été identifiée partout en France. Elle est généralement absente en altitude (au dessus de 1 500 mètres). Elle est très présente dans les régions boisées et humides, où le gibier est nombreux, en particulier dans l’Est (Alsace, Lorraine) et au Centre (Limousin, Auvergne), mais aussi et c'est plus récent, dans le Pyrénées. Selon le ministère de la santé, il y aurait 9,4 cas de Lyme pour 100 000 habitants, mais 180 pour 100 000 en Alsace. Ces chiffres sont contestés par les associations qui estiment que plusieurs centaines de milliers de Français sont contaminés.

    Comment éviter d’être piqué en forêt

    • Eviter les zones boisées et broussailleuses avec des herbes hautes et des feuilles mortes au sol.
    • Marcher au centre des chemins
    • Porter des vêtements longs et fermés, les chaussettes recouvrant le bas des pantalons. Les autorités recommandent de porter des vêtements clairs pour pouvoir plus facilement repérer les tiques, mais les études ne montrent pas que cette stratégie est particulièrement efficace.
    • On peut appliquer des insectifuges à base de DEET (diéthyltoluamide) sur la peau exposée. Ils sont actifs plusieurs heures. Eviter d’appliquer ces produits sur la peau des enfants, des femmes enceintes, sur les yeux, la bouche. Selon l’agence américaine de protection de l’environnement, certains insecticides à base de 2-undecanone ou de citronnelle seraient eux aussi efficaces.
    • On peut pulvériser des produits à base de perméthrine sur les vêtements, en particulier chaussures, pantalons, chaussettes. Idem sur les tentes. Il existe des articles prétraités.

    Ici vos huiles essentielles protectrices: www.biotine-sep.com

    Après la promenade

    • On examine soigneusement tout le corps et le cuir chevelu après la promenade dans une zone à risque, pour repérer et retirer précocement toute tique.
    • Pour cela, il faut prendre l’habitude de prendre une douche ou un bain dans les deux heures qui suivent la fin de la promenade. Dans une étude conduite dans le nord est des Etats-Unis, cette pratique a réduit de 60% le risque de contracter la maladie de Lyme. En effet, c’est l’occasion de repérer une tique, avec en plus l’opportunité de l’éliminer naturellement grâce au savon et à l’eau. Autre avantage : après une douche ou un bain on change généralement de vêtements.
    • L’examen du corps doit être minutieux, quitte à se servir d’un miroir. Les parents doivent examiner soigneusement les enfants, notamment au niveau des aisselles, des oreilles, de l’ombilic, des genoux, des jambes, des cheveux.
    • Examiner aussi soigneusement les animaux qui vous ont suivi en forêt, les vêtements, les sacs. On peut tuer les tiques en passant les vêtements et les sacs dans une sécheuse à température max pendant une heure.

    Si vous repérez une tique sur la peau

    • Ne pas appliquer d'éther, de pétrole ou tout autre produit chimique.
    • A l'aide d'une pince fine (pince à épiler) ou d'une pince spéciale vendue en pharmacie, agripper la tique le plus près possible de la peau et tirer doucement mais fermement vers l’extérieur. Ne pas faire tourner la tique ni la secouer, ce qui risque de détacher le corps de la tique de la partie qui mord la peau. Si cela arrive, détacher la partie restante avec la pince à épiler. En cas d’échec, la laisser en place et laisser la peau cicatriser. Appliquer un antiseptique sur la zone (alcool, produit iodé, etc…)
    • Dans les 3 à 30 jours on peut repérer l’apparition éventuelle d’un érythème migrant (EM). Il s'agit d'une lésion rouge circulaire, d'au moins 5 cm de diamètre qui a pour centre la zone mordue. Elle peut s’accompagner de fièvre et de douleurs articulaires. La présence d'une petite zone d'érythème autour de la piqûre immédiatement ou dans les 24 premières heures après la morsure est le résultat d'une réaction aux composés salivaires de la tique. L'absence d'EM ne veut pas dire quon n'a pas été infecté.
    • Consulter un médecin même en l'absence d'érythème migrant. La règle est d'instaurer dans tous les cas, EM ou pas, un traitement antibiotique pour détruire les bactéries et éviter que la maladie ne prenne une forme chronique.

    Lectures conseillées:

    Maladie de Lyme de Judith Albertat

    Soigner Lyme et les maladies chroniques du Dr Richard Horowitz

     

     

  • Emballages alimentaires: faites le bon choix

    Manger sainement, c’est aussi choisir des aliments dans un emballage qui préserve leurs qualités nutritives sans être nocif pour la santé.

    Jus de fruits, bouteilles d’eau, conserves… Ces produits de grande consommation sont généralement vendus dans leurs emballages, qu’ils soient en plastique, en verre ou en métal. D'une manière générale, il est toujours préférable d'opter pour le vrac, c'est mieux pour la santé et c'est mieux pour la planète.

    Si vous devez acheter des aliments pré-emballés ou si vous devez utiliser des emballages à la maison, voici quelques explications et conseils.

    La bouteille de verre conserve mieux le jus de fruits que celle en PET

    Une étude française a comparé l’évolution des jus de fruits multivitaminés dans des bouteilles en verre ou en plastique. Les chercheurs se sont intéressés au contenu en acide ascorbique (vitamine C), bêta-carotène et alpha-tocophérols (vitamine E) dans des bouteilles de verre ou de PET. Ils ont utilisé une boisson multifruits et multivitamine contenant de la pomme, de l’orange, du raisin, de la poire, de la pêche, de la mangue, de l’abricot, de la banane, du kiwi, du citron, de l’ananas et de la goyave.

    Après avoir dilué la boisson dans de l’eau, les scientifiques ont ajouté du sucre, de l’acide citrique et un mélange de vitamines C, A, B1, B6 et B9. Le jus de fruits a été intentionnellement fortifié avec de la vitamine E (alpha-tocophérol) pour observer les interactions entre vitamine C et vitamine E. Ensuite, le jus a été emballé soit dans une bouteille de PET soit dans une bouteille en verre. Les bouteilles en plastique étaient fermées avec des bouchons de polyéthylène et de polypropylène sans joint interne et les bouteilles en verre par des bouchons métalliques. Les bouteilles étaient conservées à 20°C dans l’obscurité.

    Après 97 jours, il y avait des changements significatifs dans les deux types de bouteilles, mais globalement le verre préservait mieux le contenu nutritionnel que la bouteille en PET. En effet, les chercheurs ont noté une importante dégradation de l’acide ascorbique après trois mois de conservation, allant jusqu’à 54 % et 72 % du contenu initial dans les bouteilles de verre et de PET, respectivement : la dégradation de l’acide ascorbique était clairement plus forte dans les bouteilles en PET. D’après les chercheurs, ce serait dû à l’infiltration de l’oxygène à travers le PET. De plus, le bêta-carotène était plus oxydé dans le PET que dans les bouteilles en verre : la concentration en isomères du bêta-carotène était plus élevée dans les bouteilles en verre.

    Il est recommandé de manger les fruits entiers plutôt qu'en jus. Mais on peut consommer des jus de fruits de temps en temps. Le jus de fruits emballé dans des bouteilles en verre contient plus d’antioxydants représente une meilleure source de composés bioactifs.

    Les substituts du bisphénol A ne valent pas mieux que celui qu'ils remplacent

    Depuis le 1er janvier 2015, l’utilisation du bisphénol A dans les emballages est interdit en France. A la place, les industriels utilisent des cousins : le bisphénol S ou le bisphénol F. Mais ces substituts auraient les mêmes effets, selon des toxicologues français. Le professeur René Habert, toxicologue de la reproduction au CEA, et professeur à l’université Paris Diderot a présenté vendredi 22 janvier 2016, à l'Institut Pasteur de Paris, une synthèse des travaux sur les effets du Bisphénol A et de ses substituts, dans le cadre d'un colloque dédié aux perturbateurs endocriniens et organisé par l'Anses et le ministère de l'Ecologie.

    Le bisphénol A (BPA) est un perturbateur endocrinien. Il a été synthétisé pour la première fois en 1891 et son activité œstrogénique a été découverte en 1936. Dans les années 50, on a découvert que le bisphénol A pouvait se polymériser pour former des plastiques de polycarbonate, un produit bon marché, léger, transparent et résistant. 70 % de la production de BPA sert à la production de plastiques de polycarbonate ayant de nombreuses applications (emballages, optique, médecine… ) et 20 % sont utilisés pour les résines epoxy utilisées par exemple comme revêtement des canettes métalliques. Les bisphénols S et F pourraient avoir des effets proches du BPA car leurs structures chimiques sont similaires.

     

    Conseil : Si vous achetez des conserves, préférez les bocaux aux boîtes.

    Le successeur des phtalates: un perturbateur endocrinien

    Le DINCH (1,2-cyclohexanedicarboxylic acid, diisononyl ester ) est un plastifiant couramment utilisé dans des objets qui entrent en contact étroit avec l’homme tels que des dispositifs médicaux, des jouets pour enfants ou des emballages alimentaires. Le DINCH a été choisi par l’industrie comme une alternative sans danger aux phtalates qui entrent dans la composition des plastiques et qui ont pour certains des effets biologiques inquiétants.

    L’utilisation de certains phtalates a été bannie ou restreinte dans les produits à destination des enfants en Amérique du Nord et dans de nombreux pays d’Europe en raison de leurs effets sur la santé, notamment sur la reproduction.

    Les chercheurs, qui ont travaillé sur les phtalates pendant des années, ont décidé d’étudier les effets du DINCH et de ses deux principaux métabolites (CHDA cyclohexane-1,2-dicarboxylic acid et MINCH and cyclohexane-1,2-dicarboxylic acid mono isononyl ester), grâce à des expériences en laboratoire sur du tissu adipeux de rat. Les chercheurs avaient d’abord utilisé le DINCH comme témoin car il était censé être sans danger mais ils ont constaté des résultats similaires à ceux obtenus avec les phtalates. Ils ont trouvé que le mode d’action du DINCH était particulièrement similaire à celui d’un type de phtalate appelé DEHP (di-2-ethylhexyl phthalate).

    Les résultats de l’étude montrent qu’un des métabolites (produits de dégradation) du DINCH (MINCH) agit comme un perturbateur métabolique pouvant conduire au surpoids. Le MINCH pourrait aussi interférer avec le système endocrinien chez les mammifères.

    Conseil: évitez les films d'emballage alimentaire, évitez aussi de réchauffer les aliments dans des barquettes et des plastiques, même dits "micro-ondables".

    Les nanoparticules, nouvel ennemi invisible ?

    Les nanoparticules sont des particules de taille extrêmement petite allant de quelques nanomètres à quelques centaines de nanomètres. Leur taille leur confère des propriétés physiques et chimiques particulières. Les nanoparticules existent depuis toujours dans l’environnement, elles sont produites naturellement par exemple par l’activité volcanique. Mais il existe un autre type de nanoparticules, celles que l’homme fabrique, ce sont les nanoparticules de synthèse. Elles sont utilisées dans les cosmétiques, les crèmes solaires, les produits de nettoyage…

    L’industrie agroalimentaire souhaite désormais s’en emparer et explore les applications possibles des nanotechnologies : emballage plastique contenant des nanoparticules de silicate pour augmenter la fraîcheur des produits en maintenant l’oxygène à l’extérieur et en retenant l’humidité, des nanocapteurs permettant de détecter des toxines ou des bactéries nocives, des nanomatériaux aidant le consommateur à détecter des aliments avariés grâce à un changement de couleur de l’emballage et enfin des nanomicelles qui encapsulent les additifs alimentaires.

    Est-ce sans risque? Dans un article paru dans EMBO reports, l’auteur fait le tour de la question en pointant l'absence de réglementation et le manque de données et d’études sur le sujet.

    Malgré les bénéfices que semblent présenter l’utilisation des nanotechnologies dans l’industrie agro-alimentaire, certains émettent des réserves. En effet, des scientifiques estiment qu’il existe déjà suffisamment de preuves pour craindre les effets sur la santé de l’ingestion de nanoparticules. Dora Pereira (UK Medical Research Council Human Nutrition Research) explique "que certaines nanoparticules ne sont pas faciles à digérer, ce qui est particulièrement préjudiciable quand elles sont utilisées pour encapsuler les additifs alimentaires". Elle déplore également que de nombreuses études s’intéressent aux effets des nanoparticules sur les voies respiratoires (par inhalation), moins sur le système digestif (par ingestion).

  • Danges des portables en milieu de santé

    Les téléphones portables sont vecteurs d’entérobactéries résistantes dans des unités de soins intensifs, selon une étude

    Dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue de la qualité, le service stérilisation de l’hôpital La Timone à Marseille ont mesuré leur impact sur l’hygiène des mains du personnel dans la zone de conditionnement. Les prélèvements ont été réalisés en une semaine sur vingt agents utilisant un téléphone portable ou sans fil au cours de leur activité, de manière inattendue, anonyme et randomisée selon deux méthodes: par empreinte sur géloses contacts et par écouvillonnage avec une solution isotonique.

    Les analyses faites par le laboratoire de microbiologie de l’hôpital ont montré une cohérence entre les quantités bactériennes recueillies sur les téléphones portables et celles des mains du personnel. Pour chaque niveau de risque, la quantité moyenne en bactéries du téléphone portable correspond à celle des mains droite et gauche de son utilisateur, ce qui met en évidence une contamination systématique des mains du personnel par l’utilisation du téléphone portable ou sans fil.

    La découverte de germes à proscrire (contamination fécale par Enterobacter cloacae et des Pseudomonas apparentés) vient confirmer l’utilité de l’étude dans l’amélioration continue de la maîtrise de l’environnement.

    Le risque de contamination par le téléphone portable a conduit à son interdiction objective dans la zone de conditionnement. Une enquête prospective doit être faite afin de mesurer l’amélioration de l’hygiène des mains du personnel depuis sa suppression. L’équipe note qu’il serait intéressant d’étudier aussi d’autres objets usuels (lecteur laser, tablette tactile, badge).

    Les contrôles standard d’eaux et de surfaces ont été renforcés pour rechercher d’éventuelles sources de contamination secondaire.

    Pour le téléphone sans fil, un planning de désinfection journalier a été rajouté dans la traçabilité du bio-nettoyage et il est envisagé d’acquérir des housses à usage unique ou de réaliser une protection à l’aide de film plastique de type alimentaire. Voir aussi Téléphones portables: risque de contamination pour les mains sur le site de l’association de victimes des infections nosocomiales.

    Dans un article scientifique, cité par Biohazardous Cell Phones (Worms & Germs Blog) et paru dans l’American Journal of Infection Control (Source Mir Sadat-Ali, Ammar K. Al-Omran, Quamar Azam, Huda Bukari, AlHussain J. Al-Zahrani, Rasha A. Al-Turki, Abdallah S. Al-Omran. Bacterial flora on cell phones of health care providers in a teaching institution. American Journal of Infection Control June 2010 (Vol. 38, Issue 5, Pages 404-405), il y a un autre exemple de contamination des mains par le téléphone portable.

    Les auteurs ont réalisés des prélèvements de téléphones portables auprès de 288 membres du personnel de soins pendant une période de 6 mois.

    43,6% des téléphones contiennent des bactéries de “potentiellement dangereuses“. Il n’y a pas d’éléments apportés sur pourquoi étaient-elles considérées comme “potentiellement dangereuses“ et on peut être aussi surpris de constater que le pourcentage ne soit pas encore plus élevé.

    Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline a été isolé sur 7,3% des téléphones, chez des personnes travaillant dans les salles de soins, les urgences et la salle d’opération.

    31% des personnes ont affirmé essuyer occasionnellement leurs téléphones avec un support imbibé d’alcool. Les personnes qui disent le faire sont significativement moins susceptibles d’avoir des téléphones contaminés.

    NB : D’autres études comme celle-ci avaient déjà rapporté le problème

    Ce travail montre que les téléphones portables pourraient jouer un rôle dans la transmission des infections nosocomiales et communautaires. Dans le cadre de prévention de ces risques, il faut sensibiliser les utilisateurs des téléphones mobiles l’importance du lavage des mains et l’utilisation des solutions hydro-alcoolique pour désinfecter aussi bien les téléphones portables que les mains.

    La question que je me pose quand j’observe des personnes dans la vie quotidienne travailler tout en ayant leur téléphone portable est comment font-elles pour faire correctement deux choses en même temps?

     

  • Quels compléments alimentaires contre la perméabilité intestinale?

    Plusieurs molécules disponibles en compléments alimentaires peuvent favoriser la fonction barrière de l’intestin.

    La muqueuse intestinale joue un rôle important dans la digestion, l’absorption des aliments, mais aussi comme barrière: elle empêche pathogènes et antigènes d’entrer dans l’organisme. Elle est composée de cellules, les entérocytes, "collés" les uns aux autres, grâce à des structures cellulaires, les "jonctions serrées". Ces jonctions serrées limitent l’espace entre deux entérocytes adjacents. Si elles sont défaillantes, l’intestin devient hyperperméable, ce qui favorise différents troubles, comme les maladies auto-immunes.

    Quels compléments pourraient favoriser la fonction barrière de l’intestin et éviter qu’il devienne une vraie passoire?

    La glutamine

    La glutamine est un acide aminé abondant dans les fluides corporels. Elle est importante pour que la barrière intestinale joue son rôle: un manque de glutamine se traduit par la diminution des protéines de la jonction serrée et une perméabilité intestinale augmentée. La complémentation en glutamine peut inverser ces effets.

    Pour connaître le mécanisme moléculaire de ce phénomène, des chercheurs chinois ont utilisé des entérocytes de cochons nouveaux-nés qu’ils ont mis en présence de solutions contenant 0 ou 2 mmol/L de glutamine.

    Par rapport aux témoins, la solution contenant 2 mmol/L de glutamine a stimulé la croissance cellulaire et diminué la perméabilité de 20 à 40 % en 36 à 60 h. La solution de glutamine a aussi augmenté l’abondance de protéines transmembranaires comme l’occludine, la claudine-4, les protéines JAM-A, ZO-1, 2 et 3. Les protéines des jonctions serrées sont localisées au niveau de la membrane des cellules intestinales et permettent de restreindre l’espace entre les entérocytes: c’est ce qui permet de maintenir l’intégrité et la sélectivité de la barrière intestinale. Les dysfonctionnements de ces complexes protéiques sont associés avec l’augmentation de la perméabilité intestinale et le développement de troubles intestinaux. Les jonctions serrées ne sont pas statiques, mais dynamiques; elles sont remodelées en fonction de différents stimuli, dont l’alimentation.

    Par conséquent la glutamine améliore la fonction de barrière intestinale chez les entérocytes en augmentant la quantité de protéines de la jonction serrée et en les dirigeant vers la membrane. Cet effet est modulé par une voie de signalisation (CaMKK2-AMPK). L’absence de calcium dans le milieu ou la présence d’un inhibiteur de CaMKK2 annule l’effet de la glutamine sur la barrière intestinale.

    Les spécialistes conseillent la L-glutamine à raison de 500 à 2000 mg par jour. Il existe des contre-indications, consultez un professionnel de santé.

    Des prébiotiques

    Les prébiotiques sont des sucres impossibles à digérer qui favorisent la croissance des bactéries de l’intestin ; ils peuvent donc modifier la composition de la flore intestinale, qui fait partie du microbiote et joue un rôle important dans l’immunité et le contrôle des allergies.

    Dans une étude sur la prévention des allergies alimentaires, les chercheurs ont testé les effets de l'utilisation de prébiotiques. Pour cela, ils ont administré à des souris en gestation un complément contenant des galacto-oligosaccharides et de l’inuline. Ils ont poursuivi cette complémentation pendant l’allaitement. Trois semaines après le sevrage, les petits ont été exposés à des protéines de blé allergisantes, par voie intrapéritonéale et orale.

    Résultats: le mélange de prébiotiques a modifié la flore intestinale des mères et des souriceaux. Les souriceaux dont les mères avaient eu des prébiotiques réagissaient moins que les autres aux allergènes. La complémentation en prébiotiques a également diminué la perméabilité intestinale des petits.

    On trouve des prébiotiques en pharmacies, magasins diététiques et sur Internet. Les prébiotiques peuvent être déconseillés aux personnes qui souffrent de côlon irritable (dans ce cas, il faut leur préférer les probiotiques).

    Des oméga-3 et des huiles de poisson

    Ici, les chercheurs ont nourri des souris avec de la graisse de porc (saindoux) ou de l'huile de poisson pendant 11 semaines et ont suivi leur évolution métabolique. Dans un premier temps, ils voulaient voir comment l'alimentation influençait la composition de la flore intestinale.

    Résultats: la consommation de saindoux a favorisé la croissance de bactéries du genre Bilophila. Celles-ci ont été liées à l'inflammation de l'intestin. A l'inverse, le régime riche en huiles de poisson a augmenté la présence de la bactérie Akkemansia muciniphila, qui est connue pour réduire la prise de poids et améliorer le métabolisme du glucose chez la souris. Les différences entre les deux groupes de souris peuvent être en partie attribués à la composition du microbiote.

    Dans la deuxième partie de l'étude, les chercheurs ont procédé à des transferts de microbiote pour savoir si les micro-organismes du régime à l'huile de poisson pouvaient améliorer la santé des souris nourries au saindoux et vice-versa. Les souris qui ont reçu les microbiotes de souris nourries au saindoux ont augmenté leur adiposité et leur inflammation. En revanche, le transfert de microbiote de souris nourries aux huiles de poisson a calmé l'inflammation induite par la graisse de porc. Les résultats semblent donc confirmer des recherches précédentes indiquant que les bactéries Akkermansia muciniphila favorisent la santé.

    Akkermansia muciniphila réduit l'infiltration des macrophages du tissu adipeux blanc et améliore la fonction de barrière de l'intestin.

    Les oméga-3 sont issus de l'huile de poisson ou de source végétale (pour les végétariens). Les spécialistes conseillent 500 mg à 2000 mg par jour.

    Sources

    Wang B, Wu Z, Ji Y, Sun K, Dai Z, Wu G. l-Glutamine Enhances Tight Junction Integrity by Activating CaMK Kinase 2-AMP-Activated Protein Kinase Signaling in Intestinal Porcine Epithelial Cells. J Nutr. 2016 Mar;146(3):501-8. doi: 10.3945/jn.115.224857.

    Bouchaud G, Castan L, Chesné J, Braza F, Aubert P, Neunlist M, Magnan A, Bodinier M. Maternal exposure to GOS/inulin mixture prevents food allergies and promotes tolerance in offspring in mice. Allergy. 2015 Oct 1. doi: 10.1111/all.12777.

    Robert Caesar, Valentina Tremaroli, Petia Kovatcheva-Datchary, Patrice D. Cani, Fredrik Bäckhed, Crosstalk between Gut Microbiota and Dietary Lipids Aggravates WAT Inflammation through TLR Signaling, Cell Metabolism, 27 août 2015, ISSN 1550-4131. DOI: 10.1016/j.cmet.2015.07.026

  • Plus on apprends, plus on a envie d'apprendre....

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  •  L’UE recommande de remplacer les graisses trans

    Selon un rapport de l’Union Européenne, l’huile de palme serait bénéfique pour la santé des Européens.

    Le mois dernier, le service de recherche du Parlement européen a publié une contribution qui pourrait enrichir le débat sur les graisses trans. En lisant ce document de huit pages, disponible sur le site internet de l’institution européenne, chacun peut comprendre ce que sont les graisses trans et le problème qu’elles représentent aujourd’hui en termes de santé publique.

    Trois enseignements essentiels sont mis en lumière dans ce rapport. Il existe un consensus sur la dangerosité des graisses trans pour la santé. Elles peuvent être facilement remplacées par des substituts naturels et accessibles comme l’huile de palme. Les mesures prises par l’Union Européenne pour réguler l’utilisation des graisses trans doivent être plus contraignantes.

    Les auteurs du document montrent qu’à ce sujet, la communauté scientifique toute entière est parvenue à un consensus: issues de l’hydrogénation partielle d’huiles fluides, les graisses trans industrielles augmentent significativement le risque de maladies cardiovasculaires, d’obésité et de diabète de type 2. Ils soutiennent également que nous gagnerions collectivement à promouvoir la limitation de leur consommation – voire leur interdiction complète – au profit de graisses de substitution comme certaines huiles insaturées transformées, de graisses animales comme le beurre, et bien évidemment les huiles végétales naturellement saturées comme l’huile de palme ou de coco. Comme l’ont souligné les auteurs du rapport, de nombreux pays à travers le monde utilisent déjà l’huile de palme comme un substitut naturel aux graisses trans.

    Les acides gras trans ciblés par les organisations du monde entier

    S’il est une vérité généralement admise, c’est que les acides gras trans sont un danger sanitaire dont il faut se prémunir. En effet, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité en Europe et l’OMS alerte qu’une consommation de l’ordre de 2% des apports quotidiens en énergie augmente de 23% le risque d’un accident cardiovasculaire. En réponse, une poignée d’organisations de santé publique, ont pris la résolution d’agir. En 2015, la Food and Drug Administration américaine a publié une décision qui stipulait que les acides gras trans n’étaient plus généralement reconnus sûrs pour la consommation humaine. Le Danemark a été le premier pays membre de l’UE, dès 2003, à déclarer que la quantité de graisse trans dans un produit ne pouvait excéder 2% du total des graisses. La question est la suivante: pourquoi ces pionniers n’ont-ils pas été suivis par d’autres pays?

    Pourquoi trouvons-nous donc encore ces graisses dans nos produits alimentaires?

    La réponse est incertaine. Ce qui est certain, c’est que les graisses trans ont été amenées dans les années 1950 comme une alternative aux graisses animales. On croyait alors que leur concentration en graisses saturées les rendait moins bonnes pour la santé. Une erreur d’appréhension qui a conduit à une baisse de la consommation de graisses saturées et à une hausse de la consommation des graisses trans. Rétrospectivement, quelle ironie! Mais les propriétés fonctionnelles des huiles partiellement hydrogénées les ont rendues fort populaires auprès des agro-industriels. Et comme le souligne le rapport du Parlement Européen, toutes les graisses ne peuvent adéquatement les remplacer.

    Des alternatives saines à privilégier

    Avec des résultats aussi probants que ceux observés au Danemark, où une étude récente a montré que la santé cardiovasculaire s’est améliorée plus vite après les mesures prises contre les graisses trans que la moyenne des pays de l’OCDE, l’Europe souhaite prendre le taureau par les cornes. Depuis une dizaine d’années, plusieurs pays européens ont opté pour une limitation de l’utilisation des huiles partiellement hydrogénées, favorisant un retour aux graisses saines et naturelles. Parmi celles-ci l’huile de palme – bien que souvent décriée par les médias – est un choix tout à fait rationnel. Naturellement solide à température ambiante, elle ne nécessite aucune manipulation ou hydrogénation pour être utilisable par l’industrie. Ses propriétés fonctionnelles lui confèrent un avantage certain sur d’autres huiles moins saturées, qui doivent être transformées. De plus, elle ne contient absolument aucun OGM.

    Par ailleurs, et c’est sans doute l’aspect le plus important, tout effort permettant la diminution (voire l’élimination) de la consommation des graisses trans est un pas dans le bon sens. Plusieurs études très sérieuses ont su montrer que leur remplacement par des acides gras saturés ou insaturés dans l’alimentation humaine représentait un progrès significatif.

    Quant au débat toujours actif au sujet de l’impact des acides gras saturés sur la santé, qui oppose un dogme vieux de 50 ans à des dizaines d’études qui le contredisent, seule une certitude persiste: contrairement aux graisses saturées, les graisses trans sont unanimement reconnues comme dangereuses. Le rapport du Parlement européen démontre qu’il est maintenant temps d’agir, passer de la parole aux actes.

    (*)Anne-Laure Meunier est diététicienne-nutritionniste.

    En savoir plus sur https://www.contrepoints.org