Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La Belle Paule, une fille de chez nous

 

Paule de Viguier, dite la Belle Paule (1518-1610) était une dame toulousaine du XVIe siècle connue pour sa beauté, La Belle Paule à sa fenêtre a été immortalisée par un tableau d'Henri Rachou dans la Salle des Illustres du Capitole.

D’après un ancien proverbe toulousain, la ville rose pouvait se flatter de posséder quatre merveilles : “La belle Paule”, Saint Sernin, Le Bazacle et Matalin (illustre joueur de violon). Mais qui était vraiment “la belle Paule?

Paule de Viguier naquit en 1518 dans une famille de notables d’origine anglo-normande. La grande pureté de ses traits et sa blondeur la firent très tôt remarquer dans une ville dont la plupart des enfants étaient bruns et de type méditerranéen.

Lors de l'entrée à Toulouse de François Ier en 1533, les Capitouls organisèrent de grandes et coûteuses festivités. Pour remettre les clefs de la ville, une jeune fille de quinze ans, nommée Paule de Viguier, fut choisie.

Elle fut choisie pour accueillir François Ier qui passait par Toulouse. Marchant à sa rencontre à la tête d’un cortège de notabilités, elle passa sous les nombreux arcs de triomphe dressés dans les rues et remit au roi les clefs de la ville.

Coiffée d’une couronne de roses, vêtue d’une robe blanche, elle fit une forte impression sur le monarque, qui, comme chacun sait, était amateur de jolies femmes. Il demanda à son entourage qui était cette gracieuse apparition et laissa échapper cette phrase "Ah, la belle Paule". L’expression fit fortune et elle resta ainsi désignée par les Toulousains. Mais sa vertu ne le cédait en rien à sa beauté et François Ier dut, dit-on, se contenter de cette appréciation toute visuelle.

La “belle Paule” eut, bien sûr, une nuée de soupirants. Mais son cœur battait pour un seul, nommé Philippe de Fontenille, un jeune et séduisant chevalier. Las, son père avait décidé de l’unir à un riche parlementaire, le sire de Baynaguet, et en ce temps-là, les ordres paternels ne se discutaient pas. Elle devint donc Mme de Baynaguet dans l’église du couvent des Grands Augustins, devant l’élite de la société toulousaine.

Ce mari imposé, au demeurant parfait honnête homme, eut le bon goût de mourir après quelques années, et sa veuve, désormais libre et riche, put retrouver ses premières amours et devenir baronne de Fontenille.

Elle eut un fils, ce qui n’altéra en rien sa beauté et, férue d’art et de poésie, accueillit dans sa maison les artistes et les poètes. Elle vécut dès lors une existence paisible troublée seulement par la mort de ce fils, qui lui inspira des lignes pathétiques. En 1563, Charles IX et Catherine de Medicis lui rendirent visite et la reine mère confia que "sa beauté était au-dessus de sa réputation".

On dit que, plus tard, les édiles toulousains lui demandèrent de paraître à son balcon deux fois par semaine pour que le peuple puisse l’admirer librement. Elle mourut en 1610, toujours aussi belle (ou presque) de l’avis général. À sa mort, elle fut inhumée dans le caveau de l’église des Cordeliers de Toulouse, qui avait la réputation de conserver les corps sans corruption. On visita pendant longtemps le caveau comme une curiosité.

La Belle Paule ne semble pas avoir suscité le même enthousiasme que de son vivant. Les femmes n’avaient pas le droit d’entrer dans le caveau (du moins de leur vivant): des dames désirant vivement voir le corps de la Belle Paule, elles obtinrent que le cadavre soit remonté à l’extérieur, ce qui fut fait, mais à l’instant où le corps voyait la lumière du jour, la peau et la chair tombèrent immédiatement en poussière, ne laissant qu’un squelette.

Son parent Gabriel de Minut publia sur elle un ouvrage intitulé “La Paulegraphie” dans lequel il donne une description très intime de tous les avantages physiques de la belle Paule. Les mauvaises langues se demandèrent comment il pouvait connaître de pareils détails, mais sans doute avait-il beaucoup d’imagination? Paule de Viguier est restée dans l’imaginaire toulousain un symbole de perfection.

"Adieu Paule la belle en éternel adieu.

Le seul espoir que j’aie de te voir est qu’un jour

Ayant quitté du tout ce terrestre séjour

Nous nous rencontrerons là-haut avec Dieu".

Son surnom serait à l'origine du nom La Belle Poule attribué à plusieurs navires.

 

 

Les commentaires sont fermés.