Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quel est l'intérêt nutritionnel des champignons ?

Une poêlée de cèpes ou une omelette aux morilles ont d'autres avantages que celui de ravir nos papilles...

Certains champignons auraient même des propriétés anti-cancer...

Certains champignons ont un effet anti-cancer

VRAI

Selon le docteur Sheldon Hendler (Université de Californie, San Diego), "les chercheurs s’intéressent aux propriétés de deux champignons asiatiques: le shiitake (Lentinus edodes) et le rei-shi (Ganoderma lucidium). Le premier possède des effets anti-tumeurs, anti-viraux et immuno-stimulateurs, probablement liés à la présence d’un polysaccharide, le lentinan. Cette substance augmente les productions d’interleukine-1 et d’interféron. Le shiitake peut aussi diminuer le cholestérol et la tension artérielle.

Quant au rei-shi, il contient un autre polysaccharide qui augmente la production de cellules-T et exacerbe l’activité des macrophages. Le rei-shi a été utilisé avec succès dans le traitement d’hépatites virales. Il possède aussi une action anti-histaminique. "Au goût, ces deux champignons n’ont absolument rien d’un médicament: ils sont délicieux, pauvres en calories, mais un peu chers.

Dès lors qu’il est comestible, un champignon ne peut être toxique

FAUX

Pour le professeur Noël Arpin (Université de Lyon), "les champignons métabolisent très vite. Ils pompent littéralement tout ce qu’ils trouvent. Ainsi, ce sont de bons indicateurs de la pollution radiochimique: on a pu constater une accumulation de strontium dans les champignons après le passage du nuage de Techernobyl. De la même manière, on retrouve fidèlement dans les champignons tous les oligo-éléments contenus dans le compost. Si celui-ci est de mauvaise qualité, s’il renferme des métaux lourds toxiques, le champignon se fait le véhicule de ces substances toxiques dans l’organisme. "Pour ces raisons, il est déconseillé de ramasser des champignons situés près des routes, zones industrielles, cours d’eau pollués...

Les champignons n’ont pas de valeur nutritionnelle

FAUX

"Le champignon a peu d’intérêt, car il est pauvre en protéines et en graisses. Les parois sont composées de chitine, dont les effets physiologiques sont inconnus. La concentration de vitamines est faible. Le rôle des champignons dans l’alimentation est limité à leur contribution gustative, "juge le docteur David Southgate de l’Institute of Food Research Laboratory (Norwich, Royaume-Uni).

Un point de vue qui n’est pas partagé par le professeur Noël Arpin. Celui-ci souligne que les champignons sont caractérisés par une forte teneur en glucides, dont glucane, qu’on peut apparenter aux fibres. Les champignons apportent des minéraux (à hauteur de 10% de la matière sèche) et surtout du potassium, qui participe activement à la protection contre l’hypertension artérielle. (Voir tableau).

Les champignons colorés sont aussi une source importante de caroténoïdes, ces pigments qui s’opposent à l’oxydation cellulaire due aux radicaux libres. L’un de ces pigments, la canthaxanthine s’oppose à l’initiation des cancers. Dans les expérimentations animales, l’administration de canthaxanthine entraîne une diminution de 65% de la fréquence des tumeurs. Les champignons constituent un légume à part entière, qui peut être introduit dans les régimes amaigrissants et hypolipidiques.

Les champignons font progresser les sciences de la nutrition et de la médecine

VRAI

Chacun sait la contribution de certaines moisissures (Penicillum glaucum) à la découverte et au développement des antibiotiques. "Les champignons sont caractérisés par une extrême diversité. Au cours de l’évolution, ces organismes ont fabriqué des molécules finement adaptées à leurs cibles, propres à neutraliser bactéries ou les prédateurs.

Ils synthétisent des hormones, des alcaloïdes, des antibiotiques, dont on n’a identifié qu’une infime partie. “Cette grande diversité biochimique sera de plus en plus exploitée par l’homme", indique le professeur Arpin.

De telles découvertes sont déjà mises à profit par l’industrie pharmaceutique: certains champignons servent ainsi de réceptacles pour développer des gènes étrangers. L’industrie agro-alimentaire exploite aussi le potentiel des champignons, comme bio-insecticides par exemple.

 

Les comestibles

  • Amanite des Césars
    (Oronge) vraie
  • Amanite à étui (Grisette)
  • Amanite rougeâtre (Golmelle)
  • Armillaire de miel
  • Bolet bai brun
  • Bolet comestible
    (Cèpe de Bordeaux)
  • Bolet jaune
  • Bolet raboteux
  • Bolet tête de nègre
  • Champignon de couche
  • Chanterelle comestible (Girolle)
  • Chanterelle orangée
    (fausse Girolle)
  • Clavaire jaune
  • Clitocybe entonnoir
  • Coprin à chevelure
  • Coulemelle
  • Craterelle corne d’abondance
  • Entolome en bouclier
  • Helvelle crépue
  • Hydne bosselé
  • Hydne imbriqué
  • Lactaire délicieux
    (Sanguin)
  • Lactaire taché
  • Langue ou foie de boeuf
  • Morille blanche
  • Morille conique
  • Morille noire
  • Morille à pied ridé
  • Mousseron
  • Pezize en coupe
  • Pezize vésiculeuse
  • Pholiote ridé
  • Pleurotte huître
  • Pleurotte conque
  • Plutée couleur de cerf
  • Psaliotte boule-de-neige
  • Russule bleu jaunâtre
    (Charbonnier)
  • Russule jolie
  • Russule verdoyante
  • Souchette
  • Truffe

 

Des champignons magiques aux médicaments de pointe

L’amanite tue-mouches (Amanita muscaria) est un champignon toxique très répandu en Europe et sur le continent américain. Il est traditionnellement utilisé par les chamans des tribus indiennes du Nord-ouest des Etats-Unis pour entrer en contact avec les esprits. Mastiqué ou consommé en extrait, il entraîne excitation, hallucinations, et augmentation de la libido. Ces effets sont dus à une substance, le muscimol, dont un analogue, le THIP est étudié pour son activité analgésique, proche de la morphine.

L’ergot de seigle est un champignon parasite des céréales, dont la consommation fit de terribles ravages au Moyen-Age. Les victimes du "Feu sacré" périssaient de gangrène. Les plus chanceux étaient estropiés à vie. L’ergot contient des alcaloïdes dérivés de l’acide lysergique qui provoquent une contraction des fibres lisses réglant le calibre des vaisseaux (vasoconstriction). Cette contraction peut-être intense et provoquer une brusque diminution de l’irrigation des tissus, entraînant une gangrène.

Par hydrogénation, les alcaloïdes de l’ergot perdent ces propriétés, et acquièrent des effets vasodilatateurs. Ils sont aujourd’hui utilisés pour traiter hypertension, migraine et troubles du système nerveux à l’instar de la dihydroergotoxine.

L’acide lysergique de l’ergot de seigle a été utilisé par deux chimistes des laboratoires suisses Sandoz - Stoll et Hofmann - pour donner naissance dès les années 30, à une série de 27 corps de synthèse. Le vingt-cinquième vit le jour en 1938. Il s’agissait du diéthylamide de l’acide D-lysergique, ou... LSD 25.

Parce qu’ils avaient l’habitude de ramener en Suisse un peu de la terre de leur lieu de villégiature, les chimistes des laboratoires Sandoz furent un jour amenés à se pencher sur la découverte d’un des leurs, de retour du plateau de Hardangger, en Norvège.

Le champignon en question, Tolypocladium Inflatum contenait un antibiotique faiblement actif. Mais cette molécule devait se révéler capable de déprimer de manière impressionnante le système immunitaire de la souris par une action sur les cellules-T. Dans les années 1980, sa structure était établie. Elle devait donner naissance à la ciclosporine, un médicament de premier plan pour minimiser les phénomènes de rejet après une greffe.

Source : J-M. Pelt : Drogues et plantes magiques, Fayard 1983. Noël Arpin

 

Composition nutritionnelle moyenne

pour 100 g de champignons

 

Apport énergétique

25 à 40 kcal

Eau

90 g

Protides

2 à 4 g

Lipides

0,3 à 0,7 g

Glucides

3 à 6 g

Calcium

5 à 7 mg

Phosphore

100 à 120 mg

Potassium

300 à 500 mg

Magnésium

8 à 15 mg

Sodium

5 à 20 mg

Vitamine C

4 à 9 mg

Vitamine B1

0,02 à 0,10 mg

Vitamine B2

0,25 à 0,50 mg

Vitamine B3

5 à 8 mg

Vitamine B5

2 mg


Pour en savoir plus :

Société mycologique de France, 18 rue de l’Ermitage, 75020 Paris.

Les commentaires sont fermés.