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Histoire - Page 45

  • Au Capitole de Toulouse, Salle des illustres

    Salle des illustres, je trouve cette dénomination romantique, pas vous?

    Dans les écoles communales, autrefois à Toulouse, les gosses allaient visiter le Capitole… je ne sais pas trop si cela se fait encore…..

    Il faut dire que la culture, si elle n'est pas de gauche, ne peut plus exister en France.

    Montrer à certains gosses, que les français, autrefois décapitaient les traîtres ou guillotinaient à tout va pendant la Révolution, ça doit les faire ricaner pas mal…

    Surtout si tout un tas de conn…. ont pris les rennes dans certaines entreprises d'état…

    Uniquement  des artistes de l'école de Toulouse

    En 1892, le maire de la ville Camille Ournac décide la création d'une immense galerie décorée par les artistes toulousains. L'Etat, qui assure la moitié des frais de rénovation, et la mairie, se disputent sur la liste des peintres qui participeront à l'ouvrage. Celle-ci est fixée le 20 janvier 1892, et le choix de la mairie de ne prendre que des artistes de l'école de Toulouse est retenu. La salle est ornée des œuvres de Jean-Paul Laurens, Benjamin-Constant, Jean-André Rixens, Paul J. Gervais, Édouard Debat-Ponsan, Henri Rachou Paul Pujol et Henri Martin. Elle sert aujourd'hui de salle de réception pour les hôtes de marque de la ville de Toulouse et pour les mariés. Lors de la reconstruction en 1892, on y a installé une carcasse métallique hourdée en ciment avec des arcs-doubleaux sans rôle porteur mais qui servent à diminuer l'effet de renflement de la partie centrale.

    La plupart des colonnes sont en stuc et peintes en faux marbre, décorées par les peintres Faure et Monlong. Des insectes et des canetons sont aussi représentés de façon impromptue; les murs sont peints et remaniés par Paul Pujol qui s'est inspiré de la galerie du palais Farnèse de Rome. On peut citer quelques tableaux comme “La défense de Toulouse contre Simon de Montfort“ de Jean-Paul Laurens et “L'entrée à Toulouse du pape Urbain II“ de Benjamin Constant". Cette salle est consacrée à la gloire de Toulouse tel qu'imaginé en 1900.

    Toulouse, toulousain, Occitanie, recettes, cuisine, gastronomie

     

     

     

     

     

     

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  • Henri II de Montmorency, exécuté à Toulouse:

     né le 30 avril 1595 au château de Chantilly, exécuté à Toulouse le 30 octobre 1632, fils d’Henri Ier de Montmorency.

    Il est filleul du roi de France Henri IV, amiral de France à 17 ans, vice-roi de la Nouvelle-France et gouverneur du Languedoc. Il est l’époux de Marie-Félicie des Ursins. Au début du XVIe siècle, la Maison de Montmorency était la famille la plus puissante du Royaume. Cependant les guerres de religion ont affaibli les ducs de Montmorency, partagés entre les deux camps et ont permis l'ascension des Guise, rivaux des Montmorency. Henri II de Montmorency hérite néanmoins de ses prédécesseurs un grand nombre de titres, de domaines et de châteaux (dont les châteaux d'Écouen et de la Grange-des-Près à Pézenas).

    Il participe aux guerres contre les protestants, et bat la flotte de Benjamin de Rohan, duc de Soubise devant La Rochelle en 1625. Maréchal de France en 1630, il intrigue avec Gaston d'Orléans, frère du roi, contre le cardinal de Richelieu. Condamné à mort pour crime de lèse-majesté, il est exécuté à Toulouse le 30 octobre 1632 (une plaque commémorative est visible dans la cour de la mairie de Toulouse, place du Capitole). Ses biens confisqués passent à la maison de Condé. Avec lui s’éteint la branche aînée des Montmorency.

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    Quand on passe sur la plaque et que l'on connait l'histoire, on frémit quelque peu!

     

    La mort du duc de Montmorency, l’un des seigneurs les plus considérables de son temps, est un signe de l’affirmation du pouvoir royal sur la noblesse et sonne la fin de la féodalité. Les précédents Ducs de Montmorency avaient en effet été extrêmement puissants : Maréchaux, Connétables, Grands maîtres de France, gouverneurs de différentes provinces… Anne de Montmorency possédait 600 places fortes, dont Chantilly et Écouen.

    Le Roi Louis XIII en personne fait le déplacement pour punir les révoltés et réglemente la tenue des États. Ils se réunissent désormais la plupart du temps à Montpellier. Ils ne peuvent plus désormais discuter de l’impôt.

    A suivre: la bataille de Castelnaudary

  • Roquefort et sa recette d'été

    Chose promise, chose due. Le Roquefort est à mon avis le meilleur fromage au monde. Parce qu'il était le préféré de mon papa (on a presque toujours un souvenir inouï de son enfance avec papa) et parce qu'il est -pour moi- mon ancrage viscéral dans le terroir toulousain comme le confit, le foie gras et le cassoulet.

    Le lieu, l'histoire

    C’est au sein d’un immense éboulis rocheux en bordure des Grands Causses, sous le plateau du Combalou, que les caves de Roquefort ont été aménagées. L’air humide, provenant des entrailles de la montagne, y pénètre par de longues failles appelées "fleurines". C’est ici que s’accomplit un miracle de la nature qui donnera au Roquefort sa saveur incomparable.

    Si l’affinage se fait uniquement à Roquefort, le lait nécessaire à la production du fromage est collecté dans une zone s’étendant sur le département de l’Aveyron et les départements limitrophes.

    Les caves de Roquefort sont situées au cœur des effondrements du plateau du Combalou sur la commune de Roquefort-sur-Soulzon et comportent des failles ou fleurines, indispensables à la ventilation naturelle des caves et au bon affinage du fromage de Roquefort.

    Les origines sont assez floues. Toutefois, un premier témoignage écrit datant du XIème siècle a été retrouvé : une donation au monastère de Conques mentionnait, parmi les revenus, deux fromages à fournir par chacune des caves de Roquefort.

    Dès le VIIIe siècle, le Roquefort est cité dans de nombreux actes, donations, rentes et autres, Charlemagne en avait même fait son fromage favori.

    Il faut attendre 1070 et le temps des Carolingiens pour voir apparaître la première mention Roquefort dans les textes. A la fin du Moyen-Age, le Roquefort entame sa conquête des plaines méridionales (Toulouse, Marseille, Montpellier).

    En 1411, une Charte de Charles VI reconnaît la nécessité vitale de défendre le Roquefort "en un pays où ne pousse ni pied de vigne, ni grain de blé". Charles VI confère aux habitants de Roquefort le monopole de l’affinage et fait des caves un lieu protégé.et en 1666, un arrêt du Parlement de Toulouse concède aux habitants de Roquefort " le monopole de l’affinage du fromage tel qu’il est pratiqué de temps immémorial dans les grottes dudit village".

    L’arrêt du parlement de Toulouse en 1666 punit les marchands de faux Roquefort. Au siècle des lumières, Diderot décerne au Roquefort le titre de roi des fromages. Malgré la Révolution, les privilèges accordés à Roquefort sont maintenus par la Convention qui décide que " ne sera Roquefort que ce qui sortira des caves de Roquefort".

     Au XIXème siècle, de nombreux rapports d’ambassadeurs et de consuls signalent que le Roquefort participe au même titre que le Champagne, à la réputation de la France aux Etats-Unis.

    Le XXème siècle porte le Roquefort vers une notoriété internationale. En 1925, Roquefort est le premier fromage reconnu Appellation d’Origine. En 1951, la Convention Internationale de Stresa, confirme l’Appellation d’Origine Roquefort au niveau international. A ce jour, l’appellation Roquefort bénéficie d’une reconnaissance européenne en tant qu’Appellation d’Origine Protégée, et d’une définition précise des conditions de production à travers les décrets d’appellation du 22 janvier 2001 et du 17 mai 2005.

    La distribution de fromage parvient ensuite à se développer grâce notamment à l’amélioration des transports. Les caves sont agrandies et dotées d’étages pour accroître la capacité d’affinage. On voit apparaître les premières dynasties de fromagers. En 1800, 250 tonnes de Roquefort étaient vendues et ce chiffre s’envole jusqu’à 800 tonnes en 1830.

    Le Roquefort, fabriqué exclusivement à partir de lait de brebis, cru et entier, est un fromage à pâte persillée, en forme de cylindre d’une dizaine de centimètres d’épaisseur et dont le poids varie entre 2,5 et 2,9 kg. Il contient au moins 52 % de matière grasse et se présente dans un emballage de papier d’aluminium portant l’appellation "Roquefort", accompagnée du sigle " AOC " et de la marque confédérale de la "Brebis Rouge".

    Cahier des charges

    Le lait cru et entier provient de brebis de race Lacaune, élevées traditionnellement avec une alimentation à base d’herbe, de fourrages et de céréales provenant au moins à 75% de l’aire géographique de production.

    La durée d’affinage est de 3 mois minimum (dont 14 jours au moins à nu dans les caves naturelles de Roquefort).

    Zone de production : départements de l’Aude, de l’Aveyron, du Gard, de l’Hérault, de la Lozère, du Tarn.

    Fabrication

    La fabrication du Roquefort s’effectue dans le respect des traditions : le lait est d’abord chauffé et caillé à l’aide de présure, puis l’ensemencement au Penicillium s’effectue soit au moment de l’emprésurage, soit à la mise en moules, après découpage et brassage du caillé. Le fromage est retourné cinq fois par jour au cours de l’égouttage. Après le salage, effectué avec du gros sel marin, les pains sont transportés à Roquefort pour y être affinés.

    La phase d’affinage en caves ventilées naturellement est complétée par une maturation à basse température. Une fois placé et étiqueté, le Roquefort peut évoluer et s’affiner en toute quiétude. Cela, grâce aux actions des agents d’affinage (Penicillium roqueforti, bactéries lactiques et présure), qui sont modulés par le sel, l’air ambiant et le piquage. Ce dernier permet de libérer le gaz carbonique en tout début de fabrication et d’oxygéner le cœur de la pâte, favorisant le développement du Penicillium roqueforti. Ces facteurs permettent à la pâte de s’affiner progressivement, au sel de fondre et de se diffuser pour atteindre le cœur du fromage au bout de trois mois, et au Penicillium roqueforti de se développer dans les cavités.

    Le roquefort ne peut être vendu avant 3 mois d’âge.

    Choix et dégustation

    À l’œil: pâte veinée de bleu ou vert uniformément.

    Au toucher : pâte onctueuse et bien liée.

    Au nez: bouquet très particulier, avec une légère odeur de moisissure.

    Au goût: saveur à la fois fine et prononcée.

    Le Roquefort ne doit pas connaître d’importantes variations de températures. Le morceau destiné au plateau de fromages sera chambré, comme un grand vin, une heure au moins avant le repas. Le Roquefort entre aussi dans des préparations culinaires : canapés, salades, soufflés, feuilletés...

    Il s’accompagne harmonieusement de vins liquoreux, Sauternes, Jurançon ou de vins doux naturels, Maury, Rivesaltes (c'est mon choix premier ou bien avec un Cahors bien tanin) ou Porto.

    Une anecdote:

     Les caves de Roquefort ont le taux de remplissage le plus faible de France ! En effet, comme tous les bleus en affinage, le Roquefort produit beaucoup de calories et peut prendre plusieurs degrés par jour, c’est la raison pour laquelle les fromages sont placés sur des travées et séparés afin que les calories soient évacuées naturellement, par ventilation.

    Endives crues au Roquefort

    Pour 4 personnes: 250 g de Roquefort (si vous achetez un fromage dont le papier alu est noir, vous avez tout compris!)

    1 endive au moins par personne – plus ou moins 125 g de beurre - 125 g d'amandes ou de noix

    Pour commencez, retirez les feuilles abîmées. Lavez et coupez les endives dans le sens de la longueur et enlevez le cœur. A la place du cœur, mettre un mélange bien homogène fait de fromage de Roquefort et de beurre bien frais, malaxés.

     Dans cette farce, piquez aussi quelques amandes ou noix. Vous pouvez arroser d'un minuscule filet d'huile de noix…

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    et, avant d'être si bon, qu'il est beau!

     

  • Contes, légendes ou Histoire de Toulouse

    Reine Pédauque dite

    Reine aux pieds d’oison de Toulouse, capitale du royaume wisigoth

    Les récits populaires ne manquent pas à Toulouse. La poésie y coule à pleins bords; on y reconnaît la patrie bien-aimée des troubadours et des jongleurs. Parmi ces récits, il en est un qui a été brodé de cent façons: c’est la légende de la reine Pédauque, la reine aux pieds d’oison, fille d’un prince païen, que saint Saturnin convertit à la foi, et qui mourut victime de la colère de son père.

    On la nomme Pédauque, soit parce qu’elle aimait beaucoup les plaisirs du bain, soit parce qu’elle était d’une haute sagesse. Les pieds d’oie sont ici un symbole. Quoi qu’il en soit, il existait des restes de bains que l’on nommait les Bains de la Reine. Un aqueduc, dont on pouvait voir les ruines jusqu’en 1834, portait aussi le nom de Pont de la reine Pédauque.

    Les premiers textes anciens qui l'évoquent, à l'époque de la Renaissance, font état d'une "fille de Marcellus, cinquième roi de Toulouse, nommée Austris". Selon Nicolas Bertrand (de Tolosanum Gestis publié en 1515)3, Austris était pleine de douceur, de modestie et de bonté. "Dieu ne voulut pas qu'une créature aussi vertueuse embrassât le culte païen, aussi lui envoya-t-il une lèpre hideuse".

    Cachant sa maladie, Austris se tourna vers l'enseignement des saints Saturnin, Martial et Antonin d'Apamée (ou Antonin de Pamiers). Baptisée, elle guérit, mais cacha aussi sa guérison. Bertrand raconte que le roi son père lui fit construire au quartier dit la Peyralade, un magnifique palais dont une salle, dite bains de la reine, était directement approvisionnée en eau par un aqueduc. Le personnage de la reine Pédauque était semble-t-il connu des Toulousains depuis très longtemps, en ce début du XVIe siècle.

    Ce souvenir ne date pas d’hier. Rabelais dit, en parlant de personnes aux larges pieds, qu’elles étaient "pattées comme des oies, et, comme jadis à Toulouse, portait les pieds la reine Pédauque".

    Antoine Noguier, un autre historien toulousain, ajoute aux récits de son prédécesseur une description des bains de la reine Pédauque. Il raconte que le roi Marcellus capta une source dans l'actuel quartier Saint-Cyprien, puis fit bâtir un aqueduc pour amener ses eaux jusqu'à son palais. Il conclut en disant que Marcellus et Austris, qui est probablement la régine Pedauco, sont des personnages mythiques. Aucun Marcellus ne figure parmi les rois wisigoths de Toulouse, mais il pourrait être antérieur à leur arrivée (la chronologie est extrêmement douteuse, les trois saints cités n'étant pas contemporains). La source et l'aqueduc, aujourd'hui disparus, sont bien connus: l'aqueduc de Lardenne et le Pont Aqueduc ou Pont-Vieux. Un ensemble hydraulique (captage de sources et thermes), non loin du trajet de l'aqueduc, mais vraisemblablement indépendant, dont des vestiges subsistèrent jusqu'en 1834, s'appelait les "bains de la Régine", et plus tard "bains de la Régine Pédauque " (banhs de la regina Pedauca). Le nom gagna l'ensemble du dispositif : on parla alors de l'aqueduc de la reine Pédauque, et le pont-aqueduc qui traversait la Garonne devint le pont de la Reine Pédauque.

    Eutrapel dit dans ses contes, publiés par La Herissaye, que de son temps on jurait à Toulouse par la quenouille de la reine Pédauque. Les savants se sont exercés avec acharnement sur cette reine, peu connue dans l’histoire, comme le roi d’Yvetot. Les ruines qui portaient son nom, et dont l’origine est évidemment romaine, ont donné lieu à mille conjectures et à mille dissertations. On en vint à gravement discuter sur l’existence de la reine Pédauque, et ces débats ne furent pas ce qu’il y a de moins curieux dans ce souvenir du peuple.

    Selon Renée Mussot-Goulard, Pédauque est une princesse wisigothe, de la dynastie des Balthes, fille d'Alaric Ier, sœur du roi des Wisigoths Wallia et de la princesse Pélagie (femme du Comte Boniface puis d'Aetius). Elle est l'épouse de Théodoric Ier, roi des Wisigoths et lui donne deux fils Thorismond et Théodoric II, à leur tour rois des Wisigoths.

    Il faut reconnaître dans le roi Marcellus des textes anciens, une allusion au dieu Mars qui est une constante des fondements de la royauté tervinge et que l'on retrouve jusque dans les champs des guerriers. Il s'agirait donc d'une allusion au roi Alaric Ier, identifié à Mars. Même si tous les rois balthes seront qualifiés par les chroniqueurs contemporains, de Mars, comme Euric par Sidoine Apollinaire.

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  • Les 4 aliments de ma survie

    Chose promise, chose due. Le Roquefort est à mon avis le meilleur fromage au monde. Parce qu'il était le préféré de mon papa (on a presque toujours un souvenir inouï de son enfance avec papa) et parce qu'il est -pour moi- mon ancrage viscéral dans le terroir toulousain comme le confit, le foie gras et le cassoulet.

     

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    Le lieu, l'histoire

    C’est au sein d’un immense éboulis rocheux en bordure des Grands Causses, sous le plateau du Combalou, que les caves de Roquefort ont été aménagées. L’air humide, provenant des entrailles de la montagne, y pénètre par de longues failles appelées "fleurines". C’est ici que s’accomplit un miracle de la nature qui donnera au Roquefort sa saveur incomparable.

    Si l’affinage se fait uniquement à Roquefort, le lait nécessaire à la production du fromage est collecté dans une zone s’étendant sur le département de l’Aveyron et les départements limitrophes.

    Les caves de Roquefort sont situées au cœur des effondrements du plateau du Combalou sur la commune de Roquefort-sur-Soulzon et comportent des failles ou fleurines, indispensables à la ventilation naturelle des caves et au bon affinage du fromage de Roquefort.

    Les origines sont assez floues. Toutefois, un premier témoignage écrit datant du XIème siècle a été retrouvé : une donation au monastère de Conques mentionnait, parmi les revenus, deux fromages à fournir par chacune des caves de Roquefort.

    Dès le VIIIe siècle, le Roquefort est cité dans de nombreux actes, donations, rentes et autres, Charlemagne en avait même fait son fromage favori.

    Il faut attendre 1070 et le temps des Carolingiens pour voir apparaître la première mention Roquefort dans les textes. A la fin du Moyen-Age, le Roquefort entame sa conquête des plaines méridionales (Toulouse, Marseille, Montpellier).

    En 1411, une Charte de Charles VI reconnaît la nécessité vitale de défendre le Roquefort "en un pays où ne pousse ni pied de vigne, ni grain de blé". Charles VI confère aux habitants de Roquefort le monopole de l’affinage et fait des caves un lieu protégé.et en 1666, un arrêt du Parlement de Toulouse concède aux habitants de Roquefort " le monopole de l’affinage du fromage tel qu’il est pratiqué de temps immémorial dans les grottes dudit village".

    L’arrêt du parlement de Toulouse en 1666 punit les marchands de faux Roquefort. Au siècle des lumières, Diderot décerne au Roquefort le titre de roi des fromages. Malgré la Révolution, les privilèges accordés à Roquefort sont maintenus par la Convention qui décide que " ne sera Roquefort que ce qui sortira des caves de Roquefort".

     Au XIXème siècle, de nombreux rapports d’ambassadeurs et de consuls signalent que le Roquefort participe au même titre que le Champagne, à la réputation de la France aux Etats-Unis.

    Le XXème siècle porte le Roquefort vers une notoriété internationale. En 1925, Roquefort est le premier fromage reconnu Appellation d’Origine. En 1951, la Convention Internationale de Stresa, confirme l’Appellation d’Origine Roquefort au niveau international. A ce jour, l’appellation Roquefort bénéficie d’une reconnaissance européenne en tant qu’Appellation d’Origine Protégée, et d’une définition précise des conditions de production à travers les décrets d’appellation du 22 janvier 2001 et du 17 mai 2005.

    La distribution de fromage parvient ensuite à se développer grâce notamment à l’amélioration des transports. Les caves sont agrandies et dotées d’étages pour accroître la capacité d’affinage. On voit apparaître les premières dynasties de fromagers. En 1800, 250 tonnes de Roquefort étaient vendues et ce chiffre s’envole jusqu’à 800 tonnes en 1830.

    Le Roquefort, fabriqué exclusivement à partir de lait de brebis, cru et entier, est un fromage à pâte persillée, en forme de cylindre d’une dizaine de centimètres d’épaisseur et dont le poids varie entre 2,5 et 2,9 kg. Il contient au moins 52 % de matière grasse et se présente dans un emballage de papier d’aluminium portant l’appellation "Roquefort", accompagnée du sigle " AOC " et de la marque confédérale de la "Brebis Rouge".

    Cahier des charges

    Le lait cru et entier provient de brebis de race Lacaune, élevées traditionnellement avec une alimentation à base d’herbe, de fourrages et de céréales provenant au moins à 75% de l’aire géographique de production.

    La durée d’affinage est de 3 mois minimum (dont 14 jours au moins à nu dans les caves naturelles de Roquefort).

    Zone de production : départements de l’Aude, de l’Aveyron, du Gard, de l’Hérault, de la Lozère, du Tarn.

    Fabrication

    La fabrication du Roquefort s’effectue dans le respect des traditions : le lait est d’abord chauffé et caillé à l’aide de présure, puis l’ensemencement au Penicillium s’effectue soit au moment de l’emprésurage, soit à la mise en moules, après découpage et brassage du caillé. Le fromage est retourné cinq fois par jour au cours de l’égouttage. Après le salage, effectué avec du gros sel marin, les pains sont transportés à Roquefort pour y être affinés.

    La phase d’affinage en caves ventilées naturellement est complétée par une maturation à basse température. Une fois placé et étiqueté, le Roquefort peut évoluer et s’affiner en toute quiétude. Cela, grâce aux actions des agents d’affinage (Penicillium roqueforti, bactéries lactiques et présure), qui sont modulés par le sel, l’air ambiant et le piquage. Ce dernier permet de libérer le gaz carbonique en tout début de fabrication et d’oxygéner le cœur de la pâte, favorisant le développement du Penicillium roqueforti. Ces facteurs permettent à la pâte de s’affiner progressivement, au sel de fondre et de se diffuser pour atteindre le cœur du fromage au bout de trois mois, et au Penicillium roqueforti de se développer dans les cavités.

    Le roquefort ne peut être vendu avant 3 mois d’âge.

    Choix et dégustation

    À l’œil: pâte veinée de bleu ou vert uniformément.

    Au toucher : pâte onctueuse et bien liée.

    Au nez: bouquet très particulier, avec une légère odeur de moisissure.

    Au goût: saveur à la fois fine et prononcée.

    Le Roquefort ne doit pas connaître d’importantes variations de températures. Le morceau destiné au plateau de fromages sera chambré, comme un grand vin, une heure au moins avant le repas. Le Roquefort entre aussi dans des préparations culinaires : canapés, salades, soufflés, feuilletés...

    Il s’accompagne harmonieusement de vins liquoreux, Sauternes, Jurançon ou de vins doux naturels, Maury, Rivesaltes (c'est mon choix premier ou bien avec un Cahors bien tanin) ou Porto.

    Une anecdote:

     Les caves de Roquefort ont le taux de remplissage le plus faible de France ! En effet, comme tous les bleus en affinage, le Roquefort produit beaucoup de calories et peut prendre plusieurs degrés par jour, c’est la raison pour laquelle les fromages sont placés sur des travées et séparés afin que les calories soient évacuées naturellement, par ventilation.

    Endives crues au Roquefort

    Pour 4 personnes: 250 g de Roquefort (si vous achetez un fromage dont le papier alu est noir, vous avez tout compris!)

    1 endive au moins par personne – plus ou moins 125 g de beurre - 125 g d'amandes ou de noix

    Pour commencez, retirez les feuilles abîmées. Lavez et coupez les endives dans le sens de la longueur et enlevez le cœur. A la place du cœur, mettre un mélange bien homogène fait de fromage de Roquefort et de beurre bien frais, malaxés.

     Dans cette farce, piquer quelques amandes ou noix. Vous pouvez aroser d'un minuscule filet d'huile de noix…

     

     

  • Tolosa

    Toulouse fut fondée par par les Volques-Tectosages qui s’établirent dans la région vers le IIIe siècle avant notre ère. Menacés par leurs voisins, les Cimbres, ils eurent l’imprudence de faire appel aux Romains qui occupaient la Narbonnaise voisine et qui en profitèrent pour coloniser la ville.

     En bordure de Garonne, sur quatre vingt dix hectares, la cité, entourée de remparts, prospéra grâce au commerce de vins d’Italie. Construite en briques rouges, la pierre étant rare dans la région, elle vit s’éclore une civilisation raffinée.

     Au milieu du IIIe siècle, l’évêque Saturnin, plus connu sous le nom de Saint Sernin, évangélisa la ville et y fut martyrisée.

     Peu après la chute de Rome, les Wisigoths s’emparèrent de Tolosa en 418 et en firent la capitale d’un vaste royaume qui s’étendait de part et d’autre des Pyrénées. Défaits à la bataille de Vouillé, les Wisigoths furent refoulés en Espagne et laissèrent Tolosa aux mains des Francs.

    Le Capitole à Toulouse

    Le Capitole est un monument de Toulouse, qui abrite aujourd’hui l'Hôtel de ville et le théâtre du Capitole. Sa construction a été décidée par les Capitouls en 1190, afin d’y établir le siège du pouvoir municipal.

    L'histoire de cet édifice commence en 1190 lorsque les consuls de Toulouse recherchent un bâtiment pour héberger la maison commune. Ils ont ambition de construire une cité administrative entourée par des remparts au XIIIe siècle. Mais ce n'est qu'au XVIIe siècle que le palais que nous connaissons aujourd'hui est construit par les capitouls. Le nom de cette maison commune fait référence à l'antique Capitole, temple légendaire dédié à Jupiter, et pourvu d'un grand escalier. Il rappelle surtout les magistrats qui l'ont fait édifier, puisqu'en latin, Chapitre se dit Capitulum.

    L'emplacement n'est pas choisi au hasard. Il est situé loin du château comtal à la limite de la cité et du bourg de Saint-Sernin contre une tour désaffectée de l'ancien rempart gallo-romain. Les capitouls font l'acquisition de nombreux bâtiments et terrains autour de la maison commune afin de regrouper les services administratifs, les archives, la prison, les salles de réunion et de réception. Au XIVe siècle, la maison commune forme un ensemble fortifié percé de portes correspondant à la superficie de l'actuelle Capitole et de l'actuel square Charles-De-Gaulle.

    Au XVIIe siècle, les capitouls veulent construire un palais municipal unique en France. Sa construction va durer près de deux cents ans. La façade du Capitolium a été bâtie en 1750 pendant dix ans sur les plans de Guillaume Cammas. La façade était à l'origine couverte d'un badigeon blanc. Il fut retiré en 1883 par grattage. En 1974 puis en 1987 et 1994, les façades sont rénovées par sablage ainsi que les blasons. Son élégante et harmonieuse façade à colonnes et pilastres, complétée par des façades de brique inspirées de celles de la rue de Rivoli.

    Les huit colonnes de la façade en marbre de Caunes-Minervois symbolisent les huit premiers capitouls. En ce temps, Toulouse était divisé en huit quartiers: les "capitoulats", chacun géré par un capitoul. Cette façade avait pour but de cacher l'ensemble hétéroclite de bâtiments que les magistrats n'arrivaient pas à harmoniser. Elle donne sur la place du Capitole et protège la cour Henri-IV. Ainsi que le rappelle une plaque commémorative, c'est dans cette cour que le duc de Montmorency, ennemi de Richelieu, fut décapité en 1632.

    Face au Capitole, les arcades, rebaptisées galerues, ont été décorées de sérigraphies de Moretti (à qui on doit aussi la croix du Languedoc qui est incrustée dans les pavés de la place), illustrant l’histoire et la culture de la ville.

     

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    Qui était le duc de Montmorency? prochaine note

     

     

  • La charcuterie fumée vous tue!

    La charcuterie fumée vous tue!

    Mon ami Yoshi aime bien la charcuterie fumée qu'il rajoute dans sa recette de choucroute, la seule entorse faite aux plats du sud-ouest (qu'il affectionne beaucoup, et je veille au grain!!!). Il habite à Yokohama et il a beaucoup de mérite de vouloir manger de nos produits locaux, au prix où il les trouve au Japon. Cette note est pour lui mais aussi pour vous tous: attention, danger des charcuteries et poisson fumés!

     Cela fait des années que je suis au courant du fumage bidon des charcuteries ou du saumon; le goût du fumé, je me le fabrique en faisant bien roussir des oignons, comme j'ai déjà indiqué dans toutes mes notes…. mais, comme je suis dans ma phase senior, je sais bien que les oignons bien roussi ne sont plus bons pour moi… et oui, au bout de quelques années, il faut faire attention aux grillades sur le feu de bois et aux viandes et autres pomme de terre et légumes trop grillés. J'ai appris en lisant énormément de publications diététiques… et d'ailleurs, l'Agence de Sécurité Alimentaire a informé les industriel du risque de santé publique à cause de l'acrylamide dégagé par les produits cuisinés vendus au public.

    Pour les fêtes, j'achète toujours du saumon fumé au bois de hêtre, uniquement. Et toujours, c'est du saumon Label Rouge…. le plus cher est le meilleur pour ma santé. Vous, vous faites comme vous voulez …. ou vous pouvez… mais, lisez bien tout et vous m'en dirait des nouvelles!!!! J

    La grande majorité des produits fumés vendus en France le sont grâce à un procédé particulier qui fait appel à de la fumée liquide fabriquée avec du “chimique“.

    Normalement, si sur l'emballage du produit c'est noté "fumé au bois de hêtre", c'est vrai: ça suppose un fumoir-séchoir, on met le feu en bas, ça fume évidemment en fonction de la température du feu, au dessus on a installé des claies, la fumée passe dedans et atteint "l'aliment" à fumer déposé sur les claies, et ça fume par imprégnation de surface. L'opération dure plusieurs jours: hic. Et cata, le bois ça coûte, alors que l'arôme industriel, fabriqué en milliers de tonnes, ça coûte bien moins cher.

    D'habitude, la fumée est gazeuse, et n'est pas bénéfique pour nous, (rappelons-nous tout le foin fait pas la mairasse de Paris qui voulait interdire les feux de cheminées!) mais quid d'une fumée liquide? C'est encore un nouveau truc ça, des toqués de la toque: pour eux, il est bon pour nôtre goût de manger de la fumée!

    Savez-vous que c'est nocif, la fumée liquide, et plus particulièrement cancérigène?

    Il y a quelques décennies (1982), on a testé la cancérogénicité de ces produits sur des bactéries: on voulait déterminer si les fumées liquides provoquaient des mutations sur l'ADN. Ceci en regardant le taux de mutations chez Salmonella Typhimurium: le test a été négatif. Même en ajoutant de plus en plus de fumée liquide (composés phénoliques) le test demeure négatif. Mais le fait que quelque chose ne soit pas mutagène chez une bactérie ne prédit pas l'effet possible sur des cellules humaines, non? à votre avis?

    Un groupe du MIT a donc testé l'hypothèse sur 2 types de globules blancs humains avec une fumée liquide (de hickory: c'est du noyer et non pas du hêtre comme on en a l'habitude en France) achetée à l'épicerie du coin. Contrairement à la bactérie, le taux de mutations a grimpé, mais il y a peu de preuves qu'il y ait des risques pour la santé humaine. Les mutations obtenues dans une boite au laboratoire ne veulent pas dire que la même chose se produit dans le corps humain.

    Endommager l'ADN est juste une des multiples façons dont les produits chimiques peuvent être toxiques pour nos cellules.

    10 ans plus tard, les chercheurs ont testé l'effet global de la fumée liquide sur la viabilité des cellules.  Si vous mettez de l'eau sur les cellules, rien ne se passe… sauf pour l'eau de Lourdes!... mais, inutile de se perdre dans les miracles…

    Si on lui ajoute du liquide de fumée de feu de bois, la survie commence à baisser. La fumée de cigarette tue encore un peu plus, mais 3 marques de fumée liquide sur les 4 achetées tuent encore plus.... que la fumée de tabac. Or les investigateurs de l'étude étaient employés par l'industrie du tabac (R.J.Reynolds)!

    Rassurez-vous, braves gens, on veille sur nous: la preuve.

    D'après le laboratoire DGCCRF de Massy

    "Les arômes de fumées sont des produits extraits de fumées mis ou destinés à être mis en œuvre dans ou sur les denrées alimentaires pour leur conférer un goût et/ou une odeur "fumé" conformément à la définition réglementaire des arômes alimentaires"

    On peut considérer qu’un arôme de fumée correspond à des produits extraits de la fumée, mis et appliqués sur des denrées alimentaires, pour leur procurer un goût ou une odeur de fumée, conformément à la définition réglementaire des arômes alimentaires.

    Les arômes de fumée sont encadrés par le règlement 2065/2003 relatif aux arômes de fumée, qui définit deux types de produit d’arôme de fumée. On appelle produits primaires de fumée, les produits qui sont issus de la condensation de la fumée. On distingue ensuite les arômes de fumée dérivés qui sont des produits issus du traitement physique des produits primaires visés, l’ensemble ci-dessus étant dénommé "arômes de fumée".

    Comment en pratique obtient-on un arôme de fumée? C’est tout à fait naturel: vous prenez du bois que vous faites brûler, mais pas n’importe quel bois. Vous le faites brûler – bien entendu ce bois n’a pas été traité – et vous faites une combustion contrôlée en général en dessous de 600 °C.

    La fumée liquide est réalisée (avec des “Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques“). La fumée est condensée pour obtenir un jus noir. Vous avez donc 3 phases: la première phase est une phase huileuse qui est totalement insoluble dans l’eau. Il est hors de question de l’utiliser comme un arôme et bien évidemment de l’utiliser sur les denrées alimentaires destinées à la consommation humaine. Vous allez obtenir aussi un condensat de fumée primaire qui est une phase aqueuse. C’est une fumée liquide. Ce terme est beaucoup utilisé au laboratoire. C’est un jus complètement noir avec une odeur de fumée très caractéristique. Vous avez enfin des fractions de goudron primaire. Ce sont des restes. Ces deux derniers produits sont des produits primaires de fumée qui ensuite peuvent devenir des arômes de fumée par traitement annexe.

    Les hydrocarbures aromatiques polycycliques? et c'est quoi? c'est une grande famille où existent plusieurs acteurs, le principal étant le benzo(a)pyrène, reconnu le plus toxique par des études scientifiques. Cette molécule a été classée en 2A, donc cancérigène chez l’animal et potentiellement cancérigène chez l’homme. Nous n’avons pas de preuve et évidemment il n’existe pas d’étude épidémiologique. Parmi les molécules cycliques aromatiques, le benzo(a)pyrène est très connu et est dangereux.

    Petite liste d'arome que permet la France

    Pour ceux que cela intéresse, les produits fumés traditionnellement. Les produits aromatisés relèvent du règlement 2065/2003. Les produits fumés traditionnellement relèvent eux du règlement 466/2001 qui a été modifié.

    LES HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES

    Benzo(a)pyrène

    Benzo(a)Anthracène

    Cyclopenta(c,d)pyrène

    dibenzo(a,e)pyrène

    dibenzo(a,i)pyrène

    dibenzo(a,h)pyrène

    Chrysène

    5-méthylchrysène

    Benzo(b)Fluoranthène

    Benzo(j)Fluoranthène

    Benzo(k)Fluoranthène

    Indéno(1,2,3-cd)pyrène

    diBenzo(a,h)Anthracène

    Benzo(g,h,i)pérylène

    dibenzo(a,l)pyrène

    D'après une autre nouvelle étude, la réponse aux produits testés était mesurée par le degré d'activation de la protéine p53.

    P53 est une protéine que nous fabriquons, et qui s'attache à notre ADN. Celle-ci active les enzymes de réparation de l'ADN. Ainsi, une forte réponse d'activation de p53 pourrait signifier qu'il existe beaucoup de dégâts sur l'ADN. Et quelques marques de fumées ont déclenché l'activation de la p53, presque autant qu'un agent de chimiothérapie anti cancéreuse, l'étoposide (celltop, étoposide, vépéside en France ; ce médicament inhibe la topo-isomérase II, en fait détruit les brins d'ADN), de même une marque de sauce de poisson. La fumée liquide de paprika n'a produit aucune modification.

    La propriété d'activation de la p53 était éliminée par la cuisson standard pendant 1 heure à 175 °C. Donc, si nous cuisons quelque chose avec de la fumée liquide assez longtemps, cet effet devrait être éliminé, mais simplement une cuisson vapeur, ou mijotage, ou même bouillie pendant une heure ne semble pas fonctionner. Les auteurs concluent que si l'activité d'endommagement de l'ADN des fumées liquides était néfaste, il serait possible de la remplacer par d'autres substances de fumées plus sécuritaires.

    Pourquoi disent-ils "si l'activité..." était dommageable? C'est parce que l'on ne mesure pas directement les dégâts de l'ADN, mais l'activité de la p53. Et ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose. P53 est considérée comme un défenseur du génome, un suppresseur de tumeur. Si quelque chose augmente son activité, est-ce bon ou pas?

    C'est comme l'histoire du brocoli. Les crucifères augmentent très fortement l'activité des enzymes de détoxication du foie: est-ce parce que le corps considère le brocoli comme très toxique et tente de s'en défaire rapidement? Peu importe, car le brocoli diminue le risque de cancer in fine. C'est un phénomène biologique connu sous le nom d'hormèse: en somme, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort (c'est aussi un message de Nietzsche!)

    Une faible dose de poison a l'effet inverse d'une forte dose.

    Tout comme l'exercice physique qui représente un stress pour l'organisme, mais qui en "quantité" adéquate est bénéfique à la longue. Les thés et les cafés activent également la p53, mais leur consommation est associée à une diminution du risque de cancer. Il est donc difficile de savoir quoi penser avec les résultats obtenus avec les fumées liquides et la protéine p53.

    En raison des tests utilisés actuellement, il est difficile de se faire une idée du potentiel génotoxique de divers produits. Une meilleure approche serait d'analyser les fumées liquides pour certains carcinogènes connus, des produits chimiques que nous connaissons pour causer des cancers. Comme on dit, chez nous, dans le doute… abstient-toi.

    Dans ma région, je n'ai jamais entendu parler de charcuterie fumée…. Sans doute nos ancêtres de Midi-Pyrénées avaient confusément compris que fumer la charcuterie n'était pas bon pour la santé?….

    Est-ce une des composantes du French Paradox