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Histoire - Page 48

  • Le quotidien régional incontournable

    La face cachée d'un grand journal

    Presque seule sur son territoire, La Dépêche du Midi est souvent accusée d'abuser de sa position pour servir les intérêts politiques de Jean-Michel Baylet. Pas toujours à tort.

    C'était en octobre 1982. Claude Bernardini*, (prochaine note sur Claude et Podium bientôt - Surtout à ne pas rater!) journaliste, ex-fondateur du magazine Podium, vient de lancer Toulouse Matin, un nouveau quotidien régional d'une quarantaine de pages dont l'ambition, décrit-il, est d'"apporter aux Toulousains une source d'information alternative, dans un paysage dominé par un journal inféodé à une idéologie: La Dépêche du Midi".

    Quelques jours après la parution du premier numéro, Claude Bernardini reçoit un appel du secrétariat de Gaston Defferre, alors ministre (PS) de l'Intérieur, puis de celui du Premier ministre, Pierre Mauroy. Soucieux d'éviter toute pression, il ne donne pas suite. Mais quatre mois plus tard, ses craintes se confirment. Le principal actionnaire du journal, Pierre Dumons, un entrepreneur du BTP, décide du jour au lendemain de jeter l'éponge. "Il est venu me voir un matin en m'expliquant qu'il n'avait pas le choix, raconte Claude Bernardini. De nombreuses municipalités clientes avaient décidé de lui couper les vivres." 

    L'anecdote ne surprendra guère ceux qui ont fréquenté, à l'époque, Evelyne-Jean Baylet, l'ex-patronne qui dirigea d'une main de fer la société familiale propriétaire de La Dépêche du Midi, après le décès de son mari dans un accident de voiture. Amie de François Mitterrand, mais aussi de Roland Dumas et de René Bousquet, elle n'a jamais hésité à faire jouer son carnet d'adresses pour protéger son entreprise et maintenir son emprise sur la vie politique locale. Car, chez les Baylet, depuis bientôt un siècle, presse et politique vont l'amble pour tricoter un filet à mailles serrées afin qu'aucune parcelle de pouvoir n'échappe à ce que François Bonhomme, maire (divers droite) de Caussade, décrit comme un "potentat féodal". 

    Trente ans après l'épisode de Toulouse Matin, La Dépêche du Midi, propriété à 82,5 % de la famille Baylet, fait encore figure de forteresse inexpugnable et hégémonique sur toute la région Midi-Pyrénées. Presque seule sur son territoire - comme dorénavant bon nombre de titres de presse quotidienne régionale-, elle est souvent accusée d'user et d'abuser de son pouvoir d'influence. Mais qu'importe. Jean-Michel Baylet, son PDG - que certains Français viennent tout juste de découvrir grâce aux "primaires citoyennes" -, semble imperméable aux critiques.

    Il faut dire qu'il est bien davantage qu'un simple élu local. Conseiller municipal de Montjoi, il est aussi président du conseil général de Tarn-et-Garonne, sénateur de son département, président de la communauté de communes des Deux- Rives (Valence-d'Agen) et, enfin, président du Parti radical de gauche (PRG), dont le principal bastion est Midi-Pyrénées. Si la politique est une passion familiale héritée de ses parents, le quotidien et ses nombreux satellites constituent un instrument indispensable pour asseoir et conserver un pouvoir qui se transmet d'une génération à l'autre. "Voilà plus de quarante ans que les Baylet tiennent le conseil général", soupire Nicolas Pompigne-Mognard, candidat à l'investiture UMP aux législatives de 2012. 

    Rien de plus naturel, donc -et surtout rien d'incompatible-, aux yeux de Jean-Michel Baylet, que de mener de front le métier d'informer et l'exercice de ses responsabilités d'élu. "Si l'on devait interdire aux patrons de presse de faire de la politique, il faudrait faire une loi, car je suis loin d'être le seul !" lance-t-il en réponse à ceux qui critiquent sa situation de "cumulard".

    Le PDG de La Dépêche a pris les rênes du groupe en 1995, après y avoir débuté en 1972 comme simple journaliste. "J'ai un numéro de carte de presse dans les 30 000", se vante-t-il. Dans le sillage d'Evelyne, celui qui a longtemps été affublé d'un sobriquet peu amène -"le veau sous sa mère"- a su préserver l'indépendance et la rentabilité du groupe. Le chiffre d'affaires -115 millions d'euros en 2010- et le résultat - 7 millions dégagés l'an dernier - ont permis de faire remonter à l'Occitane de communication (le holding familial) plus de 1 million d'euros et de distribuer aux actionnaires 1,2 million d'euros de dividendes. Dans un contexte historiquement périlleux pour toute la presse française, La Dépêche s'en sort bien. Profondément enraciné dans la vie régionale, le quotidien, qui tire à 186 000 exemplaires, sert 16 éditions locales. Au fil des ans, il est devenu une véritable institution. Monopolistique, La Dépêche est incontournable pour les collectivités locales qui y passent la plupart de leurs annonces légales, mais aussi pour les entreprises, manifestations culturelles et autres commerces en quête d'audience pour leurs messages publicitaires. Bien joué. De plus, le conseil général de Tarn-et-Garonne, qui jouit d'un budget annuel de près de 300 millions d'euros, arrose de nombreuses associations de la région de subventions "récupérées en grande partie à travers la publicité dans La Dépêche", dénonce Brigitte Barèges, maire (UMP) de Montauban, en plein fief des Baylet. "Ce qui témoigne, raille cette élue, d'une étrange conception de la République." 

    L'indépendance journalistique ?

    Née il y a cent quarante ans, La Dépêche toise du haut de son histoire, indissociable de celle du radical-socialisme, ses très nombreux détracteurs. Jean-Michel Baylet, des trémolos dans la voix, ne rate d'ailleurs jamais l'occasion de rappeler qu'elle compta parmi ses plus célèbres éditorialistes Jean Jaurès et Georges Clemenceau. Une certitude: son monopole lui confère un pouvoir que tous les protagonistes de Midi-Pyrénées - élus, artistes, chefs d'entreprise et sportifs - redoutent et que certains téméraires dénoncent de plus en plus fort. "Ah ! s'ils n'avaient pas ce canard", confia un jour le député UMP Patrick Devedjian à Brigitte Barèges. "Leur force est d'entretenir l'idée qu'ils font la pluie et le beau temps sur toute la région", explique un élu UMP qui craint, lui-même, de parler à visage découvert... Les articles de La Dépêche, il est vrai, peuvent aussi bien construire une réputation que la ruiner. Face à ses contempteurs qui lui reprochent de confondre le second cahier du quotidien (consacré à la vie locale) avec un outil de propagande en soutien de ses très nombreuses casquettes politiques, Jean-Michel Baylet brandit la charte du journal, qui édicte : "La Dépêche n'est pas le journal d'une caste ni d'un parti. Notre journal est un relais d'expression, de toutes les expressions."

    Choix des sujets, mise en scène, photos: le doute semble toutefois permis. Et l'édition de Tarn-et-Garonne paraît bien davantage aux ordres du président du conseil général qu'au service du citoyen. Le 16 octobre 2010, on y trouvait, par exemple, un long courrier envoyé par Jean-Michel Baylet à son adversaire Brigitte Barèges publié dans son intégralité. Au lendemain des cantonales, le 28 mars dernier, La Dépêche évoque la défaite électorale de l'un de ses opposants les plus opiniâtres, François Bonhomme, sous le titre "Caussade en fête". Le maire de ce petit bourg situé au beau milieu des terres des Baylet fait l'objet de critiques virulentes dans les colonnes du quotidien. "Il a beaucoup détruit, rien construit, et sa volonté de gouverner de manière tyrannique s'est traduite par un affaiblissement", raillait le PDG de La Dépêche, interviewé en mars dernier dans son propre journal. 

    L'indépendance journalistique? "Il n'y a pas d'instructions qui viennent d'en haut, mais les rédacteurs de la locale hiérarchisent eux-mêmes l'information en fonction des intérêts et des positions du patron", témoigne, sous couvert d'anonymat, un ancien du journal qui en a fait les frais. 

    Des photos maquillées

    Accusées par l'opposition de parti pris, les éditions locales du quotidien sont aussi stigmatisées pour les procédés parfois utilisés, comme le boycott. En désaccord avec Jean-Michel Baylet sur un projet d'extension d'une usine, l'ex-préfet du Tarn-et-Garonne, Alain Rigolet, constitue l'exemple le plus caricatural de ces méthodes. Durant tout son mandat, le haut fonctionnaire, qui avait eu l'impudence de s'opposer au président du conseil général, n'est plus apparu en photo dans les colonnes du journal! Lorsqu'un habile cadrage ne permettait pas d'éviter son apparition, quelque astuce technique le faisait carrément disparaître. Nicolas Pompigne-Mognard se plaint aujourd'hui du même traitement. Sur son site Internet, il démontre, photo à l'appui, que son visage, pourtant noyé parmi d'autres manifestants, a été gommé à l'aide du logiciel Photoshop lors d'un défilé. "Le plus pénible, estime Thierry Deville, candidat sans étiquette aux dernières cantonales et ex-PRG, ce sont les périodes électorales. Lors des dernières régionales, en un mois, ma rivale soutenue par le PRG a eu droit à 70 citations, tandis que mon nom n'a été évoqué que deux fois..."

    "La Dépêche orchestre une tétanisation de la vie locale"

    Alors que certains acteurs locaux sont malmenés, d'autres, cependant, semblent bénéficier d'un traitement de faveur. Que penser, ainsi, de l'absence d'article dans le journal lors de la garde à vue d'Olivier Sadran, chef d'entreprise et patron du club de foot toulousain, le TFC, qui entretient des liens étroits avec La Dépêche? Sollicité par L'Express, Jean-Michel Baylet n'a pas souhaité répondre au-delà de l'interview ci-après.

    S'il revendique son titre de "responsable de la rédaction", il assure ne pas se mêler du contenu, à l'exception du sujet de Une, qui lui est communiqué tous les jours.

    "Personne ne peut croire à cette fable, surtout après l'affaire Baudis", affirme un élu. A l'époque, La Dépêche, première à publier un article sur le dossier, fut le fer de lance des sordides attaques contre l'ex-maire centriste de Toulouse, totalement innocenté par la suite. Mais l'annonce du non-lieu, elle, ne fera que quelques lignes dans le journal. L'ancien substitut du procureur de Toulouse, Marc Bourragué, à l'origine d'une procédure contre les Baylet lors d'une affaire d'abus de biens sociaux, a également subi un traitement partial pendant l'affaire Alègre. Il a d'ailleurs fait condamner une dizaine de fois La Dépêche pour diffamation. Longtemps, Dominique Baudis fit partie des "blacklistés" du journal. Dès son arrivée au Capitole, parce qu'il avait supprimé le budget annuel de communication de 15 millions de francs alloué au quotidien; puis lorsqu'il refusa, plus tard, de donner les clefs de Télé-Toulouse aux Baylet, qui en exigeaient la présidence et la direction. Récemment, enfin, lors des dernières élections européennes, où les quatre pages d'articles de commentaires des résultats, agrémentées de photos, ne mentionnaient pas même son nom, alors qu'il venait d'être élu au Parlement européen comme représentant du Sud-Ouest... 

    Quantité d'informations locales susceptibles d'intéresser les habitants du département ou de la région passent ainsi à la trappe. A fortiori lorsqu'elles concernent directement le "patron". Comment expliquer, sinon, la récente révélation du site Rue89 concernant une mise en examen du président du conseil général de Tarn-et-Garonne pour favoritisme, datant... d'il y a deux ans ?

    "Si l'information n'est pas dans La Dépêche, elle n'existe pas, ce sont les avantages d'un monopole", commente Jacques Briat, ex-député UMP, victime, lui aussi, de la force de frappe du quotidien qui fit élire en juin 2007 sur sa circonscription Sylvia Pinel. Ancienne chef de cabinet de Jean-Michel Baylet au conseil général, la jeune femme a bénéficié, selon lui, d'une campagne de promotion très spéciale. "Pendant l'année qui a précédé l'élection, elle était invitée à toutes les inaugurations possibles et imaginables du département et se retrouvait automatiquement en photo dans le journal, avec la légende suivante : "en présence de Sylvia Pinel"."

    "La Dépêche orchestre une tétanisation de la vie locale et il y a une véritable omerta sur le sujet", dénonce l'avocat Laurent de Caunes, qui s'est plusieurs fois opposé au quotidien dans les prétoires.

    Reste un mystère: comment, malgré une information aussi manifestement déséquilibrée, le journal parvient-il à maintenir sa réputation? "Les gens l'achètent ou s'y abonnent pour les annonces de décès, de mariages ou de manifestations locales. Mais aussi par habitude", commente un publicitaire. Omniprésente dans les fêtes de villages, sur les marchés de Noël ou sur les auvents des cafés, La Dépêche fait partie du paysage. "On l'achète, mais on ne la lit pas toujours", nuance un kiosquier.

    "Une influence bien supérieure à sa diffusion"

    Claude Llabres, auteur d'un livre polémique sur l'histoire du titre pendant la Seconde Guerre mondiale, affine l'analyse : "Il fait partie du patrimoine, on lui prête une influence bien supérieure à sa diffusion, eu égard à la double casquette de son patron, et beaucoup la craignent", assure-t-il. Et de donner l'exemple de cet ancien résistant qui, par crainte de ne plus être invité aux commémorations, a refusé de préfacer son livre. "Il n'y a que par la peur que l'on parvient à se faire respecter", a glissé un jour, droit dans les yeux, Jean-Michel Baylet à un salarié qui a, depuis, quitté le navire.

    L'arrivée de la nouvelle génération changera-t-elle les us et coutumes d'une famille habituée à gouverner sans partage depuis des décennies? Jean-Nicolas, le fils du PDG, frais émoulu d'une école de commerce et qui vient, à 26 ans, d'être intronisé directeur délégué, affirme ne pas s'intéresser à la politique. A moins que l'atavisme familial ne le rattrape, il pourrait, lorsqu'il sera aux commandes, ouvrir une nouvelle page de l'histoire du journal et faire sien l'aphorisme du poète René Char : "Notre héritage n'est précédé d'aucun testament." 

    CHIFFRES CLES

    116 millions d'euros

    Chiffre d'affaires 2010 du journal La Dépêche (ventes, abonnements: 56 %; publicité: 36,5 %; divers [ventes de collections de disques, événementiel...]: 7 %).

    15,3 millions d'euros - Chiffre d'affaires 2010 du journal Midi Olympique.

    Baylet: "Candidat jusqu'au bout". Abscons, le titre que découvre le lecteur au bas de la page politique de La Dépêche, le 3 septembre? Un tantinet. Tout juste, savait-il, l'aimable lecteur, que Jean-Michel Baylet était mis en examen, une information révélée trois jours plus tôt par Rue89, et fort brièvement mentionnée par le quotidien, le 1er septembre, dans un entrefilet annonçant surtout la plainte en diffamation du "patron" contre le site d'information. Mais là, la mise au point est claire et énoncée en intertitre : "En finir avec la polémique." L'article souligne surtout que Rue89 s'excuse pour son erreur sur le motif de la mise en examen remontant à 2009 ("infraction au code des marchés publics" et non "prise illégale d'intérêts"). Jean-Michel Baylet balaie, lui, une misérable affaire portant sur "800 euros". Dont acte. La Dépêche n'en parlera plus.

    En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/region/la-face-cachee-d-un-grand-journal_1056236.html#QoKT0H0lBJjHmWy7.99

  • Petits poutous deviendront grands

    Poutou toulousain: un baiser. D'origine occitane (poton, prononcer poutou). Se dit souvent pour un bisou affectueux

    Chez l’enfant ce besoin de contact avec les lèvres remonte aux premières heures de la vie, quand il commence à se nourrir au sein. Les lèvres jouent un rôle important dans la tétée et sont les zones érogènes du corps les plus facilement accessibles mais c’est au cours de l’évolution de l’homme que les lèvres ont pris toute leur importance dans les relations sociales.

    Dans les temps anciens, quand la mère constatait que l’abondance de son lait diminuait, elle avait pour mission de nourrir à tout prix son enfant et elle pratiquait une pré-mastication des aliments qu’elle transférait directement dans la bouche de son enfant, geste primordial et vital qui se transforma plus tard en baiser romantique. Durant ces mêmes temps reculés, on considérait que le souffle et la parole, sortant tous deux de la bouche, étaient l’expression de l’esprit ou de la personnalité profonde, sinon de l’âme, et le baiser était une façon de rapprocher physiquement les âmes. Enfin, le baiser implique une série de mécanismes sensoriels et physiologiques instinctifs, comme l’odorat, qui agissent directement sur le cerveau. Il ne faut pas oublier de signaler que la salive de l’homme contient de la testostérone qui participe à l’apparition du désir sexuel chez la femme. J’ai écrit un article sur le transfert de bactéries au cours d’un baiser, un processus somme toute anodin, beaucoup plus anodin que de serrer la main de dix personnes étrangères par simple politesse !

    L’enfant est donc " conditionné " au baiser très tôt dans sa vie et recherchera tout naturellement le contact des lèvres plus tard. L’importance du baiser est d’autant plus indéniable qu’une étude a montré qu’un " baiser mal vécu " était souvent le point de départ d’une rupture amoureuse chez 60% des garçons et les deux tiers des jeunes filles étudiant à l’Université de New-York à Albany ayant participé à cette étude. Un baiser mal vécu peut très prosaïquement signifier une trop grande similitude entre les complexes majeurs d’histocompatibilité de chacun des partenaires. Le baiser permet en effet de détecter, par un mécanisme encore inconnu, que la descendance sera d’autant mieux armée sur le plan immunologique que la différence entre les complexes majeurs d’histocompatibilité (MHC) de chacun des partenaires sera plus marquée. Très curieusement, les femmes prenant des pilules anticonceptionnelles sont incapables d’établir une préférence entre MHCs de leurs partenaires avec qui elles échangent des baisers, observation qui a conduit à considérer que les anticonceptionnels dupaient l’ensemble de l’organisme et pas seulement le processus de reproduction.

    Pour conclure, un baiser romantique fait vibrer l’organisme qui ressent alors la sensation très particulière qu’englobe l’expression " tomber amoureux " et c’est sur cette seule observation, largement suffisante, qu’on peut affirmer que le baiser est le préliminaire majeur au rapprochement physique entre deux êtres, un comportement remontant aux premiers instants de notre vie …

     

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  • L'odyssée du Château des Verrières

     

    J'aimais bien voir la façade de ce “château“, mais écoutez un peu son histoire, un peu triste quand même.

    De type néo-gothique, le château s'élève sur quatre niveaux; il est doté de trois tourelles, dont deux en encorbellements et une tour d'escalier hexagonale; fenêtres en ogives, balcon à baldaquin, tourelle en poivrière, gargouilles sur la façade sud qui complètent le tableau médiéval. Des éléments de décor des XVe et XVIe siècles ont été remployés (sur la retombée des voûtes de la tourelle nord-est, dans les gargouilles saillantes, et dans le fronton couronnant la porte nord.

    Le Château des Verrières ou Maison du Verrier, Castel-Gesta pour les Monuments historiques, est une "villa castellisée" édifiée par Louis-Victor Gesta, peintre-verrier, à la fin du XIXe siècle, dans ce qui était alors le faubourg Arnaud-Bernard à Toulouse (actuel quartier des Chalets).

    Louis-Victor Gesta, né le 26 septembre 1828 à Toulouse où il est mort le 6 septembre 1894, est un peintre-verrier français, fondateur de la manufacture de vitraux Gesta qui, aux dires de son fondateur, décora entre 7 000 et 8 500 églises. Sa résidence-lieu d'exposition et manufacture existe toujours, en partie, le château des Verrières à Toulouse. L'installation d'origine est relativement modeste: des hangars, un four, et deux petites maisons à usage d'habitation et de magasin. Mais sous le Second Empire, la demande de vitraux est massive. 150 manufactures

    produisent du vitrail ad nauseam à la demande, en général un personnage de l'histoire sainte entouré de décors géométriques. En 25 ans, Gesta aurait produit des vitraux pour 7000 à 8500 églises.

    Le succès, très rapide, de la manufacture Gesta, s'appuie sur une véritable stratégie commerciale: exposition des produits avec nombreuses récompenses, publicité dans la presse et rôle politique joué par Louis-Victor Gesta lui-même

    De la seconde moitié du XIXe siècle au début du XXe siècle, la manufacture Gesta compte parmi les plus grandes productrices de vitraux de France : 8500 églises, selon son dépliant publicitaire.

    Des centaines de vitraux Gesta sont aujourd'hui inscrits à l’inventaire du patrimoine français7. Il s'agit pour la plupart de vitraux religieux (notamment des verrières à personnages), mais la manufacture Gesta est aussi l'auteur de quelques œuvres profanes, dont les vitraux de la véranda du casino de Bagnères-de-Luchon.

    En 1890, Louis-Victor Gesta cesse son activité et en proie à des difficultés financières, il doit se séparer de ses collections et du château des Verreries. Il meurt en 1894.

    Le château des Verreries est situé 22, avenue Honoré-Serres et rue Godolin. (Je reparlerais plus tard de ““Mister“ Godolin).

    Il est classé monument historique depuis le 3 octobre 1991. Cependant, après une histoire particulièrement agitée, l'édifice, objet d'une vaste escroquerie, est longtemps resté dans une situation particulièrement alarmante.

    En 1862, Louis-Victor Gesta fit construire de nouveaux ateliers pour sa manufacture de vitraux, un four surmonté d'une haute cheminée sur un terrain appartenant à son beau-père, M. Naves, au faubourg Arnaud Bernard.

    Le long du boulevard, Gesta fit édifier un bâtiment d'exposition sur deux niveaux, de type médiéval, où il présentait ses vitraux. Le reste de la parcelle était occupé par un grand parc. Le grand parc clos par une enceinte fortifiée entourait les bâtiments. Des sculptures médiévales authentiques y étaient présentées. Le succès des bâtiments et des vitraux fut considérable, surtout auprès des ecclésiastiques. En témoigne la Chronique religieuse du 8 mars 1867, qui ne tarit pas d'éloges.

    La manufacture de vitraux Gesta fut une des plus importantes de France à la fin du XIXe siècle. Des milliers de vitraux Gesta furent produits au faubourg Arnaud Bernard, avant de partir décorer des églises partout en France, et à l'étranger.

    Quelques années plus tard, dans le parc, Louis-Victor Gesta fit construire de nouveaux bâtiments, le château proprement dit. Deux salles d'exposition symétriques, l'une dite "la Chapelle" décorée de peintures murales réalisées par le peintre Joseph Angalières et surtout, au Sud la Salle des Illustres réalisée par son ami le peintre Bernard Benezet qui célébrait les Toulousains que Gesta admirait. À l'extrémité de ces deux salles s'élevait le château (toiles marouflées du plafond, scènes murales).

    Louis-Victor Gesta mourut le 6 septembre 1894, après avoir fait faillite, et ses héritiers ne parvinrent pas à s'entendre. Le château avait été vendu, et tous les biens mobiliers furent cédés. En 1895, le maire de Toulouse, Honoré Serres, (il existe un Boulevard Honoré Serres où j'ai demeuré un temps très court) fit procéder à l'alignement de la rue du faubourg Arnaud Bernard, condamnant le pavillon d'entrée des Verrières.

    Le château fut d'abord la propriété de Bernard Bordes, un négociant toulousain, puis de sa veuve qui le fit visiter notamment à la Société des Toulousains de Toulouse. L'œuvre de Bénézet, "véritable Salle des Illustres" eut un grand succès.

    À partir de 1937, le château devint propriété des sœurs de la Charité de Saint Vincent-de-Paul. Au début de la guerre, elles y hébergèrent des familles réfugiées du nord de la France. Par mesure de sécurité, des vitraux furent déposés pour les protéger (ils devaient l'être définitivement), tandis que des tranchées étaient creusées dans le parc, pour abriter les riverains dans le cadre de la défense passive. Un centre d'apprentissage de la couture fut créé pour les jeunes filles sans emploi. Pour des besoins d'éclairage, les peintures furent revêtues d'un badigeon.

    Les sœurs vendirent le château à l'État en 1956. Il devint le Lycée d'enseignement professionnel Hélène Boucher. À cette occasion, on lui adjoignit des escaliers extérieurs et rampes de fer. Beaucoup de mes copines y ont été apprendre la couture.

    Le 7 mai 1987, le château fut racheté par la Mairie de Toulouse qui y installa la classe d'orgue du Conservatoire supérieur national de musique, sous la direction de Xavier Darasse. Le plus célèbre (et le meilleur des organistes de la région… et même d'ailleurs). Une partie du rez-de-chaussée était octroyée à l'association Les Arts renaissants.

    Une école privée, l'European University, s'installa au premier étage. Le 26 juin 1989, la Maison du Verrier fut inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, avant d'être classé en totalité Monument historique par l'État, le 3 octobre 1991.

    À la mort de Xavier Darasse en 1992, la classe d'orgue quitta le château. L'école European University chercha en vain à le racheter. Restés inoccupés, les locaux furent victimes d'un incendie, dans la Salle des Illustres de Bénézet.

    La Mairie de Toulouse autorisa alors la police nationale à occuper le château, qui devint lieu d'accueil pour les appelés du contingent effectuant leur service national dans la police.

    La SMESO, mutuelle étudiante, racheta ce château que la Ville trouvait "peu fonctionnel". Elle fit procéder à une surélévation des locaux sur le boulevard, pour installer ses bureaux.

    En 2001, la SMESO vend les locaux à un promoteur qui souhaite le revendre. Une petite partie du parc est rachetée par la Mairie de Toulouse pour en faire un petit jardin public.

    Bien que classé monument historique depuis 1991, le Castel Gesta est longtemps resté dans un état de délabrement alarmant. Depuis quelques mois, le château était barricadé derrière des palissades et les riverains s'interrogeaient en vain sur son devenir.

    Le Monde du 15 octobre 2009 révèle que la Maison des Verrières est depuis 2004 l'objet d'une vaste escroquerie au patrimoine historique et que le tribunal de grande instance de Libourne a ouvert une instruction depuis le 5 octobre. Un architecte bordelais proposait (mais, de quel droit?) ce monument, comme de nombreux autres châteaux et demeures historiques, à des investisseurs. L'investissement était constitué d'une somme relativement faible pour le foncier (en mauvais état) et de sommes plus conséquentes pour financer les travaux de réhabilitation (très importants) auquel devait procéder le cabinet d'architecte. Le monument devait en effet être transformé en logements de standing, et le placement bénéficiait de la déduction fiscale au titre de la législation sur les monuments historiques.

    Or les travaux n'ont jamais eu lieu, faute notamment d'autorisation, et l'argent a disparu. Sont donc lésés non seulement les investisseurs privés, mais aussi l'État. Et le château des Verrières, aux dires d'Olivier Poisson, inspecteur général des Monuments historiques "a subi des dommages irréparables".

    Depuis 2014, l'édifice fait l'objet d'une campagne de restauration qui doit, dans un premier temps, permettre de rénover extérieurement le bâtiment et lui rendre son lustre d'antan. Les propriétaires prévoient ensuite un réaménagement intérieur et la réalisation d'un projet immobilier.

     

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  • Un produit de la cuisine aphrodisiaque: L'ail

    Les femmes qui ne veulent pas en consommer d'abondance ont tort car ce sont elles qui bénéficient le mieux des propriétés de cette excellente plante: ses effets sur la fluidification du sang, la vasodilatation et le rééquilibre hormonal favorisent une régulation du cycle menstruel et souvent la disparition des troubles qui sont associés: varices, jambes lourdes… Il faut savoir que les problèmes circulatoires affectent notablement les petits vaisseaux sanguins; si la vulve n'est pas irriguée, elle n'accorde plus autant de "sensibilité" et lorsque l'on ne ressent plus rien… il en est de même pour les messieurs, la verge ne peut se gonfler sir la circulation sanguine de l'organisme tout entier est ralentie.

    L'effet aphrodisiaque de l'ail est associé au fait qu'il rend la nourriture plus appétissante, il stimule la sécrétion des sucs gastriques ce qui favorise l'appétit et contribue généralement au sentiment de bien être. Prenez la précaution de retirer le germe qui concentre le goût fort qui peut-être finalement vous détestez trop; dans ce cas, frottez en votre corps pilé avec des clous de girofles mélangé à du saindoux.

    Potion préférée des bourgeois et nobles du Moyen-Âge qui s'en frottaient le pénis avant l'acte sexuel. Les feuilles hachées d'ail peuvent être mêlées comme de la ciboulette aux diverses salades ou ajoutées aux viandes grillées. Vous pouvez, bien sûr, faire de même avec l'alliaire sauvage. L'ail, tout de même, contient des vitamines A, B, C, P.

    L'AIL ROSE

    Au long de la Garonne et sur tout le Tarn sont produits les deux tiers de notre ail. L'ail de Lautrec qui possède le Label Rouge, est le plus fort; joliment coloré, il se conservera tout l'hiver car sa conservation est exceptionnelle.

    Achetez-le à partir de juillet en grappes tressées, aux marchés du pays, sa saveur est exceptionnelle disent les gastronomes. C'est un ail de printemps.

    L'ail blanc de Lomagne et l'ail violet de Cadours sont des ails d'automne. Entier, dans les plats cuisinés de viandes ou de poissons, pilé dans les sauces et aïolis, finement haché dans les potages, les légumes et les salades, les utilisations sont nombreuses;

    Des croûtons de pain, frottés d'une gousse d'ail et oints d'huile accompagnent salades et plats de légumes. C'est ce que j'appelle le pain “tchintché“.

    PAIN TCHINTCHÉ

    Vous pouvez faire rôtir à four très chaud du pain au levain, de campagne ou autres spécialités que vous aimez, en tranches moyennes et régulières;

    Laissez tiédir et frottez généreusement le pain d'une gousse d'ail cru et dégermé; arrosez d'huile d'olive; dégustez, c'est une merveille mais méfiez-vous des calories!

    Vous pouvez frotter aussi de petits croûtons à rajouter dans bien des salades

    Un proverbe occitan prétend que “l'aïgo boulido, sauvo la vido“ (l'eau bouillie sauve la vie)! Dans la région toulousaine le tourin à l'ail s'enrichit de trois blancs d'œuf battus dans la soupe bouillante (afin qu'ils coagulent en formant des filaments) et se lie ensuite avec trois jaunes.

    Le tourin de Toulouse est servi sur des tranches de pain rassis recouvertes de fromage râpé. Ce potage devient alors le toril tolosenc (tourin toulousain)

    La soupe à l'ail ou aïgo bolido est très appréciée dans les régions méridionales. L'ail est largement utilisé dans l'alicot ou arico ou encore alycuit en langue d'oc; ne pas confondre avec l'aligot qui est une sorte de fricassée aux abatis d'oie, typique du pays gascon ou encore dans la préparation du tourin d'Ariège.

    On trouve divers produits dérivés: purée d'ail en pot, ail déshydraté, granulé et sel d'ail.

     

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    IDÉE GÉNIALE

    Prenez une tête d'ail, comme ci-dessus, écartez bien les gousses.

    Mettez votre tête d'ail, gousses en haut, dans une coupelle que vous remplissez d'eau

    mais juste pour faire tremper le cul de la tête, juste là où vous apercevez les racines.

    Laissez faire quelques jours en remettant quelques millimètres d'eau de temps à autre.

    L'ail va germer, laissez monter une bonne dizaine de centimètres et coupez les germes: vous avez obtenu une herbe aromatique à l'ail....

    Ce qui est merveilleux avec ces germes d'ail, c'est que plus vous les coupez, plus ils veulent encore monter. résultats, vous pouvez conserver votre ail germé au moins deux mois à deux mois et demi et disposer ainsi d'une herbe odorante, au goût moins prononcé qu'une gousse d'ail entière: extra à rajouter dans toutes les salades!

     

     

     

     

     

  • Benjamin-Constant exposé à Toulouse

    Jean-Joseph BENJAMIN-CONSTANT est un peintre, je dirais un coloriste hors pair qui est nait à Toulouse et qui a été formé ici, dans notre école des Beaux-Arts. Jeune fille, ce mot m'impressionnait beaucoup: Beaux-Arts…

    J'ai toujours pensé que ceux qui y étaient “pensionnaires“ étaient des gens de très haut niveau, des super-intellectuels qui se formaient aux Arts les plus élevés…. jusqu'à ce que je rencontre une étudiante, hippie désaxée, toujours entre San-Francisco et Katmandou (bref, une droguée) qui a démoli en quelques minutes le prestige que j'accordais mentalement à cet institut. Ben oui, élevée dans une famille ouvrière, travaillant dès mes 14 ans dans des usines à confection, tout ce qui relevait du mot Beaux-Arts ou Université me semblait un monde, non seulement inaccessible mais d'un intellectuel hors du commun.

    J'ai gardé de nombreuses années ce complexe d'infériorité intellectuelle avant de comprendre peu à peu que les années passées à traîner sur les bancs des amphi n'étaient nullement l'indice du haute intelligence; il y a presque plus de crétins sur-diplomés avec des bacs plus 10 ou 15 qu'il n'y en a d'illettrés dans les classes ouvrières.

    Vous en connaissez beaucoup des tenanciers du bac contemporains qui savent écrire sans faute et qui comprenne le texte lu quand ils arrivent à la fin de la phrase? Si vous me répondez oui, c'est que votre QI est au niveau de celui d'une betterave.

    Benjamin-Constant est né à Paris (hé oui, personne n'est parfait) en 1845 mais il perd très jeune sa mère et se retrouve en 1847 à Toulouse, chez ses tantes. Il est formé par un disciple de Delacroix (pas mal, quand même!) qui est, en ce temps-là, directeur du musée des Augustins.

    C'est d'ailleurs au Musée des Augustins (un des plus beaux de Toulouse) que se trouve la première rétrospective de ses œuvres: les œuvres de Benjamin-Constant sont une peinture orientaliste, très usitée au XIXe siècle. Benjamin-Constant est connu dans toute la France et éprouve un fulgurant succès aux Etats-Unis; son orientalisme lui vient d'un voyage en Espagne puis au Maroc. L'exposition dure jusqu'au 4 janvier 2015.

    Je me souviens avoir un peu étudié son art, vers 10-12 ans, lorsque la classe a visité le Capitole, le palais des Capitouls qui est désormais la mairie de Toulouse, un des emblèmes de la Ville Rose.

    Au fait, si jamais vous avez des nostalgies de Nougaro, sachez qu'en appelant le standard de la mairie de Toulouse, vous entendrez sa plus fameuse chanson nostalgique O Toulouse… un petit coup de Nougaro et d'O Toulouse me met toujours du soleil dans le cœur! Les administrations locales feraient bien d'en prendre de la graine car, souvent, la rengaine d'attente est une improbable musique ringarde “zuShé“ qui nous irrite le tympan.

    Choisir de l'étranger merdique lorsque l'on habite en France pour faire attendre les pa-tiennnnnnns ou les zusagerrrrrrrrrrrrrs, est une attitude de français incultes, débiles et anti-patriotes. Après, on s'étonne que la France se délite!

    Donc, à la mairie se trouve un gigantesque tableau: l'Entrée d'Urbain II à Toulouse. Voir la photo ci-bas.

    Vous passerez toute l'après-midi… mais, pourquoi pas la journée entière: il y a plus de 70 œuvres à contempler…. venez sans être fatigué et ayant avalé un solide cassoulet, je ne voudrais pas que vous soyez atteint-e du syndrome de Stendhal!

    Durant son voyage en Espagne et Maroc, il a été tourneboulé par toutes les couleurs qui ont véritablement changé sa vision du monde et de son art. Vous allez être étonné-e par cette exposition; dans une grande pièce, on été placés les tableaux des odalisques; vous aurez ainsi l'impression d'être dans un harem.

    Toulouse, toulousaine, société, occitanie, cuisine, recette, gastronomie

     

     

     

     

     

    Favorite de l'Emir

    Comme c'est devenu la mode, désormais dans ce monde techno, il y a des bornes multimédias qui vous complètent la visite… emmenez vos enfants, il y a un parcours-jeu qui les intéressera fort.

    Et puis, comme l'exposition a reçu le “label exposition d'intérêt national“, car le ministère de la Culture (sic) lui reconnait une certaine qualité innovante….. je me demande ce que vous attendez pour vous précipiter et faire un bon weekenge dans mon Toulouse.

     

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    www.augustins.org

    Exposition Benjamin-Constant
    Du 4 octobre au 4 janvier

    Musée des Augustins - musée des Beaux-Arts
    21 rue de Metz
    Métro Esquirol
    Tél : 05 61 22 21 82

    Horaires :
    Tous les jours de 10h à 18h, nocturne le mercredi jusqu'à 21h.
    À partir de janvier 2015 fermeture le mardi.
    Les 24 et 31 décembre : de 10h à 17h.
    Fermeture le 25 décembre 1er janvier et 1er mai.

    Tarifs :
    Normal : 9 €
    Réduit : 5 €

     

    Entrée du sultan Memet

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  • Violette, la fleur de Toulouse!

     

    Toulouse, la Ville rose, est devenue la capitale des violettes juste après la visite de l'impératrice Eugénie qui ce jour-là portait une magnifique robe blanche imprimée de bouquets de violettes. Elle était si belle, si rayonnante de jeunesse et de beauté que les toulousains, frappés par cette splendeur royale ont décidé de cultiver les violettes.

    D'ailleurs, si cela vous intéresse, voici comment cela s'est passé exactement:

     

    http://www.legende-des-siecles.com/royales/index.html

     

    La culture se faisait au nord de Toulouse. Lorsque j'étais enfant, je voyais des producteurs travailler dans les champs, le soleil reflétait les châssis vitrés. Ils travaillaient toujours courbés, je les voyais en rangs d'oignons: quand la serre était relevée, je voyais à peine le vert des petites feuilles. Les grands tabliers, des instruments à la main (que petite, je ne connaissais pas), les paniers en osier près d'eux, par terre..... Parfois, ils levaient l'échine, regardaient vers le ciel en s'étirant, une main sur les reins et on pouvait presque entendre la colonne vertébrale craquer...... Vraiment très pénible cette profession.

    Les producteurs vendaient leurs fleurettes sur le marché aux violettes des Jacobins et dans les rues du centre-ville, de petits bouquets touffus, liés d'un cordon rouge.Je me souviens d'un monsieur avec un carriole, vétu d'un grand caraco violet, un large chapeau de velours noirs, des pantalons velours côtelés marron, larges attaché avec une grosse corde, et d'énormes bottes aux pieds, qui proposait aux unes ou aux autres ses petits bouquets: il y avait une grande bassine pleine d'eau où étaient rangés des tas de minuscules bouquets violets. Habillé ambiance, le vieux Monsieur!

    Cette culture occupe alors 600 producteurs sur une vingtaine d'hectares. La violette de Toulouse fait partie du groupe des violettes de Parme (parmensis). C'est une plante vivace poussant en touffes ou en pied sur lesquelles les fleurs dépassent de quelques centimètres.

    Cette plante est tenace et résiste à des hivers pas trop froids comme nous en avons souvent, ici à Toulouse; j'en avais trouvé plusieurs pieds au bord du canal du Midi et ayant réussi à retirer la motte de deux, je me suis trouvée à la tête d'une belle envolée de violettes sur ma terrasse; les violettes ont essaimé sur toute la surface du plot en béton qui protégeait du vide, environ 3 m de long et 1,00  de large. Au printemps, j'avais un magnifique tapis de violettes qui a duré de 1978 à 1994 date de notre déménagement. Pour une fois que j'avais la main verte! hélas, ces fleurs sont minuscules et je préférais les laisser en place plutôt que de les couper. Je venais, pendant la floraison, contempler mon joli tapis violet.

    L'hiver de 1956 est très rigoureux et provoque de nombreuses pertes. Je vous reparlerai de mon hiver 56, j'avais 6 ans. En 1992, la culture in vitro de la violette est possible et permet de produire les plants de violette exploités aujourd'hui par une dizaine de producteurs.

    En 2003, la ville de Toulouse organise officiellement la Fête de la Violette.

    La maison de la violette est une péniche au bord du Canal du Midi à deux pas de la gare Matabiau. Elle a ouvert en 2000. On peut y voir une exposition sur la culture de la violette et se procurer beaucoup d'articles à la violette tout en y découvrant toutes les facettes de cette plante.

    A partir de la fleur de violette, plusieurs produits sont réalisés:

    la violette cristallisée dans le sucre : elle apparaît à la fin du XIXe siècle;

    le parfum « violette de Toulouse » créée en 1936 par les établissements Berdoues;

    la liqueur de violette créée en 1950 par M. Serres.;

    le sirop de violette; le miel de violette; et même de l'encens...

    Le sirop de violette est très tonique, pour les enfants notamment, qui adorent sa couleur;

    SIROP DE VIOLETTE

    Faites infuser dans 1 litre d'eau bouillante 250 g de fleurs fraîches. Laisser macérer dix heures environ. Exprimez le jus en le serrant dans un torchon propre et faites-le bouillir à feu doux après avoir ajouté son poids en sucre jusqu'à abstention d'une consistance sirupeuse. Buvez jusqu'à 5 cuillerées à soupe de sirop par jour, entre les repas dans un peu d'eau fraîche. Non seulement il est tonique mais il peut vous aider en cas de toux rebelles.

     

  • Histoire de La Fontaine Salée

    Toujours le sel de Salies

    A 300 mètres d’altitude, au pied de la chaîne Pyrénéenne, la petite ville de Salies-du-Salat bénéficie par sa situation géographique privilégiée d’un micro-climat à la fois tonique et sédatif, caractérisé par un excellent ensoleillement lié à une absence de vent.

    La présence d’eau chloruée sodique (contenant beaucoup de sel) forte, la plus minéralisée d’Europe (320 g. de sel par litre), lui a permis de développer, depuis l’Antiquité romaine, sa vocation de station thermale et climatique.

    Un site propice aux cures thermales

    Le centre de rééducation fonctionnelle de la Fontaine Salée, un hôtel particulier construit en 1880, est acheté par le Département de la Haute-Garonne en 1896 et est alors destiné à l’accueil des enfants dont l’état de santé nécessitait une cure thermale (ostéopathologies, scolioses etc....) A cette époque, le séjour des enfants était souvent très long : jusqu’à deux ans parfois.

    Touchée par les conséquences de la Première Guerre Mondiale, la Fontaine Salée est réquisitionnée pour recevoir les soldats blessés.

    Dans les années qui suivent, un service destiné aux tuberculeux incurables est ouvert, ce service perdurera jusqu’en 1922.

    En 1926, après que des aménagements importants aient été réalisés, l’établissement devient Préventorium Thermal géré par le Département de la Haute-Garonne : bains salés et grand air redonnent la santé à un grand nombre d’enfants scrofuleux [1], rachitiques et lymphatiques [2].

    En 1934, on ouvre une école de plein air destinée à assurer une scolarité normale aux jeunes pensionnaires. La capacité d’accueil est alors de 100 lits.

    Toutefois, la lutte contre la tuberculose ayant pour conséquence immédiate une chute importante du taux d’occupation, le Conseil Général est obligé d’envisager une reconversion de l’établissement de Salies-du-Salat dans les années 1960.

    En 1959, le Département achète l’établissement et, par convention, le CHR de Toulouse en assurera la gestion.

     [1] prédisposition de l’enfant et l’adolescent à des infections banales de la peau et des muqueuses, et à la tuberculose qui se localise sur les ganglions, les os, les articulations

     [2] dystrophie observée dans l’enfance caractérisée par une augmentation de volume des organes lymphoïdes, des amygdales, des ganglions...et par une certaine mollesse, une pâleur des tissus

     

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    Cabane de bouilleur de sel

     

    Les Thermes de Salies: l'histoire

    Le sous-sol de la ville renferme une couche de sel située à 300 mètres de profondeur. Depuis l’antiquité, l’eau du "puits salé" qui coulait à fleur de terre au milieu du parc des anciens thermes, était utilisé pour la fabrication du sel domestique par la technique de l’évaporation. Il était recueilli dans des bassins à revêtement de marbre chauffés au feu de bois. Quelques vestiges archéologiques trouvés dans le sol laissent supposer que les Romains utilisaient déjà les eaux salées dans un but thérapeutique.

     Dès le 7 mars 1880, l’Etat autorise la ville de Salies du Salat à exploiter ses eaux salées dans un but médical.

    En 1885, un établissement thermal de style mauresque, "les Bains Salin ", est alors construit sur l’antique puits salé des bains gallo-romains. Jusqu’à la fin du 19ème siècle, les vertus des eaux ne cessent de s’affirmer; captées à 180 m de profondeur, elles sont utilisées pour soigner de nombreuses pathologies. Salies devient alors "la station de la femme et de l’enfant".

    Face à la demande massive des curistes, "les Bains Salins" deviennent trop exigus et l’on envisage la construction de nouvelles installations. Les Nouveaux Thermes, beaucoup plus grands et plus modernes que les anciens, sont construits en 1925. La façade présente un péristyle de style néo-égyptien avec des colonnes massives aux décors de faïence tandis que l’immense hall accueille fréquemment des expositions artistiques et sert également de salle de réception.

    L’inscription latine du front des Thermes "In Sale Salus" (la santé par le sel) ainsi que le slogan "Sel que j’aime" rendent hommage à ce produit du sol.

    Cet établissement, qui connaît une importante fréquentation depuis sa création, s’est aujourd’hui spécialisé dans la rhumatologie même si l’on soigne toujours les affections gynécologiques et les troubles du développement chez l’enfant.

     Ses installations permettent l’utilisation de techniques de soins modernes adaptées à chaque pathologie: bains, aérobains, douche sous marine, douche au jet, illutations de boue (applications), piscine, piscine de mobilisation, hydromassages, massages, …

    Associées à tous les traitements, les eaux thermales, qui sont, déjà indiqué plus haut, les plus minéralisées d’Europe (salinité totale 322 gr/l), confèrent aux cures toute leur efficacité.

     

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