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Gastronomie - Page 6

  • Comment faire de la VRAIE Saucisse de Toulouse

    Les saucisses de Toulouse, c’est simple, ça n’existe pas!

    Fuyez tous ceux qui vous vendent DES saucisses de Toulouse. En effet, ils vous vendent autre chose! Puisque LA saucisse de Toulouse SE VEND AU MÈTRE, enroulée en spirale et jamais à l’unité!

    On n’arrête pas le progrès, puisque vous trouverez à certains endroit de la Saucisse de Toulouse aux herbes, au piment, au Roquefort…

    C’est sans aucun doute une saucisse parfumée mais pas une saucisse de Toulouse…

    Depuis 1992 la saucisse de Toulouse est protégée par un signe officiel de qualité, le Label Rouge. Cependant, le nom "Saucisse de Toulouse" –hélas- lui, n’est pas protégé, aussi de nombreuses contre-façons ont fleuri ça et là, malgré le label…

    Face aux ersatz, il fallait réagir… Ainsi, en 2010, sous l’impulsion d’André Audouy alias "Moustache", bien connu des toulousains, et du Maître artisan charcutier Bernard Calvet, le label "Véritable Saucisse de Toulouse de fabrication artisanale" est créé.

    Il permet de garantir aux consommateurs un produit de qualité puisque ce label est associé a une charte qualité et est défendu par la Confrérie de la véritable saucisse de Toulouse, à retrouver sur FB .

    Protéger la véritable SAUCISSE DE TOULOUSE, c’est protéger un savoir-faire… Celui de nos artisans charcutiers qui perpétuent une recette ancienne… Ainsi, une des missions de la Confrérie est de la réaliser des contrôles qualité propres à la charte!

    Préparer une Saucisse de Toulouse chez soi est un véritable retour aux sources, un moyen de renouer avec les traditions culinaires ancestrales de la région. De la sélection de la viande à la cuisson en passant par la préparation des boyaux et l’assaisonnement, chaque étape est essentielle pour obtenir une saucisse fidèle à la recette d’origine.

    COMPOSITION DE LA VÉRITABLE SAUCISSE DE TOULOUSE

    La Véritable Saucisse de Toulouse est fabriquée à partir de porc fermier du Sud-Ouest. Mais surtout, on utilise de la viande, du jambon et de l’épaule que l’on va denerver, trier. Puis, ces viandes seront hachées gros afin d’avoir de la mache. L’assaisonnement se limite au sel et au poivre! Pas de conservateurs, de colorants ou d’eau. En effet, c’est la viande qu’elle contient qui lui donne sa couleur.

    Le boyau est un boyau naturel de porc, dont le diamètre va de 28 à 32 mm.

    Caractéristiques de la véritable Saucisse de Toulouse

        Elle porte le logo "Véritable Saucisse de Toulouse"

        Elle est vendue en spirale au mètre

        Elle ne contient pas de conservateur, de colorant et d’eau

        Elle se compose uniquement de porc fermier du Sud-Ouest

        Elle est embossée dans un boyau de porc naturel

        Elle est uniquement assaisonnée de sel et de poivre

    Les ingrédients traditionnels

    Pour préparer une véritable Saucisse de Toulouse, il faut se tourner vers des ingrédients de qualité, sélectionnés avec soin pour garantir une saveur exceptionnelle et une texture parfaite.

    VIANDE

    Le principal ingrédient est la viande de porc. On utilise généralement la poitrine et l’épaule, riches en saveurs et en gras, garantissant une texture moelleuse. Il est important de choisir une viande de porc frais et de qualité, provenant de sources sûres et de préférence locale.

    Cela assurera non seulement le goût, mais aussi la fraîcheur et la sécurité alimentaire.

    ASSAISONNEMENT

    Un assaisonnement simple mais efficace: sel, poivre et une pointe d’ail. Ces éléments permettent de rehausser le goût naturel de la viande sans le masquer. Certains ajoutent aussi parfois du vin blanc pour apporter une certaine finesse, sachant que chaque famille ou artisan peut avoir sa propre touche personnelle dans l’assaisonnement.

    La qualité des ingrédients est primordiale.

    Il est donc essentiel de s’approvisionner en viande fraîche et de choisir des épices et condiments de première qualité. Prenez le temps de choisir des produits frais et authentiques, c’est là toute la différence pour un goût inégalé.

    La préparation de la viande

    CHOIX DE LA VIANDE

    Optez pour un porc moyen, avec un bon équilibre entre viande et gras. La poitrine et l’épaule sont idéales. Assurez-vous que la viande a été correctement travaillée et qu’elle ne présente pas de signe de détérioration. Le choix d’un bon fournisseur est essentiel pour cette étape.

    HACHAGE, MIXAGE ET ASSAISONNEMENT

    La viande doit être hachée grossièrement pour conserver sa texture. Mélangez ensuite avec le sel, le poivre et l’ail. Le hachage est une étape délicate ; trop fine, la viande perdrait sa texture et trop grossière, elle pourrait manquer d’onctuosité.

    Techniques pour obtenir une texture parfaite

    Ne négligez pas le mixage. Trop de hachage rendrait la viande pâteuse. Utilisez un poussoir viande horizontal pour un mélange optimal. La clé réside dans un mixage modéré et précis pour obtenir un ensemble cohérent sans briser les morceaux de viande.

    LE BOYAU

    Types de boyaux utilisés

    La Saucisse de Toulouse utilise traditionnellement un boyau naturel de porc. Il est robuste et permet une bonne cuisson. Vous pouvez trouver ce type de boyau chez votre boucher ou dans des magasins spécialisés, souvent préservés dans le sel pour une meilleure conservation.

    Préparation et nettoyage des boyaux

    Avant de les utiliser, rincez les boyaux à l’eau tiède pour enlever le sel de conservation. Laissez-les tremper quelques heures pour les assouplir. Assurez-vous de bien les rincer pour éviter toute amertume résiduelle qui pourrait altérer le goût de vos saucisses.

    Manipulez les boyaux avec précaution pour éviter de les déchirer. Ils sont fragiles et requièrent une attention spécifique. Une manipulation douce et patiente vous permettra d’obtenir une saucisse bien formée et régulière.

    LE POUSSAGE ET LE SAUCISSONAGE

    Utilisation d’un poussoir à saucisse

    Utilisez un poussoir à saucisse, de préférence en inox, pour remplir les boyaux. Les modèles de poussoir horizontal litres inox sont souvent recommandés. Cet outil vous aidera à obtenir une pression uniforme et à remplir les boyaux sans les abîmer.

    Techniques pour remplir et tourner les saucisses

    Remplissez les boyaux en veillant à bien les tasser. Tournez ensuite les saucisses tous les 15 cm environ pour former les maillons. La formation des maillons doit se faire délicatement pour éviter toute rupture des boyaux.

    Astuces pour éviter les bulles d’air

    Piquez légèrement les saucisses avec une aiguille fine pour évacuer les bulles d’air. Cela évitera que la saucisse éclate lors de la cuisson. Cette étape est cruciale pour une cuisson homogène et une belle présentation.

    Le séchage et la conservation

    Temps de séchage recommandé

    Pour une saucisse de Toulouse fraîche, un séchage de 24 heures au réfrigérateur est conseillé. Si vous préférez une saucisse sèche, laissez-la sécher plusieurs semaines dans un endroit frais et sec. Le séchage permet aux saveurs de se concentrer et la viande de se raffermir.

    Méthodes de conservation traditionnelles

    Les saucisses fraîches se conservent quelques jours au réfrigérateur. Pour une conservation plus longue, vous pouvez les congeler. Veillez à bien les emballer pour éviter les brûlures de congélation.

    Si vous optez pour un séchage naturel, veillez à maintenir un environnement contrôlé pour éviter les moisissures inutiles.

    DIFFERENCES ENTRE SAUCISSE FRAICHE ET SECHE

    La saucisse fraîche est juteuse et tendre, tandis que la saucisse sèche développe des arômes plus complexes avec le temps.

    La saucisse sèche est idéale pour les apéritifs ou comme ingrédient dans des plats mijotés alors que la saucisse fraîche se prête bien aux grillades et poêlées.

    CUISSON ET DEGUSTATION

    Méthodes traditionnelles de cuisson

    La Saucisse de Toulouse se cuit traditionnellement à la poêle, au grill ou à la rôtissoire. Laissez-les cuire lentement pour préserver leur jutosité. Une cuisson rapide à feu vif pourrait dessécher la viande, tandis qu’une cuisson lente permet aux saveurs de se développer pleinement.

    Je fais assez souvent confire la saucisse en a cuisant longuement dans de la graisse d'oie puis je la congèle ou bien, conservée dans un plat en verre, un bon mois, au réfrigérateur.

    ACCOMPAGNEMENTS

    Servez la saucisse avec des légumes de saison, des pommes de terre sautées ou encore un bon cassoulet. Elle s’associe aussi parfaitement avec une salade verte pour une touche de fraîcheur.

    Les garnitures doivent être simples pour ne pas rivaliser avec la saveur de la saucisse.

    Importance de la dégustation dans le respect de la tradition

    La dégustation de la saucisse de Toulouse est un moment de partage. Prenez le temps d’apprécier les saveurs et la texture, et n’hésitez pas à accompagner le repas d’un vin rouge de la région comme un Corbières ou un Gaillac. En fait, il y a tellement de vin du Sud-ouest que c'est péché que d'en recommander un!

  • Poires pochées au vin rouge et épices

    Un grand classique de notre cuisine française….

    Pour 6

    6 belles poires, 1 l de vin rouge du Sus-Ouest; 150 g de sucre

    1 bâton de cannelle; 1 c. à café de mélange 4 épices

    1 c. à soupe d'écorces d'orange séchées (bien sûr, tout le monde sait faire des pelures sèches d'orange BIO)

    1 gousse de vanille ou de la poudre de vanille, la vraie!

    1 citron jaune bio

    Lavez et épluchez les poires, sans enlever la queue.

    Dans une grande casserole, versez le vin rouge, le sucre, les épices (cannelle, 4 épices, écorces d'orange et gousse de vanille fendue en deux) ainsi que tous les zestes du citron.

    Portez à petite ébullition et plongez les poires.

    Laissez cuire à feu doux pendant 30 à 40 minutes puis laissez refroidir (vous pouvez les laisser refroidir dans le vin pour qu'elles soient encore plus parfumées).

    Déguster froid.

  • Magret à l'orange

    Si on demande à un habitant du Sud-Ouest quel est l'aliment emblématique de la région, il répond à 99%: le canard! (vu à la télé)

    Une autre recette

    Pour 4 personnes

    1 kg d’endives; 600 g de magret de canard

    1 c. à s. d’huile d’olive (ou de graisse de canard)

     2 ou 3 oranges à jus; Brins de persil

    1 c. à s. de farine, Sel

    Herbes de Provence fraîches ou séchées

    Préparez les endives. Coupez le bout de la tige, puis taillez les endives en 4 dans le sens de la longueur et retirez la pointe du cœur pour ôter l’amertume.

    Faites cuire à feu vif dans un faitout avec 10 ml d’eau pendant environ 25 min à couvert.

    Pendant ce temps, préparez le magret. Entaillez le gras du magret de canard environ tous les 2 cm sans toutefois couper dans la chair. (vous pouvez aussi le retirer entièrement, une fois fondu dans votre poêle, cela vous fait de la graisse pour des pommes de terres ou autres)

    Placez le magret côté gras dans une poêle et faites cuire à couvert environ 8 min à feu moyen. Retournez le magret et poursuivez la cuisson pendant 8 min.

    Sortez le magret de la poêle et coupez-le en tranches d’environ 3 cm d’épaisseur et réservez.

    Quand les endives deviennent tendres, retirez le couvercle du faitout pour permettre à l’excédent d’eau de s’évaporer. Poursuivez ainsi leur cuisson environ 10 min. Quand l’eau est évaporée, ajoutez l’huile d’olive.

    Assaisonnez avec du persil ciselé et du sel. Réservez au chaud

    Pressez les oranges (vous devez obtenir environ 250 ml de jus). Versez le jus d’orange dans la poêle avec le gras de cuisson du canard.

    Dans un coin de la poêle, déposez la farine en pluie et remuez vigoureusement à l’endroit où vous avez versé la farine, puis incorporez progressivement ce mélange au reste de la sauce pour obtenir une texture lisse. Assaisonnez avec du persil ciselé, du sel et des herbes de Provence.

    Ajoutez le canard et son jus à la sauce, mélangez et laissez encore mijoter quelques instants pour finir la cuisson du canard. Celui-ci est meilleur lorsqu’il est encore rosé. Servez avec une purée de pomme de terre, de céleri, d'haricots verts, etc.

  • Truffade traditionnelle

    Pour 5 ou 6

    1,2 kg de pommes de terre, 600 g de tomme fraîche de Cantal ou d'Aubrac

    2 c. à soupe de beurre)

    sel, poivre

    Lavez et pelez les pommes de terre. Les couper en fines lamelles, les rincer de nouveau et les essuyer dans un linge propre.

    Dans une cocotte, faire fondre le beurre. Ajoutez les pommes de terre et laissez cuire une dizaine de minutes à feu moyen/vif. Salez, poivrez et mélangez.

    Baissez le feu et couvrir la cocotte. Laissez cuire les pommes de terre jusqu'à ce qu'elles soient bien fondantes (vérifier la cuisson en plantant un couteau dans la chair, il doit s'enfoncer facilement).

    Pendant ce temps, coupez la tomme de Cantal ou d'Aubrac en lamelles. Une fois les pommes de terre fondantes, déposez le fromage par-dessus.

    Laisser doucement fondre puis, avant de servir bien chaud, mélangez vivement

  • Rillettes de roquefort aux raisins secs

    Réfrigération : 2 heures

    Pour 2 personnes

    150 g de roquefort; 25 g de beurre

    2 cuillères à soupe de crème fraîche épaisse

    40 g de raisins secs; 40 g de cerneaux de noix

    1 cuillère à soupe de Cognac; 1 pincée de noix de muscade en poudre

    Poivre

    Dans un bol, mettez les raisins secs et ajoutez le Cognac, laissez ramollir pendant 10 minutes.

    Émiettez le roquefort dans un autre bol et incorporez le beurre mou. Ajoutez la crème fraîche, les raisins secs, la noix de muscade et le poivre.

    Écrasez et mélangez avec une fourchette.

    Émiettez les cerneaux de noix et intégrez-les à votre préparation, mélangez l’ensemble et tassez-la dans le bol avant de la mettre au frais 2 heures.

  • Jarrets d’agneau aux légumes anciens

    braisé au vin rouge

    Pour 4

    4 jarrets d’agneau; 4 pommes de terre pelées et coupées en cubes

    Sel et poivre au goût; du beurre

    2 carottes coupées en dés; 250 ml de vin rouge

    1 branche de céleri coupée en dés, 1 cuillère à soupe de farine

    1 oignon haché; 1 verre d'eau si nécessaire

    4 gousses d’ail hachées; 375 ml de fond de veau

    2 tiges de romarin frais; 1 feuille de laurier

    2 c. à soupe concentré de tomates

    1/2 petit rutabaga pelé et coupé en cubes

    3 panais coupés en rondelles

    Salez et poivrez les jarrets d’agneau.

    Dans une grande cocotte, faire fondre du beurre ou de la graisse de canard, à feu moyen. Saisir les jarrets et l’oignon de 2 à 4 minutes. Saupoudrez de farine et faire roussir. Dans la même cocotte, cuire les carottes, le céleri

    Ajoutez l’ail et poursuivre la cuisson 1 minute.

    Verser le vin rouge dans la cocotte et laissez mijoter jusqu’à ce que le liquide ait réduit de moitié.

    Puis ajoutez le fond de veau, les herbes aromatiques et le concentré de tomates dilué dans un bol avec un peu de bouillon. Salez et poivrez.

    Porter à ébullition, puis couvrir et laissez cuire 1 bonne heure à plus en arrosant les jarrets de jus de cuisson quelques fois en cours de cuisson, jusqu’à ce que la chair des jarrets se détache facilement de l’os.

    Environ 30 minutes avant la fin de la cuisson des jarrets, déposez les pommes de terre, le rutabaga et les panais dans une casserole. Couvrir d’eau froide et salez. Portez à ébullition, puis cuire de 20 à 25 minutes à feu moyen, jusqu’à tendreté des légumes. Égouttez. Rajoutez aux jarrets

    Portez à ébullition, puis laissez mijoter de 10 à 12 minutes à feu doux-moyen, jusqu’à ce que la sauce ait réduit de moitié et soit moelleuse et épaissie

    Servir bien chaud

     

    RAPPEL

    Graisse de canard

    La graisse de canard est votre alliée de par les nombreux bienfaits de la graisse de canard.  Grâce à sa composition elle est reconnue pour prévenir les risques cardiovasculaires, elle maintient vos cellules en bonne santé et stimule l’absorption de calcium.

    Mais encore, la graisse de canard en cuisson est source d’énergie et permet de lutter contre le rhume et elle favorise le phénomène de satiété. En somme, les bienfaits de la graisse de canard sont nombreux et indéniables.

    Alors, comment utiliser la graisse de canard ?

    Concernant l’utilisation de la graisse de canard, cette dernière supporte les hautes températures, ne brule pas les aliments, elle est donc parfaite pour la cuisson, le rissolage ou encore le confisage. Autant de bonnes raisons de cuisiner à la graisse de canard. Nous ne pouvons que vous recommander l’utilisation de graisse de canard pour concocter de délicieux plats.

    Vous n’avez plus aucune raison de vous priver de cuisiner à la graisse de canard comme les gens du Sud-ouest… en effet, je suis persuadée (appuyée par la lecture de plus de cinquante ans d'articles de nutrition) que le fameux "frend paradox" -que des idiots ont indiqué qu'il n'existait pas- et bien si, au contraire: pour les hommes, boire trois verres maximum de vin par jour (deux pour les femmes) associé à la cuisine à la graisse de canard PLUS un ou deux cafés par jour, c'est pour pour le cœur et également ne pas "plonger" dans l'azelmeir.

    N'oubliez pas: buvez du vin avec modération

  • Comment ont évolué les livres de cuisine

    Depuis plusieurs années déjà, en France, le secteur du livre de cuisine est très dynamique. En tête des ventes se trouvent les stars des fourneaux très présentes à la télévision, la radio et sur les réseaux sociaux comme Cyril Lignac qui a vendu près de deux millions d’exemplaires de sa série Tous en cuisine ou François-Régis Gaudry qui a dépassé le demi-million avec les trois ouvrages de On va déguster.

    Or le livre de cuisine représente bien plus qu’un simple objet. Il témoigne aussi de l’évolution de la société, de ses goûts et de ses habitudes de consommation.

    DU MOYEN ÂGE A LA FIN DE LA RENAISSANCE

    Si les premiers exemplaires remontent à l’antiquité, et que les recettes se sont principalement transmises à l’oral jusqu’à l’invention de l’imprimerie, c’est depuis le XIVe siècle que l’on trouve des livres de cuisine. À travers une sélection non exhaustive d’ouvrages qui ont marqué l’histoire culinaire française, nous verrons comment cette évolution s’est caractérisée.

    Rédigé à la fin du Moyen Âge, le Viandier, premier livre de cuisine écrit en français attribué au cuisinier Guillaume Tirel dit Taillevent (1310-1395), est un ouvrage de référence pour la période médiévale. Il contient des recettes de mets servis à la cour royale. Ces dernières, présentées de manière concise, contiennent un bref descriptif du plat sans quantité précise ni temps de cuisson. Les illustrations sont quasi inexistantes car elles sont coûteuses. Il s’agit essentiellement d’un guide pour les professionnels qui doivent être capables de compter sur leur expérience pour interpréter et reproduire les recettes.

    On note dans ces dernières une forte utilisation d’épices provenant d’Afrique et d’Asie – signe de distinction sociale – de mélanges sucré-salé et de sauces acides. La plupart des recettes sont à base de viande, comme l’indique le titre – un des éléments caractéristiques de l’alimentation des puissants – parmi lesquelles on trouve des cygnes, des cormorans ou des hérons – réputés plus proches du divin et du pouvoir parce qu’ils évoluent dans les cieux. Les légumes, nourriture de paysans, trop « terre-à-terre » pour les grands de ce monde, sont peu présents.

    La cuisine de la Renaissance restera, elle aussi, profondément moyenâgeuse, et jusqu’au XVIIe, les pratiques alimentaires de l’aristocratie européenne sont quasi identiques.

    L’avènement de la « nouvelle cuisine »

    Après un siècle sans nouvel ouvrage de cuisine, La Varenne, cuisinier du marquis d’Uxelles, rédige, en 1651, Le cuisinier françois. Cet ouvrage capital met en place les grands principes qui feront la grandeur et le rayonnement de la cuisine française. Cette dernière passe dans l’ère moderne et rompt définitivement avec ses composantes médiévales. Les saveurs lourdement épicées laissent place à celles des herbes aromatiques, les saveurs aigres-douces disparaissent, et la nette séparation entre le salé et le sucré, qui arrive désormais en fin de repas, devient une de ses grandes caractéristiques.

    Si l’alimentation carnée est toujours dominante sur la table aristocratique, les légumes font leur apparition. La fraîcheur et les saveurs naturelles des aliments sont mises en avant, tout comme les considérations diététiques. La Varenne a aussi apporté de nouvelles techniques culinaires comme l’élaboration de nombreux fonds de cuisson, de sauces dans lesquelles il a introduit le beurre, sans oublier la technique raffinée du feuilletage qui conduira à l’invention du millefeuille.

    Les recettes sont désormais organisées selon les catégories du menu de l’époque (potages, entrées…) mais aussi pour les « jours de viande », les « jours maigres », etc., ce qui permet de noter l’importance de la religion catholique dans l’élaboration des repas d’alors, importance déjà présente au Moyen Âge.

    D’abord destinées à une élite et à ses cuisiniers, les recettes se diffuseront par la suite aux autres couches de la société. La grande cuisine française qui s’écrit au XVIIe siècle, et qui se transmet grâce à ses recettes est une cuisine dont la renommée et le prestige iront croissants et qui s’imposera en Europe comme la référence culinaire.

    UNE CUISINE DE PLUS EN PLUS NORMATIVE ET ACCESSIBLE

    Par la suite, les livres de cuisine ne restent plus uniquement dans l’univers aristocratique. Au XVIIIe siècle, ils touchent aussi la bourgeoisie – témoignage de son importance grandissante au sein de la société française – avec une cuisine de cour simplifiée, moins onéreuse. Avec le Cuisinier royal et bourgeois rédigé par Massialot (1691) les recettes, sont pour la première fois, classées par ordre alphabétique, d’après le principal ingrédient ou la place du mets dans le menu. Les éditions bon marché permettent aussi une plus large diffusion des écrits culinaires à travers la société, consolidant davantage l’aspect normatif et le langage technique des recettes.

    Gouffé invente, avec son Livre de cuisine (1867), l’ouvrage culinaire moderne : accessible à tous, du simple débutant au cuisinier aguerri, il précise aussi les quantités et temps de cuisson des ingrédients. Pédagogue, il donne aussi des indications sur les ustensiles de cuisine utilisés. Gouffé a aussi recours, pour la première fois, aux illustrations en couleur, quand il le juge nécessaire pour expliquer une opération comme une découpe ou un détail pratique. Le classement des recettes en jours gras et maigres est, lui, définitivement abandonné.

    Au cours du XXe siècle, les livres de cuisine sont de plus en plus accessibles au grand public. Si le Guide Culinaire d’Escoffier (1903) devient la « bible » de la cuisine française classique pour les cuisiniers professionnels, le vrai tournant a lieu dans l’entre-deux-guerres avec des ouvrages qui sont désormais aussi rédigés par des femmes. Ginette Mathiot, avec Je sais cuisiner (1932), propose des recettes simples, avec des produits de base et faciles à suivre, même pour les ménagères peu expérimentées. Son immense succès sur des décennies contribue à la popularité de la cuisine maison.

    Dès le dernier quart du XXe siècle, la production d’ouvrages culinaires s’accélère et de nouveaux publics sont ciblés: célibataires ou étudiants, amateurs de cuisines régionales (bretonne, basque) ou internationales (italienne, chinoise) ou ceux avec des régimes alimentaires spécifiques (végétarien, végétalien, sans gluten, etc.). Les livres de chefs renommés comme Paul Bocuse ou Michel Guérard sont aussi très vendeurs. D’autre part, les illustrations des recettes deviennent, peu à peu, quasi indispensables.

    NOUVELLES TECHNOLOGIES ET NOTORIETE DES CHEFS

    Aujourd’hui, l’univers des livres de cuisine se partage en trois principales catégories : d’abord les livres pratiques dans lesquels les recettes sont expliquées étape par étape, avec quelques ingrédients, le temps et les étapes de préparation, et même les calories, le tout accompagné de photos, de très belle qualité, comme dans la collection Simplissime. Ensuite il y a le beau livre de chef célèbre comme Le Pré Catelan de Frédéric Anton. Ce dernier, très esthétique et artistique, sert davantage à faire rêver avec ses magnifiques photos qu’à former. La cuisine se doit d’être très belle dans notre monde de l’image. Il y a enfin le développement des livres numériques et des applications mobiles.

    Les recettes sont désormais partagées en ligne, accompagnées de photos, de vidéos ou de liens Internet. De nombreux chefs cuisiniers, pâtissiers, youtubeurs, blogueurs ou passionnés, se font remarquer en diffusant leurs recettes sur les réseaux sociaux à

    Ces dernières décennies ont donc révélé, suite à l’influence des réseaux sociaux mais aussi des émissions esthétisantes comme Top Chef ou Chef’s table, l’importance grandissante du design culinaire. En effet, les livres de cuisine ont davantage mis l’accent sur la présentation des plats, sur leur mise en scène et les photographies sont devenues plus sophistiquées, les faisant évoluer pour devenir aussi bien des objets visuels autant que des guides culinaires.

    Le livre de cuisine a connu des développements notables, aussi bien dans sa forme et son fond que dans son accessibilité, mais en lien avec les évolutions de la société et le développement des technologies et il semble aujourd’hui plus vivant et plus protéiforme que jamais.

    Auteur: Nathalie Louisgrand - Enseignante-chercheuse, Grenoble École de Management (GEM) - de The Conversation FR. CC BY ND