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histoire - Page 10

  • MIAM-MIAN: La journée mondiale de la chocolatine

     

    YOUPIE! DEMAIN: La journée mondiale de la chocolatine

    La radio locale "Toulouse FM " organisera sa première journée mondiale consacrée à… la chocolatine ! Oui, vous avez bien entendu, le compte à rebours a déjà commencé…

    Nul besoin d’un autre débat sur le sujet. Le pain au chocolat est au parisien que la chocolatine est au sudiste ! La preuve, une journée mondiale en faveur de la viennoiserie la plus controversée de l’histoire de France aura lieu prochainement. Quoi qu’il en soit, le vendredi 16 novembre 2018, une farandole de chocolatines sera distribuée dans les principaux carrefours de la ville rose. Un événement organisé par Toulouse FM sous le parrainage de Yann Bonneau (consultant pâtissier international et finaliste de la coupe du monde de pâtisserie), en charge de l’élaboration des viennoiseries.

    "Ne pas s’enfermer dans une routine"

    La radio toulousaine n’est pas à son premier évènement, le 6 octobre dernier se tenait la première Nuit des Djs toulousains consacrée au clubbing ambiancé par Sound on Legend (l’un des DJ les plus en vogue de ces derniers mois). Le but, rendre la radio la plus fun possible : "Nos animateurs doivent être accessibles. Notre radio doit être surprenante et ne pas s’enfermer dans une routine" selon Christophe Dalence, directeur des programmes de Toulouse FM, promettant " de nombreuses surprises", sous la coupole de la ligue fraternelles des artisans, de quoi fidéliser leur audience.

    Toulouse, élue capitale de la chocolatine!

    NOTRE CHOCOLATINE A NOUS!

     

  • Se nourrir pendant les guerres

     

    http://webdoc.rfi.fr/guerres-1914-1918-jardins-victoire-potagers-1939-1945/

  • Les rues de Toulouse

    Maison lauragaise: un peu comme celle des Trois-Cocus

    Avez-vous déjà remarqué la rue Ernest Roschach? Elle se cache entre le donjon et le Capitole. Tout aussi méconnue, la rue Pierre Baudis, seule rue entièrement piétonne de la ville, autour du théâtre national. Autre curiosité et non des moindres, la "rue sans nom", entre la rue des Tourneurs et la rue du Languedoc, près de la place Esquirol. Heureusement pas de casse-tête pour le facteur, personne n'y habite!

    La plupart des Toulousains connaissent la rue de la Verge d'or, qui a le privilège d'être la plaque la plus volée de la ville, et le chemin de Lanusse, qui évoque tout simplement François de Lanusse, un Capitoul qui possédait des terres à Croix-Daurade au XVIIe siècle.

    Un petit tour des rues amusantes? Chemin de la Levrette: Ceux qui fréquentent la place Saint-Pierre empruntent cette rue pour rejoindre le canal de Brienne. En Langue d’oc, le chemin de la Levrette fait uniquement référence au petit du lièvre. Ce chemin est situé près du lac de Sesquières. La rue de la Boule est baptisée ainsi depuis le XVIIIe siècle, apprend-on dans le Dictionnaire des rues de Toulouse. En revanche, difficile d’obtenir une explication sur l’origine du nom, à moins de perdre la boule…

    La rue du Fourtou, la rue Monplaisir, ou encore l’allée des Soupirs pour finir rue de la Verge d’Or, non loin de la Basilique Saint-Sernin, histoire de se laver de ses pêchés. La rue au nom fleuri.

    Le cas de la Verge-d’Or est plus énigmatique. Selon le Dictionnaire des rues de Toulouse, rédigé par Pierre Salies, historien décédé en 2002, Verge d’Or serait un ancien nom de terroir, connu dès le XVe siècle. Autre piste, d’ordre botanique cette fois, la verge d’or serait le nom familier d’une plante aux nombreuses vertus médicales, le solidago, qui auraient poussé dans les cours d’immeubles de la rue ou dans le jardin d’Embarthe à proximité. Plusieurs tentatives ont échoué pour se débarrasser de ce nom…  En 1869, une tentative de lui donner le nom de rue de la Merci n’aboutit pas. Le 13 août 1883, on proposa de l’appeler rue Delescluse. Toujours sans succès. La Verge d’or est un "ancien nom de terroir, connu dès le XVe siècle", explique l’historien Pierre Salies dans son Dictionnaire des rues de Toulouse. "Est-ce un nom d’enseigne, à l’entrée de Toulouse, près de la porte Arnaud-Bernard?".

     Quant au quartier des Trois Cocus, l’histoire est plus connue. À l’époque napoléonienne, le quartier était surnommé "Tres Cocuts" en occitan, ("Trois Coucou " en français) en raison d’une bâtisse seigneuriale qui était ornée d’une sculpture de trois coucous. Des soldats de Napoléon qui y étaient logés demandèrent aux habitants le nom du quartier. Ne comprenant pas l’occitan ils marquèrent sur leur carte "trois cocus".

    Personnellement, j'ai connu une dame qui habitait de l'autre côté de la ferme en question et qui m'a raconté que c'est un très riche fermier qui a installé sur la façade de sa maison lauragaise un pigeon d'argile à la naissance de chacune de ses trois filles. Le pauvre, il n'eut point de gaçon! les fillettes grandirent et devinrent de beaux partis, bien dotées. Les jeunes gens qui voulaient l'argent et la fille discutaient entre eux de leurs mérites respectifs. Comme la ferme était alors, très isolée dans la campagne et qu'il n'y avait pas de nom de lieu, ils parlaient de la maison en tant que celle qui avait "Tres Cocuts" qui se prononce en occitan: trèssss scoucuts ce qui devint le quartier des Trois-Cocus… donc, pas d'histoire de maris trompés! Si le nom semble atypique, pas question de le supprimer ou même de le modifier. Les Toulousains "y tiennent". Au début du XXe siècle, il a été question de supprimer le nombre "Trois". Ce chiffre semblait désobligeant pour certains habitants de cette rue… J'ai vécu dans le quartier des Trois-Cocus de 1958 à fin 1979.

    Mais ces joyeusetés cachent d'autres noms de rues, victimes des turpitudes de l'Histoire. L'ancienne rue Mal Clabel ("mal pavée" en occitan) est ainsi devenue le chemin du Maréchal Clabel, sous les coups de poinçons d'un ouvrier peu regardant, qui a ainsi donné naissance à un officier inconnu au bataillon. D'autres changent d'identité comme de chemise, au gré des régimes: avant d'être les allées Jean Jaurès, elles ont entre autres été celles de l'empereur Napoléon et du général Lafayette. Pas pire que les allées François Verdier, un temps celles dédiées au Maréchal Pétain, avant la Libération...

    Le tracé romain de la rue de l'Homme armé a été dévié pour permettre la construction du moulin du Château narbonnais. Plus haut, l'avenue de la Garonnette est un ancien bras de la Garonne, asséché en 1964. Seul subsiste un filet d'eau le long du trottoir, pour le souvenir.

    Depuis le pavé "Histoire des rues de Toulouse" de Jules Chalande paru en 1919, le visage de la ville s'est métamorphosé. Malgré une évolution propre à toute cité moderne, les recoins de Toulouse continuent de passionner. Parmi ces curieux qui arpentent inlassablement les rues, Gérard Villet, auteur d'un guide paru en juin dernier qui lui a valu 6 000 heures de travail*. Toulousain d'origine, il nous livre son regard sur la ville qui l'a vu grandir.

    Autre passionné, Jérôme Kerambloch, assistant du conservateur du musée du vieux Toulouse, qui nous a mis sur la voie de ces rues au tracé, au nom ou à l'histoire incongrue. Les Toulousains de toujours, (comme moi, par exemple) parlent de leur rue comme si elle faisait partie de la famille.

    Toulouse centre, ce sont des rues très étroites! Vélo, voiture, vadrouille: la cohabitation n'est pas facile au centre-ville de Toulouse, surtout quand on s'aventure dans ses passages les plus sinueux. La rue Neuve, une des plus étroites et des plus anciennes de la ville, est large de 1,70 mètre: on peut presque en toucher les deux côtés avec les bouts des doigts. Le coin de la rue Saint-Rome regorge également de ces petites rues, comme la rue Bédelières, qu'on atteint en passant sous un porche. Même entrée pour la rue de l'Ouest, qui débouche sur le quai de la Daurade. Dernière de cette famille, la rue Etroite, bien évidemment...

    La rue Gramat, dans le quartier Arnaud Bernard est une bombe urbaine: des gouttières aux boîtes aux lettres, rien n'a été épargné par le graff. La rue est une explosion de couleurs, de visages, de figures. Cette œuvre est le résultat d'un projet collectif initié au printemps 2000 en concertation avec les habitants, les propriétaires de la rue et la mairie. Actuellement, c'est le travail de Snake Graffiti, artiste toulousain qui orne la façade du n°5.

    À Toulouse, un grand nombre de rues portent le nom d’animaux : rue des Abeilles, rue des 3 Renards, rue des Biches, rue des Daims, rue des Oiseaux, rue des Pelicans, rue du Poisson, rue des Cigales, rue des Flamants, rue des Mouettes, rue de l’Hirondelle, rue de la Fourmi, rue des 3 Pigeons, rue des Bouquetins, rue du Colibri, rue des Moutons, rue des Libellules, rue des Canaris, rue de l’Écureuil, Patte-d’Oie, rue du Canard…

    La place de la Baïse est située à proximité du parc de la Maourine, entre le chemin Raynal et la rue de l’Allier. Il s’agit d’une rivière qui coule dans les départements des Hautes-Pyrénées, du Gers et de Lot-et-Garonne. Mais, facile de supprimer les deux points sur le i!

    Un peu dans le même registre, bien que plus solitaire, la rue Monplaisir se trouve en amont du port Saint-Sauveur, entre l’allée des Soupirs et le musée Labit. Tout un programme…

    Pour la station de métro La Vache, il existait vraisemblablement une métairie dans le quartier. De son côté, le nom de la rue des Chamois a été donné en 1969 à une voie nouvelle en bordure de la cité des Izards. Ce qui a probablement suggéré le nom.

    Quand j'étais enfant, l'été, pour nous rafraîchir un peu, les soirs d'été caniculaire, nous partions tous en famille le long de la route de Launaguet, pour rejoindre le Pont de la Vache, près du chemin de fer, du côté de Lalande... une sacrée ballade, croyez-moi… nous regardions les étoiles, passer les trains (oui, comme le ferait une vache) nous comptions les wagons des trains de marchandises et nous cherchions des lucioles… c'était avant. Avant la télé. Que nous avons acheté en début 1960.

    Le Marché aux cochons: Inutile d’interpréter ce nom qui vante directement sa marchandise, souligne d’emblée l’historien Pierre Salies dans son Dictionnaire des rues de Toulouse. Du milieu du XIXe siècle à 1914, il fut vendu beaucoup de ces animaux. Le marché aux cochons demeure un point de rendez-vous pour les fins gourmets qui habitent les Minimes.

    Quartier Bonnefoy, la rue Dieu est une voie créée vers 1880. Son nom a curieusement varié entre Dedieu, de Dieu et Dieu. En 1914, on voulut y mettre fin en l’appelant rue Parant. Mais Dieu l’emporta…

    Dans la même veine, on peut citer la rue des prêtres, dans le quartier des Carmes, dont le nom vient d’une maison appartenant au clergé de la Dalbade. À proximité du faubourg Bonnefoy, la rue de la Vierge a été baptisée ainsi car une statue de la Vierge était située au fond de l’allée.

    Toulouse compte aussi la rue de la Providence, la rue de la Sainte Famille, la rue de Sainte Mère Église, la rue des Anges, la rue de l’Espérance, la rue du Crucifix…

    Considérée comme une voie privée, un habitant en fit condamner l’accès en 1632 par une porte à l’angle de la rue du Castel dont on voit encore les fonds des deux côtés. N’ayant pas d’issue, elle fut longtemps négligée, et vers 1920 encore, nul éclairage n’y était prévu, rappelle Pierre Salies, dans son Dictionnaire des rues de Toulouse. À la Révolution, elle devient la rue de la Hache. On ne veut pas savoir pourquoi! D’autant que la rue de l’Homme Armé, également dans le quartier des Carmes, n’est pas loin…

    Elle permet de rejoindre le quai Lucien-Lombard depuis la rue des Blanchers.

    Et aussi…

    Rue des Muses

    Rue de la Brasserie

    Rue des Scouts

    Rue du Bon Voisin

    Rue de la Jalousie

    Rue des Braves

    Rue de Rapas

    Rue des Pavots

    Rue Courte

    Chemin de Neigreneys (mare noire)….

    Quand à la rue Gutemberg, elle a été proposée par un patron... d'imprimerie car son atelier se trouvait dans un coin où il y avait des maisons bourgeoises en débandes, au hasard...

    il était pour lui impossible d'indiquer à ses clients où se trouvait son imprimerie et ne cessait de réclamer un nom de rue à la mairie... le responsable du cadastre ne sachant quel nom donner demanda à l'imprimeur: proposez un nom?!! et l'imprimeur dit alors: vous n'avez pas de rue Gutenberg? Non? alors, prenez ce nom. Ce qui fut fait...

    Je tiens cette histoire de cet imprimeur, décédé aujourd'hui, chez qui j'ai été photograveur offsset quelques temps... En effet, je riais en lui disant: vous avez fait exprès d'habiter ici? toujours est-il que c'est bien trouvé! Et c'est alors qu'il me conta cette histoire. Qui est totalement et entièrement vrai, je vous assure! La rue Gutenberg découche sur la rue Neigreneys...

    Certes, il est parfois difficile de retrouver les premières traces de ces rues singulières. Bien loin de nos pensées contemporaines mal placées, ces noms sont souvent le fruit de mélanges linguistiques et de jolies déformations à travers le temps.

  • ... de Victor HUGO

    A lire sur mon autre blog

     

    http://demaincestaujourdhui.hautetfort.com/archive/2018/07/20/chaque-enfant-qu-on-enseigne-est-un-homme-qu-on-gagne-6067453.html

     

     

  • Comment Toulouse est devenue la Cité des Violettes?

     

  • Gloire à notre France éternelle!

    Gloire aux forces de police et aux militaires français!

    Pensées émues au jeune homme décédé et aux blessées, à leur famille et ami-es.

    La France est éternelle, elle vaincra car elle résiste et résistera toujours!

    Que les assassins et ceux qui les aident soient maudits pour l'éternité, pour les siècles des siècles; maudits soient leurs ancêtres et leurs successeurs ad vertam aeternam!

  • Traditionnelle soupe à l'oignon

    En fin 1968, j'ai commencé à sortir en “boîte“ de nuit… bon, d'accord, je devais rentrer à 1 heure du matin… de toutes façon, les boîtes de nuit de ce temps-là devaient fermer à deux heures du matin! Mais, on entrait dans la “boîte“ à 22 h environ et aussitôt on allait se déhancher sur la piste de danse. Donc, on en avait pour son argent. Rien à voir avec les jeunes, blasés, d'aujourd'hui!

    Quand la soirée ne s'était pas bien passée ou quand il faisait trop chaud, (l'été à Toulouse!!) on allait dans une brasserie manger la soupe à l'oignon.

    C'est un plat certainement très ancien, puisque l’oignon est utilisé en cuisine depuis l’Antiquité.

    Ce plat réconfortant n’a pas de date de naissance avérée, ni d’inventeur officiel. On en trouve une première trace dans une mazarinade (un pamphlet ou une chanson contre Mazarin, pendant la période de la Fronde). Celle-ci, publiée en 1649, est intitulée “La dernière soupe à l’ognon pour Mazarin“.

    Deux ans plus tard, l’existence de la soupe à l’oignon est aussi attestée par “Le vrai cuisinier françois“, révolutionnaire livre de cuisine "moderne" (en vieux français), marquant la rupture avec la cuisine du Moyen Âge. C'est un ouvrage de François Pierre de La Varenne, dont la première édition date de 1651, propose un "potage d’oignon". "Les oignons, fricassés dans du beurre, sont cuits avec de l’eau et "une croûte de pain", voire des câpres. On laisse le tout "mitonner", c’est à dire mijoter, et on sert avec "un filet de vinaigre".

    Bien des années plus tard, un certain Nicolas Appert, (oui, c'est l’inventeur de la conserve), ou par Alexandre Dumas dans son fameux “Grand dictionnaire de cuisine“ (1873), évoque une version de la recette au XVIIIe siècle.

    Dumas raconte ainsi que l’ex-roi de Pologne, Stanislas (1677-1766) s’arrêta un jour dans une auberge à Châlons, lors d’un voyage entre Lunéville et Versailles. Là-bas, "on lui servit une soupe à l’oignon si délicate et si soignée, qu’il ne voulut pas continuer sa route sans avoir appris à en préparer une semblable. Enveloppé de sa robe de chambre, Sa Majesté descendit à la cuisine et voulut absolument que le chef opérât sous ses yeux. Ni la fumée ni l’odeur de l’oignon, qui lui arrachait de grosses larmes, ne purent le distraire de son attention. Il observa tout, en prit note, et ne remonta en voiture qu’après être certain de posséder l’art de faire une excellente soupe à l’oignon".

    Cette "soupe à l’oignon à la Stanislas" ne contient ni fromage ni bouillon: des morceaux de croûte de pain sont grillés et beurrés. Les oignons sont frits dans le beurre, jusqu’à ce qu’ils soient "d’un beau blond un peu foncé", puis on ajoute les croûtes, "en remuant toujours jusqu’à ce que l’oignon brunisse". Il ne reste plus qu’à ajouter de l’eau bouillante, à assaisonner et à laisser mijoter.

    En réalité, Alexandre Dumas propose bien d’autres sortes de soupes à l’oignon dans son livre de cuisine, comme le "potage de santé aux oignons", le "potage d’oignons au blanc, en maigre", le "potage à l’oignon, au lait" ou encore le "potage à l’oignon Vuillemot" (la soupe est versée dans une soupière dans laquelle on a déposé du pain beurré, du gruyère est servi à part).

    Ensuite, au XIXe siècle, la soupe à l’oignon est évoquée dans divers livres, comme par exemple le “Guide manuel illustré de la cuisinière de Paris et de la Province“ (1869). Là, on recommande de préparer la soupe avec des oignons et du beurre, puis de tremper "sur des tranches de pain entremêlées de fromage".

    Pareil pour “La Cuisinière assiégée, ou L’Art de vivre en temps de siège“ (1871), on arrose le pain de liquide. Dans cette somme de la cuisine système D, version XIXe siècle, on trouve d’ailleurs aussi une "soupe à l’oignon sans oignon". Avec juste de l’eau et des tranches de pain roussi!

    Et que dit Auguste Escoffier, dans son fameux “Guide culinaire“, dont la première édition date du tout début du XXe siècle? Il décrit notamment un "potage Garbure-Cooper", fait d’oignons blondis dans le beurre et de consommé blanc (à base de bœuf, carottes, navets, poireaux, panais, oignons, clous de girofle, ail, céleri). On garnit "la surface de rondelles de flûtes" avant de "saupoudrer abondamment de fromage râpé" et de faire gratiner vivement.

    C’est à la fin du XIXe siècle, au tournant du XXe, que la soupe à l’oignon semble devenir un plat connu, bien gratiné et souvent typiquement nocturne.

    Dans son “Dictionnaire Gourmand“, Marie Hélène Baylac explique que "les Lyonnais affirment que la soupe à l’oignon est une spécialité de leur ville. En revanche, la gratinée serait parisienne; à la fin du XIXe siècle, elle était à l’honneur dans les restaurants situés autour du carreau des Halles de Baltard […]". L’auteur souligne que la différence entre la soupe lyonnaise et la soupe parisienne n’est pas flagrante: dans les deux cas, les oignons émincés sont cuits dans du beurre "jusqu’à ce qu’ils prennent une belle couleur dorée", on ajoute du bouillon, on pose du pain grillé et du fromage, et on fait griller le tout au four.

    Les travailleurs mais aussi les noctambules autour des Halles de Paris, s’y retrouvaient afin de s'attabler autour d’un fumet brûlant peu onéreux, les premiers pour se donner de la force (Les "forts" des Halles, ces costaux manutentionnaires, avalaient en effet une soupe à l’oignon gratinée de fromage pour se motiver); les seconds pour “se laver l’estomac”, comme on disait, et recommencer de nouvelles agapes".

    Michel Oliver, autre chef, précise dans son livre que "dans de nombreuses régions européennes, on célébrait l’union des jeunes mariés avec une soupe à l’oignon servie au petit matin, histoire sans doute de (re)donner de la vigueur aux époux".

     

    Traditionnellement, ça requinque, ça réchauffe avant de se coucher… Ou d’aller travailler. C’est un plat qui tient au corps!

    Alors, comment préparer cette soupe à l’oignon bien gratinée, à déguster au bout de la nuit (ou n'importe quand)? D’abord, il vous faut bien sûr des oignons. Lesquels? De bons oignons jaunes, c'est mieux, mais d'autres utilisent des tas d'oignons différents: blancs, rouges…. Bref: on a le choix.

    Il s’agit donc de les éplucher et de les émincer finement, de préférence sans trop pleurer.

    Puis, les faire dorer tranquillement, dans une généreuse quantité de beurre. Cela, c'est pour les genss du Nord, enfin, de la langue d'oil. En fonction du nombre de personnes, la quantité peut aller de 100g à près de 250g de beurre par kilo d’oignons! C'est un peu trop beaucoup, si je puis m'exprimier ainsi.

    Nous, à Toulouse, quand j'étais jeune, je la faisais à l'huile d'arachide ou, devinez quoi? à la graisse de canard, bien sûr!

    Laissez les oignons confire tranquillement, jusqu’à ce qu’ils aient une belle couleur brun foncé. Les autres, du nord, ils font juste colorer leurs oignons! ça donne une soupe clairasse. Non, non, l'oignon, cela doit se cuire à très brun…. Cela donne une couleur sombre, appétissante au bouillon.

    Les oignons deviennent bruns et vous les remuez constamment pour ne pas qu'ils brûlent, sur feu moyen. Si les oignons attachent au fond de la casserole, ajouter une ou deux cuillérées à soupe d’eau froide.

    Si on a besoin de remplir le “coffre“, on peut saupoudrer d'une cuillère de farine, cela épaissira la soupe et donnera l'illusion du bien manger. Vous rajoutez de l'eau en bouteille (pour ne pas avoir du chlore et des molécules médicamenteuses) ou du bouillon de gélatine faite avec des os et que vous avez mis de côté ou congelé. C'est pas mal non plus avec un fond de veau ou bien si ayant fait un pot-au-feu deux jours plus tôt, vous avez gardé du bon bouillon.

    Vous pouvez ajouter selon votre goût, 40 cl de porto, 3 gousses d’ail écrasées, un bouquet garni (un poireau, du thym, du laurier, des queues de persil), et bien sûr du sel et du poivre. Après ébullition, le tout cuit 1h à feu doux.

    Pour 4 personnes, 600 g d’oignons 1,2 litre d’eau, avec 60 ml de porto (très facultatif, ajoutez du bon vin de chez vous, c'est du pareil au même! -et n'oubliez pas de faire chabrot!), peut-être une pointe de vinaigre balsamique pourquoi pas, mais, ce n'est pas dans la recette traditionnelle. Faites en fonction de vos préférences.

    Pour l’étape du gratinage, il faut que le pain ait une certaine densité, pour ne pas tomber au fond du bol. D’où l’importance de ne surtout pas utiliser une baguette fraîche, mais plutôt du pain rassi ou grillé.

    Perso, je la met dans mon toupin à cassoulet mais, vous pouvez la mettre à gratiner dans des bols individuels, remplis environ aux ¾.. On coupe de gros cubes de vieux pains ou de baguette grillée (un centimètre d’épaisseur ce qui permet une séparation entre le bouillon et le gruyère, pour ne pas qu’il tombe au fond et pour faire une bonne couche de gratin. On saupoudre de fromage et on fait gratiner à la salamandre ou dans le four bien chaud quelques minutes. Le temps de voir le dessus bien croûté.

    Certains mettent une tranche entière de pain de campagne. Dans tous les cas, on saupoudre très généreusement de fromage râpé, gruyère ou emmental, puis on fait griller avec la fonction grill du four. Info importante: le gruyère ne doit pas être mélangé à la soupe: sinon, comment va-t-il faire la bonne croûte?

    Veillez surtout au dosage du sel... Vérifiez bien l'assaisonnement…. Le bouillon et le fromage peuvent être déjà très salés. Attention à ne pas brûler les oignons, sinon la soupe sera amère, et n’oubliez pas le bouquet garni! La qualité des produits, et notamment de l’emmental va jouer: s’il est pauvre en matière grasse, la soupe ne gratine pas.

    Une soupe ratée sera acide, trop liquide, fade, sans couleurs; (il faut une couleur ambrée assez foncée). Une bonne soupe à l’oignon a une texture liée. Il n’y a pas trop d’eau. Elle est un peu sucrée mais pas trop, avec un côté gourmand, généreux. Bien sûr, soupe réconfortante été comme hiver. Il parait que les touristes disent que c’est un plat français emblématique, tout comme les escargots ou les cuisses de grenouilles.

    Se conserve 3 jours au réfrigérateur (sans le pain ni le fromage). Sinon, consommez-la le lendemain au plus tard.