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histoire - Page 14

  • Pain tintché = comment les français on inventé la pizza?

    Car, enfin, la pizza, c'est de la pâte à pain, non?

    Avec la plus grande mauvaise foi! :-)

    Autrefois, on mangeait avec les doigts…. Les Égyptiens ont inventé le pain il y a environ 5000 ans… La fourchette a mis du temps pour s'installer dans le monde entier. De longues fourchettes pour saisir les aliments existent dans la Rome antique. Les fourchettes actuelles sont apparues dans l'Empire byzantin.

    Elles existent sur la table médiévale mais elles sont peu utilisées, les personnes prenant les mets avec les doigts puis progressivement avec la pointe du couteau.

    Puis à la Renaissance, elles servent uniquement pour saisir les viandes dans les plats, le paysan aussi bien que le noble mangeant avec les doigts dans son écuelle ou sur son tranchoir. Elles se répandent dans le reste de l'Europe à l'époque moderne. Cependant, son usage est limité: en France, elle apparaît à la Cour en 1574 (fourchette à deux dents dans les inventaires royaux), elle n'est utilisée au départ que pour consommer des poires cuites. Va savoir pourquoi, Charles…

    Introduite selon la légende par Catherine de Médicis ou Henri III, elle ne sera utilisée avec régularité que lentement. Il s'agit plus d'une marque d’excentricité car elle sert à piquer dans le plat le morceau porté ensuite à sa bouche avec ses doigts, l'usage des doigts semblant privilégié et par crainte de blessures sur les dents de la fourchette. Henri III l'adopte à titre personnel à la suite d'un voyage à Venise où il en observe le maniement.

    Le port de la fraise va mettre en évidence l'avantage de la fourchette pour porter les aliments à la bouche, aussi la fourchette à trois dents est de mode à la Cour des Valois. Si à la table du roi de France Louis XIV au XVIIe siècle chaque personne avait une fourchette à la gauche de son assiette, on ne l'utilisait pas, car le roi préférait manger avec les doigts qu'il posait sur une serviette humide entre chaque plat. Sa diffusion ne commençant véritablement que dans le Siècle des Lumières.

    Mais revenons au tranchoir du Moyen-Age. Le tranchoir est la tranche de pain sur laquelle on sert le poisson ou la viande à table (et qui sert d’assiette) au Moyen Âge; le tranchoir peut être placé sur un tailloir (parfois lui aussi appelé tranchoir) de forme rectangulaire (petite planchette en bois chez les plus modestes, en métal précieux chez les personnes de la haute société). De là viendrait le mot “copain“, celui avec qui on partage son tranchoir, c'est-à-dire sa tranche de pain. Sur les tables, on disposait des pots à aumônes et des corbillons pour les tranchoirs imprégnés de sauce afin de redistribuer aux pauvres les reliefs du banquet.

    Etant donné que nous avons de l'ail rose à Lautrec et l'ail violet de Cadours, depuis belle lurette, croyez-vous que par chez nous on ne pensait pas à frotter l'ail sur le pain? Nous avons tout de même le meilleur ail de France, non?

    Depuis des générations, les paysans du Pays de Cadours produisent de l'ail violet de consommation. L'ail violet traditionnel est donc devenu l'ail violet de Cadours et se caractérise par sa couleur lie de vin (bande violacées), son fort calibre (une tête a un diamètre de 45mm au minimum et peut dépasser 70 mm), et surtout sa précocité par rapport aux aulx blancs ou roses.

    Et l'autre, le rose de Lautrec! mmmnnnnn! j'ai des tas de recettes à l'ancienne, je vous en poserai sur ce blog. Déjà, cherchez les notes sur la nutrition que j'ai déjà mis en place ici, avec la boîte à outils “recherche“.

    L'histoire de l'ail: il serait originaire des steppes de l'Asie centrale. On sait qu'il a été cultivé en Orient et au Moyen-Orient, et sur tout le pourtour méditerranéen, avant d'être introduit en France par Godefroy de Bouillon au retour de la première croisade. L'ordre des Bénédictins fut à l'origine du développement de la culture de l'ail en Europe. Selon les époques, ou les contrées, l'ail a été le symbole de pauvreté, probablement en raison des effluves dissuasives qu'une société élitiste n'aurait su admettre. Au contraire, si l'on en croit les témoignages laissés par les Égyptiens, l'ail était fréquemment utilisé dans les offrandes et représenté en bonne place dans les monuments funéraires. On lui prêtait notamment des effets bénéfiques sur l'organisme, vitalité et longévité.

    Au fil des siècles, la réputation de l'ail s'est faite redoutable, tantôt apprécié, tantôt détesté. Quoiqu'il en soit, son pouvoir purificateur est, lui, incontesté. D'aucuns prétendront qu'il repousse les mauvais esprits, les vampires, d'autres, les épidémies ou, plus simplement, les parasites intestinaux. Les Japonais ont même été jusqu'à concevoir des sanatoriums d'ail!

    Et, pour le plaisir…. quelques proverbes ou autres indications.

    Compagnon: littéralement, la personne avec (cum en latin) qui l'on partage son pain (panis en latin); de compagnon vient le mot "copain".

    Mieux vaut pain en poche que plume au chapeau: tout ce qui est superficiel n'a pas de valeur réelle et ne nourrit pas.

    Être trempé comme une soupe: la soupe, à l'origine, ne désignait pas un bouillon, mais le pain que l'on trempait dedans, d'où l'expression.

    Manger son pain blanc: avoir le meilleur de quelque chose, sous-entendu en attendant l'arrivée du moins bon. L'expression opposée est manger son pain noir.

    Mihina-mofo toa vazaha nefa malagasy vavony': manger du pain comme un Français tout en ayant un estomac de malgache.

    Être au pain sec [et à l'eau]: ne disposer que de ressources alimentaires minimales.

    Ça ne mange pas de pain: se dit d'un acte sans conséquence grave, ou qui consomme peu de ressources essentielles qui priverait.

    Bon comme du bon pain: qualifie une personne incapable de malveillance.

    Retirer le pain de la bouche: empêcher de gagner sa vie.

    Gagner son pain [quotidien]: exercer son métier, plus familièrement gagner sa croûte.

    Je ne mange pas de ce pain-là: se dit par une personne refusant de se mêler à une affaire qui lui semble étrange (l'affaire = le pain).

    Mettre ou coller un pain: frapper quelqu'un.

    Prendre un pain: avoir une amende ou endommager quelque chose.

    Il a plus de la moitié de son pain cuit: se dit de quelqu'un qui n'a plus longtemps à vivre.

    Il n'y a ni pain ni pâte au logis: se dit de quand il est temps de faire les courses.

    Il a mangé du pain du roi: il a fait de la prison.

    Être né pour un petit pain: avoir peu d'ambition, avoir un avenir médiocre.

    Réussir mieux en pain qu'en farine: terminer heureusement une affaire qui avait mal commencé.

    Être pain: expression québécoise française signifiant être idiot ou incapable dans un domaine définit.

    Avoir mangé plus d'un pain: avoir beaucoup voyagé.

    Il vaut mieux courir à la miche qu'au médecin: avoir un bon appétit est signe de bonne santé.

    Lui faire passer le goût du pain: tuer quelqu’un.

    Du pain et des jeux: ce que réclamait le peuple romain (panem et circenses), de la nourriture et de la distraction.

    Faire son pain: en tirer des revenus.

    Pour les musiciens, dans un langage plutôt argotique, un pain désigne une fausse note.

    Emprunter un pain sur la fournée: avoir un enfant avant mariage.

    Pain du Royaume: l'Eucharistie.

    Planche à pain: femme sans poitrine.

    Pour une bouchée de pain: réaliser un achat à très bas prix.

    Long comme un jour sans pain: durée interminable, (pas de pain pendant la dernière guerre) ou personne de grande taille.

    Avoir du pain sur la planche: initialement, ne pas avoir besoin de travailler pour manger. Depuis 1914-1918, a pris le sens de “avoir beaucoup de travail“.

    Ça se vend comme des petits pains: c'est très populaire, ça se vend bien.

     

    Vous avez la peau du ventre bien tendue: alors, chantez et dansez maintenant!

    "Une poule sur un mur qui picore du pain dur, picoti, picota, lève la queue et puis s'en va“.

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    "Dansons la capucine

    Y’a pas du pain chez nous;

    Y’en a chez la voisine

    Mais ce n'est pas pour nous […]"

    Chanson de la Révolution Française

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    Pain tintché: vous frottez votre pain avec de l'ail, recouvrez d'un filet d'huile d'olive. C'est tout.

    Donc, voici la preuve que nous avons inventé la pizza:

    qui c'est qui a sa gastronomie comme patrimoine de l'humanité? Nous ou les italiens?

    Et, comme ils disent: rendons à César ce qui appartient à toute l'Occitanie!

     

     

  • Tous les matins... des esprits chagrins....

    Occitanie: un peu d’histoire-géo

    Hervé Abrieu: "Dans son acceptation moderne, les territoires où l’on parle tous les dialectes de la langue d’Oc."

    Voici quelques vérités historico-géographiques fondamentales pour appréhender la réalité de l'Occitanie.

    "On ne peut pas réduire l'Occitanie au Languedoc. L'Occitanie, c'est bien plus étendu“. Ainsi parlait récemment Jean Rouquette, prêtre érudit (de Saint-Georges-d'Orques dans l'Hérault), alors que nous l'entretenions sur sa traduction de la Bible en occitan. Et qui, en deux phrases, posait quelques vérités historico-géographiques fondamentales pour appréhender la réalité de l'Occitanie.

    Dont Hervé Abrieu, ex-professeur agrégé de lettres modernes qui enseigna aussi l'occitan trente-cinq années durant au lycée Gérard-Philipe de Bagnols-sur-Cèze, donne cette définition: "D'un point de vue historique, le nom Occitanie est la latinisation de Pays de langue d'Oc” et ne concerne que les terres annexées par la Couronne de France après la croisade des Albigeois au XIIIe siècle. Dans son acceptation moderne, depuis le début du XXe  siècle, Occitanie sert à désigner, par un linguiste comme Alain Rey ou un Sartre avant lui et bien d'autres, les territoires où l'on parle tous les dialectes de la langue d'Oc“.

    Ces territoires, on les trouve dans sept des ex-régions administratives françaises: Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées donc, mais aussi Aquitaine (sauf le Pays basque), Auvergne, Limousin, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et une partie de Rhône-Alpes (on n'y compte pas le Grand Lyon). À cela, il faut ajouter un bout d'Espagne (le Val d'Aran en Catalogne) et un coin d'Italie (les vallées occitanes, soit diverses communes sises en Ligurie et dans le Piémont).

    Dans ces régions, on parlait ainsi, et l'on parle encore, l'occitan. À partir duquel l'on peut distinguer six dialectes différents: le languedocien, le provençal, le limousin, l'auvergnat, le gascon et le vivaroalpin.

    "Donc scientifiquement, il serait (est) faux d'appeler la nouvelle grande région Occitanie. Mais puisqu'il en est ainsi, n'oublions pas d'apprendre l'occitan en classe" propose Hervé Abrieu. Professeur un jour...

    NDLR: comment ça? “scientifiquement“ ce n'est pas de la science, c'est de l'Histoire….

    Occitanie me va bien, qu'importe la vraie de vraie Histoire! Si les autres départements le veulent, qu'ils nous demandent le rattachement: plus on est de fous, plus on rit! comme aurait pu le dire notre compère Goudouli!

     

    Au fait, à propos d'histoire:

    L'histoire comme vous ne l'imaginez pas!

     

     

  • OCCITANIE!!!!!

     

    Oui, c'est fait: nous sommes en Occitanie!!!!!

     

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    Blason de Toulouse

     

     

  • La plus belle langue du monde!

    Quelle langue parlera-t-on à Bruxelles si ce n’est plus l’anglais ?

     Avec le brexit, la langue anglaise risque d’être beaucoup plus rare au sein des instances européennes. Qu’attend François Hollande pour sortir son clairon et aller y défendre la langue française?

    Par Yves Montenay.

    Hollande ira-t-il bouter l’anglais hors de Bruxelles?

    Comme le savent les personnes de ma génération, l’Europe, je veux dire le machin qui nous dirige de Bruxelles, ne parlait au début que français. Deux raisons à cela : trois pays sur six avaient le français comme langue officielle ou comme une de leurs langues officielles (France, Belgique, Luxembourg), et la plupart des personnalités, éduquées avant la vague américaine de l’après-guerre, parlaient français.

    Pompidou attendit la mort de de Gaulle pour accepter la Grande-Bretagne, et lui demanda de n’envoyer à Bruxelles que des Anglais bilingues (si, ça existe !). La promesse fut respectée pendant 10 ans. Mais ensuite l’époque avait changé, les générations suivantes avaient été élevées avec l’argent américain dès 1945 à l’ouest, et dès 1990 à l’est, avec un grand effort pour faire passer des élèves et les enseignants du russe à l’anglais. Bref, de nombreux responsables actuels d’Europe orientale nés dans les années 1970 ont appris l’anglais au lycée et fait des études supérieures en Amérique, tandis que leurs aînés ont été couverts de bourses pour s’y perfectionner.

    Ce cadeau à l’Angleterre

    La perfide Albion en a profité pour s’engouffrer dans la brèche pour le plus grand bénéfice de ses entreprises: dossiers d’appel d’offres en anglais, lobbying en anglais. J’ai vu de mes yeux arriver à la banque de Roumanie, alors encore largement francophone, un ordinateur apporté par l’ambassade d’Angleterre sur crédits européens avec des modes d’emploi et logiciel en anglais. J’ai bien sûr expliqué que la France avait payé une plus grande part de ce cadeau que l’Angleterre, mais le mal était fait. Les Marocains ou les Croates savent qu’ils n’ont aucune chance d’avoir une aide dans le cadre de "la politique de voisinage" s’ils ne déposent pas leur dossier en anglais. Il n’y a aucune raison juridique à cela, mais c’est ainsi.

    Le rapport Grin et les études qui ont suivi estiment à un gros paquet de milliards d’euros ce que cette colonisation linguistique a apporté à la très pratique Albion. Ça n’a pas empêché Madame Thatcher de réclamer un autre paquet de milliards (vous vous souvenez: "I want my money back"), puis David Cameron, ce printemps de réclamer encore de nouvelles concessions pour que les Anglais votent de rester.

    Je m’attends au pire concernant ce que réclameront des Anglais pour organiser la sortie. Il y aura deux ans de négociation paraît-il, et à ce petit jeu, les Anglais sont les meilleurs. Je le sais pour m’être souvent frotté à eux et avoir entendu : " notre proposition est effectivement moins intelligente que celle proposée par nos amis français, mais c’est la nôtre et nous bloquerons tout autre solution ".

    Et si l’Europe revenait au français?

    La plupart des dirigeants français du public ou du privé ne font pas attention à ces questions linguistiques, budgétaires ou réglementaires. Sauteront-ils sur l’occasion de revenir au français ? Il y a là une magnifique occasion de sauver notre langue en nous alliant avec les Allemands, qui souffrent linguistiquement, et donc commercialement, encore plus que nous. En effet, à Bruxelles, seule l’Irlande aura l’anglais comme langue officielle, la quasi-totalité des cadres anglophones vont partir et le petit personnel est francophone (j’en arrive: tout ce qui était intéressant était en anglais, seuls les panneaux destinés au personnel étaient en français).

    Il y a peut-être là un débouché pour François Hollande qui voit dépérir ses perspectives en France. Qu’il saute sur son cheval, mette le sabre au clair, crie " Montjoie et Saint Denis ! " et fonce sur Bruxelles! Ou qu’il se fasse parachuter avec un commando appuyé par ces soldats tchadiens qui se sont illustrés avec nous au Sahara… l’occasion de montrer à nos amis européens qu’ils auraient mieux faits de nous donner un coup de main en Afrique, là où nous nous battons pour eux, plutôt que de pérorer en mauvais anglais à Bruxelles.

    Contrepoint.org

     

    MOI, JE DIS

     

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  • Ils vont magnifier l'hôtel d'Assézat à Toulouse

    Fruit du talent des équipes muretaines de chez Ruggieri, le nouveau spectacle son et lumière qui s'apprête à magnifier la célèbre bâtisse toulousaine durant tout l'été, a été préparé dans le plus grand secret. À l'arrivée, c'est une réussite absolue.

    Une fois de plus, la lumière vient de Muret. Rien de plus évident lorsque l'on songe aux multiples prouesses techniques dont fait preuve Ruggieri depuis des lustres. Et comme l'entreprise muretaine fourmille d'idées toujours plus ingénieuses, toujours plus oniriques, c'est Toulouse, et plus particulièrement le célèbre hôtel d'Assézat, à qui les créateurs ont décidé d'offrir leur dernière invention, un spectacle "son et lumière" projeté à partir de vendredi soir, et pour deux mois, sur les superbes façades de l'hôtel.

    Partant d'une idée originelle de Nicolas Pagès et du regretté Roland Encoyand, une projection en 3 dimensions comme jamais vue, servira de prétexte à un hommage historique fait à la Ville Rose, le spectacle étant du reste intitulé "Ô Toulouse". Sur un scénario et une mise en scène librement adaptés des écrits précis d'Évelyne Encoyand, les auteurs du spectacle entendent avant tout "faire rêver le public, on en a besoin par les temps qui courent…"

    En hommage à Roland Encoyand

    Disons-le tout net sans rien révéler de la teneur du spectacle, auquel nous avons pu virtuellement accéder en exclusivité" le résultat de ce "Ô Toulouse" est fabuleux et devrait réussir cette gageure jamais évidente en culture, celle de conjuguer popularité et élitisme. Car il s'agit bien d'une grande page culturelle qu'ont voulue les professionnels muretains, soucieux du début à la fin de leur spectacle de mettre en valeur le patrimoine et l'histoire de la ville de Toulouse et de sa région. Les créateurs ont en effet travaillé en étroite collaboration avec des historiens afin d'offrir aux yeux de tous un divertissement aussi spectaculaire qu'instructif. Et c'est Clémence Isaure, l'illustre muse des poètes occitans, qui devient, sous une silhouette onirique derrière les fenêtres, l'hôtesse des lieux, ceci le temps des 30 minutes de spectacle.

    Un spectacle qui sera pudiquement dédié à Roland Encoyand aux derniers instants de la projection, avant que le public ne soit renvoyé sur l'une des magnifiques musiques signées de la société verfeilloise Armédias Concept. "Roland était mon principal assistant. On avait eu l'idée de ce video-mapping (nom technique du spectacle) un jour de l'hiver 2014 en pénétrant dans la cour intérieure de ce superbe hôtel d'Assézat. Quand Roland a disparu en début d'année, il y a eu bien sûr des flottements quant au projet, mais celui-ci me tenait trop à cœur pour l'abandonner. Sa sœur Évelyne a fait un remarquable travail d'écriture sur les différents tableaux représentant l'histoire de Toulouse", raconte, ému, Nicolas Pagès.

    Parmi les riches trouvailles de ce "Ô Toulouse", les Muretains observeront que l'historique Bataille de Muret de 1213, qui vit triompher Simon de Montfort dans le cadre de la Croisade contre les Albigeois, n'est pas passée sous silence.

    "Ô Toulouse", à partir du 17 juin, projections à 22 heures et 23 heures dans la cour intérieure de l'hôtel d'Assézat de Toulouse. Infos et réservations " office du tourisme de Toulouse ou www.ruggieri.fr/otoulouse

    La Dépêche en ligne

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    Hôtel d'Assézat

  • Notre foie gras: le retour :-)

    Le vide sanitaire imposé à toutes les exploitations de palmipèdes pour lutter contre la grippe aviaire prend fin ce lundi. Un soulagement pour les éleveurs, même si la production ne reprendra que mi-août.

    Il y aura bien du foie gras à Noël, mais sans doute plus cher! C'est ce lundi en fin de journée que le vide sanitaire, imposé aux exploitations du Sud-Ouest pour lutter contre la grippe aviaire, va prendre fin. Un soulagement pour les éleveurs de canards et d'oies: on estime en effet le préjudice à 270 millions d'euros. "Entre les mois de février et de mai, j'ai perdu entre 15% et 20% de mon chiffre d'affaires", explique Philippe Peres, éleveur de canard, interrogé par i-Télé. Pour autant, tous ne crient pas encore victoire.

    D'abord parce que si l'élevage de canetons d'un jour peut reprendre après une complète désinfection des élevages, la production a été interdite pendant quatre mois et ne pourra repartir que mi-août. Et celle des oies en octobre. "Durant près de 4 mois, aucun abattage ni activité de transformation ne pourront avoir lieu à partir de palmipèdes de la zone Sud-Ouest qui représente 71% de la production nationale de foie gras", expliquait Marie-Pierre Pé, secrétaire générale du Cifog au Figaro en février.

    Ensuite, parce que les nouvelles normes sanitaires risquent d'être plus contraignantes: vide sanitaire chaque année et interdiction de mélanger des générations d'animaux. Conséquence: les éleveurs devront investir pour accompagner les mesures de biosécurité. Les experts du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras estiment le coût supplémentaire (en plus de 270 millions d'euros) à 220 millions d'euros. "Notre production doit être fiable au niveau sanitaire, reconnaît Dominique Graciet, président de la Chambre d'agriculture de la nouvelle région Aquitaine, cité par France Info. Il faut passer par des vides sanitaires réguliers. Cela suppose d'avoir plus de bâtiments pour pouvoir travailler dans des conditions sanitaires normales et acceptables".

    Les Français achètent en moyenne 29 euros par an de foie gras

    A l'issue d'une réunion avec une cinquantaine de représentants de la filière palmipède, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé, ce vendredi, la mise en place d'un plan d'investissement de 220 millions d'euros sur cinq ans pour venir en aide aux 18 départements du Sud-Ouest touchés par la crise aviaire. Les premières avances d'indemnisation pour les éleveurs, à hauteur de 50% de l'estimation des pertes, seraient distribuées en mai et juin. Le ministre envisage également la possibilité d'une "avance supplémentaire au mois d'octobre et un calage sur 2016-2017". Pour Dominique Graciet, Stéphane Le Foll a fait des "annonces de nature à rassurer". "Il reste à peaufiner le plan d'intervention de l'Etat sur les investissements pour les nouveaux bâtiments et auprès des entreprises, on va le surveiller", a-t-il ajouté.

    En dépit de cette bonne nouvelle, cette période d'inactivité ne sera pas sans conséquences pour le portefeuille du consommateur qui consacre chaque année en moyenne 29 euros à l'achat de foie gras, particulièrement en fin d'année. "Sur le marché français, le prix de vente au public du foie gras sera orienté à la hausse, reconnaît Christophe Barrailh. Il y aura 9 millions de canards en moins sur le marché national pour l'année 2016, soit sur un quart du volume habituel annuel". Le prix à payer pour assurer l'avenir de cette filière qui joue un rôle important dans l'économie, avec un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros et un excédent commercial de 58 millions.

     

  • Adieu le saucisson, le paté, le jambon, le boudin!

    Le gouvernement a décidé de nationaliser toutes les boucheries-charcuteries de France!

    Émerveillé par le succès de l’Éducation nationale, le gouvernement décide que désormais les boucheries-charcuteries fonctionneront sur le même modèle que l’école monopolisée.

    Émerveillé par le succès de l’Éducation nationale, qui permet à des millions d’enfants d’apprendre à lire et à écrire, qui les épanouit et qui les ouvre à la vie et qui est gratuite, le gouvernement décide que désormais les boucheries-charcuteries de Bordurie fonctionneront sur le même modèle que l’école monopolisée. En effet, si apprendre est essentiel à la vie, manger l’est tout autant. Il est donc absolument indispensable que tous les Bordures puissent avoir accès à de la viande de qualité. Et cela, seul l’État peut s’en charger, car seul l’État est neutre, désintéressé et préoccupé uniquement par le bien commun et l’intérêt général. La boucherie est un service public et celle-ci doit véhiculer les valeurs de la Bordurie. À partir de la rentrée prochaine, il est donc décidé de créer un grand ministère de la Boucherie nationale et d’établir le monopole de l’État sur la boucherie.

    Pour cela, toutes les activités privées de boucherie sont interdites. Tous les bouchers sont interdits de travail sur l’ensemble du territoire bordure. Ils doivent cesser leur activité et quitter la Bordurie. Les boucheries sont nationalisées et deviennent possession de l’État. Désormais, pour être boucher, il faudra avoir réussi un concours administratif et passer deux ans dans une École Supérieure de la Boucherie et des Métiers de Bouche où l’on apprendra aux impétrants bouchers comment transmettre les valeurs de la Bordurie au sein de la boucherie.

    Voilà donc le jeune Barnabé qui a toujours rêvé d’être boucher charcutier. Il consacre deux longues années à préparer son concours d’agrégation boucherie. Les épreuves sont dures. Il faut être incollable sur les origines de la Bordurie, sur les thèses de Gallien au sujet de la consommation de viande, sur la composition exacte de la joue de bœuf et ses composés chimiques. Il y a également une épreuve de culture générale très difficile où sont posées des questions sur la composition des biocarburants et sur les 150 manières d’aiguiser un couteau.

    Si le candidat maîtrise parfaitement ces sujets, alors il deviendra agrégé boucher. Il pourra donc travailler en boucherie pour découper la viande, la préparer et la servir aux clients. Que les compétences demandées au concours n’aient aucun rapport avec le métier qu’il sera amené à exercer ne pose aucun problème. Cela, il l’apprendra dans son ESBMB. Barnabé, élève brillant, a réussi son concours. Le Ministère de la Boucherie nationale l’envoie dans une ville située à 500 km de la ville dont il est issu. Il pourra revenir travailler dans sa ville uniquement quand il aura acquis suffisamment de boucheries’s. Chaque année, les bouchers cumulent des points boucherie’s et, en fonction du nombre de points obtenus, ils peuvent changer de ville. C’est en effet le Ministère qui décide de l’endroit où les bouchers doivent travailler.

    Voilà donc Barnabé qui débarque à la frontière de la Syldavie. La moitié de la semaine, il la passe dans son ESMBM, pour apprendre la théorie de la boucherie, l’autre moitié de la semaine il est dans sa boucherie. Barnabé aime beaucoup son métier, même si au début il lui faut tout apprendre. En effet, connaître la composition chimique des biocarburants n’aide pas beaucoup pour nouer un gigot, et être incollable sur la compensation carbone des éoliennes ne s’avère pas toujours utile quand il s’agit de préparer des steaks. Heureusement, le patron de Barnabé est patient avec lui.

    Au bout de six mois, il commence à bien se débrouiller. Alors, un Inspecteur du Ministère vient le voir. Horreur. L’Inspecteur constate que Barnabé utilise un couteau à manche bleu. Cette couleur véhicule des stéréotypes de genre. Barnabé devra donc utiliser un couteau à manche rose. De même, les sages du Conseil national de Boucherie se sont dit que ce serait bien mieux si les bouchers droitiers tenaient leur couteau de la main gauche. Le Ministre a donc rédigé une directive en ce sens. À partir de maintenant, il est interdit aux bouchers de faire usage de leur main droite, sauf s’ils sont gauchers. Barnabé n’était pas au courant de cette nouvelle directive. Il est donc sanctionné par l’Inspecteur.

    Depuis que l’État a établi le monopole de la boucherie, les Bordures sont heureux. Mais en interne le Ministère s’affole. En effet, la production de viande a elle aussi été nationalisée, si bien que l’on constate une très forte baisse de la qualité de celle-ci et que certains départements commencent à manquer de viande. La qualité de la viande vendue baisse, et la population se détourne des boucheries, préférant consommer du poisson ou de la volaille. Les boucheries sont désertées et les bouchers s’ennuient.

    C’est là que le gouvernement décide d’œuvrer pour le progrès social et l’égalité. Jamais à court de générosité, il fait voter une loi qui rend obligatoire le passage à la boucherie au moins une fois par semaine. Cette loi est suivie d’une autre loi, la gratuité de la boucherie. Oui, vous avez bien lu : la boucherie, c’est gratuit. Désormais, le peuple pourra se rendre dans la boucherie de son quartier et y prendre autant de steaks, de saucissons, de côtes de bœuf que voulu, il n’aura rien à payer : tout est gratuit. Le bon peuple est émerveillé par tant de générosité sociale et ne cesse de louer le gouvernement qui a tant œuvré pour le progrès social et pour la justice sociale.

    Mais rapidement les réserves s’épuisent. Le gouvernement décide donc, toujours afin d’œuvrer pour plus d’égalité et de justice, de créer des heures produits. Les andouilles ne sont délivrées que le mardi matin de 10h à 11h. Les steaks hachés, le jeudi après-midi, de 15h à 16h et ainsi de suite. Cela est valable dans tout le pays, toutes les boucheries devant s’aligner sur les directives du Ministère. Il n’est pas envisageable de donner une marge d’autonomie aux boucheries dans le choix des produits distribués, ni des horaires où ils sont distribués.

    Mais la viande se frelate. Chaque année, on constate que des centaines de jeunes meurent après avoir consommé de la viande des boucheries d’État. Pour 30% d’entre eux, cette viande avariée provoque des lésions cérébrales qui obèrent fortement leurs capacités mentales. Pour y faire face, le gouvernement décide donc de lancer dans les boucheries un grand plan de défense des valeurs de la Bordurie. Toutes les boucheries devront afficher des panonceaux dans leur magasin vantant la justice, l’égalité et la justice égalitaire. La réponse du gouvernement est à la hauteur du drame que constituent ces enfants morts et ces autres enfants fortement handicapés.

    On découvre que certains parents contournent le système. Ils vont chercher de la viande pour leurs enfants, mais ils ne la leur font pas manger, de peur que ceux-ci en meurent ou deviennent handicapés. Une fois chez eux, ils la jettent et leur servent du poisson. Face à cette atteinte inacceptable aux valeurs de la Bordurie, le gouvernement décide que les enfants mangeront leur viande sur place. Il n’est pas question que des parents puissent se substituer à l’action bienveillante de l’État.

    L’Inspecteur revient voir Barnabé et découvre, horrifié, que celui-ci tient son couteau de la main gauche. Il n’a pas lu la dernière directive du Ministère qui rend obligatoire de tenir le couteau de la main droite. Pour cette lourde faute, Barnabé est sanctionné.

    Mais Barnabé a déjà eu deux clients qui sont morts à cause de la viande qu’il a été obligé de leur servir. Trois autres sont lourdement handicapés, souffrant de lésions cérébrales importantes. Un ne sait pas lire, un autre n’arrive pas à déchiffrer un programme de télévision, et le troisième ne peut pas écrire sans faire d’importantes fautes d’orthographe. Barnabé décide donc de quitter ce métier et de faire autre chose. Après dix années passées au service de l’État et des valeurs de la Bordurie, il quitte le Ministère. Il découvre d’ailleurs qu’il n’est pas le seul. Des milliers d’autres personnes sont parties et l’État n’arrive pas à recruter des bouchers pour les remplacer.

    Au Ministère, on s’inquiète des échecs de cette nationalisation. Le système coûte cher, plusieurs dizaines de milliards de bordure’s par an. Les enquêtes internationales montrent que la qualité de la viande ne cesse de baisser, notamment par rapport au voisin Syldave qui a décidé la privatisation de toutes ses boucheries d’État. Surtout, plus personne ne veut être boucher. Le Général a eu beau annoncer le recrutement de 60 000 bouchers supplémentaires, il y a moins de candidats que de postes à pourvoir. Cela menace gravement la transmission des valeurs de la Bordurie, but ultime des boucheries bordures. Le gouvernement a donc pris sa décision : il forcera les Bordures à être boucher. Désormais, tous les Bordures entre 23 et 26 ans devront obligatoirement travailler 3 ans dans les boucheries de Bordurie. Si la mesure peut paraître coercitive et contraignante, c’est pour sauver le système de boucherie que le monde entier nous envie, et pour œuvrer à l’épanouissement de la solidarité, de la justice et de l’égalité.

    Une fable politique de Jean-Baptiste Noé.

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