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  • Pas toujours cool, les Toulousains!

    Toulouse: Ils sont de plus en plus nombreux à prendre la place, mais pas le handicap

    STATIONNEMENT Une opération de contrôle a eu lieu mardi contre le stationnement illégal sur les places destinées aux personnes handicapées. L’an dernier, plus de 2.000 ont été dressés…

    Le 31 mai 2016, lors d'un contrôle ciblé sur le stationnement des places réservées aux personnes à mobilité réduite.

    "A chaque fois on nous dit que c’est pour deux minutes. Mais de mon côté, si je me mettais au milieu de la rue pour me garer, ce serait un tollé ", peste Odile Maurin de l’association Handi-Social.

    NDLR: ceux qui sont en fauteuil roulant voudraient bien, eux aussi, n'y être dessus que pour deux minutes!

    Ce mardi, cette militante en fauteuil roulant participait à une opération de contrôle des places de stationnement pour personnes handicapées.

    Si le slogan "Si tu veux ma place prends aussi mon handicap " est bien ancré dans les esprits, certains ont encore du mal à l’appliquer.

    2.050 automobilistes verbalisés en 2015

    L’an dernier, la police municipale a verbalisé 2.050 véhicules stationnés sur l’une des 1.031 places de la Ville rose destinées aux personnes à mobilité réduite, en plus des 160 PV dressés par la police nationale.

    " Depuis janvier, 1.186 personnes ont été verbalisées. Souvent ce sont des véhicules qui n’ont pas de carte justifiant de leur handicap, mais il arrive que ce soit des cartes contrefaites ou qu’elles ne leur appartiennent pas, comme cette auxiliaire de vie que nous avons verbalisée et qui utilisait la carte de la personne handicapée dont elle s’occupait ", indique Jérémy, un agent de la police municipale.

    Simple fraude ou vrai faussaire

    L’an dernier, la police nationale a de son côté interpellé une personne qui se baladait avec une carte contrefaite. Et les faussaires sont de plus en plus nombreux. Depuis 2014, les titulaires de ce document sont exonérés de parcmètre.

    Et des petits malins y ont vu une aubaine, un nouveau moyen de faire des économies. Sauf si on se fait prendre, car le simple PV à 135 euros pour stationnement illégal peut se transformer en une peine de prison de 5 ans et 75.000 euros d’amende. (verbalisation par Procès-verbal Électronique (cas 4 – 135€), et a établi 1 un Rapport d’Information Judiciaire pour une suspicion d’usage indu d’une carte GIG/GIC).

     " Depuis le début de l’année, nous avons mené trois opérations de contrôles de ce type. C’est un moyen pour nous de rappeler qu’il n’y a pas d’impunité ", plaide le directeur de cabinet du préfet, Frédéric Rose.

     

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  • Et les microsphères, c'est aussi fait avec la pétrochimie?

    La société Pylote invente le flacon qui détruit lui-même les bactéries

    La start-up Pylote, implantée à Dremil-Lafage, intègre une technologie dans les emballages de produits faisant disparaître les conservateurs. L’entreprise a levé deux millions d’euros en janvier 2016. Qu’importe le flacon?

    C’est une technologie verte qui pourrait révolutionner la conservation des produits. La PME Pylote, installée à Dremil-Lafage, a crée une innovation permettant de faire disparaître les conservateurs des produits. En effet, grâce à des microsphères minérales intégrées à l’emballage, les bactéries sont stoppées. L’entreprise toulousaine, qui a effectué une levée de fonds de deux millions d’euros en début d’année, a reçu en février le prix du salon européen Pharmapack.

    "L’effet Pylote, stocké dans les microsphères en céramique ou minérale, génère des éléments qui détruisent les bactéries pouvant se développer dans un produit", détaille Loïc Marchin, le cofondateur de la société Pylote, créée en 2009. "Quand on manipule un produit, 85 % de la contamination provient de l’emballage du produit. La force de notre technologie, c’est qu’elle est mise en place dans les emballages, comme des flacons, sans toucher au processus industriel des fabricants".

    Commercialisation en Europe et aux États-Unis

    Cette technologie verte, qui a nécessité cinq ans de recherche, peut s’appliquer à de nombreux domaines comme le médical, l’alimentaire, la cosmétique, etc. Elle permet surtout aux industriels de baisser, voire d’éliminer totalement, les conservateurs (parabène, perturbateurs endocriniens…) dans les produits du quotidien.

    "Nous avons déjà testé notre innovation sur les compte-gouttes ophtalmologiques, un produit sensible à la contamination, où des conservateurs sont ajoutés mais qui peuvent provoquer des effets secondaires pouvant aller jusqu’à la cécité", souligne Loïc Marchin.

    "Avec notre technologie, appelée Pyclear Protection, c’est le flacon qui détruit lui-même les bactéries. Nous pouvons fournir l’équivalent de 100 millions de flacons-doses par an".

    En échange d’une licence d’utilisation, la start-up, qui compte actuellement quatre salariés, fournit donc les microsphères au fabricant d’emballage qui les intègre lui-même dans son produit. Grâce à l’arrivée de nouveaux capitaux auprès des fonds d’investissements Auriga Partners et Galia Gestion, la société compte accélérer son développement commercial en Europe et aux États-Unis où elle doit participer en avril et mai à des salons spécialisés.

    "Nous lançons maintenant la phase de commercialisation de notre produit, donc nous allons embaucher pour passer à huit salariés à la fin du premier trimestre", conclut Loïc Marchin qui veut dépasser le million d’euros de chiffre d’affaires en 2017 et 2018.

     

  • Touchez pas à mon fromage préféré!

    La production d’histamine dans les fromages concerne en particulier ceux ayant subi une longue durée d’affinage (roquefort, gruyère, cheddar, gouda, édam, emmental). La grande variabilité dans les teneurs en amines dépend de nombreux facteurs: les caractéristiques biochimiques, la composition des flores microbiennes des laits et des ferments ajoutés ainsi que leur dynamique au cours de l’affinage (durée).

    À partir de données de la littérature scientifique, des résultats d’enquêtes et des données de consommation de différents états membres, le panel sur les dangers biologiques (BIOHAZ) de l’EFSA a émis les conclusions suivantes sur les catégories d’aliments à considérer au regard de l’histamine:

    En se basant sur la teneur moyenne en histamine, les catégories d’aliments à considérer en termes de risque sanitaire peuvent être hiérarchisées selon l’ordre décroissant suivant: les anchois salés, les sauces de poissons, les légumes fermentés, le fromage, les autres poissons et produits de la pêche (poissons frais, congelé ou en conserve non fermentées) et les saucisses fermentées;

    En se basant sur l’exposition des consommateurs, les catégories d’aliments à considérer en termes de risque sanitaire peuvent être hiérarchisées selon l’ordre décroissant suivant: les poissons et produits de la pêche, les saucisses fermentées, les fromages, les sauces de poissons et les légumes fermentés. En l’absence de données de consommation, les anchois salés n’ont pas été inclus dans le calcul de l’exposition.

    Selon cette information du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche d’Agrosope en Suisse, il est désormais possible de "Manger du fromage en toute sécurité grâce à une teneur en histamine réduite".

    Aujourd’hui encore, la transformation du lait cru représente l’une des plus importantes caractéristiques de différenciation de nombreuses sortes de fromages suisses traditionnelles. Les fromages au lait cru sont plus riches en arôme et en goût, grâce à l’impact positif de la flore du lait cru. La présence de germes indésirables dans le lait cru peut cependant aussi influencer négativement la qualité du fromage. Un problème bien connu est la formation d’histamine pendant l’affinage du fromage. Agroscope a pu identifier les bactéries responsables de la formation d’histamine dans le fromage et a développé des mesures efficaces pour abaisser la teneur de celle-ci dans le fromage.

    L’histamine est une hormone tissulaire sécrétée par l’organisme et connue comme neurotransmetteur lors de réactions allergiques. Chez environ 1 % de la population (des femmes avant tout), une consommation de faibles quantités d’aliments contenant de l’histamine suffit à provoquer des réactions pseudo-allergiques. La cause de l’apparition de problèmes de santé est une teneur en histamine élevée pouvant provoquer des troubles comparables à une allergie comme des crampes d’estomac, des diarrhées, des ballonnements, un état fébrile, des rougeurs de la peau, des éruptions cutanées, des démangeaisons, des nausées voire des vomissements.

    Intolérance à l’histamine

    En général, les symptômes apparaissent dans l’heure qui suit l’ingestion d’aliments contaminés et ne disparaissent qu’après plusieurs heures. Contrairement aux intoxications à l’histamine provoquées parfois par l’ingestion de poisson avarié, la consommation de fromage contaminé par de l’histamine n’engendre la plupart du temps que des troubles mineurs. Le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux de l’UE (RASFF) n’a signalé jusqu’ici qu’un seul cas qui a conduit en 2012 à un retrait du marché d’un fromage cheddar en Grande-Bretagne.

    Présence d’histamine dans le fromage et d’autres aliments fermentés

    L’histamine fait partie du groupe des amines biogènes qui sont issus de la dégradation des acides aminés, les composants de base des protéines. La formation de l’histamine dans le fromage et d’autres aliments fermentés comme le vin, les saucisses sèches ou la choucroute est due à la présence de bactéries indésirables dans le processus de fermentation. Au cours des dernières années, une multitude de fromages contaminés par l’histamine ont été analysés chez Agroscope. L’objectif recherché consistait à trouver quels germes nuisibles étaient responsables de la formation d’histamine dans ces fromages. Les analyses ont débouché sur un résultat surprenant: la bactérie Lactobacillus parabuchneri a pu être isolée dans presque tous les fromages contaminés. Ce résultat sans appel a surpris d’autant plus que de nombreuses autres bactéries sont également capables de former de l’histamine.

    Recherche pour l’amélioration de la sécurité et de la qualité des fromages suisses

    L’identification du principal responsable du problème de l’histamine dans le fromage a permis à l’équipe de chercheuses et de chercheurs d’Agroscope de développer, en collaboration avec l’Université de Berne, des méthodes spécifiques pour la détection et le génotypage de Lactobacillus parabuchneri, ce qui a permis de découvrir les sources de contamination à partir desquelles ce germe nuisible parvient dans le processus de transformation. Les méthodes développées ont ensuite été testées dans des conditions de la pratique avec des fromageries sélectionnées présentant, de manière chronique, des teneurs en histamine élevées dans leurs fromages.

    Il en est ressorti que les contaminations par ce germe nuisible se produisaient déjà au niveau de la production du lait, autrement dit à la ferme, et que les contaminations tenaces dans les installations de traite devaient être considérées comme la cause principale de cette problématique. Une autre méthode a été développée entre-temps, qui permet de contrôler, d’une manière peu onéreuse, les échantillons de lait cru quant à la présence de bactéries productrices d’histamine des différents fournisseurs de lait. Il est ainsi possible d’exclure la présence de lait contaminé lors de sa transformation en fromage. En outre, des exploitations de production laitière touchées par cette problématique ont été assainies de manière durable, de telle façon que leur lait peut à nouveau être transformé en fromage. Les mesures développées par Agroscope pour diminuer la teneur en histamine dans le fromage sont une contribution importante pour l’amélioration de la sécurité et de la qualité du fromage suisse.

    Enfin, selon la fiche de l’Anses sur l’histamine précitée, "au-delà des cas impliquant le poisson, des intoxications histaminiques liées aux fromages (emmental, cheddar, gruyère) ont également été recensées. En 2006, une épidémie impliquant du fromage râpé contenant des concentrations d’histamine supérieures à 900 mg/kg a été rapportée en Espagne. Il s’agit le plus souvent de cas sporadiques et rares au regard de la production élevée de ce type de fromages“.

    Recette vite fait de sauce froide

    Prenez 50 g de Roquefort, écrasez-le dans un saladier à la fourchette, délayez avec de la crème fraîche liquide. Rajoutez, facultatif, des noix en brunoise, des herbes aromatique.

    Utilisez pâtes, riz, blé cuit, ou sur toutes viandes, poisson.

    Toulouse, toulousain, santé, recettes, cuisine, Occitanie

     

     

     

     

     

     

  • Et si juste une cuillerée de L-arginine pouvait aider le biofilm des dents à partir?

    De nombreux composants de nos produits d’hygiène buccale sont destinées à empêcher les bactéries cariogènes de se développer: le fluorure de sodium dans ACT interfère avec le transport d’électrons et la synthèse d’ATP, les huiles essentielles dans la Listerine ont des effets antiseptiques et abrasifs – de petites particules insolubles dans le dentifrice aident à éliminer la plaque et le tartre quand vous vous brossez les dents. L’élimination des bactéries buccales aide à lutter contre la carie, la gingivite et la parodontite, mais les cavités (appelées aussi caries dentaires) ne sont pas causées par tous les microbes oraux. Le principal coupable, Streptococcus mutans, provoque des caries en acidifiant son environnement, ce qui déminéralise l’émail protégeant nos dents.

    Illustration de la prévalence de la plaque dentaire

    Bien sûr, S. mutans réside ainsi avec le reste de nos microbes oraux, où il forme des biofilms multi-espèces qui constituent la plaque dentaire. Cela peut conduire à une carie. Les caries sont générées lorsque S. mutans fermente le sucrose, trouvé dans notre alimentation, en acide lactique, et ce processus se produit dans un biofilm qui contient également d’autres streptocoques viridans et des actinomycètes. Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Bacteriology suggère que l’addition de L-arginine peut changer la composition chimique du biofilm, inhibant spécifiquement la carie sans perturber le reste de la flore microbienne orale.

    La recherche montre qu’une bactérie orale arginolytique, Streptotoccus gordonii, décompose l’arginine afin de produire de l’ammoniac. Cet ammoniac peut empêcher le pH de diminuer, annulant ainsi les effets de l’acide produit par S. mutans. Le premier auteur, Jinzhi Lui et le responsable scientifique, Hyun Koo, étaient au courant de travaux de recherche précédents corrélant des niveaux salivaires plus élevés d’arginine chez des personnes sans carie, et a émis l’hypothèse que l’addition supplémentaire de L-arginine peut diminuer le risque de caries. Ils ont testé leur hypothèse in vitro sur des biofilms mixtes de S. mutans, S. gordonii et Actinomyces naeslundii afin de représenter trois des principales espèces bactériennes orales retrouvées chez les personnes saines.

    Les biofilms ont été cultivées en présence de saccharose, avec ou sans suppléments de L-arginine. Les chercheurs ont observé que le pH du biofilm était près de dix fois plus élevé avec les ajouts d’arginine, comme ils l’avaient prévu. Les auteurs ont constaté que l’arginine a également permis la domination de S. gordonii et a maintenu la croissance de A. naeslundii, tout en empêchant une croissance de S. mutans. Cela suggère un moyen de maîtriser les membres causant une maladie dans une population bactérienne mixte sans avoir des effets négatifs sur les membres restants, avec perturbation minimale du microbiome oral.

    La L-arginine à diminué la matrice du biofilm et des microcolonies

    Les effets ne se limitent pas à la croissance, cependant. Les biofilms sont enfermés dans une matrice extracellulaire, et S. mutans contribue à la formation d’exopolysaccharides insolubles dans cette matrice en partie par la production de GtfB (ou glucans synthesized by streptococcal glucosyltransferases). L’exposition à l’arginine réprime les niveaux normaux de l’expression de S. mutans, entraînant moins polysaccharides extracellulaires entourant les biofilms (voir image de gauche). Donc, en plus de diminuer la présence de bactéries pathogènes, les biofilms exposés à l’arginine sont moins protégés par leur matrice extracellulaire, et pourraient être sensibles aux molécules antimicrobiennes ou à l’enlèvement par des procédés mécaniques (comme le brossage des dents !).

    L’arginine est d’ores et déjà connue pour être une thérapie efficace pour l’hypersensibilité dentinaire et est généralement reconnue comme sûr (GRAS) jusqu’à 20 g/jour. Cependant, un certain nombre d’expériences, telles que des études in vivo, sont à faire avant de commencer à ajouter de la L-arginine à tous nos dentifrices et bains de bouche. Un perturbateur de biofilm tel que la L-arginine peut faire un long chemin vers la diminution des caries dentaires et l’augmentation du temps de la santé bucco-dentaire, avec une perturbation minimale des autres microbes oraux. Ceci est la première étape de l’application d’une découverte prometteuse en vue d’améliorer la santé humaine.

    Description de l’arginine

    L'arginine est l’un des 20 acides aminés qui composent nos protéines. Elle joue un rôle dans la division cellulaire, la guérison des blessures, l'élimination de l'ammoniaque par l'organisme, le bon fonctionnement du système immunitaire et la sécrétion de certaines hormones, notamment l’hormone de croissance. À partir de l'arginine, le corps fabrique de l'oxyde nitrique (NO), une substance qui favorise la dilatation des vaisseaux sanguins, et de la créatine, un nutriment non essentiel associé au développement et au bon fonctionnement des muscles.

    Sources alimentaires de l’arginine

    L’arginine est considérée comme un acide aminé "semi-essentiel", car la plupart du temps, l’organisme en synthétise des quantités suffisantes pour suffire à ses besoins. Mais il peut arriver, dans certaines conditions, que l’apport endogène ne suffise pas et que des suppléments d’arginine soient prescrits par un médecin. C’est le cas, par exemple, à la suite d’un traumatisme important, d’une infection grave ou d’une intervention chirurgicale majeure.

    L’arginine est présente dans de nombreux aliments tels que les légumineuses, certaines céréales, comme le riz brun, l’avoine et le sarrasin, ainsi que la viande rouge, la volaille, le poisson, les produits laitiers et les noix. Comme elle n'est pas considérée comme un nutriment essentiel, aucun apport nutritionnel recommandé n'a été établi pour l'arginine.

    Carence en arginine

    La carence en arginine, relativement rare, se manifeste par une mauvaise guérison des blessures, la chute des cheveux, des éruptions cutanées, de la constipation et la stéatose hépatique (hépatite graisseuse ou dégénérescence graisseuse du foie).

    Parmi les causes possibles de carence, citons certaines maladies congénitales qui empêchent la synthèse normale de l'urée, la sous-alimentation chronique, les troubles occasionnant une surproduction d'ammoniaque, un apport excessif de lysine, des brûlures, blessures ou infections graves.

     

  • Pourquoi et comment dépolluer sa viande avant de la manger

    Les polluants s’accumulent dans les graisses chez l’Homme mais aussi chez l’animal. La consommation de graisses animales pourrait donc expliquer pourquoi la viande rouge est classée en cancérigène probable. Une nouvelle étude rapporte quels modes de cuissons permettent de limiter les teneurs en ces polluants (1).

    Il y a 6 mois, l’annonce du CIRC (Conseil International de Recherche contre le Cancer) selon laquelle la viande transformée (charcuteries) est cancérigène et la viande rouge le serait aussi probablement avait provoqué un vent de panique:

    - Les charcuteries seraient cancérigènes à cause des procédés de transformation qui génèrent des composés cancérigènes mais également à cause de leur teneur en sel et en additifs.

    - Les viandes rouges sont classées en cancérigènes probables : plusieurs méta-analyses ont rapporté un lien entre consommation de viande rouge et cancer, l’effet semble plus faible que pour les charcuteries mais réel. Plusieurs composés sur le banc des accusés : les amines et hydrocarbures polycycliques formés durant la cuisson à haute température, le fer héminique (qui donne sa couleur rouge à la viande), ou encore la L-carnitine (présents surtout dans le boeuf).

    Néanmoins, les viandes contiennent des nutriments intéressants : vitamines du groupe B (B12 notamment), un peu d'oméga-3 (dans les viandes issues des filières bio et bleu-blanc-coeur), zinc, fer, et des protéines complètes. Elles favorisent aussi la satiété et le contrôle de la glycémie, etc. De plus, une méta-analyse combinants les données de plus de 1,5 millions de personnes publiée il y a quelques jours rapporte que la consommation de viande blanche diminuerait la mortalité et le risque de cancer (2).

    Faut-il éviter la viande rouge ?

    Bien que le fer héminique ou la carnitine pourraient expliquer une partie des effets néfastes, les auteurs de l'étude espagnole qui vient de paraître dans le journal Environmental Research suggèrent que ce sont les graisses animales, présentes en bien plus grande quantité dans les viandes rouges, qui seraient mauvaises pour la santé (graisses qu'il suffirait de retirer grâce à une préparation et à une cuisson adaptée). Pourquoi selon les chercheurs? Parce que la plupart des polluants environnementaux sont lipophiles, autrement dit, ils se fixent facilement aux graisses. C’est pourquoi ils sont bien plus présents dans les viandes rouges, plus grasses (et dans les poissons gras). Les polluants en cause seraient l’arsenic, le cadmium, le mercure, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines, les pesticides et autres polluants persistants comme les PCB.

    Ces polluants présents dans la viande rouge auraient de plus des effets similaires aux perturbateurs endocriniens: ils favoriseraient le diabète, l'obésité, la puberté précoce, etc.

    Comment "détoxifier" les viandes rouges?

    Les chercheurs ont étudié comment les modes de cuisson influaient sur les teneurs en polluants. Conformément à leur hypothèse, ils ont établi que les modes de cuisson qui extraient les graisses (comme la cuisson à l'eau ou au barbecue) sont ceux qui diminuent le plus les teneurs en polluants. Une solution simple peut également consister à retirer les morceaux de gras au couteau, ou encore à consommer des morceaux maigres comme la bavette.

    En revanche, le barbecue, comme toute cuisson à haute température, produit des amines et des hydrocarbures polycycliques qui sont cancérigènes. Afin de limiter leur formation (jusqu’à 90%), vous pouvez faire mariner la viande ou la passer au four micro-ondes avant la cuisson.

    Les auteurs rappellent que la viande reste moins contaminée que les poissons et les produits de la mer mais est bien plus contaminée que les fruits et légumes.

    coteagneau grill.jpg

    RÉFÉRENCES :

    [1]José L. Domingo, Martí Nadal. Carcinogenicity of consumption of red and processed meat: What about environmental contaminants?Environmental Research, 2016; 145: 109 DOI:10.1016/j.envres.2015.11.031

    [2] Heather Fields, MD; Denise Millstine, MD; Neera Agrwal, MD; Lisa Marks, MLS, AHIP. Is Meat Killing Us? The Journal of the American Osteopathic Association, May 2016, Vol. 116, 296-300. doi:10.7556/jaoa.2016.059

  • En perturbant la flore intestinale, l'alimentation moderne nuit au cerveau

    Une étude expérimentale montre que l'alimentation occidentale riche en sucres et en graisses modifie la flore intestinale, provoquant ainsi une perte des fonctions cognitives

    Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Oregon State University et parue dans la revue Neuroscience rapporte qu’un régime riche en graisses et/ou en sucres provoque des modifications au niveau des bactéries intestinales qui semblent liées à une perte significative de flexibilité cognitive. La flexibilité cognitive représente la capacité d’adaptation à de nouvelles exigences ou règles. L’effet était plus important avec le régime riche en sucres qui affecte également les mémoires à long et court terme.

    Le régime alimentaire occidental (Western Diet), riche en graisses, en sucres et en glucides à index glycémique élevé est associé à une gamme de maladies chroniques, comme l’obésité par exemple.

    "Les apports élevés en graisses et en sucres raffinés sont associés à un déclin de la flexibilité cognitive et de la mémoire et à une augmentation de l’incidence de la maladie d’Alzheimer " explique l’article“.  Ce type de régime –riche en graisses et/ou en sucres- altère également la flore intestinale. De plus en plus de preuves suggèrent que les bactéries intestinales impactent des fonctions essentielles dans l’organisme, notamment la maturation du système immunitaire et des processus métaboliques.

    Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont cherché à savoir si les changements induits sur le microbiote intestinal par différents régimes alimentaires pouvaient impacter mémoire et flexibilité cognitive.

    Les chercheurs ont travaillé sur des souris auxquelles ils ont donné différents régimes alimentaires (riche en graisses ou riche en sucres (saccharose) ou alimentation normale) puis ils leur ont fait passer plusieurs tests, comme celui du labyrinthe d’eau, pour enregistrer les changements dans leurs fonctions mentale et physique. Ils ont également évalué les modifications sur différents types de bactéries intestinales.

    Les résultats montrent qu’après seulement 4 semaines d’un régime riche en graisses ou riche en sucre, les performances de la souris sur les différents tests de la fonction mentale et physique ont commencé à diminuer, comparées aux souris suivant un régime "normal". Et le changement le plus important était lié à la flexibilité cognitive. Le régime riche en graisses et le régime riche en sucres présentent certaines similitudes quant aux modifications qu’ils induisent chez les bactéries intestinales, par rapport au régime normal. Mais ils provoquent également chacun des modifications spécifiques. "Les modifications induites au niveau de la flore intestinale étaient encore plus significatives chez les souris soumises au régime riche en sucres".

    "L’altération de la flexibilité cognitive était assez forte" expliquent les auteurs. "Imaginez que vous êtes en train de rentrer chez vous par une route que vous connaissez très bien. Mais un jour la route est fermée et vous devez soudainement trouver un nouveau chemin pour rentrer chez vous". Une personne avec un niveau élevé de flexibilité cognitive pourrait immédiatement s’adapter au changement, déterminer une autre route pour rentrer chez elle et se souvenir d’utiliser cette nouvelle route le jour suivant, sans trop de problème. Alors que pour une personne avec une flexibilité cognitive altérée, le retour à la maison serait long, lent et stressant.

    "Il est de plus en plus clair que nos bactéries intestinales, ou microbiote, peuvent communiquer avec notre cerveau" explique Kathy Magnusson, auteur de l’étude. "Les bactéries peuvent libérer des composés qui agissent comme des neurotransmetteurs, stimulent les nerfs sensoriels ou le système immunitaire et impactent une large gamme de fonctions biologiques. Nous ne sommes pas sûre des messages qui sont envoyés, mais nous recherchons les mécanismes impliqués et les effets".

    "Cette étude a été réalisée sur des souris jeunes avec un système biologique sain, mieux en mesure de résister aux influences pathologiques de leur microbiote intestinal. Ces résultats auraient donc pu être plus prononcés chez des souris plus âgées ayant des systèmes intestinaux plus "abîmés".

    Ces résultats rejoignent ceux d’études précédentes montrant l’impact des graisses et des sucres sur la fonction cognitive et le comportement et suggèrent que ce phénomène serait lié à l’altération de la flore intestinale. "Nous savons depuis longtemps que trop de graisses et trop de sucres ne sont pas bons pour la santé. Ce travail montre que les graisses et les sucres altèrent notre flore intestinale et c’est une des raisons pour lesquelles ce type d’aliment n’est pas bon pour nous" concluent les auteurs.

    Sources

    Magnusson KR, Hauck L, Jeffrey BM, Elias V, Humphrey A, Nath R, Perrone A, Bermudez LE. Relationships between diet-related changes in the gut microbiome and cognitive flexibility. Neuroscience. 2015 Aug 6;300:128-40. doi: 10.1016/j.neuroscience.2015.05.016. Epub 2015 May 14.

    Fat, sugar cause bacterial changes that may relate to loss of cognitive function. Oregon State University