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société - Page 102

  • à 20 ans, il construit le simulateur de vol d'un avion d'attaque américain

    Antoine prévoit de faire l'acquisition d'un écran de 180° afin de rendre l'expérience plus réelle encore.

    Cet employé d'Airbus pilote dans son salon le Fairchild A-10 Thunderbolt grâce à la reproduction d'un cockpit qu'il a construit lui-même.

    C'est un engin un peu spécial qu'Antoine Cabes, 20 ans, a dans son salon. Il y a deux ans, le jeune homme originaire de Montpellier a fait l'acquisition des toutes premières pièces de son futur simulateur aéronautique. Depuis, il ne cesse de poursuivre la conception de cette reproduction du cockpit de l'avion américain Fairchild A-10 Thunderbolt, surnommé le "Warthog", un modèle qu'il affectionne plus particulièrement. Tableau de bord, siège éjectable, trois écrans d'affichage et commandes de contrôles sur les côtés, l'instrument offre une expérience de plus en plus réelle. "C'est un investissement lourd et la construction prend du temps, explique-t-il. Je fais expédier les pièces des quatre coins du monde et il peut y avoir des délais de livraison importants." Tous les jours, il effectue des recherches sur internet afin de mûrir son projet. Mais Antoine reste lucide: "Je sais parfaitement qu'il me faudra encore de nombreuses années pour que mon cockpit soit fini."

    Antoine Cabes assouvit une passion qui a surgi dès son plus jeune âge. "Après l'obtention du brevet des collèges, j'ai été admis au lycée professionnel Airbus à Colomiers dans la filière d'électricité, raconte-t-il. À la fin du cursus, j'ai immédiatement été embauché par le groupe du constructeur aéronautique." Antoine Cabes travaille sur la chaîne d'assemblage final des avions au poste d'agent de fabrication. Il fixe les ailes, se charge du câblage et a parfois l'occasion de monter dans le cockpit, ce qui est "toujours un grand moment d'émotion" pour lui qui rêvait de devenir pilote. Mais comme ses résultats scolaires insuffisants, Antoine abandonne très vite l'idée et espère pouvoir évoluer au sein du groupe "au poste de technicien d'essai par exemple". En attendant, il effectue une licence privée afin de piloter les avions à 4 places dans les aéroclubs.

    La passion prend le dessus sur les doutes

    Lorsqu'il se lance dans cette aventure, ses parents sont dubitatifs. "Ma mère m'a dit “Tu peux le faire mais n'investis pas trop d'argent là-dedans”, se remémore Antoine. Mon père a été un véritable piller. Il s'est chargé de la partie menuiserie, primordiale pour la confection des parois du cockpit. Quant à moi, j'ai réalisé tous les câblages et j'apprends le reste sur le tas." Au total, il passe des centaines d'heures à travailler sur son engin et des centaines d'autres seraient à venir.

    Le cockpit d'Antoine en décembre 2014, près d'un an après le lancement du projet.

    Antoine n'est pas le seul à avoir un cockpit dans son salon "à la place du canapé et de la télévision" comme il aime le dire. "Une véritable communauté s'est créée et certains réalisent des choses bien plus poussées que moi, soutient-il. L'idée s'est démocratisée, le coût a baissé et le projet est plus accessible." L'accessibilité, c'est justement le message qu'il souhaite véhiculer aux autres passionnés d'aéronautique via sa page Facebook où il tient régulièrement informés des avancées son entourage. "Les sites que je consultais dans le passé affirmaient qu'un tel projet coûterait 60.000 euros et nécessiterait 15 ans de travail, raconte-t-il. Heureusement que j'ai persévéré car sinon, je serais encore en train de jouer avec un joystick!" Le prochain investissement pour Antoine sera d'acheter un écran à 180° avec un vidéoprojecteur qui diffusera des décors en temps réel afin de vivre une expérience "plus immersive encore".

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  • Toulouse avance

    Toulouse : le plus petit pacemaker au monde a été implanté

    En collaboration, 3 chirurgiens du CHU de Toulouse et de la Clinique pasteur ont posé un pacemaker 10 fois plus petit que ce qui se fait actuellement. Une dernière génération de stimulateurs cardiaques qui représente un cap technologique.

    3 chirurgiens du CHU de Toulouse et de la Clinique Pasteur ont réalisé la première implantation du plus petit pacemaker au monde. Une première dans le domaine des nouvelles technologies médicales.

    Les premiers résultats sont très concluants. Des études, au long terme, doivent confirmer la réduction significative des complications après l'implantation. Le système de fixation, à l’image d’un petit grappin, démontre l’ingéniosité de la proposition. Le secteur est en pleine révolution. Le marché concurrentiel. Et c'est Medtronic qui a lancé le plus petit stimulateur cardiaque au monde.

    Plus de sondes

    De la taille d’une grosse pilule, le dispositif Micra TPS n’utilise pas de fils électriques ou de sondes pour administrer les stimulations mais est fixé à l’intérieur du ventricule droit grâce à des ancres souples et flexibles. Celles-ci peuvent être rétractées au cours de la procédure d’implantation sans risquer de provoquer de traumatisme au niveau du tissu cardiaque. Il est possible de repositionner ce dispositif au cours de l’implantation et de l’extraire ni nécessaire. Des études, déjà lancées, évalueront sur le long terme la sécurité d’utilisation et l’efficacité du dispostif.

    Invisible car dix fois plus petit…

    L’absence de déplacement du dispositif a été mise en avant. L’étude, qui se poursuit dans le cadre d’une évaluation à long terme, fait également état d’un plus faible nombre de complications majeures en comparaison avec des systèmes de stimulation classiques.

    Sur la durée de vie du dispositif, les scientifiques confirment une "douzaine d’années" en utilisation normale. Avec sa taille représentant moins d’un dixième des stimulateurs cardiaques habituels, ce dispositif est suffisamment petit pour être introduit dans le réseau veineux et pour être implanté directement dans le cœur. Il offre, au passage, l’avantage esthétique d’être invisible.

     

     

  • Quels sont les poissons les moins pollués?

    Il faut éviter les poissons pêchés en estuaire, car souvent dans les estuaires, on retrouve les polluants amenés par la mer. Hormis les poissons venant de la Baltique qu'il faut éviter, il faut varier sa consommation de poissons.

    Dans la Méditerranée, il faut savoir qu'il y a du mercure mais il ne provient pas d'une activité industrielle, il provient de l'activité volcanique. La Méditerranée est entourée de volcans et le mercure vient du magma. Et comme la Méditerranée est assez fermée par Gibraltar, c'est une mer intérieure, cela fait que les taux de mercure sont plus élevés dans le thon de Méditerranée que dans le thon d'Atlantique, où il y a aussi des volcans mais beaucoup plus dilué.

    On a fait beaucoup d'études sur toutes les rivières françaises et tous les estuaires. Il suffit de se rapporter aux données de l'Anses, où vous trouverez les taux de mercure et de PCB dans toutes les rivières françaises. Des milliers de dosages sont réalisés, et il y a une cartographie très précise. Beaucoup d'argent a été investi dans les pouvoirs publics pour réaliser ces cartographies et on invite les personnes à s'y reporter.

     

  • Traitements naturels de l'hypertension

    8 traitements naturels de l’hypertension validés par la science

    Pour faire baisser la pression artérielle, vous pouvez miser sur des plantes et des compléments alimentaires. Sans compter le sport et certaines méthodes corps/esprits. Tour d’horizon des traitements naturels qui ont fait leurs preuves

    Le niveau de la pression artérielle est déterminé par la force avec laquelle le cœur se contracte et par la souplesse des artères. Il est indiqué par deux valeurs: la pression systolique (qui est la pression artérielle maximale) et la pression diastolique (la pression minimale). Ainsi, quand le médecin annonce 12/7 cela signifie que la tension systolique est de 120 millimètres de mercure (mmHg) et que la tension diastolique est de 70 mmHg. Idéalement, la pression systolique devrait être comprise entre 120 et 90, et la pression diastolyque entre 80 et 60.

    Au-delà de 14/9, en revanche, on parle d’hypertension. Dans la majorité des cas, la cause de cette hypertension est inconnue. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’elle peut provoquer des lésions cardiovasculaires mais aussi à l’œil ou aux reins. Si l’alimentation joue un rôle important dans la prévention et la régulation de la tension, elle ne suffit parfois pas à la contrôler. Avant de passer aux médicaments qui doivent souvent être pris à vie, et ne sont pas dénués d’effets secondaires, il faut changer d'alimentation, se mettre au sport (avec l'accord du médecin). Et pourquoi ne pas essayer certaines plantes, compléments alimentaires et approches corps/esprit lorsqu'ils se sont révélés aussi efficaces que les médicaments antihypertenseurs, les effets secondaires en moins?

    De l’ail

    Une méta-analyse australienne de 2008 a conclu que prendre entre 600 et 900 mg d’extrait d’ail par jour, soit entre 3,6 à 5,4 mg d’allicine, le principe actif de l’ail (c’est-à-dire l’équivalent d’une demi à une gousse d’ail frais à peu près) permettait d’abaisser la pression artérielle autant que le ferait un médicament anti-hypertenseur (bêta-bloquant ou inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine). Plus récemment, une équipe de chercheurs chinois est arrivée à la même conclusion en passant en revue toutes les études contrôlées contre placebo.

    L’ail peut s’utiliser en cuisine (à raison d’une gousse par jour donc) ou en complément alimentaire (pour les personnes qui n’aiment pas son odeur ou son goût par exemple). Il existe des compléments d’extrait d’ail vieilli dosés à 1000 mg.

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  • Toulousain, corse, bourguignon, marseillais...

    Des linguistes évaluent la vitalité de certaines tournures régionales. Plusieurs jeux et tests, ludiques mais à visée scientifique, permettent de tester ses connaissances en la matière.

    Survivance des langues régionales, les "français régionaux" ont tendance à s'estomper. "Nous sommes dans une phase d'homogénéisation des prononciations, surtout chez les plus jeunes", explique Philippe Boula de Mareuil, linguiste et directeur de recherche au CNRS. Cette diminution s'explique par la mobilité croissante des populations. Mais certains gomment aussi leur prononciation pour faciliter leur trajectoire sociale et professionnelle.

    Très amusant, un jeu, élaboré à la Cité des Sciences, vous permettra de tester vos connaissances en matière d'accent régional. Et vous notera de façon impitoyable. Cet autre test à visée scientifique, inventé par Philippe Boula de Mareuil, permet quant à lui de vérifier quelles sont les éventuelles survivances régionales dans votre prononciation. Cette enquête scientifique s'intéresse quant à elle aux tournures régionales. Pour vous, un "pain au chocolat" acheté en boulangerie et mis dans "un sac" se transforme-t-il en "chocolatine" dans une "poche" comme pour les Bordelais?

    Ben à Toulouse aussi, on met une chocolatine dans une poche!

    Saurez-vous reconnaître l'accent marseillais de l'accent toulousain,

    oui, c'est très facile!

    l'accent bourguignon de l'accent corse? Pas si facile, même si certains Marseillais affirment pouvoir percevoir un accent différent d'une rue à l'autre de leur ville... Savez-vous que les locuteurs du Sud-Ouest ont tendance à prononcer les "s" à la fin des mots comme dans "moins", que les Toulousains prononcent le "an" de "année" contrairement aux Marseillais. Le mot "rose" se prononce avec un o ouvert dans tout le sud de la France... mais aussi et c'est moins connu, en Picardie. Les Alsaciens assourdissent leurs consonnes, le "b" ressemblant à un "p": bidon d'huile se prononce ainsi "python-tuile". Quant à l'accent chti, il prononce les "a" finaux presque comme des "o" comme dans "attentat". Pas très beau l'exemple!

    L'accent marseillais plus valorisé que l'accent alsacien

    Plus encore que l'Éducation nationale, pour les linguistes, ce sont les journalistes de radio et de télévision qui, aujourd'hui, définissent la norme du français de prononciation "standard", lui-même issu de la bourgeoisie parisienne. Cet accent "pointu" comme disent les Méridionaux a définitivement pris le dessus. Rien d'étonnant dans notre État centralisateur.

    On est au courant: bande de crétin!

    Les accents ne sont pas égaux entre eux. L'accent picard, considéré comme très populaire est fortement dévalorisé, tout comme l'accent alsacien. Associé au soleil et aux vacances, l'accent méridional bénéficie d'un a priori sympathique. "On lui attribue des qualificatifs ou des attributs stéréotypés (“chantant”, “jovial”) rarement malveillants", explique dans ses recherches le sociolinguistique Médéric Gasquet-Cyrus pour qui cet accent trône au sommet d'une hiérarchie de "français enchantés". Mais cette opinion est particulièrement ambiguë. Ce qui est jovial peut très vite devenir "pas sérieux", les vacances renvoient à un manque de professionnalisme, le farniente comme art de vivre peut aussi être perçu comme une fainéantise atavique.

    Bande de jaloux!

    Philippe Blanchet, professeur de sociolinguistique à Rennes-II vient de se pencher sur la "glottophobie" dans un livre "Discriminations: combattre la glottophobie" (janvier 2016, Éditions Textuel). Il s'agit de la discrimination des personnes avec un prétexte linguistique. "Notre français standard a été surinvesti idéologiquement. On en a chassé les prononciations populaires, régionales. Les autres façons de prononcer le français ne sont plus tolérées que dans des situations familières ou informelles à partir des années 1970. Après avoir relégué les langues régionales à la portion congrue, on est passé à la relégation de leurs traces dans les français régionaux", affirme-t-il.

    Les journalistes avec accent cantonnés au commentaire sportif et à la météo

    Des débiles et ignares, en plus!

    Lorsqu'un accent s'entend sur les ondes nationales, il est cantonné au commentaire sportif et à la météo, des "sous-rubriques". On ne compte qu'une exception à cette règle: le journaliste politique Jean-Michel Aphatie. Dans les écoles de journalisme, il est recommandé "de surveiller son accent si vous voulez faire carrière à la télé". "C'est dommage, je le regrette, mais c'est comme ça", expliquait encore le mois dernier un cadre de TF1 à un jeune stagiaire marseillais dépité. Gros crétin!

    Les métiers liés à la parole seraient particulièrement concernés par la "glottophobie". "On apprend aux journalistes et aux acteurs à gommer leur accent, au risque d'être cantonnés aux rôles de gendarmes ou garçons de café", indique-t-il Quant aux producteurs de Plus belle la vie, cette série qui se déroule à Marseille, ils préfèrent des acteurs à l'accent marseillais "léger", voire des imitations, pas toujours très heureuses, ni correctes… "Un comédien marseillais en a été refoulé "parce que son accent, à une heure de grande écoute, ce n'est pas possible"!", raconte le sociologue.

    Ils ont fait pareil à Toulouse, ces cancres!

    http://www.cite-sciences.fr/au-programme/expos-temporaires/la-voix/jeux/jeu-2/index.php

    http://phonogenre.labguistic.com/modules/soundquiz/quiz.php?quiz_id=5

     

    Pour rire..... un peu!

    https://www.youtube.com/watch?v=SGtmZIKtg9o

    Qu'est-ce que la glottophobie?

    Il s'agit de la discrimination des personnes avec un prétexte linguistique. On va vous dire que votre accent est moche, l'imiter, plaisanter. Notre français standard a été surinvesti idéologiquement. On en a chassé les prononciations populaires, régionales.

     

    Parigot, tête de veau, parisien, tête de chien! comptine toulousaine

     

    Lorsque j'avais 20 ans, un parigot qui venait de s'installer avec ses parents pour nous piquer notre soleil toulousain, quand il m'a entendu parler m'a dit: j'adore ton accent de Marseille... et il m'a surnommée "La marseillaise"...

    Incapable, le "jaune" de reconnaître l'accent toulousain; quand je lui ai répliqué que Toulouse et Marseille c'était pas la porte à côté, il ne m'a pas trop crue...

    j'ai dit: regarde sur une carte de France et compte les km... (il n'y avait pas d'internet, bien sûr en ce vieux temps-là!). Et là, il a bien fallu qu'il se rende compte de sa bêtise de parisien.... mais, il a continué  à m'appeler La Marseillaise et tous, on se moquait de lui... Sans internet, quand on est "geunee" ont passe le temps comme on peut, macaniche!

    :-)

     

  • Canal du Midi: on replante les arbres, enfin!

    Canal du Midi : 5800 arbres replantés d'ici l'hiver prochain

    La lutte contre le fléau du chancre coloré qui détruit les platanes du Canal du Midi continue par l'abattage et la replantation. Cette méthode coûte cher mais mécénats et donateurs sont au rendez-vous. "La guerre contre le chancre" en quelques chiffres.

    Dans un communiqué, Voies navigables de France affiche un réel contentement concernant l'opération replantage des platanes atteints par la maladie.

    14 000 arbres abattus

    Pour lutter contre ce fléau, 4100 platanes ont été abattus en 2015, ce qui porte à près de 14 000 le bilan des abattages depuis 2006.

    5 800 arbres replantés

    A l'issue de l'hiver 2015-2016, ce seront 4100 arbres qui auront été replantés.Si l'on ajoute les 1700 arbres qui devraient être replantés durant l'hiver 2016-2017, ce seront donc, au total, 5800 arbres replantés à l'issue de l'hiver prochain.

    Le chêne chevelu constitue l'essence récurrente sur le canal du Midi mais il est accompagné d'essences complémentaires comme l'érable plane, le tilleul à grandes feuilles, le peuplier blanc, le micocoulier, le pin parasol et la végétation des lagunes (pin d'Alep, tamaris, murier blanc,...).

    1,8 millions d'euros: 60 entreprises mécènes et 5800 donateurs individuels

    Depuis deux ans et demi, plus de 1,8 millions d'euros ont été récoltés au global dans le cadre du mécénat.

    Auprès du grand public, on comptabilise 5800 donateurs individuels pour 435 000 euros récoltés.

     

  • Les pesticides seraient des centaines de fois plus toxiques que ce qui est annoncé

    Selon des chercheurs de l'Université de Caen, les pesticides seraient des centaines de fois plus toxiques que ce que prétend leur évaluation.

    Le Professeur Gilles-Eric Séralini, auteur en 2012 d'une étude controversée sur les OGM et le Roundup de Monsanto, vient de faire paraître les résultats d'une étude sur la toxicité des pesticides.

    Les pesticides vendus aux agriculteurs, aux collectivités, aux jardiniers amateurs et au grand public sont composés d'une substance active et différents adjuvants. Les évaluations réalisées sur les pesticides avant leur autorisation de mise sur le marché portent sur la substance active. La nature de ces adjuvants est souvent confidentielle; ils sont déclarés inertes par les fabricants.

    "Nous avons étendu les travaux que nous avons faits avec le Roundup et montré que les produits tels qu'ils étaient vendus aux jardiniers, aux agriculteurs, étaient de 2 à 1000 fois plus toxiques que les principes actifs qui sont les seuls à être testés in vivo à moyen et long terme", dit le Pr Séralini. "Il y a méprise sur la réelle toxicité des pesticides", ajoute-t-il, précisant qu'il y a toxicité "quand les cellules commencent à se suicider" au contact du produit et "qu'elles meurent en quantités beaucoup plus significatives que les cellules contrôles".

    Neuf pesticides ont été testés (3 herbicides, 3 fongicides et 3 insecticides) sur 3 souches cellulaires humaines. Il s'agit de glyphosate, isoproturon, fluroxypyr, pirimicarb, imidacloprid, acetamiprid, tebuconazole, epoxiconazole et prochloraz.

    Huit d'entre eux montrent des effets toxiques sur ces cellules humaines, des centaines de fois plus importants que ceux provoqués par leur matière active seule, selon l'étude. Le neuvième pesticide n'a pas d'adjuvant déclaré selon les chercheurs.

    Les fongicides étaient les plus toxiques, à des concentrations 300 à 600 fois plus faibles que les dilutions utilisées en agriculture. Les cellules placentaires humaines étaient les plus sensibles à ces produits. Le Roundup (glyphosate), qui est réputé pour être peu toxique était en réalité et de loin le composé le plus toxique des herbicides et insecticides testés.

    "Nos résultats remettent en question la pertinence de la dose journalière admissible (DJA) pour les pesticides" expliquent les chercheurs, ajoutant que "les essais concernant la toxicité des pesticides peuvent ne pas refléter les expositions environnementales pertinentes".

    L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a pris connaissance de cette publication mais n'a fait part d'aucune réaction pour l'instant.

    Les conclusions de l'étude du Professeur Séralini sur les effets des OGM et du Roundup sur des rats ont été contestées par l'EFSA, et en France par l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

    Lire: L'ANSES critique l'étude sur les OGM du Pr Séralini

    Les bisphénols F et S seraient aussi néfastes que le bisphénol A

    Le bisphénol A est interdit dans les emballages alimentaires, mais ses remplaçants, les bisphénols S et F auraient les mêmes effets néfastes.

    Depuis le 1er janvier 2015, l’utilisation du bisphénol A dans les emballages est interdite en France. A la place, les industriels utilisent des cousins: le bisphénol S ou le bisphénol F. Mais ces substituts auraient les mêmes effets, selon des toxicologues français.

    Le professeur René Habert, toxicologue de la reproduction au CEA, et professeur à l’université Paris Diderot a présenté vendredi 22 janvier 2016, à l'Institut Pasteur de Paris, une synthèse des travaux sur les effets du Bisphénol A et de ses substituts, dans le cadre d'un colloque dédié aux perturbateurs endocriniens et organisé par l'Anses et le ministère de l'Ecologie.

    "Ces bisphénols devraient être réglementés comme des perturbateurs endocriniens", assure le toxicologue.

    Le bisphénol A (BPA) est un perturbateur endocrinien. Il a été synthétisé pour la première fois en 1891 et son activité œstrogénique a été découverte en 1936. Dans les années 50, on a découvert que le bisphénol A pouvait se polymériser pour former des plastiques de polycarbonate, un produit bon marché, léger, transparent et résistant. 70 % de la production de BPA sert à la production de plastiques de polycarbonate ayant de nombreuses applications (emballages, optique, médecine… ) et 20 % sont utilisés pour les résines epoxy utilisées par exemple comme revêtement des canettes métalliques.

    Le BPA a été interdit dans les biberons en France en 2010 et une loi interdit l’utilisation du BPA dans les emballages alimentaires depuis janvier 2015. Les bisphénols S et F pourraient avoir des effets proches du BPA car leurs structures chimiques sont similaires.

    "Nous ne disposons que de 89 articles scientifiques sur les effets du bisphénol S par exemple, contre 9663 pour le BPA", dit René Habert. Et 90% des données laissent penser qu'il se comporte comme le BPA".

    Le BPA diminue la testostérone sécrétée par les testicules de fœtus humains ou de souris, mais les bisphénols S et F semblent avoir des effets anti-androgéniques similaires.

    La principale source de contamination pour le BPA est l’alimentation, mais la présence de bisphénol dans l’environnement peut aussi permettre une contamination. Le BPA affecte le développement du testicule du foetus. Chez les rongeurs, l’exposition au BPA pendant la vie intra-utérine a des conséquences sur les testicules adultes: diminution du nombre de spermatozoïdes, dommages à l’ADN et mobilité spermatique réduite.

    Le BPA a été associé avec de nombreuses maladies humaines, comme le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, respiratoires chroniques, rénales, le cancer du sein, des troubles du comportement et des désordres reproductifs.

    De son côté, le BPS favorise l'obésité chez les souris mâles.

    "Dans la mesure où tous ces bisphénols ont une structure moléculaire proche, il n'y a aucune raison d'en réglementer certains et pas d'autres", explique René Habert.

    Selon lui, tous les bisphénols devraient être classés comme des perturbateurs endocriniens potentiels, étudiés comme tels, et l’exposition de la population devrait être mesurée. "Pour le moment, les industriels n’ont aucune obligation de les déclarer. Nous ne savons même pas exactement dans quoi ils en mettent. Nous sommes face à une montagne. Il n’est plus temps de travailler par molécules. Il faut raisonner par classes".

    Source

    Eladak S, Grisin T, Moison D, Guerquin M, N'Tumba-Byn T, Pozzi-Gaudin S, Benachi A, Livera G, Rouiller-Fabre V, Habert R. A new chapter in the bisphenol A story: bisphenol S and bisphenol F are not safe alternatives to this compound. Fertil Steril. 2015 Jan;103(1):11-21. doi: 10.1016/j.fertnstert.2014.11.005. Epub 2014 Dec 2.