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Gastronomie - Page 14

  • L’ingrédient secret qui donne si bon goût au chocolat:

    des microbes fermenteurs !

    Auteur: Caitlin Clark

    Ph.D. Candidate in Food Science, Colorado State University

    The Conversation France - CC BY ND

    En pépites dans un biscuit, fondu dans une boisson chaude et sucrée ou moulé sous la forme d’un lapin de Pâques, le chocolat est l’un des aliments les plus consommés au monde.

    Pourtant, peu de gens savent, même les plus grands amateurs, que le chocolat a quelque chose en commun avec le kimchi et le kombucha : ses saveurs sont le résultat d’une fermentation. Ce goût si familier et tant apprécié vient de minuscules micro-organismes qui aident à transformer les ingrédients bruts du chocolat en ce produit final riche et complexe.

    Dans des laboratoires du Pérou jusqu’à la Belgique, en passant par la Côte d’Ivoire, des scientifiques autoproclamés chocolatiers, comme moi, s’efforcent de comprendre comment la fermentation modifie la saveur du chocolat.

    Parfois, nous créons des procédés de fermentation artificiels en laboratoire. D’autres fois, nous prenons des échantillons de fèves de cacao provenant de véritables fermentations « naturelles ». Souvent, nous transformons nos lots expérimentaux en chocolat et demandons à quelques heureux volontaires d’y goûter et de nous dire quelles saveurs ils détectent.

    Après des décennies de tests comme celui-ci, les chercheurs ont résolu de nombreux mystères concernant la fermentation du cacao, notamment les micro-organismes qui y participent et la façon dont cette étape influence la saveur et la qualité du chocolat.

    De la cabosse à la barre

    L’aliment que vous connaissez sous le nom de chocolat commence sa vie sous la forme de graines de cosses de fruits en forme de ballon de football qui poussent directement sur le tronc de l’arbre Theobroma cacao. Cela ressemble à quelque chose que le Dr Seuss, un auteur pour enfants, aurait conçu. Mais il y a déjà 3 900 ans, les Olmèques d’Amérique centrale avaient compris que la transformation de ces gousses géantes en une friandise comestible, comporte plusieurs étapes.

    D’abord, les travailleurs ouvrent le fruit aux couleurs vives et en extraient les graines et la pulpe. Les graines, désormais appelées « haricots », durcissent et s’égouttent pendant trois à dix jours avant de sécher au soleil. Les fèves sèches sont torréfiées, puis broyées avec du sucre et parfois du lait en poudre jusqu’à ce que le mélange soit si lisse que vous ne pouvez plus distinguer les particules sur votre langue. À ce stade, le chocolat est prêt à être façonné en barres, en copeaux ou en confiseries.

     

    C’est au cours de la phase de séchage que la fermentation se produit naturellement. L’arôme complexe du chocolat est dû à des centaines de composants, dont beaucoup sont générés pendant la fermentation, soit durant le processus d’amélioration des qualités d’un aliment par l’activité contrôlée de microbes. Elle permet aux graines de cacao amères, autrement insipides, de développer les riches saveurs associées au chocolat.

    Les micro-organismes au travail

    La fermentation du cacao est un processus en plusieurs étapes. Tout composé micro-organique produit en cours de route et qui transforme le goût des fèves modifiera également le goût final du chocolat.

    La première étape de la fermentation est peut-être familière aux brasseurs amateurs, car elle fait intervenir des levures, dont certaines sont les mêmes que celles qui font fermenter la bière et le vin. Tout comme la levure dans votre bière préférée, celle dans une fermentation de cacao produit de l’alcool en digérant la pulpe sucrée qui enrobe les fèves.

    Ce processus génère des molécules au goût fruité appelées esters et des alcools au goût floral. Ces composés s’imprègnent dans les fèves et sont ensuite présents dans le produit final.

    Au fur et à mesure que la pulpe se décompose, l’oxygène pénètre dans la masse en fermentation et la population de levures diminue, laissant place aux bactéries, qui aiment l’oxygène. Elles sont connues sous le nom de bactéries acétiques, car elles convertissent l’alcool généré par la levure en acide acétique.

    L’acide pénètre dans les haricots, provoquant des changements biochimiques. La plante en germination meurt. Les graisses s’agglomèrent. Certaines enzymes décomposent les protéines en peptides plus petits, qui deviennent très « chocolatés » lors de la torréfaction qui suit. D’autres enzymes décomposent les molécules de polyphénols antioxydants, pour lesquelles le chocolat est considéré comme un super aliment. Par conséquent, contrairement à leur réputation, la plupart des chocolats contiennent très peu de polyphénols, voire pas du tout.

    Toutes les réactions déclenchées par les bactéries de l’acide acétique ont un impact majeur sur la saveur. Ces acides favorisent la dégradation des molécules de polyphénols, fortement astringentes et d’un violet profond, en produits chimiques de couleur brune au goût plus doux, appelés quinones. C’est ici que les fèves de cacao passent d’un goût amer à un goût riche et de noix. Cette transformation du goût s’accompagne d’un changement de couleur, du rouge violet au brun, et c’est la raison pour laquelle le chocolat que vous connaissez est brun et non violet.

    Enfin, à mesure que l’acide s’évapore lentement et que les sucres sont épuisés, d’autres espèces – dont les champignons filamenteux et les bactéries Bacillus sporulées – prennent le relais.

    Aussi essentiels que soient les microbes dans le processus de fabrication du chocolat, certains organismes peuvent parfois ruiner une fermentation. La prolifération de la bactérie sporulée Bacillus est associée à des composés qui donnent un goût de rance et de fromage.

    Le terroir et ses microbes

    Le cacao est une fermentation sauvage : les agriculteurs s’appuient sur les microbes naturels présents dans l’environnement pour créer des saveurs uniques et locales. Cette pratique que l’on dit du « terroir » reflète les caractéristiques spécifiques d’un lieu. De la même manière que les raisins s’imprègnent du terroir régional, ces microbes sauvages, associés au processus particulier de chaque agriculteur, donnent aux haricots fermentés un goût du terroir.

    La demande du marché pour ces fèves fines et d’une grande qualité est en hausse. Les fabricants de chocolat gourmet à petite échelle sélectionnent à la main les fèves en fonction de leur terroir distinctif, afin de produire du chocolat avec une gamme impressionnante de nuances de goût.

     

    Si vous n’avez connu le chocolat que sous la forme d’une barre attrapée à la caisse de l’épicerie, vous n’avez pas idée de la gamme et de la complexité que peut présenter un chocolat de très grande qualité.

    Une barre de chocolat du domaine malgache d’Akesson peut rappeler les framboises et les abricots, tandis que les barres péruviennes du chocolatier canadien Qantu, fermentées à l’état sauvage, semblent avoir été trempées dans du sauvignon blanc. Pourtant, dans les deux cas, les barres ne contiennent rien d’autre que des fèves de cacao et du sucre.

    Voilà le pouvoir de la fermentation: changer, convertir, transformer. Elle prend l’ordinaire et le rend extraordinaire, grâce à la magie des microbes.

    La version originale de cet article a été publiée en anglais.

  • Chocolatine: on a gagné, vu le nombre

    C'est ce que je pense après avoir lu ceci (je remarque que les voisins de Perpignan nous snobent notre choco!).

    Le 17 mai dernier, dix députés des Républicains ont déposé l’amendement n°2064 à la loi “équilibre dans le secteur agricole et alimentaire”, pour “valoriser l’usage courant” du mot chocolatine, dans le code rural et de la pêche maritime. Nous vous proposons de (re)découvrir cette carte de France de l'utilisation de ces mots controversés.

    Vous, vous savez. Vous savez comment on doit appeler cette viennoiserie. Mais pourquoi choisissez-vous tel ou tel mot ?

    A l’occasion de la parution de mon Atlas du français de nos régions, réalisé à partir des travaux publiés sur mon blog, je me suis penché sur le problème.

    C’est une question qui a fait pas mal de bruit sur le web depuis les fameuses sorties de Jean‑François Copé. Outre le tollé politique qu’ont soulevé ces paroles, elles ont été à l’origine de nombreuses querelles linguistiques, relatives à la dénomination de cette délicieuse viennoiserie dans laquelle le boulanger glisse une barre de chocolat.

    Depuis, la question fait régulièrement le buzz sur les médias sociaux: des lycéens de Montauban adressent même en janvier 2017 une lettre au Président de la République pour que chocolatine entre dans le dictionnaire.

    En février 2017 la photo d’une chocolatine au Japon est partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux… Sur Facebook, il existe même un Comité de défense de la chocolatine.

    Toutefois, le débat binaire qui oppose le pain au chocolat à la chocolatine ne rend pas tout à fait justice à la diversité des dénominations dont les francophones se servent pour désigner cette viennoiserie, et de ce qui se passe en dehors de la France.

    Les linguistes enquêtent

    Depuis près de deux ans, une équipe de linguistes cherche à cartographier l’aire d’extension de certains régionalismes du français, c’est-à-dire de phénomènes linguistiques qui ne sont employés ou connus que sur une certaine partie du territoire.

    Pour ce faire, ils ont mis en place différents sondages dans lesquels ils demandaient à des internautes de cocher dans une liste le ou les mots qui s’applique(nt) le mieux dans leur usage pour dénommer un certain objet ou une certaine action.

    L’une des questions de ces enquêtes portait sur la dénomination du pain au chocolat et ses variantes régionales. Les internautes avaient le choix entre 6 réponses: chocolatine, pain au chocolat, couque au chocolat (une couque désignant en Belgique une viennoiserie), croissant au chocolat (un calque de l’allemand Schokoladencroissant ou de l’anglais chocolate croissant, c’est selon), petit pain et petit pain au chocolat.

    Plus de 10 000 participants francophones ayant indiqué avoir passé la plus grande partie de leur jeunesse en France, en Belgique et en Suisse ont répondu à l’enquête. Outre-Atlantique, les linguistes ont reçu plus de 6 000 réponses de francophones ayant signalé avoir passé leur jeunesse dans l’est du Canada.

    Les linguistes ont calculé pour chaque aire géographique le pourcentage d’utilisation de chacune des six variantes proposées.

    Pour l’Europe, la carte obtenue permet de confirmer ce que l’on savait déjà quant à l’aire de chocolatine en France, mais également de préciser l’aire d’extension de la variante petit pain (au chocolat), en circulation dans le nord et sur la frange est.

     

    La carte permet également de rendre compte des régions où on est susceptible d’entendre des variantes moins médiatisées, comme croissant au chocolat ou couque au chocolat.

    Distribution en Belgique, en France et en Suisse des différentes dénominations de la viennoiserie au chocolat.

    Quant à la carte générée à partir des réponses des participants ayant passé la plus grande partie de leur jeunesse dans l’est du Canada, elle fait état d’une opposition binaire entre deux variantes: chocolatine, qui s’impose de façon écrasante dans toute la province du Québec, et croissant au chocolat dans les provinces environnantes, où l’anglais est la première langue parlée. De quoi faire plaisir aux Gascons!

    Bien entendu, chacune de ces variantes est possiblement connue hors de la région où elle est signalée sur les cartes. Ainsi, si vous demandez un pain au chocolat à Bruxelles ou en Alsace, on vous comprendra sans doute.

    La médiatisation du mot chocolatine a également contribué à ce que le mot soit aujourd’hui connut bien au-delà de sa région d’origine. Maintenant si vous demandez une couque au chocolat à Genève ou à Bordeaux, il y a de fortes chances qu’on vous regarde comme une bête curieuse…

    Il est également probable, à l’inverse, que vous soyez originaire d’une région et que vous ne connaissiez pas l’usage dominant: c’est parce que ces cartes montrent des tendances, et ne permettent pas de visualiser aisément la vitalité de telle ou telle variable. Pour ce faire, il faut examiner les cartes de détail donnant à voir le pourcentage de vitalité de chaque item :

    L’expression petit-pain au chocolat est connue par environ 80% des répondants au maximum (c’est-à-dire dans les départements d’Alsace et de l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais), et que plus on s’éloigne de ces régions, moins la vitalité de la variante est élevée.

    Vive les régionalismes!

    Depuis la fin du XVIIe siècle, des spécialistes de la langue (grammairiens, instituteurs, correcteurs, journalistes, etc.) – voire de simples amateurs – ont tenté de répertorier les particularités locales du français des gens qui les entouraient en vue d’en souligner le côté fautif pour mieux les corriger et les faire disparaître (on pense à des ouvrages dont les titres sont assez évocateurs : chasse aux belgicismes, barbarismes, solécismes, expressions vicieuses, etc.).

    Or, les régionalismes font partie de l’identité des francophones, de leur culture, de leur patrimoine et ne devraient pas faire, en cette qualité, l’objet de stigmatisation sociale.

    L’intérêt des internautes pour les combats linguistiques qui opposent les tenants du blanco à ceux du Typp-Ex, du sac à la poche, de septante à soixante-dix voire de crayon gris à crayon de bois n’est peut-être pas seulement une illusion territoriale, mais une réponse du peuple à des décennies de discrimination en regard de la variation linguistique par nos élites (au début du XXe siècle, on punissait les élèves qui employaient des mots de patois à l’école).

    Une norme ou des normes?

    Quand on me demande quelle variante de mot, de prononciation ou de phrase est la plus correcte, je réponds qu’il n’y a pas une variante qui est correcte, mais plusieurs. En tant que linguiste, je reste persuadé que ce sont les locuteurs qui définissent la norme, et non l’inverse. Dès lors, il existe autant de normes qu’il existe de régions… ou d’usages dominants!

    Mathieu Avanzi - Linguiste et spécialiste des français régionaux, Université catholique de Louvain

    The Conversation France - CC BY ND

  • On croit rêver!!!!

    Pour Pompili, la gastronomie française, c’est le kebab dans du carton !

    Pompili la pompeuse, l’islamo-écolo dans ses œuvres: pour la Pompili, les kebabs sont écolo-compatibles quand ils sont servis dans des emballages recyclables!

    Elle ne peut ignorer que la viande qui les compose provient de l’abattage halal, et cependant, elle se vante d’en ingurgiter; donc elle se fout de la souffrance animale et des problèmes sanitaires qu’induit ce mode d’abattage!

    Et quelle curieuse conception de la gastronomie français…. mais les écolos ont-ils quelque chose de Français !? Trahison de la France et trahison de l’écologie, c’est ça la Pompili !

     

    Personnellement, c’est kebab complet – salade, tomates, oignons – sauce algérienne (dans une boîte en carton !).

        Et vous ? pic.twitter.com/Jt0YYV27ZR

        — Barbara Pompili (@barbarapompili) July 1, 2021

    Défendez, partout où vous êtes -ou allez- la gastronomie française!

    Tout est bon dans le cochon!

  • Une salade de pois chiches au “mi-ail“

    Un de mes classiques d'été (par temps orageux); mi-ail: sauce verte toulousaine à base d'ail, de persil frais haché, de quelques noix, d'huile de noix, bien écrasé au pilon; parfois, on s'en sert pour épaissir une sauce trop coulante... peut se servir sur des grillades de viandes, du poisson, etc...

    1 pot de pois chiches cuits en conserve de verre, rincées largement sous l'eau courante et égouttées

     2 gousses d'ail, émincées et 1  poivron (n'importe quelle couleur), coupé en petits dés  (brunoise)

    1/4 de verre (65 ml) d'huile d'olive extra vierge

    1 citron bio à presser

    2 cuillères à soupe de base d'ail (mi-ail) et persil (mi-ail: sauce toulousaine: piler de l'ail frais avec du persil (feuilles et tiges fines) et un ou deux cerneaux de noix, mouillé d'huile de noix; il vaut mieux utiliser un pilon de bois et son bol en inox épais qu'une moulinette à épices qui tournant vite, chauffe les aliments et dénature le goût

    1 pincée de sel [facultatif]; Poivre du moulin au goût                

    2 c. à soupe (10 g) de persil plat, frais, haché ou ciselé

    Égoutter et rincer les pois chiches (il faut acheter une conserve en verre ou les pois chiches sont justes cuits avec de l'eau salé et aucun conservateur et colorant) et le mettre dans un saladier de verre.

    Émincez les gousses d'ail, le trancher finement et l'ajouter au mélange. Lavez, épépinez et pelez le poivron avec un couteau économe (c'est la peau qui donne “le renvoi“ qu'ont beaucoup de gens avec ce légume).

    Coupez le poivron en petits dés et l'ajouter dans le saladier.

    Faire, au pilon, le mélange “mi-ail“ et battre avec l'huile d'olive, le jus de citron et persil, le sel et le poivre dans un petit bol, à l'aide d'une fourchette, jusqu'à ce que la vinaigrette soit émulsionnée.

    Versez sur la salade et bien mélanger. Mettre à refroidir dans le réfrigérateur 20 min.

    Servez -saupoudré du persil haché- et servir.

  • Les vraies vertus de l’huile d’olive

    Christophe Lavelle

    Chercheur en biophysique moléculaire, épigénétique et alimentation, CNRS UMR 7196, Inserm U1154, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)

    The Conversation - CC BY ND

    Vantée depuis l’Antiquité pour ses vertus médicinales, ingrédient star du régime méditerranéen, l’huile d’olive s’invite régulièrement dans la rubrique santé des médias grand public.

    Cependant, si un certain consensus semble régner quant à ses bienfaits, l’huile d’olive est loin d’avoir révélé tous ses secrets. Ce qui explique qu’elle a aussi élu domicile dans les colonnes des journaux scientifiques les plus pointus. En effet, aujourd’hui encore, les chercheurs bataillent pour décortiquer, à l’échelle moléculaire, les mécanismes d’action qui permettraient de valider ses vertus.

     

    En ce début d’été, faisons le point sur ce que sait la science des qualités de l’huile d’olive vierge extra.

    Une masse grasse importante

    Contrairement aux huiles raffinées, dont l’extraction fait appel à des solvants, l’huile d’olive vierge extra est obtenue à partir d’olives fraîches, en ayant uniquement recours à des procédés mécaniques : pressage, décantation, filtration… En ce sens, c’est un pur jus de fruits. Que contient-elle exactement ?

    En tout premier lieu, on y trouve des triglycérides. Constitués d’une molécule de glycérol associée à trois molécules d’acides gras, ces constituants sont une composante majeure de toutes les matières grasses alimentaires, huiles comme graisses. Il s’agit d’une réserve d’énergie très importante pour l’organisme. Dans l’huile d’olive, les triglycérides sont accompagnés de quelques diglycérides, monoglycérides, acides gras libres et phospholipides (constituants importants des parois des cellules animales et végétales).

    L’huile d’olive vierge extra est extraite uniquement par des moyens mécaniques (ici à Mola di Bari, dans les Pouilles, en Italie). Shutterstock

    L’huile d’olive vierge extra est notamment riche en acides gras monoinsaturés (l’acide oléique en tête, représentant entre 55 et 80% des acides gras totaux) et, dans une moindre mesure, en acides gras polyinsaturés (acide linoléique principalement) et acides gras saturés (acide palmitique, acide stéarique…).

    Cette masse grasse est très largement majoritaire dans l’huile d’olive. Celle-ci contient cependant également d’autres molécules qui, bien que présentes en proportion réduite, n’en ont pas moins un effet majeur sur ses propriétés.

    Goût, couleur, stabilité, vertus: de nombreux responsables

    Parmi les composés minoritaires mais essentiels aux qualités de l’huile d’olive vierge extra figurent notamment des phénols simples et leurs dérivés polyphénoliques (des assemblages de phénols) aux noms et aux structures chimiques compliqués, comme l’oleuropéine, le ligstroside, ou le 3,4-DHPEA-EA, ainsi que de nombreux autres composés aux désignations tout aussi exotiques) : pinorésinol, acide férulique, acide syringique, lutéoline… L’huile d’olive contient également des stérols, des triterpènes, des pigments tels que carotènes et chlorophylles, des tocophérols (vitamine E), et divers composés aromatiques dont les propriétés restent à décrypter.

    Plusieurs facteurs influent sur la teneur de ces molécules dans l’huile d’olive vierge extra : variété des oliviers, nature du sol, type de climat, année de production, mode de culture, maturité à la récolte, conditions de stockage, etc.

    Pris ensemble, ces composés ne représentent qu’1 à 2% de la masse totale de l’huile d’olive, mais celle-ci leur doit beaucoup. D’eux dépendent en effet son goût (amertume), son arôme (fruité vert, mûr, noir), les sensations trigéminales (véhiculées par le nerf trijumeau) qu’elle provoque (astringence, ardence), sa couleur, et sa stabilité face à l’oxydation… En outre, ces molécules sont aussi responsables de ses vertus en termes de santé

    On comprend pourquoi les constituants de l’huile d’olive suscitent un grand intérêt, et font l’objet de diverses études ambitionnant de décrypter les mécanismes à l’origine de leur potentiel préventif vis-à-vis de diverses maladies chroniques. Ce dernier ne fait en effet plus de doute : il a été mis en évidence par de multiples travaux.

    Des effets bénéfiques sur la santé validés scientifiquement

    De nombreuses études épidémiologiques concordent quant aux effets bénéfiques sur la santé cardiovasculaire d’une consommation régulière d’huile d’olive vierge extra, avec une réduction mesurable du risque de mortalité. Cet effet est d’autant plus marqué que l’huile est de bonne qualité.

    Des conséquences bénéfiques en termes de cholestérol sont également souvent rapportés, ainsi que des effets anti-inflammatoires. Ce n’est pas surprenant, puis que stérols et triterpènes sont connus pour être impliqués dans la bonne gestion du cholestérol sanguin, tandis que carotènes et tocophérols sont des antioxydants réputés.

     

    Les polyphénols présents dans l’huile d’olive vierge extra protègent aussi les lipides sanguins contre le stress oxydatif. Celui-ci résulte d’une agression des composants cellulaires de l’organisme par des " espèces réactives de l’oxygène ", les fameux " radicaux libres ". De nombreux tests in vitro, ainsi que des essais cliniques, ont montré que l’huile d’olive piège les radicaux libres. Cette propriété a amené l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) à reconnaître la validité de l’allégation santé " les polyphénols de l’huile d’olive contribuent à la protection des lipides sanguins du stress oxydatif ".

    Néanmoins, contrairement aux déclarations un peu trop enthousiastes des adeptes de superlatifs, l’huile d’olive vierge extra n’est pas un élixir de jouvence ou un remède miracle contre le cancer. Ses effets protecteurs contre le vieillissement ou le cancer doivent encore être clairement établis. En attendant, on aura néanmoins tout intérêt à intégrer cette huile dans une alimentation variée.

    Mais pour bénéficier au mieux des bienfaits de l’huile d’olive vierge extra, encore faut-il savoir comment bien la choisir, la conserver et l’utiliser!

    Comment bien choisir, conserver et utiliser l’huile d’olive vierge ?

    Une fois que vous aurez trouvé l’huile d’olive vierge extra qui correspond à votre nez et à votre palais, assurez-vous de bénéficier de la dernière récolte. Et surtout, conservez soigneusement votre huile au frais et à l’abri de la lumière. De cette façon, elle n’en sera que plus riche en composés bénéfiques. La placer sur le plan de travail, à côté des plaques de cuisson, comme on le voit trop souvent est la pire des idées!

    Vous voici armé pour agrémenter vos plats de cet or liquide ; et ce ne sont pas les opportunités qui manquent! On pense bien sûr immédiatement à l’assaisonnement des crudités ou des cuidités, cependant l’huile d’olive vierge se prête aussi très bien à de nombreux modes de cuisson, grâce à son point de fumée élevé (température à partir de laquelle on détecte de la fumée lorsque l’on chauffe une matière grasse, soit 210 °C pour l’huile d’olive).

    Il a ainsi été démontré que lors de la cuisson de tomates dans l’huile d’olive vierge extra, cette dernière se chargeait en caroténoïdes contenus dans le légume-fruit. Encore mieux : in fine la biodisponibilité des caroténoïdes, c’est-à-dire leur capacité à être utilisée par l’organisme, est augmentée, ce qui améliore le pouvoir antioxydant de la préparation.

    Par ailleurs, l’huile d’olive vierge extra fournit des antioxydants non seulement lors de sa consommation directe, mais aussi lorsqu’elle est utilisée en cuisson. Lors d’une friture, une partie de ses antioxydants " migrent " en effet dans les aliments! On aurait donc tort de se priver de l’utiliser (même s’il est préférable de ne pas dépasser 190 °C pour les huiles vierges extra).

    Une question pourrait laisser perplexe le marmiton en herbe : quelle huile d’olive vierge extra choisir, pour quel plat ? La réponse est simple : celle que votre palais vous commandera! En effet, s’il existe des applications pour assister les choix, celles-ci relèvent plus du marketing que de la science exacte. Comme toujours en matière de cuisine, c’est votre palais qui restera le plus sûr des juges!

    Passons en cuisine

    Pour conclure ce bref voyage au pays de l’huile d’olive, voici quelques conseils de préparation originaux extraits de l’ouvrage Extra vierge. L’Huile d’olive, Histoire d’Hommes & Recettes de Grands Chefs, publié aux éditions Dunod.

    Extra vierge. L’Huile d’olive, Histoire d’Hommes & Recettes de Grands Chefs. Author provided

     " […] Bien que l’huile d’olive soit le plus souvent pensée comme assaisonnement ou auxiliaire de cuisson, il peut être intéressant de chercher à la valoriser dans des préparations un peu plus élaborées, dans lesquelles elle pourra éventuellement constituer l’élément mis en avant, passant ainsi d’une cuisine “ à ” l’huile d’olive à une cuisine “ de ” l’huile d’olive. Les sources d’inspiration ne manquent pas, qu’elles viennent de recettes dans lesquelles on substitue simplement le corps gras traditionnellement employé par de l’huile d’olive, ou que l’on aille chercher du côté de la cuisine moléculaire et de sa quête de nouvelles textures en cuisine.

    Concernant le type d’huile, on préférera généralement les huiles de début de saison, plus vertes, pour les assaisonnements, et celles de fin de saison, plus douces et sans amertume, pour les cuissons. Ces usages restant cependant subjectifs, nous nous garderons bien ici de toute directive systématique et donnons seulement quelques pistes “ générales ” d’utilisation de l’huile d’olive en cuisine ; laissons à la charge du cuisinier le choix, selon le cas, de l’huile qui lui convient, et, surtout, l’expérimentation au gré de sa fantaisie!

    L’huile en poudre, c’est possible : pour un sable craquant et glacé, verser l’huile dans de l’azote liquide, attendre quelques secondes puis passer le tout à travers un chinois et servir sans attendre. Pour un sable plus fondant et tempéré, fouetter l’huile avec un peu de maltodextrine, tamiser et servir.

    Pour de l’huile crémeuse, monter tout simplement, à la façon d’une mayonnaise, une émulsion avec un jaune ou un blanc d’œuf. Pour une crème légèrement gélifiée, on pourra aussi monter l’émulsion avec de la gélatine dissoute dans un peu d’eau.

    Et pour une huile mousseuse ? Ce ne sont pas les solutions qui manquent. Pour une écume, faire chauffer un mélange d’huile et de liquide aqueux (bouillon, jus de fruit ou légume), ajouter de la lécithine de soja (environ 1%), faire mousser à l’aide d’un mixeur plongeant, récupérer l’écume en surface et servir sans attendre. Pour une mousse plus dense, procéder comme pour une chantilly : fouetter à froid (ou siphonner) de la crème liquide entière additionnée d’huile. Pour une mousse dense et chaude, mélanger 2/5 de blanc d’œuf à 2/5 de crème et 1/5 d’huile d’olive, verser dans un siphon, charger une cartouche, secouer, placer au bain-marie à 65-70 °C pendant au moins 30 minutes et servir.

    Enfin, en dessert, outre la fameuse pompe à huile provençale, le pâtissier ne manquera pas de tester ses recettes favorites (gâteaux, glaces, soufflés, nougats, etc.) avec de l’huile d’olive comme matière grasse principale".

    PERSO: je rajoute toujours dans mon huile d'olive de cuisson (donc, pas huile gastronomique) des branches de thym en fleurs ou de romarin en fleurs.

    Si vous voulez vous fabriquer une huile piquante, rajoutez dans la bouteille des petits piments oiseaux ou autres piments d'Espelette.

    Mettre dans une poêle noire en tôle vos épices, faites chauffer une à deux minutes à sec, rajoutez de l'huile d'olives et faites chauffer à feu doux trois minutes, laissez macérer.

    Pour récupérer l'huile de la poêle, il est nécessaire d'utiliser une passoire à confiture en inox pour mettre dans un pot de verre; vous reversez ensuite dans une bouteille de verre avec un en inox.

    Toujours utiliser des instruments en inox et pas en vieux plastique qui laisse passer du chimique si le liquide est chaud.

     

  • Croque-monsieur au foie gras et magret de canard

    Mes recettes de croque-monsieur sont réalisée avec du vrai pain… laissez tomber le pain de mie qui est un pain sans goût ni saveur. Laissez leur pain aux angliches et achetez du bon pain français traditionnel!

    Pour 4

    400 g de roquette ou autre salade amère; 8 tranches pain complet ou aux graines

    150 g de foie gras de canard mi-cuit, acheté en verrine de verre, bien sûr

    90 g de magret de canard fumé

    25 g de graisse de canard

    Mettez le four en position grill et allumez-le.

    Découpez le foie gras en tranches épaisses et le magret de canard en tranches fines.

    Coupez des tranches de pain d'un cm minimum d'épaisseur

    Huilez la plaque du four. Badigeonnez une face de toutes les tranches de pain d’une fine couche de graisse de canard.

    Déposez des tranches de foie gras sur la moitié des tranches de pain. Disposez dessus les tranches de magret de canard en diagonale. Recouvrez les croque-monsieur avec les autres tranches de pain en gardant la partie recouverte de graisse de canard à l’extérieur.

    Déposez les croque-monsieur sur la plaque du four et faites-les dorer pendant 2 minutes sous le grill très chaud, évidemment.

    Poursuivez avec le dressage des assiettes. Pour cela, déposez 100 g de roquette dans chaque assiette, relevé d'une vinaigrette aux agrumes ou à l'huile de noix avant d’y ajouter les croque-monsieur au foie gras et magret de canard.

     

  • Touche pas à ma saucisse de Toulouse, angliche!

    Comment la saucisse de Toulouse s'est retrouvée au centre de tensions entre l'Europe et le Royaume-Uni

    Samedi 12 juin, la saucisse de Toulouse s'est retrouvée au centre de discussions houleuses entre l'Union Européenne et Le Royaume Uni. La journée a failli finir en eau de boudin.

    Samedi 12 juin 2021, la saucisse de Toulouse s'est retrouvée au centre d'une discussion diplomatique de la plus haute importance entre l'Europe et le Royaume-Uni. Le dialogue s'est tendu entre Emmanuel Macron et le Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson.

    Samedi 12 juin 2021, la saucisse de Toulouse s’est retrouvée au centre d’une discussion diplomatique de la plus haute importance entre l’Europe et le Royaume-Uni. Le dialogue s’est tendu entre Emmanuel Macron et le Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson.

    On connaissait le potentiel de la saucisse de Toulouse dans un bon cassoulet ou avec des lentilles. Glissée entre deux tranches de pain, elle n’est pas la dernière à faire son petit effet pour un pique-nique familial.

    L’on sait désormais qu’elle ne manque pas de piquant au milieu de discussions diplomatiques…

    Un dialogue qui vire en eau de boudin

    Samedi 12 juin 2021, la saucisse de Toulouse a, en effet, mis sur le grill les relations entre l’Union-Européenne et Londres. Elle a même failli faire tourner le dialogue entre le président de la République, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont rapporté les médias britanniques, The Times et The Telegraph en premier lieu.

    C’est lors d’un sommet entre l’Europe et le Royaume-Uni que l’un des joyaux de la couronne gastronomique toulousaine s’est retrouvé au centre des débats.

    La colère de Boris Johnson

    Selon The Times et The Telegraph, le Premier ministre britannique Boris Johnson a fait éclater sa colère suite à un échange avec Emmanuel Macron, en mode saucisse anglaise contre saucisse de Toulouse.

    Boris Johnson s’est plaint des règles actuelles, qui empêchent, à partir de juillet, l’envoi de saucisses de l’île de Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord. Appuyant sa démonstration sur la saucisse de Toulouse, il a estimé que cela revenait à interdire la vente de saucisses de Toulouse à Paris.

    D’après l’entourage du président français, le Premier ministre britannique lui a dit :

     

        À Toulouse, il y a des saucisses, non ? Et bien c'est comme si les saucisses ne pouvaient plus être vendues sur les marchés parisiens.

        Boris Johnson à Emmanuel Macron

        Premier ministre du Royaume Uni

    Non mais, de quoi il se mêle çui-là; touche pas à ma saucisse de Toulouse!

    Emmanuel Macron s’en est étonné et lui aurait rétorqué “qu’il n’était pas convenable de comparer des situations qui n’étaient pas comparables, car Paris et Toulouse font partie du même pays“.

    ““ Il faut un peu de respect“, demande le Royaume-Uni

    Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a lui critiqué les “très hauts responsables de l’UE qui parlent de l’Irlande du Nord comme si c’était un pays distinct du Royaume-Uni, ce n’est pas seulement insultant, cela a des effets concrets sur les communautés“.

        Vous vous imaginez ce que si passerait si on parlait de la Catalogne, de la partie flamande de la Belgique, d’un Land allemand, de l’Italie du Nord, de la Corse pour la France comme de pays différents ? Il faut un peu de respect

        Dominic Raab

        Chef de la diplomatie britannique

    Source:

    Je redis encore: la saucisse de Toulouse ne doit pas être amalgamé par les angliches pour ne pas tenir leurs engagements écrits!